Exception
faite des buveurs solitaires, on ne peut pas dire que nous manquions tout à
fait de compagnie pendant notre alcoolisme actif. Nous étions bien entourés de
gens que nous pouvions voir, entendre et toucher. Mais nos dialogues les plus
importants, c’est intérieurement que nous les tenions, et avec nous-mêmes. Nous
étions persuadés que personne ne nous comprenait. En plus, vu l’opinion que
nous avions de nous-mêmes, il n’est pas certain que nous désirions être compris
par qui que ce soit.
Il
n’est pas étonnant d’avoir été sidérés lorsque pour la première fois, nous
avons entendu chez les AA des alcooliques rétablis se raconter ouvertement et
honnêtement. Le récit de leurs propres aventures d’alcooliques, de leurs
frayeurs secrètes et de leur solitude nous secouait autant qu’un coup de
tonnerre.
Nous
découvrions, mais sans oser le croire au début, que nous ne sommes pas seuls. En définitive, nous ne sommes pas entièrement différents de tout le monde.
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