Les débuts ont été assez
agréables et ont favorisé mes rêves de gloire et de fortune. Par contre, cette
vie s’est graduellement transformée en un constat de cauchemar meublé de peurs
et de remords à cause de ma condition, et de ressentiment et d’aigreur à cause
de cette vie normale qui m’entourait et qui m’était inaccessible. La vérité
était que, par l’alcool, je m’étais moi-même isolé de la société, glissant
graduellement dans un état psychologique qui m’empêchait d’établir un
rapprochement social ou moral avec quiconque. A cette époque, je ne voyais pas
que cet isolement était causé par mes excès d’alcool. J’étais convaincu que
Dieu et la société m’avaient tourné le dos, refusant de me donner une chance
dans la vie. Je ne voyais aucune raison de vivre. Je n’avais pas le courage de
me suicider, mais je crois que le désespoir aurait brisé cette barrière de
lâcheté si je n’avais pas connu une expérience qui a transformé entièrement ma
façon de penser.
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