La bibliothèque a fermé à
dix-huit heures et j’ai dû partir. C’était une soirée froide et pluvieuse de
mars et pourtant, j’ai entrepris ma longue promenade quotidienne au bord de la
mer. Je croyais que l’avertissement qu’il me semblait avoir reçu me
contraignait à poursuivre ma marche dans l’océan. Il y avait un quai désert qui
avançait dans la mer, à un kilomètre de la promenade en bois où je me trouvais,
et j’ai décidé de marcher jusqu’à son extrémité et de me jeter à l’eau. Rempli
de peur, je marchais, me demandant si j’aurais le courage de suivre l’avertissement
et demandant à mon Être suprême de me donner le courage de compléter ce que je
croyais qu’on exigeait de moi.
À proximité du quai en question,
j’ai aperçu quelqu’un qui marchait vers moi, tête baissée, sous la pluie.
Lorsque nous nous sommes croisés, il s’est arrêté, m’a souri, et je l’ai
reconnu comme étant un prêtre de mon patelin. Je lui ai dit que j’étais très
malade. Il s’est alors assis avec moi sur un banc, sous la pluie, et m’a assuré
qu’en temps et lieux mes problèmes disparaîtraient et qu’un jour viendrait où j’en
comprendrais le sens. Il m’a mis en garde contre des gestes insensés et m’a
suggéré d’implorer l’aide de Dieu en me disant que tout s’arrangerait.
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