UNE
SOIRÉE PLUVIEUSE
Après
quatre années d’abstinence, je me suis vu confronté à une montagne de problèmes
auxquels je ne pouvais pas faire face. J’y ai survécu sans l’aide de la
bouteille, mais le résultat de cette expérience a été pénible – ce que beaucoup
d’entre nous appellent « ivresse mentale ». Ce fut terrifiant ;
toutes sortes de peurs m’ont motivé et je ne pouvais pas distinguer la réalité
de l’hallucination.
Je
logeais alors, hors saison, dans une chambre située dans un lieu de
villégiature au bord de la mer, et je tentais l’impossible pour corriger ma
façon de penser. Il me fallait une heure pour accomplir les plus petites
besognes comme celle de laver mes chaussettes et mes shorts. M’habiller prenait
une éternité ; parfois je ne savais même plus si j’étais en train de m’habiller
ou de me déshabiller. Je m’arrêtais, je m’assoyais et j’essayais de prier ;
mais je ne pouvais pas me rendre plus loin que les deux premiers mots du
Notre-Père. Je quittais alors ma chambre pour aller marcher une vingtaine de
kilomètres, cherchant à m’exténuer assez pour pouvoir dormir.
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