COMBIEN NOUS SOMMES PRIVILEGIES
J’appelle
Kinlochard ma maison spirituelle. C’est un tout petit hameau situé dans une
vallée entre les coteaux et les rives du Loch Ard. Je ne me lasse jamais de
contempler cette vallée surplombée par une lointaine forêt aux innombrables
tons de vert qui se reflètent sur la surface du lac. Les faucons pèlerins
nichent sur les hauts rochers et le héron voltige lentement au-dessus du lac jusqu’à
son nid dans les grands arbres d’une petite île. Les cygnes, les malards et les
canards à dos gris se partagent la rive avec les bécassines, les poules d’eau
et quelques pêcheurs qui taquinent la truite. Parfois, je peux voir au loin sur
cette colline un cerf et une biche traversant une clairière et, si je suis
chanceux, quelques loutres jouant sur le rocher près du lac. Tout respire la
paix.
Lorsque j’ai
découvert Kinlochard, j’étais dans une de mes cuites prolongées. Même à ce
moment-là, la beauté et le calme du lieu ont percé les brumes alcooliques. Maintenant
que j’ai trouvé la sobriété, j’essaie de visiter cet endroit de repos deux fois
par année et j’admire la majesté de notre Créateur. Je ne vois pas de beauté
dans l’art. La sculpture et l’architecture sont des créations humaines et ne peuvent
rivaliser avec l’œuvre du Créateur. Comment peut-on espérer rivaliser avec le
Maître qui nous a tout enseigné ? Combien nous sommes privilégiés, nous,
les alcooliques, d’avoir une maladie qui nous oblige à rechercher le rétablissement
dans la spiritualité.
Egremont Angleterre
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