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jeudi 30 avril 2015

Littérature - Vivre - sans alcool !

Si vous êtes prévenus du programme, vous pouvez vous éviter l’heure de l’apéritif, du moins en partie, pour n’arriver que peu avant le dîner. Tel est notre comportement. Puis, si la consommation d’alcool doit se prolonger tard dans la nuit après le repas, nous avons conclu qu’il valait mieux quitter tôt. Nous nous sommes rendu compte que les rares invités qui constatent notre départ ne s’en soucient guère. Ils sont trop occupés à boire ou à faire autre chose. Dès notre arrivée à une telle réception, il est généralement recommandable de nous diriger directement vers le bar pour y prendre un soda au gingembre ou autre breuvage. Personne n’est en mesure de savoir si le contenu de notre verre est alcoolisé ou non. Nous pouvons alors circuler et converser, le verre à la main sans nous attirer de soupçons.

mercredi 29 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Avant de partir, il est également profitable de nous entretenir avec un autre alcoolique rétabli ou avec un ami véritable qui se préoccupe de votre santé et comprend parfaitement les contraintes de la situation. Au retour, faites en sorte de lui téléphoner pour lui en faire le récit. Un alcoolique rétabli ne saurait qu’être enchanté de ce genre d’appel. Croyez-nous ! Nous, membres des AA, vibrons à un tel partage. Avant de vous rendre à une réception, il est recommandable de manger un sandwich ou une collation, même si vous savez que l’on y servira de la nourriture. Comme nous l’avons déjà mentionné, un estomac rempli nous protège contre les nombreuses situations difficiles. (Vous pourriez aussi vous munir d’une réserve de vos menthes préférées ou d’un substitut diététique.) Cette précaution est encore plus importante si, lors d’une réception, vous prévoyez que l’heure de l’apéritif risque de s’éterniser longtemps avant d’être conviés à table.

mardi 28 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Mais tôt ou tard vient le moment où les affaires, la famille ou l’amitié nous contraignent d’y aller, ou peut-être en avons-nous simplement envie. Même si nous ne buvons pas, nous avons élaboré diverses méthodes pour rendre ces occasions tolérables. Ici, nous faisons surtout allusion à ce grand cocktail ou à ces grands dîners amicaux où l’alcool coule à flots. Si l’hôte ou l’hôtesse est un ou une amie intime, il peut être parfois salutaire de le ou la prévenir que présentement, nous nous abstenons d’alcool. Bien sûr, nous ne sollicitons aucun traitement de faveur, mais il est réconfortant de pouvoir compter sur une personne présente, tout à fait sympathique à nos efforts pour maîtriser notre problème d’alcool. Parfois, on peut aussi se faire accompagner d’une personne abstinente plus aguerrie ou encore d’un compagnon au courant de notre situation et conscient de l’importance que nous attachons à l’abstinence.

lundi 27 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Nous arrive-t-il de fréquenter des bars, des restaurants ou des clubs ou l’on sert des boissons alcooliques ? Oui, après quelques mois ou quelques semaines, si nous avons une raison valable d’y aller. Si nous devons y passer quelques moments à attendre des amis, nous évitons de nous asseoir devant des bouteilles d’alcool pour prendre notre boisson gazeuse. Mais si notre présence dans un tel endroit s’explique par un rendez-vous d’affaires ou une réunion mondaine, nous y participons activement, exception faite de l’alcool. Au cours des premiers mois d’abstinence, il est sans doute plus sain de nous tenir à l’écart de nos anciens copains et lieux de beuveries et de prévoir des excuses plausibles pour esquiver les réceptions dont l’alcool sera l’attraction principale. Il semble particulièrement important de fuir de telles occasions si elles nous rendent nerveux.

dimanche 26 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

26 SE MEFIER DES OCCASIONS DE BOIRE Nous avons trouvé plusieurs façons de ne pas boire lorsque les circonstances nous mettent en présence de gens qui consomment de l’alcool. Au huitième chapitre, nous avons traité du bien-fondé de garder ou non de l’alcool à la maison après avoir décidé d’arrêter de boire. Nous avons alors reconnu que nous vivons dans une société fortement alcoolisée et que nous ne pouvons pas, en toute objectivité, espérer que cela change. Toute notre vie, il se présentera des occasions de boire et des réclames à la douzaine nous incitant, même verbalement, à consommer de l’alcool. Nous ne pouvons nous soustraire à toutes ces suggestions et il ne sert à rien de se plaindre. Nous n’éprouvons ni le besoin ni le désir d’empêcher les autres de boire. Nous avons aussi découvert qu’il n’est pas nécessaire de nous priver de l’agréable compagnie de nos amis non alcooliques qui consomment de l’alcool. Bien qu’au tout début de notre sobriété, il soit prudent de fréquenter des abstinents plutôt que des consommateurs d’alcool, nous n’avons aucunement l’intention de nous retirer du monde à tout jamais parce que tant de personnes boivent. Les personnes allergiques au poisson, aux noix, au porc ou aux fraises ne se réfugient pas pour autant dans des cavernes. Pourquoi devrions-nous le faire ?

samedi 25 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Il est insensé et dangereux d’assujettir notre sobriété à quelque personne (même à un alcoolique rétabli) ou à quelque circonstance que ce soit. À chaque fois que l’on se dit : « Je demeurerai abstinent si … » ou « Je ne boirai pas à cause de … » (ajoutez toute circonstance autre que votre volonté d’être bien, dans l’intérêt de votre propre santé), on se dispose inconsciemment à boire dès que la condition, la personne ou la circonstance change. Et tous ces éléments peuvent changer à tout moment. Libre de toute dépendance ou de toute cause, notre sobriété peut croître assez solidement pour nous permettre de faire face à toute personne et de surmonter toute difficulté. Et, comme vous pourrez vous en rendre compte, nous en venons même à aimer relever ce défi.

vendredi 24 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Nous ne pouvons nous permettre ces si. Il nous faut demeurer abstinents, nonobstant notre condition de vie, nonobstant la réaction positive ou négative des non alcooliques à l’égard de notre sobriété. Nous devons l’affranchir de toute dépendance, ne l’assujettir à aucune personne et ne le limiter sous aucun prétexte ou condition. Maintes et maintes fois, nous avons constaté qu’il nous était impossible de demeurer abstinents longtemps, seulement pour l’amour de notre mari, de notre femme, de nos enfants, d’un amant, d’une maîtresse, de notre famille, d’un parent ou d’un ami, ni à cause d’un emploi, ni pour le bon plaisir d’un patron (d’un médecin, d’un juge ou d’un créancier), ni à cause de personne autre que nous-mêmes.

jeudi 23 avril 2015

Littératue - Vivre... sans alcool !

Durant un gros désappointement, l’envie de boire surgit naturellement. Si nous n’obtenons pas l’augmentation, la promotion ou l’emploi escompté, ou si notre vie amoureuse périclite, ou si quelqu’un nous manque d’égards, alors pourrons-nous comprendre que durant tout ce temps, nous avons compté sur les circonstances pour persévérer dans notre désir de se maintenir abstinent. Quelque part, enfouie dans un repli de notre cerveau, se cachait une toute petite réserve, une condition à notre sobriété. Et elle attendait son heure pour faire surface. Nous continuions de croire : « Ah ! Oui, être abstinent, c’est formidable et j’entends bien le rester. » Et nous ne pouvions même pas entendre le subtil murmure : « C’est-à-dire si tout va comme je veux. »

mercredi 22 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

En effet, nous oublions la nature biochimique et irréversible de notre maladie. L’alcoolisme ne tolère aucun si, et ne disparaît jamais, ni pour une semaine, ni pour un jour, ni même pour une heure, pour nous transformer en non alcooliques capables de boire à nouveau en certaines occasions spéciales ou pour une raison particulière, pas même s’il s’agit de fêter un évènement unique ou de noyer un chagrin immense, ni s’il pleut en Espagne ou si les étoiles tombent sur l’Alabama. Pour nous, l’alcoolisme est inconditionnel et n’offre de congé à aucun prix. Peut-être faudra-t-il un certain temps pour nous en convaincre au plus profond de nous-mêmes. Et il nous arrivera parfois de ne pas reconnaître les conditions auxquelles nous avions inconsciemment assujetti notre rétablissement, jusqu’à ce que surviennent des difficultés sans que ce soit de notre faute. Soudain, vlan ! La catastrophe nous arrive sans l’avoir prévue !

mardi 21 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Dès que nous cessons de boire, la plupart des circonstances reprennent leur place normale dans notre esprit. Au niveau personne, plusieurs d’entre elles se dissipent peu après être devenus abstinents et quant aux autres, la solution vient d’elle-même petit à petit. Entre-temps, parce que nous ne buvons pas, notre vie ne cesse de s’améliorer, quoi qu’il arrive par ailleurs. Pour plusieurs d’entre nous, après un certain temps d’abstinence, voilà que survient tout à coup, pan, une nouvelle découverte qui nous frappe brusquement. Cette ancienne façon de penser en « si » remontant aux jours de nos beuveries refait soudain surface pour conditionner notre abstinence. Inconsciemment, nous avons assujetti notre abstinence à certaines conditions. Nous avons commencé à croire que l’abstinence c’est parfait, si tout va bien ou si rien ne nous dérange.

lundi 20 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Nous trouvions toujours des explications (excuses ?) personnelles à notre alcoolisme que nous ajoutions après le dernier si. Chacun se disait : je ne boirais pas ainsi … Si ce n’était de ma femme (ou de mon mari, ou de mon amant) … si seulement j’avais plus d’argent et moins de dette … si ce n’étaient de tous ces problèmes familiaux … si je ne subissais pas tant de pression … si j’avais un meilleur emploi ou un logis plus agréable … si les gens me comprenaient … si la situation mondiale n’était pas si lamentable … si les humains étaient meilleurs, plus prévenants, plus honnêtes … si les autres ne me faisaient pas toujours boire … si ce n’était pas de la guerre (n’importe quelle guerre) … et ainsi de suite. Examinant en rétrospective cette façon de penser et le comportement qui en résultait, nous constatons maintenant que nous laissons presque toujours les circonstances extérieures contrôler nos vies.

dimanche 19 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

25 ÉCHAPPER AU PIÈGE DES « SI » Les problèmes émotifs avec les gens sont loin d’être les seuls facteurs extérieurs menaçant dangereusement notre sobriété. Certains ont inconsciemment tendance à l’assujettir à d’autres conditions. Voici comment s’exprime un membre des AA : « Nous, les ivrognes(*), sommes amateurs du mot « SI ». Durant notre période active, nous étions souvent aussi pleins de si que d’alcool. Bon nombre de nos rêveries s’amorçaient sur un si seulement … Et nous répétions sans cesse que nous ne serions pas devenus ivres si telle ou telle chose n’était pas arrivée ou que nous n’aurions aucun problème d’alcool si seulement … (*) Certains membres des AA s’identifient comme des « ivrognes », peu importe leur durée d’abstinence. D’autres préfèrent le mot « alcooliques ». Les deux se défendent très bien. « Ivrogne » dit d’un ton enjoué, maintient notre ego à de justes proportions et nous rappelle notre fragilité devant un verre. Le mot « alcoolique » est également approprié, tout en ayant une portée plus conforme à l’idée généralement répandue que l’alcoolisme est une maladie tout à fait respectable et non une complaisance bienveillante.

Littérature - Vivre... sans alcool !

Vous pouvez facilement vous croire l’exception à cette règle. Abstinents de fraîche date, vous pouvez penser en toute bonne foi que vous avez enfin trouvé le grand amour, ou que votre présente aversion, tenace en dépit de votre sobriété, signifie que cette relation a toujours été une erreur à la base. Dans un cas comme dans l’autre, vous avez peut-être raison, mais pour le moment, il vaut mieux attendre pour voir si votre attitude ne changera pas. À maintes reprises avons-nous vu de tels sentiments se transformer de façon drastique en quelques mois d’abstinence. C’est ainsi qu’en invoquant notre « L’important d’abord » nous nous sommes félicités de nous en être tenus uniquement à ne pas boire, évitant tout risque d’orage émotif. Les liaisons irréfléchies ou prématurées sont néfastes à notre rétablissement. Quand on plus de l’abstinence, nous aurons atteint un certain niveau de maturité, alors seulement serons-nous en mesure de nouer des relations adultes avec d’autres personnes. Lorsque cette abstinence repose sur une base assez solide pour supporter le stress, nous sommes alors aptes à aborder et à corriger d’autres aspects de nos vies.

vendredi 17 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Avec les années, nous avons acquis la ferme conviction qu’aucune décision importante ne doit être prise en début d’abstinence, à moins qu’il soit impossible de la reporter. Cet avertissement vaut particulièrement pour les décisions affectant des personnes, car elles sont fortement chargées d’émotivité. Il n’est pas opportun, au cours des premières semaines, de s’engager dans des changements importants. De plus, il s’est avéré nettement désastreux de faire dépendre notre sobriété d’une personne qui nous tient à cœur. Il est malsain pour notre rétablissement de dire : « Je resterai abstinent si un tel fait ceci ou cela ». Il nous faut demeurer abstinents pour nous-mêmes, peu importe ce que les autres font ou ne font pas. Nous devrions aussi nous rappeler qu’une haine intense produit un désordre émotif et est souvent l’envers d’un ancien sentiment amoureux, il nous faut calmer toute exagération émotive pour éviter de chavirer à nouveau dans l’alcool.

jeudi 16 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Notre fragilité émotive peut aussi affecter nos sentiments envers nos parents et amis de toujours. Généralement, ces relations semblent se normaliser au rythme même de notre rétablissement. Certains traverseront une période délicate au foyer; devenus abstinents, nous devons réévaluer nos sentiments à l’égard de notre conjoint, de nos enfants, de nos frères et sœurs, de nos parents ou voisins, et revoir également notre comportement. Il en est ainsi envers nos collègues de travail, nos clients, nos employés ou nos employeurs. (Souvent notre alcoolisme a produit un choc émotif si grave sur nos proches qu’eux aussi ont besoin d’aide pour s’en sortir. Ils peuvent s’adresser aux groupes familiaux Al-Anon ou Alateen. [Consultez votre annuaire téléphonique.] Même si ces associations ne sont pas officiellement reliées aux AA, elles lui ressemblent beaucoup et permettent à nos parents et amis de vire mieux, grâce à une meilleure connaissance de l’alcoolisme et de sa condition.)

mercredi 15 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Nous avons souvent été témoins de rechutes provoquées ainsi. Dans l’euphorie et la joie de nos premiers moments de bien-être, il est tellement facile de s’amouracher de nouvelles connaissances, tant chez les AA qu’ailleurs, surtout si elles nous manifestent un intérêt sincère ou une certaine admiration. Le ravissement soudain que nous en ressentons peut nous induire fortement à boire. Des émotions inverses peuvent également se produire. Pendant un certain temps en début d’abstinence, nous pouvons avoir l’impression d’être tellement las, que nous sommes presque indifférents à toute affection. (Selon les médecins, durant cette même période, il est fréquent de perdre pendant plusieurs mois tout intérêt ou même presque toute puissance sexuelle mais, une fois rétablis, ce problème se résout superbement de lui-même ; nous en savons quelque chose !) Jusqu’à ce que nous soyons rassurés que cette lassitude est temporaire, la nostalgie de l’alcool peut exercer une fascination fort dangereuse.

mardi 14 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Plusieurs disaient boire à cause d’un manque d’affection, nous voyant rôdant des pars aux « parties » un verre à la main, toujours en quête d’amour. D’autres semblaient jouir de tous les liens affectifs désirés mais n’en continuaient pas moins de boire. Quoi qu’il en soit, l’alcool n’a certainement pas facilité notre compréhension de l’amour véritable ni notre capacité de l’atteindre et de le vivre si nous le rencontrions. Au contraire, notre vie de buveurs nous a laissés vide sur un plan émotif, déchirés, meurtris, sinon carrément tordus. Ainsi, comme en dénote notre expérience, nos débuts dans l’abstinence sont facilement des périodes de grande vulnérabilité émotive. S’agirait-il d’un effet pharmacologique de l’alcool ? S’agirait-il de la condition normale d’une personne se rétablissant d’une longue et grave maladie ? Serait-ce l’indice d’une déficience marquée de la personnalité ? Peu importe la réponse. Quelle qu’en soit la cause, notre condition requiert beaucoup d’attention car la tentation de boire peut alors revenir plus rapidement que l’éclair.

lundi 13 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

24 EVITER LES SITUATIONS EMOTIVES COMPLIQUEES Tomber amoureux de son médecin, de son infirmière ou d’un camarade d’hôpital est classique. Les alcooliques en voie de rétablissement sont tous exposés à ce genre de fièvre. A vrai dire, l’alcoolisme ne semble immuniser contre aucune condition humaine connue. Suivant un très vieux dicton, le chagrin est le produit d’un cœur trop pressé. Il en est ainsi pour d’autres difficultés, y compris une rechute alcoolique. A l’époque où nous buvions, nous consacrions énormément de temps à ressasser nos relations personnelles intimes. Que nous recherchions des attachements temporaires ou des « relations durables et profondes », nous étions toujours préoccupés soit par nos liens affectifs ou soit par l’absence de ces liens.

dimanche 12 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Naturellement, le verdict des médecins, psychologues ou autres spécialistes, ne concorde pas toujours exactement avec les sujets que nous abordons dans ce manuel ; et c’est très bien ainsi. Comment pourrait-il en être autrement ? Ils n’ont pas été personnellement affectés par l’alcoolisme comme nous et rares sont ceux qui ont observés aussi longtemps que nous autant de buveurs malades. Par contre, nous ne bénéficions pas de la formation et de la discipline professionnelles qui les ont rendus aptes à exercer une expertise. Il ne s’ensuit pas qu’ils aient raison et que nous ayons tort, ou vice versa. Nous avons, de part et d’autre, des rôles et des responsabilités différents auprès des alcooliques. A cet égard, puissiez-vous avoir autant de chance que beaucoup d’entre nous. Par centaines de milliers, nous sommes profondément reconnaissants à ces innombrables hommes et femmes de toutes professions qui nous sont venus en aide ou qui ont tenté de le faire.

samedi 11 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Bien sûr, il est sage de puiser à même l’abondante sagesse accumulée par les alcooliques déjà bien engagés sur la voie du rétablissement. Mais ce qui est efficace pour certains ne l’est pas nécessairement pour vous. Chacun de nous doit personnellement accepter l’ultime responsabilité de ses faits et gestes ou de sa passivité. Il nous appartient d’en décider. Après avoir envisagé toutes les hypothèses, consulté vos amis, pesé le pour et le contre, il vous revient finalement de décider de recourir à des soins professionnels. Que vous deviez ou non prendre de l’antabuse, suivre une psychothérapie, retourner aux études ou changer d’emploi, subir une opération, vous soumettre à un régime, cesser de fumer, vous conformer ou non à l’avis de votre avocat pour vos taxes, il vous revient en propre d’en décider. Nous respectons votre droit d’agir à votre guise et même de changer d’opinion, d’après les circonstances.

vendredi 10 avril 2015

Littérature - Vivre.... sans alcool !

Aujourd’hui, nous sommes conscients que notre comportement nous a privés de judicieux conseils ou de soins adéquats alors nécessaires. Ces agissements préjudiciables s’expliquent par la nature même de notre maladie. L’alcool est rusé et déroutant. Il peut amener ses victimes à l’autodestruction, à l’encontre de leur jugement personnel ou de leurs véritables désirs. Nous n’avons pas projeté de plein gré de détruire notre santé ; notre dépendance vis-à-vis de l’alcool ne faisait que se protéger contre toute intrusion médicale. Nous devons déceler un signal d’alarme si, maintenant que nous sommes abstinents, nous essayons toujours de sous-estimer les professionnels compétents. L’envie de boire serait-elle en train de s’infiltrer à nouveau ? Par exemple, il peut être difficile à un nouveau membre de bénéficier de secours professionnels valables à cause d’opinions et de recommandations contradictoires émises par d’autres alcooliques rétablis. De même que chacun possède le remède miracle pour le lendemain de cuite ou un simple rhume, chaque personne que nous connaissons a ses médecins préférés.

jeudi 9 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Nous ne nions pas que des alcooliques aient connu plusieurs expériences malheureuses attribuables à certains professionnels, hommes et femmes. Mais elles se retrouvent plus souvent chez les non alcooliques, du fait qu’ils sont plus nombreux. On n’a encore jamais rencontré un médecin, pasteur ou avocat absolument parfait prémuni contre toute erreur. En tant et aussi longtemps que les malades existeront, il est probable qu’il se glissera toujours des erreurs dans le traitement de la maladie. En toute franchise, nous devons admettre que les personnes souffrant d’alcoolisme ne sont pas les plus faciles à traiter. Il nous arrive de mentir ou de ne pas suivre les recommandations. Une fois rétablis, nous reprochons au médecin de n’avoir pas su réparer plus tôt les ravages que nous avons mis des semaines, des mois ou des années à nous faire. Nous n’étions jamais très pressés de payer nos comptes. Et maintes et maintes fois, nous nous sommes efforcés de saboter les soins et les sages conseils des professionnels pour prouver qu’ils avaient tort. C’étaient de fausses victoires puisqu’au bout de compte, nous devions en subir les conséquences.

mercredi 8 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Avoir besoin d’aide n’est pas une marque de faiblesse et il ne faut pas en avoir honte. Se priver « par fierté » du soutien précieux d’un professionnel dénote un orgueil mal placé. Il n’y a là que pure vanité en plus d’un obstacle au rétablissement. Plus on acquiert de maturité, plus on recherche le maximum de conseils et de secours. En étudiant les « histoires de cas » chez des alcooliques rétablis, il devient évident que nous avons tous profité, à un moment donné, des services spécialisés de psychiatres et autres médecins, de conseillers, de travailleurs sociaux, d’avocats, de membres du clergé ou d’autres professions. Le livre de base des AA, les Alcooliques anonymes, recommande spécifiquement de recourir à ce genre d’aide (page 82). Fort heureusement nous n’avons relevé aucun conflit entre la philosophie des AA et les sages conseils d’un professionnel compétent en matière d’alcoolisme.

mardi 7 avril 2015

Littérature - Vivre... sans alcool !

Nous pouvons aussi combattre l’apitoiement dès ses premiers symptômes par une comptabilité instantanée. Pour chaque entrée de malheur débitée, nous trouvons un bienfait à créditer. La santé, l’absence de maladie, les amis chers, le beau temps, la perspective d’un bon repas, des membres indemnes, les gentillesses partagées, un « vingt-quatre heures » sobre, une heure de travail profitable, un bon livre à lire et de nombreux autres facteurs peuvent s’additionner pour compenser le passif, cause de notre apitoiement. La même méthode peut servir à dissiper les « bleus » du temps des fêtes qui, soit dit en passant, n’atteint pas que des alcooliques. Beaucoup d’autres gens sombrent dans l’apitoiement à l’occasion des fêtes de Noël et du Nouvel An, lors d’anniversaires de naissance ou autres. En membre des AA, nous apprenons à déceler cette vieille tendance à entretenir la mélancolie, à ressasser la liste des personnes disparues, de celles qui nous ignorent, et à déplorer que nous ne puissions offrir que de modestes présents alors que les riches peuvent en offrir de plus coûteux. Maintenant que nous sommes sobres, nous portons au grand livre, côté crédit, notre reconnaissance pour une bonne santé, pour les êtres chers qui nous entourent, pour notre capacité d’aimer. Et une fois de plus, le solde apparaît dans la colonne des crédits. 23 RECOURIR AUX SERVICES PROFESSIONNELS Il est probable que tout alcoolique rétabli a eu besoin des services professionnels que les AA n’offrent pas et les a recherchés ? par exemple, les deux fondateurs des AA, ont eu besoin du secours de médecins, d’hôpitaux et de membres du clergé, et ils l’ont obtenu. Devenus abstinents, plusieurs de nos problèmes semblent disparaître. Mais certains autres persistent ou apparaissent qui requièrent l’intervention professionnelle d’un spécialiste, tel un obstétricien, un pédicure, un avocat, un pneumologue, un dentiste, un dermatologue, ou quelque psychologue. Comme les AA n’offrent pas de pareils services, nous en remettons au milieu professionnel pour trouver du travail, obtenir une orientation de carrière, des conseils en relations familiales, pour des problèmes psychiatriques, et plusieurs autres. Les AA ne fournissent pas d’aide financière, de nourriture, de vêtements ni de logement aux buveurs maladifs. Mais il existe de bonnes agences professionnelles et autres services particulièrement destinés à aider tout alcoolique recherchant sincèrement l’abstinence.

dimanche 5 avril 2015

Littérature - "Vivre sans alcool"

Au contraire, il faut nous extraire de cet enlisement et prendre un peu de recul pour obtenir une perspective de soi juste et honnête. Une fois l’apitoiement clairement identifié, nous pouvons commencer à le combattre autrement que par l’alcool. Nos amis peuvent nous être d’autant plus utiles qu’ils sont près de nous et capables d’un échange à cœur ouvert. Ils peuvent percevoir la fausse note dans nos plaintes et nous le signaler. Ou nous pouvons l’entendre nous-mêmes et commencer à identifier nos véritables sentiments, tout simplement en les exprimant à haute voix. L’humour est une autre arme efficace. La description de sa dernière crise d’apitoiement faite par un membre au cours d’une réunion des AA provoque les plus fortes explosions de rire et nous transporte, comme auditeurs, dans un kiosque à miroirs déformants. Là, nous nous reconnaissons bien, des hommes et des femmes adultes, aux prises avec des émotions de bébés. Malgré le choc possible, l’hilarité générale allège la douleur et produit finalement un effet salutaire.

vendredi 3 avril 2015

Littérature - "Vivre sans alcool"

C’est comme si nous portions sur notre dos un immense sac plein de mauvais souvenirs, tels les douleurs et les rejets de notre enfance. Qu’une légère contrariété légèrement semblable à ces souvenirs se produise 20 ans ou même 40 ans après, voilà l’occasion rêvée de nous arrêter, de rouvrir le sac pour en sortir d’un ges amoureux, l’une après l’autre, chacune de ces vieilles blessures et malchances. Plongeant avec émotion dans nos souvenirs, nous les revivons intensément l’un après l’autre, remplis de honte de nos fredaines d’enfant, grinçant des dents de nos colères anciennes, nous remémorant nos vieilles disputes, tremblant d’une peur presque oubliée ou refoulant peut-être une larme ou deux au rappel d’un ancien chagrin d’amour. Voilà des cas extrême d’apitoiement authentique mais facilement identifiables par quiconque en a déjà été témoin ou l’a déjà ressenti jusqu’à vouloir fondre en larme, il consiste essentiellement en un repliement total sur soi-même. Nous pouvons devenir si centrés sur notre petit moi, moi, moi, que nous en perdons tout contact avec autrui. Il n’est pas facile de vivre avec quelqu’un comme ça, à moins qu’il ne s’agisse d’un enfant malade. Alors, quand nous devenons ainsi victime d’une pareille compassion, nous tentons de la dissimuler, particulièrement à nous-mêmes ? mais là n’est pas la solution.

jeudi 2 avril 2015

Littérature - "Vivre sans alcool"

Certains prennent plaisir à tourner le fer dans la plaie. De l’époque où nous buvions, il subsiste souvent une habileté à jouer ce jeu inutile. Nous pouvons aussi manifester un talent singulier pour transformer la moindre contrariété en catastrophe. Si le courrier nous apporte une facture de téléphone énorme, une seule, nous déplorons être continuellement endettés, murmurant qu’il n’y aura jamais, jamais de fin. Si le soufflé se dégonfle, nous accusons notre inaptitude passée et future à réussir quelque chose. A la livraison de notre nouvelle voiture, nous marmonnons aussitôt : « Avec ma veine habituelle, ce sera sûrement un … » Si vous avez complété cette phrase par le mot citron, vous faites partie du club.

mercredi 1 avril 2015

Littérature - "Vivre sans alcool"

Nous constatons, dès les premières rencontres avec des alcooliques rétablis venant de partout à travers le monde, qu’in ne s’agit pas, bien sûr, uniquement de « Moi ». Plus tard, nous nous rendons compte que nous avons commencé à nous réconcilier avec cette question. Lorsque nous nous sommes résolument engagés dans la voie d’un rétablissement agréable, il peut nous arriver, soir de trouver la réponse, ou simplement de nous en désintéresser. Vous en prendrez conscience lorsque ce phénomène se produira. Plusieurs croient avoir identifié les causes probables de leur alcoolisme. Mais même dans la négative, il n’en demeure pas moins que l’impératif essentiel consiste à accepter que nous ne pouvons pas boire et à nous comporter en conséquence. Verser une mer de larmes n’est pas très constructif.