Quand j’en fus à mon second verre,
une partie de moi sembla se détacher de mon corps et, du haut du plafond,
regarda la femme que j’étais devenue : celle qui buvait non parce qu’elle en
avait envie mais parce qu’elle ne pouvait faire autrement. Cela me fut intolérable.
Et dès cet instant, j’ai su que je ne pouvais plus me faire confiance et que je
ne pouvais même plus espérer que demain serait différent. Il n’y aurait plus de
demain. J’ai donc décidé de mettre fin à mes jours avant que tout le monde
découvre la vérité à mon propos.
Cependant le lendemain matin, au
lieu d’appeler le médecin pour qu’il me donne des somnifères, j’ai appelé les
Alcooliques anonymes. Me livrer à AA, « prête à écouter à la manière des
mourants », a été pour moi le début d’une troisième Etape. Mais j’avais
cru toute ma vie que si je ne faisais pas les choses moi-même, elles ne
seraient jamais faites. Et cela n’allait pas changer d’un seul coup.
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