Ceux qui nous ont sauvés alors, et qui
continuent depuis lors à nous éviter beaucoup d’ennuis, font partie d’une
catégorie de personnes qui énervent la plupart des AA. Ce sont les « conservateurs ».
Ils sont du genre : « Vas-y doucement », « Réfléchis »,
« N’agissons pas ainsi ». On en trouve peu chez nous, les
alcooliques, mais il est certainement providentiel qu’il y en ait quelques un
parmi nous. Souvent accusés d’entraver le progrès (ce qui leur arrive parfois),
ils constituent néanmoins un atout inestimable. Ils nous ramènent les pieds sur
terre. Ils nous font voir en face les réalités de l’expérience ; ils
prévoient les dangers que la plupart d’entre nous ignorent allègrement. Parfois
leur conservatisme est exagéré : ils « s’inquiètent sans raison pour
le bien du mouvement ».
Sachant que le simple fait du changement
n’est pas nécessairement synonyme de progrès, ils résistent instinctivement à
l’innovation. Ils ne veulent jamais poser de geste irrévocable. Ils reculent
souvent devant des décisions finales qui ne permettent aucune échappatoire. Ils
évitent les ennuis en prenant les mesures pour qu’ils n’arrivent jamais.
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