C’est
comme si nous portions sur notre dos un immense sac plein de mauvais souvenirs,
tels les douleurs et les rejets de notre enfance. Qu’une légère contrariété
légèrement semblable à ces souvenirs se produise 20 ans ou même 40 ans après,
voilà l’occasion rêvée de nous arrêter, de rouvrir le sac pour en sortir d’un
geste amoureux, l’une après l’autre, chacune de ces vieilles blessures et
malchances. Plongeant avec émotion dans nos souvenirs, nous les revivons
intensément l’un après l’autre, remplis de honte de nos fredaines d’enfant,
grinçant des dents de nos colères anciennes, nous remémorant nos vieilles
disputes, tremblant d’une peur presque oubliée ou refoulant peut-être une larme
ou deux au rappel d’un ancien chagrin d’amour.
Voilà
des cas extrême d’apitoiement authentique mais facilement identifiables par
quiconque en a déjà été témoin ou l’a déjà ressenti jusqu’à vouloir fondre en
larme, il consiste essentiellement en un repliement total sur soi-même. Nous
pouvons devenir si centrés sur notre petit moi, moi, moi, que nous en perdons
tout contact avec autrui. Il n’est pas facile de vivre avec quelqu’un comme ça,
à moins qu’il ne s’agisse d’un enfant malade. Alors, quand nous devenons ainsi
victime d’une pareille compassion, nous tentons de la dissimuler, particulièrement
à nous-mêmes ? mais là n’est pas la solution.
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