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vendredi 30 novembre 2012

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« Allons Gladys » dit l’un d’eux, « Montre-nous la plante de tes pieds ». Je demandai à la policière pourquoi diable voulaient-ils regarder la plante de ses pieds. Elle m’expliqua que c’était à cause de l’argent : beaucoup d’alcooliques le fixent là à l’aide d’une bande plastique autocollante au cas où ils s’évanouiraient ou se feraient boucler. Je les regardais essayer de prendre les empreintes de Gladys ; ils ne pouvaient lui faire mettre les doigts sur le comptoir car elle les retirait sans cesse … Et soudain elle se rua en avant et ils tombèrent tous sur le dessus de la table. Vu d’un certain angle, l’effet était grotesque, tous les éléments d’un Vaudeville s’y trouvaient, et cependant l’essence même de la situation était une véritable tragédie.
Je me sentais vidée en quittant cette prison, mais au moins je m’étais fait une idée pour tourner les scènes d’alcoolisme. Ce serait peut-être difficile de me changer le visage, mais j’avais appris les paroles et les gestes de ces malheureuses femmes. Je leur étais des plus reconnaissante. »

jeudi 29 novembre 2012

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« Que s’est-il passé cette fois ? », demandait la policière à chacune d’elles, tour à tour. « Qu’est-ce qui vous a fait reboire ? » Elles n’étaient que quatre, dans de minuscules petites cellules séparées par des barreaux d’acier, avec des paillasses à même le sol de béton. La policière parla à chacune d’elles ; elles avaient toutes une histoire terrible derrière elles.
J’étais sur le point de partir quand soudain deux policiers sortirent de l’ascenseur, soutenant une femme qui semblait incapable de se tenir debout. Elle paraissait complètement amorphe, comme la féroce caricature d’une virée qui aurait duré une semaine. Ils devaient la tenir contre le comptoir pendant qu’on faisait le relevé des quelques objets en sa possession, mais ils ne parvenaient pas à connaître son nom, elle semblait incapable de s’en souvenir. Elle commença à parler et à raconter des blagues. Elle était d’humeur très gaie, et après dix bonnes minutes elle se rappela qui elle était. Elle s’appelait Gladys et travaillait comme cuisinière en petite restauration, quelque part. Les policiers furent très patients avec elle (peut-être à cause de ma présence) et ils notèrent tout ce qu’elle portait sur elle avant de la mettre debout ; elle avait aux pieds des mules d’intérieur complètement usées.

mercredi 28 novembre 2012

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Juste avant de commencer à travailler sur le film, ils nous emmenèrent Jack Lemon et moi, visiter les prisons de la ville. Jack devait jouer une scène de delirium tremens et, bien qu’ayant également assisté à des réunions AA, il ne pouvait imaginer à quoi ressemblait un delirium tremens. Cet épisode « prisons » me fut très utile – même si je ne pus aller dans la première (réservée aux hommes) – mais ils conduisirent Jack voir le « réservoir à ivrognes ». La deuxième que nous visitâmes avait une section femmes à l’étage.
Je fus présentée à une policière, courtoise et serviable, à qui ma présence en cet endroit paraissait pourtant bizarre : voir des femmes enfermées et si possible m’entretenir avec l’une ou l’autre d’entre elles ! Je voulais surtout les observer et les entendre parler parce que je devais me faire une idée de la réaction des femmes alcooliques dans cette situation. Ce que je remarquai, c’est qu’elles semblaient toutes avoir certaines similitudes : cela venait de leurs cheveux, de leur peau et de leur regard.

mardi 27 novembre 2012

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Quand nous arrivâmes en Californie, je voulus en apprendre plus sur AA avant de commencer le tournage et Jim Miller me présenta à quelques autres personnes très serviables. Elles m’emmenèrent à une sorte de réunion au quartier des clochards : ils n’étaient là qu’une dizaine, dont quelques-uns en piteux état. C’était dans une salle à Los Angeles. Il y avait toujours du café et des beignets, mais cette fois-ci il n’y avait personne qui riait. Je fus profondément émue par l’atmosphère ambiante. Pour moi, en tant qu’étrangère, elle était réellement impressionnante et contrastait fortement avec l’autre réunion où j’étais allée en compagnie de Jim. C’est à dessein que celui-ci m’avait conduit une première fois à Park Avenue et cette fois à Los Angeles : il voulait que je me rende compte qu’en AA tout le monde n’avait pas de manteau de vison et de Cadillac…

lundi 26 novembre 2012

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Comparativement, la propre jeunesse de Lee Remick avait été sans histoires. Née à Boston, elle vivait, depuis le divorce de ses parents, avec sa mère à New York.
« Après avoir quitté l’école privée de Manhattan, j’ai continué à étudier le ballet ; j’y ai travaillé très dur de huit à dix-huit ans. J’ai commencé ma carrière de danseuse professionnelle à la télévision où j’eus par la suite à jouer un petit rôle à la TV. Cela déboucha sur une pièce à Broadway qui s’est jouée exactement trois soirées et puis je fus casée dans la réserve d’été. S’ensuivirent des comédies musicales, des pièces et davantage de travail en télévision. Un spectacle télévisé me mena à mon premier film, « Un visage dans la Foule », dans lequel une vedette de TV devient une espèce de monstre.
C’est alors que la roue a commencé à tourner et à partir de ce moment-là, j’ai tourné un film par an tout en continuant à vivre à New York. Il y eut  « Le long Eté Brûlant », « Les mille Collines » et, juste après la naissance de ma fille Kate, « Anatomie d’un Meurtre », un très bon scénario et une excellente distribution. Mon fils Matthew naquit en 1961. Ce qui nous amène aux « Jours du Vin et des Roses ».

dimanche 25 novembre 2012

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« La Soixantième et le Parc ? » J’étais étonnée car c’était un quartier très chic de New York. « Certainement » dit Jim, « c’est là que la réunion a lieu. »
Ainsi j’y suis allée et je l’ai rencontré sur le perron d’une grande église ; tout ce que je pouvais voir c’était des files de Cadillac garées dans la rue. Nous descendîmes dans la salle et les personnes présentes me regardaient comme à toute autre réunion de l’élite sociale de la ville. Il devait y avoir là une centaine de personnes, et plusieurs orateurs semblaient venir de Long Island, un autre beau quartier.
J’ai certainement appris des choses sur les alcooliques à cette réunion. J’étais très impressionnée par leurs histoires et surprises que certains d’entre eux fussent si drôles alors que d’autres étaient tristes. Une jolie femme au foyer parla de son expérience : aussi bien des évènements comiques que des faits tragiques survenus à cause de la boisson. Un autre jeune homme, qui paraissait avoir à peine vingt-six ans, disait qu’il était alcoolique depuis l’âge de seize ans. Son histoire était tragique. Mais lorsque quelqu’un parlait, c’était ainsi : on riait des situations cocasses, et puis on était ému aux larmes par la tristesse de leurs histoires. C’était triste mais il y avait tant d’espoir dans cette salle ! »

samedi 24 novembre 2012

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« Bien entendu, j’ai dit que j’accepterais volontiers, bien qu’à cette époque j’en connusse très peu sur la boisson, pas beaucoup sur l’alcoolisme et absolument rien sur AA. J’avais été à des « parties » vu des gens se saouler, mais jamais comme dans « du Vin et des Roses ». Je savais que les AA existaient mais je n’avais aucune idée de ce qu’ils faisaient. Je l’expliquais à Jim Miller (l’auteur du scénario) qui me demanda si j’aimerais aller à une réunion AA.
« Tout le monde », me dit Jim, « peut assister aux réunions ouvertes ». J’étais un peu nerveuse à l’idée d’y aller parce que je pensais que, d’une façon ou d’une autre, ce devait être laid et sordide … J’avais à l’esprit l’image du pauvre type couché dans l’encoignure d’une porte. Mais Jim Miller me donna rendez-vous le lundi soir à Manhattan, au coin de la Soixantième rue et du Parc.

vendredi 23 novembre 2012

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Share : juin 1995

LES JOURS DU VIN ET DES ROSES

Les jours du vin et des roses fut filmé en 1962. Ce fut probablement à cette époque la première occasion donné à un sujet comme l’alcoolisme – et les AA -  d’être rendu public de manière si visuelle. Il devint sans aucun doute un instrument qui en conduisit beaucoup d’autres vers AA. Les anciens se rappelleront le film, peut-être grâce aux projections qui se déroulaient tard le soir aux conventions. En 1972, Lee Remick, qui partageait la vedette avec Jack Lemon dans ce film, accorda à Share cette interview exclusive.

Lee Remick reçut une copie du scénario du film « Les jours du Vin et des Roses » alors qu’elle vivait à New York. On lui demanda si elle aimerait jouer avec Jack Lemon dans ce long métrage qui avait d’abord été prévu pour la télévision.

jeudi 22 novembre 2012

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Mais rendons-nous à l’évidence. Si ces questions vitales avaient été laissées entièrement entre les mains des « progressistes » comme moi, nous aurions certainement été jusqu’au bout de nos idées folles et nous aurions tout gâché. Si les « conservateurs » seuls s’étaient occupés de l’affaire, il est probable que peu de nos membres actuels n’auraient jamais entendu parler de AA. Des milliers d’entre eux seraient restés dans la misère. Beaucoup seraient morts.
Il apparaît donc qu’une politique sensée ne peut être faite qu’en opposant les « conservateurs » et les « progressistes ». Si elles sont dénuées d’ambition personnelle, leurs discussions devraient donner les réponses exactes. Pour nous, il n’y a pas d’autre voie.
Today I endeavour to share my experience, strength and hope, not my opinion, ignorance and prejudices.
Aujourd’hui j’ai à coeur de partager mon expérience, ma force et mon espoir, et non mon opinion, mon ignorance et mes préjugés.

mercredi 21 novembre 2012

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La prudence, nous en convenions, s’imposait à tout prix, mais n’avions-nous pas besoin de notre propre livre, de quelque publicité ?
Tel était l’essentiel de nos discussions qui débouchèrent sur la décision de publier le livre « Alcooliques anonymes ». Elles conduisirent à la publicité, à la création du Conseil d’Administration (la Fondation Alcoolique) et du Bureau Central (devenu Bureau des Services Généraux) où les alcooliques et leurs familles peuvent écrire pour recevoir de la littérature et de l’aide. Notre croissance des dernières années, rapide et apparemment saine, démontre bien la sagesse de ces premières décisions.

mardi 20 novembre 2012

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C’étaient là de bonnes  questions qui nous obligeaient, nous les « progressistes », à réfléchir. Obligés de reconnaître que les « conservateurs » avaient raison sur les principes, nous n’en pensions pas moins que leurs conseils visaient la perfection. Ce n’était pas pratique. Les « conservateurs » répliquèrent que les « progressistes » avaient lancé plus d’une entreprise florissante, mais qu’ils auraient pratiquement fait faillite s’ils étaient restés aux commandes suffisamment longtemps. Mais nous les « progressistes » (j’en faisais partie) rétorquèrent comme suit : comment les adeptes du « Allons-y doucement » pouvaient-ils dormir la nuit en pensant qu’après trois longues années, nous n’avions ouvert que trois petits groupes ; que l’Amérique comptait un million d’alcooliques qui tombaient comme des mouches ; qu’à portée de fusil de l’endroit où nous nous trouvions il y en avait peut-être des centaines qui pourraient se rétablir s’ils savaient ce que nous savions ? Et les alcooliques devaient-ils attendre que le bouche à oreille leur parvienne pour être soulagés ? Et n’y avait-il pas un grave danger que nos méthodes, jusqu’ici couronnées de succès, ne soient sérieusement déformées si elles n’étaient pas écrites et publiées ? Et si nous ne laissions aucune trace écrite de nos trouvailles, les éditorialistes n’allaient-ils pas s’amuser à nous ridiculiser ?

lundi 19 novembre 2012

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J’aurai toujours en mémoire notre première discussion à propos de relations publiques. C’était en 1937, à Akron. Les « progressistes » ne pensaient à rien d’autre qu’à apporter la bonne nouvelle à un million d’alcooliques, le lendemain si possible. Si nous faisions cela, Dieu ferait le reste, disaient-ils. Mais les « conservateurs » ne pensaient pas que Dieu agissait de cette manière.
Les « conservateurs » se mirent alors, avec un impact terrible, à pointer du doigt le fait que le Galiléen n’avait pas d’argent, pas de presse, pas de journaux, pas de fascicules, pas de livres : rien que le bouche à oreille pour transmettre son message de personne à personne, de groupe à groupe. Pourquoi dévier de ce modèle ? Allions-nous remplacer l’exemple personnel par un battage publicitaire ? Allions-nous favoriser en public la gloriole personnelle au détriment de la discrétion, de l’humilité et de l’anonymat ?

dimanche 18 novembre 2012

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Ceux qui nous ont sauvés alors, et qui continuent depuis lors à nous éviter beaucoup d’ennuis, font partie d’une catégorie de personnes qui énervent la plupart des AA. Ce sont les « conservateurs ». Ils sont du genre : « Vas-y doucement », « Réfléchis », « N’agissons pas ainsi ». On en trouve peu chez nous, les alcooliques, mais il est certainement providentiel qu’il y en ait quelques un parmi nous. Souvent accusés d’entraver le progrès (ce qui leur arrive parfois), ils constituent néanmoins un atout inestimable. Ils nous ramènent les pieds sur terre. Ils nous font voir en face les réalités de l’expérience ; ils prévoient les dangers que la plupart d’entre nous ignorent allègrement. Parfois leur conservatisme est exagéré : ils « s’inquiètent sans raison pour le bien du mouvement ».
Sachant que le simple fait du changement n’est pas nécessairement synonyme de progrès, ils résistent instinctivement à l’innovation. Ils ne veulent jamais poser de geste irrévocable. Ils reculent souvent devant des décisions finales qui ne permettent aucune échappatoire. Ils évitent les ennuis en prenant les mesures pour qu’ils n’arrivent jamais.

samedi 17 novembre 2012

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Supposons maintenant que les « progressistes » de cette époque des pionniers n’aient pas été freinés. Supposons que notre politique de relations publiques ait été entièrement laissée entre leurs mains. Supposons qu’ils aient pu recueillir des millions, inonder le pays de propagande AA et de folles prétentions. Non seulement nous nous serions brouillés avec nos meilleurs amis, la religion et la médecine, mais nous nous serions sûrement discrédités aux yeux des personnes mêmes que nous voulions toucher : les hommes et femmes alcooliques. Beaucoup d’argent aurait signifié une importante équipe de thérapeutes AA professionnels ou de « bienfaiteurs », et de progressistes orchestrant un battage publicitaire sur tous les sujets de la planète : de la prohibition à la Russie communiste. Au sein du Mouvement, si nous avions réussi à survivre, nous aurions été déchirés par la controverse politique ou la dissension religieuse. Alors, qui donc nous a sauvés jusqu’à ce jour ?

vendredi 16 novembre 2012

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De la publicité ? Mais bien sûr ! Des millions de mots ! De l’argent ? Certainement ! Naturellement, il faudrait des millions. La question d’argent et de publicité serait un jeu d’enfant : simplement, une énorme campagne de vente orchestrée par des magnats américains et des éditeurs aurait vite fait de résoudre la question. Comment pourraient-ils nous résister en voyant ce que nous apportions ? Voyez qui nous sommes, nous les alcoolos ! Vraiment, quelques-uns d’entre nous en étaient pratiquement arrivés là. Aucun bonimenteur de cirque n’était si enthousiaste ou extravagant dans sa harangue que ne l’étaient certains d’entre nous à l’automne 1937. En fait, je crois me rappeler avoir été moi-même l’auteur d’une bonne partie de ces boniments.

jeudi 15 novembre 2012

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Avec cette vision spectaculaire à l’esprit, notre façon de penser changea brusquement. Nos imaginations d’alcooliques allaient s’en donner à cœur joie. Nous envisagions des retombées astronomiques. Sans aucun doute, disions-nous, nous étions au début de l’un des plus grands évènements médicaux, religieux et sociaux de tous les temps. Nous allions damer le pion au corps médical et aux porte-parole célestes ! Un million d’alcooliques an Amérique ; plusieurs millions de par le monde. Nous n’avions qu’à dessoûler tous ces hommes et toutes ces femmes (et leur faire accepter Dieu !) ; après quoi, ils révolutionneraient la société. Un monde flambant neuf, dirigé par des ex-ivrognes. Rendez-vous compte !

mercredi 14 novembre 2012

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A l’automne 1937, nous comptions environ quarante membres rétablis. L’un de nous était abstinent depuis trois ans, un autre depuis deux ans et demi, et un bon nombre depuis un an ou un peu plus. Comme nous avions tous été des cas désespérés, ces périodes d’abstinence prenaient toute leur signification. Le sentiment que « nous avions trouvé quelque chose » commençait à germer en nous. Nous ne représentions plus une expérience douteuse. Des alcooliques pouvaient rester abstinents. En grand nombre, peut-être ! Certains d’entre nous s’étaient toujours raccrochés à cette possibilité, mais maintenant le rêve devenait réalité. Si quarante alcooliques pouvaient se rétablir, pourquoi pas quatre cents, quatre mille, ou même quarante mille ?

mardi 13 novembre 2012

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CONSERVATEURS ET PROGRESSISTES
Lettre de Bill W. parue dans Grapevine d’octobre 1945
(en 1945, le nombre de AA dans le monde est estimé à 13 000 répartis dans 556 groupes – statistiques publiées dans le Grapevine de 1998)
Durant les trois premières années d’AA, personne n’avait accordé la moindre attention aux relations publiques. C’était l’époque du « vol à l’aveuglette », alors que nous cherchions fébrilement les principes qui nous permettraient de rester sobres et d’aider les quelques alcooliques qui se présentaient à éprouver le désir de faire comme nous. Le problème du rétablissement personnel nous occupait entièrement, c’était une question de vie ou de mort, une affaire qui se passait strictement entre nous. Nous n’avions même pas convenu d’un nom pour notre mouvement. Il n’existait aucune littérature.

lundi 12 novembre 2012

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En résumé, la Fraternité des AA a tiré des leçons des différentes tentatives faites par les groupes qui l’ont précédée. Les premières années de notre Mouvement ont été pénibles et, des quelques membres du début, nous sommes devenus un grand mouvement et les essais et erreurs des premiers temps auxquels se sont livrés nos fondateurs nous ont laissé une empreinte indélébile, témoin de notre survie et de notre croissance future. Il n’empêche que nous avons impérativement besoin de prudence tout au long du périple dans le nouveau millénaire et que nos Traditions nous seront toujours nécessaires, pour nous conduire et nous guider.
Notre dixième Etape constitue l’outil qui éclaire notre chemin et, en tant qu’individu, groupe et Fraternité, notre inventaire permanent sera notre force directrice : « Nous avons poursuivi notre inventaire personnel et promptement admis nos torts dès que nous les avons découverts ».
En fin de compte, pour la conduite de notre Mouvement, « Il n’existe qu’une autorité suprême : un Dieu d’Amour tel qu’il émane de la conscience de nos groupes ». (deuxième Tradition)

dimanche 11 novembre 2012

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Bob P., conseiller du Bureau des Services Généraux de AA, fit référence à ce point particulier en 1986 :
« Si la Fraternité venait à trébucher ou à fauter, ce ne serait pas suite à des évènements extérieurs. Non, ce ne serait la faute ni des centres de cure, ni des professionnels sur le terrain, ni de littérature non approuvée, ni des jeunes, ni de ceux qui souffrent de double dépendance, ni même de toxicomanes qui tenteraient d’investir nos réunions fermées. Si nous nous centrons sur nos Traditions et si nous gardons l’esprit et le cœur ouverts, nous pourrons faire face à tous les problèmes que nous rencontrons ou que nous rencontrerons. S’il nous arrive de nous tromper ou de faillir, ce sera tout simplement parce que nous n’aurons pas su contrôler nos egos ou que nous n’aurons pas manifesté suffisamment de bonne volonté les uns envers les autres. Ce sera par excès de crainte et de rigidité, et par manque de confiance et de bon sens. »

samedi 10 novembre 2012

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Etant donné les spécificités de l’appartenance à AA et de sa structure décentralisée, on aurait pu s’attendre à son extinction, au même titre que les Washingtoniens. Ce qui n’est pas arrivé parce que, sur une période de plusieurs années, les conférences régionales se sont développées sur base de besoins locaux, et non sur base de directives émanant des quartiers généraux de New York.
Et c’est ainsi que c’est la philosophie même de l’organisation, telle que décrite dans les Traditions, qui est la base du succès de AA en tant que Fraternité. Nous pouvons donc raisonnablement prétendre que, si dans un avenir plus ou moins prévisible, le discrédit était jeté sur AA, ce ne pourrait être qu’une conséquence de conditions internes. Car AA est protégé des évènements extérieurs et de toute implication dans d’autres organisations.

vendredi 9 novembre 2012

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La controverse
Comme nous l’avons déjà mentionné, certains membres, à l’origine du Mouvement, se sont retrouvés impliqués dans des publications extérieures et dans des controverses publiques ; l’adoption des douze Traditions en 1955 mit fin à toute publication hors AA dans le but de protéger le Mouvement dans son ensemble. Les leçons tirées des expériences des Washingtoniens et les premiers pas de AA ont convaincu les membres de la nécessité de rester en dehors de la chose publique et de rester dans le domaine privé. Si nous lisons nos brochures d’information, nous constatons que la Fraternité déclare dans ses Traditions que AA est un programme basé sur l’attrait plutôt que sur la réclame et que nous ne prenons pas de position sur des sujets extérieurs. C’est de cela que parle la onzième Tradition :
« La politique de nos relations publiques est basée sur l’attrait  plutôt que sur la réclame, nous devons toujours respecter l’anonymat dans nos rapports avec la presse, la radio, la télévision, et le cinéma. »

jeudi 8 novembre 2012

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Cette fuite de la publicité personnelle et organisationnelle opérée par les groupes locaux et régionaux représente une différence notable avec l’aspect public que revêtaient les activités des Washingtoniens. Elle a aussi permis d’éviter le discrédit qu’auraient pu jeter sur nous des ivrognes qui se seraient remis à boire alors qu’ils s’étaient prétendus guéris.
Enfin, la structure égalitaire de AA est unique en ce sens que tous les membres sont égaux et reçoivent le même statut, ce qui diffère des structures hiérarchiques qui existent dans la plupart des sociétés et organisations.
La Douzième Tradition nous dit :
« L’anonymat est la base spirituelle de nos traditions ; nous devons nous rappeler toujours de placer les principes au-dessus des personnalités. »

mercredi 7 novembre 2012

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L’anonymat
En principe les membres AA ne se connaissent que par leurs prénoms. Les rencontres de groupes locaux ont lieu lors de réunions fermées qui ne se tiennent que pour les personnes désireuses de s’appeler elles-mêmes « alcooliques ». De telles réunions étaient très différentes  chez les Washingtoniens, puisqu’elles étaient publiques. Eviter la publicité personnelle dans le cadre de AA permet d’endiguer la soif de pouvoir et de reconnaissance personnels.
Un autre volet du principe de l’anonymat est l’incompatibilité que rencontre l’alcoolique en voie de rétablissement et qui décide de confier sa vie à une puissance supérieure, incompatibilité entre le prestige personnel et la notion d’abandon à cette Puissance, ainsi que les relations entre les membres telles qu’elles nous ont été montrées par nos fondateurs.

mardi 6 novembre 2012

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Le vœu (la condition requise pour en être membre)
Bill Wilson, dans le Grapevine, constatait :
« La porte de nos locaux AA est grande ouverte et celui qui la franchit et qui commence à faire quoique ce soit qui ait trait à son problème, celui-là est considéré comme un membre des Alcooliques anonymes. Il ne signe rien, ne consent à rien, et ne promet rien. De même, nous ne lui demandons rien. Il est des nôtres s’il se déclare ainsi. Nous ne voulons refuser à personne la chance de se rétablir de l’alcoolisme. Nous souhaitons être aussi accueillants que possible, jamais rebutants. »
Cette affirmation de Bill Wilson demeure la clef de voûte des principes AA. A quelques exceptions près, il n’y a jamais eu de registre des membres comme il en existait chez les Washingtoniens. Il semblerait qu’un vœu qui leur était caractéristique, est un engagement plus que fâcheux chez des alcooliques et les Washingtoniens le présentaient comme l’un de leurs points forts.
La Troisième Tradition de AA stipule que : « La seule condition pour en être membre est un désir d’arrêter de boire », affirmation que quiconque peut être membre et que le vœu d’abstinence n’est pas un pré-requis.
Les Washingtoniens demandaient l’abstinence, mais celle-ci une fois acquise, ils n’avaient pas de ligne de conduite qui leur permettaient de vivre sans alcool. A l’inverse, le Big Book, pris dans son ensemble, prodigue la base d’un nouveau mode de vie pour l’alcoolique en voie de rétablissement. Il est aussi à noter que le Big Book dispense un certain degré d’uniformité parmi les groupes AA. Le manque de littérature apte à guider leurs membres a rendu vulnérable l’unité des Washingtoniens.

lundi 5 novembre 2012

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Le processus de formulation d’une organisation structurée prit plus de onze ans ; il débuta avec la publication des premières idées de Bill dans le magazine Grapevine.
Ce périodique, mondialement diffusé, fut édité pour la première fois en 1944 dans le but de communiquer aux membres le message du rétablissement AA et d’aider Bill W. à promouvoir ses opinions sur la structure du Mouvement. Pendant les dix années qui suivirent, ses idées firent l’objet de débats à l’intérieur de la Fraternité et furent révisées à de nombreuses occasions jusqu’à ce qu’elles soient finalement adoptées en 1955 lors d’une convention internationale dans l’Ohio.
Les Alcooliques Anonymes diffèrent des mouvements qui les ont précédés sur toute une série de points et les leçons que nous avons tirées de ces groupes passés demeurent un domaine capital pour notre Fraternité et notre sobriété continue, et ceci tant comme individus que comme mouvement. Voici un certain nombre de ces points de divergence.

dimanche 4 novembre 2012

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A ce stade du développement de AA, le programme des douze Etapes constituait l’élément unificateur et l’anarchie qui conditionnait chaque individu le rendait réticent à adhérer au programme. La réponse de Bill Wilson à ce dilemme, qui était une menace fondamentale à la survie du Mouvement, fut de codifier son innombrable correspondance en un lot de principes organisationnels de base : les Douze Traditions. Celles-ci furent mises en forme en 1946 et officiellement adoptées par AA en 1955. Depuis cette date, elles ont été le guide du Mouvement.
Bill W. écrivait encore : «  nos Traditions constituent un guide, elles nous permettent de mieux travailler et de mieux vivre … La plupart des individus ne peuvent pas se rétablir s’ils ne se retrouvent pas en groupe. Et le groupe doit survivre, sinon les individus ne survivront pas. »

samedi 3 novembre 2012

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En réalité les alcooliques sont de farouches individualistes, des anarchistes de cœur. Pour les non AA, cela semble compromettre leur avenir. Aucune organisation, aucune règle, aucune autorité. Cette anarchie, c’est de la dynamite prête à exploser.
Au siècle dernier, les Washingtoniens, groupement pour le rétablissement des alcooliques, sombrèrent pour ces mêmes raisons. Alors, comment AA pourrait-il survivre ?
La réponse de AA à cette question est que leur programme est centré sur la spiritualité, alors que les Washingtoniens pensaient que la boisson n’était qu’une « mauvaise habitude ».
Plus tard, en 1945, Bill écrivait : « bien que cela n’ait jamais été formellement défini ni statué de manière précise, nous avons assurément une certaine forme de politique de relation publique. Comme tout ce qui a été créé en AA, cette politique s’est développée par essais et erreurs. Personne ne l’a inventée, personne n’a couché sur le papier une série de règles et règlements et j’espère bien que personne ne le fera. C’est parce qu’elles ne nous sont d’aucune utilité que les règles ne marchent pas chez nous. Si nous devons fonctionner à l’aide de règlements, quelqu’un devrait les inventer et, plus difficile, devrait les faire appliquer. On a souvent tenté d’édicter des règlements. Le résultat en a souvent été des controverses parmi ceux qui les ont conçus : entre ce que ces règlements devraient être, et le moment où il faut les faire appliquer, vous voyez tous la différence. »

vendredi 2 novembre 2012

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En novembre 1940, la Fondation Alcoolique publia son premier bulletin parmi les groupes AA. Bill W. écrivit plus tard que cela avait été fait pour « répondre au groupe de San Francisco qui menaçait de s’appeler les ‘’dipsomaniaques incognito’’ et de se séparer de AA à moins d’avoir plus de contacts avec nous (la Fondation alcoolique) ».
D’un point de vue organisationnel, il semblerait que AA était très instable au fur et à mesure que la Fraternité échappait au contrôle direct de ses co-fondateurs et de ses premiers associés.
Bill W. écrivait : « Lorsque nous essayons de mettre sur pied des règles et des règlements, aussi raisonnables soient-ils, nous y allons tellement fort que notre autorité disparaît. Un cri s’élève : ‘’A bas les dictateurs, que tombent leurs têtes :’’ Blessés et étonnés, les uns après les autres, les comités de contrôle et les dirigeants font la découverte que l’autorité humaine, aussi impartiale et indulgente soit-elle, fonctionne rarement dans nos affaires, ni longtemps, ni efficacement. »

jeudi 1 novembre 2012

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A partir de 1939, AA développa sa propre identité. Il y eut de nombreuses crises de croissance. Des problèmes étaient débattus, tels que celui de savoir qui avait le droit de se joindre au Mouvement et d’assister aux réunions, tels que les relations que AA devait avoir avec les organismes extérieurs comme les hôpitaux, le gouvernement, les professionnels et toutes les parties intéressées par l’alcoolisme. Nous avions besoin d’une structure qui organiserait des lignes de conduite pour les membres, afin de savoir comment gérer toutes ces questions.
En 1941, Bill W. écrivait : « Nous ne formons pas une organisation au sens conventionnel du terme. Il n’y a chez nous ni cotisation, ni honoraires. La seule condition pour être membre est un désir honnête d’arrêter de boire. Nous ne sommes alliés à aucune confession, secte ou organisation et nous ne sommes opposés à aucune. Nous désirons simplement aider ceux qui souffrent. »