« Allons Gladys » dit l’un
d’eux, « Montre-nous la plante de tes pieds ». Je demandai à la
policière pourquoi diable voulaient-ils regarder la plante de ses pieds. Elle
m’expliqua que c’était à cause de l’argent : beaucoup d’alcooliques le
fixent là à l’aide d’une bande plastique autocollante au cas où ils
s’évanouiraient ou se feraient boucler. Je les regardais essayer de prendre les
empreintes de Gladys ; ils ne pouvaient lui faire mettre les doigts sur le
comptoir car elle les retirait sans cesse … Et soudain elle se rua en avant et
ils tombèrent tous sur le dessus de la table. Vu d’un certain angle, l’effet
était grotesque, tous les éléments d’un Vaudeville s’y trouvaient, et cependant
l’essence même de la situation était une véritable tragédie.
Je me sentais vidée en quittant
cette prison, mais au moins je m’étais fait une idée pour tourner les scènes
d’alcoolisme. Ce serait peut-être difficile de me changer le visage, mais
j’avais appris les paroles et les gestes de ces malheureuses femmes. Je leur
étais des plus reconnaissante. »
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