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mardi 19 février 2008

Différente des autres

Différente des autres, oui ; pareille, ok, mais pas tout à fait… je crois que c'était là mes réserves qui parlaient. C'est-à-dire mes bonnes excuses, mes bons alibis pour ne pas adhérer totalement, ne pas lâcher prise ni capituler sans reddition, ne pas écouter tout à fait, et suivre le programme en voulant me l'adapter à mon cas -que je croyais être- très particulier…C'est pas pour rien que les AA en ont fait une brochure, et que l'on entend si souvent autour des tables parler des "pareils-pas pareils"…Il est certain que j'ai mon individualité , mais justement c'est là ce qui me distingue et me met à part de mes aacolytes ; pour me rétablir j'ai davantage besoin de cultiver les similitudes que les différences, tout bêtement parce que les unes unissent tandis que les autres divisent, surtout lorsqu'elles sont mises volontairement en surbrillance…Cultiver mes différences ne me fera pas avancer à ma rencontre, à la rencontre de l'autre, à la rencontre de celle que peu à peu je peux devenir, grâce à ce programme, mais va plutôt m'autoriser à camper sur mes positions, à m'isoler, à m'auto-justifier, à m'octroyer toutes les excuses et j'en ai des wagons (l'enfance, la famille, l'affectif, le contexte, le quotidien, la maladie etc…) beaucoup de matière à faire du pôv'de moi… puis du ressentiment… tout le contraire de l'ouverture d'esprit, si précieuse à ce programme de vie !Cultiver au contraire les similitudes me permet d'être entendue, telle que je suis à CE moment, d'entendre l'autre dans son intime souffrance, dans ses mots ou ses silences, cela me permet de me sentir faire partie et d'offrir cette formidable sensation à celle ou celui qui en doute, pour qu'il vienne trouver refuge parmi les siens, sans crainte d'être pointé du doigt, examiné, repris, jugé…Faire des reproches à l'autre et exiger de lui une perfection que l'on n'a pas soi-même, et pour cause ! c'est encore se sentir différent.Se comparer, en terme d'égalité, de supériorité ou d'infériorité, c'est toujours pointer le doigt sur LA différence.Ce sont nos points communs qui nous unissent ici, à commencer par le tout premier, magistral, l'alcool.Ensuite ce mouvement est suffisamment inclusif pour que chacune et chacun puisse y prendre sa place ; c'est à moi de m'adapter.Changer.... ça commence par moi !Il me semble qu'en ce domaine encore, j'ai à inverser ma lorgnette, et avoir davantage de compréhension pour la différence de l'autre que de complaisance pour celle que je m'imagine être mienne.
Michelle - alcoolique

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