C’étaient là de bonnes questions qui nous obligeaient, nous les
« progressistes », à réfléchir. Obligés de reconnaître que les
« conservateurs » avaient raison sur les principes, nous n’en
pensions pas moins que leurs conseils visaient la perfection. Ce n’était pas
pratique. Les « conservateurs » répliquèrent que les
« progressistes » avaient lancé plus d’une entreprise florissante,
mais qu’ils auraient pratiquement fait faillite s’ils étaient restés aux
commandes suffisamment longtemps. Mais nous les « progressistes » (j’en
faisais partie) rétorquèrent comme suit : comment les adeptes du
« Allons-y doucement » pouvaient-ils dormir la nuit en pensant
qu’après trois longues années, nous n’avions ouvert que trois petits
groupes ; que l’Amérique comptait un million d’alcooliques qui tombaient
comme des mouches ; qu’à portée de fusil de l’endroit où nous nous
trouvions il y en avait peut-être des centaines qui pourraient se rétablir
s’ils savaient ce que nous savions ? Et les alcooliques devaient-ils
attendre que le bouche à oreille leur parvienne pour être soulagés ? Et
n’y avait-il pas un grave danger que nos méthodes, jusqu’ici couronnées de
succès, ne soient sérieusement déformées si elles n’étaient pas écrites et
publiées ? Et si nous ne laissions aucune trace écrite de nos trouvailles,
les éditorialistes n’allaient-ils pas s’amuser à nous ridiculiser ?
mardi 20 novembre 2012
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