« Que s’est-il passé cette
fois ? », demandait la policière à chacune d’elles, tour à tour.
« Qu’est-ce qui vous a fait reboire ? » Elles n’étaient que
quatre, dans de minuscules petites cellules séparées par des barreaux d’acier,
avec des paillasses à même le sol de béton. La policière parla à chacune
d’elles ; elles avaient toutes une histoire terrible derrière elles.
J’étais sur le point de partir quand
soudain deux policiers sortirent de l’ascenseur, soutenant une femme qui
semblait incapable de se tenir debout. Elle paraissait complètement amorphe,
comme la féroce caricature d’une virée qui aurait duré une semaine. Ils devaient
la tenir contre le comptoir pendant qu’on faisait le relevé des quelques objets
en sa possession, mais ils ne parvenaient pas à connaître son nom, elle
semblait incapable de s’en souvenir. Elle commença à parler et à raconter des
blagues. Elle était d’humeur très gaie, et après dix bonnes minutes elle se
rappela qui elle était. Elle s’appelait Gladys et travaillait comme cuisinière
en petite restauration, quelque part. Les policiers furent très patients avec
elle (peut-être à cause de ma présence) et ils notèrent tout ce qu’elle portait
sur elle avant de la mettre debout ; elle avait aux pieds des mules
d’intérieur complètement usées.
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