A la
maison, vingt-quatre heures plus tard, j’ai commencé à m’accrocher à cette
petite carte « comme à la vie ». L’homme, qui était mon mari depuis
vingt-cinq ans, a fait une crise de délirium tremens. Dans sa folie, il m’a
empêchée de téléphoner ou d’aller chercher de l’aide. Pendant cinq jours et
cinq nuits, ni lui ni moi, n’avons pu dormir. Il y a eu des moments où je
faisais partie de ses cauchemars et où ma vie était menacée.
Durant toute
cette période, je ne me suis jamais séparée de la carte. J’ai lu et relu la Prière
de la Sérénité. Même si notre maison contenait autant d’alcool qu’un bar, le
miracle fut que je n’ai même pas pris un verre ! Moi ! – qui avait
toujours résolu mes problèmes avec de l’alcool ! Je me suis plutôt
accrochée à cette petite carte et j’en ai murmuré les mots, inlassablement,
pendant cinq jours et cinq nuits. Je ne me souviens pas d’avoir pris la décision
de croire. J’avais simplement l’impression que le Dieu des AA pouvait avoir
pitié de moi et m’aider. Mais j’en étais certes venue à croire que j’étais
impuissante. Comme il est dit dans notre Gros Livre : « Il y a des
moments où l’alcoolique se trouve mentalement démuni devant le premier verre. Sauf
de rares exceptions, lui ni aucun autre être humain, ne peut lui fournir les
moyens de se défendre. Le secours doit lui venir d’une Puissance supérieure »
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