Cette expérience s’est produite à
la mort de mon père en Ecosse. Il avait vécu une bonne vie dans son village et
tous ceux qui l’avaient connu l’ont honoré à son décès. J’avais reçu des
journaux qui donnaient un compte-rendu de ses funérailles. Ce soir-là, j’étais
assis à une petite table dans une taverne bondée de monde, ivre et broyant du noir
à cause de ce que j’avais lu. La mort de mon père ne me causait aucun chagrin. Plein
de haine et d’envie, je me disais : « Pourquoi lui et les autres
ont-ils la vie si facile alors que les hommes bons comme moi n’ont jamais de
chance ? Quelle guigne ! Les gens m’aimeraient et m’honoreraient
aussi si j’avais la chance qu’il a eue. »
Dans la taverne, le bruit des
conversations était assourdissant. Soudain, dans ma tête, j’ai entendu une voix
forte et claire : « Comment justifieras-tu ta vie lorsque tu te
présenteras devant Dieu ? » Stupéfait, j’ai regardé autour de moi,
car la voix était celle de ma grand-mère. Je n’avais plus repensé à elle depuis
sa mort, une vingtaine d’années plus tôt. C’était sa citation préférée. Elle le
disait souvent lorsque j’étais jeune et voilà que je l’entendais encore, cette
fois dans la taverne.
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