J’ai
pris mon premier verre durant mon adolescence et à partir de cet instant jusqu’au
jour où je suis venu aux AA, l’alcool a pris toute la place tandis que Dieu et
l’église étaient progressivement mis de côté. Mon doute et mon incrédulité ont
pris de l’ampleur jusqu’à ce qu’il n’y ait plus pour moi ni Dieu ni ciel, ni
démon, ni enfer. L’alcool aidant, cette façon de penser me semblait facile et
correcte. J’aurais pu commettre un meurtre dans un moment de perte de mémoire
et je n’en aurais éprouvé aucun sentiment de culpabilité, aucune impression d’avoir
mal agi. Il m’est impossible de traduire en paroles la profondeur de mon
ressentiment.
Enfin,
poussé par la certitude que personne ne se souciait de moi et sachant que je ne
me souciais de personne, j’ai décidé de poser un geste définitif au sujet de
cette chose appelée la vie, la détruire. J’ai placé un fusil de chasse contre
ma poitrine et j’ai pressé la gâchette.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire