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mardi 31 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 90

Voir disparaître la solitude

Les alcooliques, presque sans exception, sont torturés par la solitude. Même avant que la boisson ait dominé notre existence et que les gens aient commencé à nous délaisser, nous avons, presque tous, souffert du sentiment de n'appartenir à rien. Ou bien nous étions timides et nous n'osions pas nous approcher des autres, ou bien nous étions de bruyants et joyeux compagnons quémandant sans cesse leur attention et leur compagnie, mais ne l'obtenant que rarement. Il y avait toujours cette mystérieuse barrière que nous ne pouvions franchir, ni nous expliquer. C'est une des raisons pour lesquelles nous aimions tant l'alcool. Mais, même Bacchus nous a trahis ; nous avons été finalement assommés, abandonnés, terrifiés, dans la solitude.
Douze Etapes - 5ème Etape
***
Avec les A.A., la vie prend une nouvelle signification. Voir les gens se rétablir, les voir aider d'autres personnes, voir la solitude disparaître, voir une fraternité grandir autour de nous, avoir un grand nombre d'amis - voilà une expérience qu'on ne doit pas manquer.

Alcooliques Anonymes - chapitre 7

lundi 30 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 89

Revis ta journée
Avant de nous coucher, le soir, nous passons notre journée en revue, de manière constructive. Avons-nous laissé place à la rancune ? Avons-nous été égoïstes, malhonnêtes ou effrayés ? Devons-nous des excuses à quelqu'un ? Avons-nous gardé en nous-mêmes quelque chose qui devait être discuté sans retard avec une autre personne ? Avons-nous été charitables et bons envers tout le monde ? Qu'aurions-nous pu mieux faire ? Avons-nous pensé à nous-mêmes la plupart du temps ? Ou avons-nous pensé à ce que nous pourrions faire pour les autres, ou encore à ce que nous pourrions ajouter au flot de la vie ? Mais nous devons prendre garde de nous laisser aller à l'inquiétude, aux remords aux réflexions morbides, car cela diminuerait notre utilité tant pour nous-mêmes que pour les autres. Après cet examen, nous demandons pardon à Dieu et Le prions de nous faire connaître les mesures à prendre pour nous corriger.
Alcooliques Anonymes - chapitre 6

dimanche 29 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 88

La volonté et le choix

Nous, les A.A., savons combien il est futile d'essayer de briser l'obsession de boire par notre seule volonté. Toutefois, nous savons pertinemment qu'il faut beaucoup de bonne volonté pour adopter les douze Etapes des A.A. comme mode de vie capable de nous rendre la raison. Qu'importe la puissance de l'obsession alcoolique, nous sommes heureux de découvrir que nous pouvons faire d'autres choix. Par exemple, nous pouvons choisir d'admettre que nous sommes personnellement impuissants devant l'alcool ; que dépendre d'une Puissance supérieure est une nécessité, même si celle-ci ne réside que dans la dépendance du groupe des A.A. Nous pouvons, ensuite, choisir d'essayer de mener une vie humble et honnête, de rendre service à nos semblables de façon désintéressée et de servir Dieu "tel que nous Le concevons". En continuant à faire ce choix et en progressant ainsi vers ces hautes aspirations, notre raison revient et le besoin irrésistible de boire disparaît.
Lettre - 1966

samedi 28 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 87

La clé de voûte de l’arc de triomphe
Face à la destruction provoquée par notre alcoolisme, notre esprit s’est ouvert aux questions spirituelles. A cet égard, l’alcool a été très persuasif ! Il noua a abattus pour finalement nous ramener à la raison.
Alcooliques Anonymes - Chapitre 4
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Il nous a fallu abandonner l’idée de jouer à Dieu. Cela ne fonctionnait pas. Ensuite, nous avons décidé qu’à l’avenir, Dieu serait le régisseur du drame de notre vie. Il serait le Patron, nous Ses agents. Les bonnes idées sont, dans la plupart des cas, des idées simples ; ce concept a été la clé de voûte de l’arc de triomphe sous lequel nous sommes passés pour trouver la liberté.
Alcooliques Anonymes - Chapitre 5

vendredi 27 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 86

Place à l’amélioration
Nous en sommes venus à croire que les Douze Etapes et les Douze Traditions du programme de rétablissement des A.A. représentaient, approximativement, les vérités dont nous avions besoin pour notre but particulier. Plus nous les mettons en pratique, plus nous les apprécions. Il n’y a guère de doute que, sous leur forme actuelle, les principes des A.A. continueront à être préconisés. Sur des bases aussi solides, qu’y aurait-il à modifier ou à améliorer ? Le réponse nous vient immédiatement à l’esprit : puisqu’il n’est nul besoin de modifier ces vérités, nous pouvons en parfaire l’application à nous-mêmes, au mouvement des A.A. pris dans son ensemble et dans nos relations avec le monde qui nous entoure. Nous pouvons persévérer à « mettre ces principes en pratique dans toutes nos affaires ».
Grapevine - 1961

jeudi 26 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 85

La vie n’est pas une impasse
Le réveil spirituel qu’un homme ou une femme connaît, signifie avant tout, que cet être humain devient capable d’agir, de sentir et de croire, ce qu’il était incapable de faire naguère, sans secours, ne comptant que sur ses seules forces et ses seules ressources. Cet être a reçu un don qui équivaut à un nouvel état de conscience et d’existence. Il a été déposé sur le chemin, et ce chemin lui dit qu’il le conduit vraiment quelque part, que la vie n’est pas une impasse, quelque chose qui devrait être subi ou maîtrisé. Au sens réel du terme, cet homme a été transformé parce qu’il a capté une source d’énergie dont il s’était privé jusqu’alors.
Douze Etapes - douzième Etape

mercredi 25 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 84

Le bénéfice de la responsabilité
Heureusement, les dépenses du mouvement A.A., calculées par membre, sont très faibles. Si nous n’y faisions pas face, nous échapperions à une responsabilité bénéfique pour nous tous. La plupart des alcooliques ont déclaré qu’il n’y a aucune difficulté que l’argent ne puisse résoudre. Nous sommes un groupe de gens qui, lorsqu’ils buvaient, tendaient la main pour quémander de l’argent. Alors, n’était-ce pas un changement de bon aloi, quand nous avons commencé à subvenir aux dépenses de nos propres services ?
Lettre - 1960
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En raison de son alcoolisme, mon ami Henri avait perdu un emploi bien rétribué. Il lui restait une belle maison dont le budget représentait le triple de son nouveau salaire. Il aurait pu louer sa maison et en tirer un loyer suffisant pour la conserver. Mais non ! Henri affirmait qu’il savait que Dieu voulait qu’il l’habitât, qu’il pourvoirait au paiement des charges. Henri continua donc comme auparavant, rayonnant de foi, laissant les factures s’accumuler. Rien d’étonnant à ce que les créanciers se soient emparés de la maison. A présent, Henri peut en rire, ayant appris que, le plus souvent Dieu aide ceux qui s’aident eux-mêmes.
Lettre - 1966

mardi 24 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 83

Nous ne pouvons pas vivre seuls
L’ensemble des douze Etapes nous demande de lutter contre nos désirs naturels ; toutes elles réduisent notre ego. Quand il s’agit de dégonfler notre ego, il y a peu d’Etapes qui soient plus difficiles à mettre en pratique que la cinquième. Il n’y en a guère qui soit plus nécessaire pour obtenir une sobriété durable et la paix de l’esprit. L’expérience des A.A. nous a enseigné que nous ne pouvons vivre seuls avec les problèmes qui nous accablent et les défauts de caractère qui les provoquent et les aggravent. Si nous avons balayé notre vie passée avec le faisceau du projecteur de la quatrième Etape et que nous avons fait ressurgir des expériences dont nous aimerions mieux ne pas nous souvenir, alors la nécessité de cesser de vivre seuls avec ces fantômes terrifiants de naguère devient plus urgente que jamais. Il faut que nous en parlions à quelqu’un.
Douze Etape - 5ème Etape
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Nous ne pouvons pas compter entièrement sur des amis pour résoudre toutes nos difficultés. Un bon conseiller ne fera jamais tout le travail pour nous. Il sait que toute décision finale doit être nôtre. Il nous aidera donc à nous libérer de nos craintes, de notre opportunisme et de nos illusions sur nous-mêmes, nous permettant ainsi de faire des choix empreints d’amour, de sagesse et d’honnêteté.
Grapevine - août 1961

lundi 23 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 82

La difficulté devient un atout
Je pense que cette Conférence des Services Généraux a tenu sa promesse et nous a fait faire de grand progrès, justement parce qu’il y a eu quelques difficultés. Et cette Conférence les a transformées en un actif, en un progrès et une grande promesse. Le mouvement des A.A. est né des difficultés, d’une sorte de trouble le plus grave qui puisse affliger un individu : le trouble inhérent à cette sombre et fatale maladie qu’est l’alcoolisme. Chacun de nous est venu chez les A.A. perturbé, en proie à une peine indicible, dans un état désespéré. Mais c’est pourquoi il est venu, en fait. Si cette conférence a été houleuse, si des participants ont profondément été perturbés, je dis que c’est tant mieux. Quel parlement, quelle république, quelle démocratie n’a jamais connu de troubles ? Les frictions, l’expression d’opinions contradictoires sont l’essence même de la manière d’opérer qu’elles appliquent. Alors, de quoi aurions-nous peur ?
Discours - 1958

dimanche 22 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 81

Egoïstes ?
Je crois savoir pourquoi tu te troubles quand tu entends des membres des A.A. dire : « Le programme des A.A. est un programme égoïste ! » Le mot « égoïste » signifie d’ordinaire : âpre au gain, revendicatif et insouciant du bien-être des autres. Le mode de vie des A.A. n’implique évidemment pas une attitude aussi peu sympathique. Que veulent donc dire ceux qui parlent ainsi ? Eh bien, tout théologien te dira que le salut de son âme est la plus haute vacation qu’un homme puisse connaître. Sans salut - quelle que soit la définition qu’on lui donne - il n’obtiendra que peu ou rien. Pour nous, membres des A.A., l’urgence est même plus grande. Si nous ne pouvons ou ne voulons pas acquérir la sobriété, nous sommes irrémédiablement perdus, et dès cet instant même. Nous ne représentons plus rien, ni pour les autres, ni pour nous-mêmes, jusqu’à ce que nous ayons trouvé notre salut hors de l’alcool. C’est bien pourquoi notre propre rétablissement et notre progrès spirituel doivent venir en premier lieu : c’est un genre d’intérêt personnel juste et nécessaire.
Lettre - 1966

samedi 21 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 80

Débits et crédits
Les cancans au sujet d’une cuite peuvent nous amener à nous poser des questions : « Pourquoi avons-nous dit ceci ou cela ? Est-ce que nous avons réellement essayé de venir en aide à autrui ? Ou n’avons-nous pas tenté de nous surestimer en révélant les fautes d’un autre ? Ou, par crainte ou antipathie n’avons-nous pas tenté de lui causer du tort ?
Ne serait-il pas plus honnête, à cette occasion de faire notre propre inventaire, plutôt que celui de notre prochain ?
Grapevine - août 1961
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Un inventaire n’est pas toujours écrit à l’encre rouge. C’est une bien pauvre journée, en vérité, que celle où nous n’avons rien accompli de valable ! En fait, les heures de veille sont généralement riches en actes positifs. Nos bonnes intentions, nos bonnes actions et nos bonnes pensées sont là pour le prouver. Même si en essayent intensément de faire le bien nous avons échoué, nous pouvons inscrire cette tentative à notre crédit plus que n’importe quelle autre.
Douze Etape - 10ème Etape

vendredi 20 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 79

Qui est le responsable ?
Comme tel, un groupe des A.A. ne peut endosser tous les problèmes de ses membres, sans compter ceux des non-alcooliques du monde qui nous entoure. Le groupe, par exemple, ne joue pas le rôle de conseiller conjugal, ni celui de pourvoyeur de fonds de quiconque.
Bien que, parfois, un membre puisse être aidé dans ces domaines par des amis, membre des A.A., c’est uniquement sur l’intéressé lui-même que repose la responsabilité de trouver une solution à tous ses problèmes de vie et de croissance. Si un groupe des A.A. commençait à pratiquer ce genre d’assistance, son efficacité et son énergie seraient gaspillées en pure perte.
C’est pourquoi, la sobriété - la libération de l’alcool, par l’enseignement et la mise en pratique des douze Etapes des A.A. - est le seul but du groupe. Si nous ne nous en tenons pas à ce principe fondamental, nous nous effondrerons presque certainement. Et si nous nous effondrons, nous ne pouvons aider quiconque.
Lettre - 1966

jeudi 19 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 78

Déboucher le canal

En cours de journée, nous pouvons nous arrêter, lorsque nous devons faire face à des situations ou prendre des décisions, et renouveler cette simple demande : « Que ta volonté soit faite et non la mienne ! »
Dans de telles circonstances, si nous sommes sous le coup d’un profond trouble émotionnel, nous garderons plus sûrement notre équilibre en nous rappelant et nous répétant une prière ou une phrase qui nous a frappés au cours de nos lectures ou de nos méditations. Le simple fait de dire et de répéter cette prière nous aidera à déboucher le canal de notre pensée, obstrué par la colère, par la peur, par la frustration, ou par les malentendus, et nous permettra de requérir le secours le plus efficace de tous, dans ces moments de tension extrême : notre recherche de la volonté de Dieu, et non la nôtre.
Douze Etapes - 12ème Etape

mercredi 18 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 77

R.S.V.P. - Oui ou non ?
D’habitude nous n’évitons pas d’aller dans un endroit où les gens boivent, si nous avons une raison légitime d’y aller. Ces lieux sont : les bars, les clubs de nuit, les dancings, les endroits où sont organisés des soirées, des mariages ou même de banales réceptions.
Vous noterez que nous avons indiqué une condition importante. Par conséquent, demandez-vous chaque fois : « Est-ce que j’ai une raison socialement valable, raison d’affaires ou raison personnelle, de m’y rendre ? Ou bien, est-ce que je m’attends à retirer de l’atmosphère de cet endroit un certain plaisir de substitution ? » Allez-y ou n’y allez pas, selon ce qui vous semble le mieux. Mais assurez-vous que vous êtres bien d’aplomb sur le plan spirituel avant de partir et que votre raison d’y aller est vraiment valable. Ne pensez pas à ce que vous retirerez de cette réunion ; pensez plutôt à ce que vous pouvez y apporter.
Mais si vous être chancelant, vous devriez plutôt essayer d’aider un autre alcoolique.
Alcoolique Anonymes - Chapitre 7

mardi 17 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 76

Seul Dieu est immuable

Le changement est la caractéristique de toute croissance. De l’alcoolisme à la sobriété, de la malhonnêteté à l’honnêteté, du conflit à la sérénité, de la haine à l’amour, de la dépendance infantile à la responsabilité adulte ; toutes ces modifications, et quantité d’autres encore, représentent une amélioration.
Ces changements s’accomplissent parce que nous croyons en des principes sains et que nous les mettons en pratique. Nous devons remplacer les mauvais principes, stériles, par d’autres, qui sont bons et efficaces. Et même les bons principes pourrons être remplacés par de meilleurs que nous aurons découverts. Seul Dieu est immuable : Lui seul détient toute la vérité.
Lettre 1966

lundi 16 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 75

Se libérer des craintes financières
Lorsqu’un emploi ne représentait que le simple moyen de gagner de l’argent plutôt que l’occasion de rendre service, lorsque le fait d’acquérir de l’argent pour nous rendre indépendants semblait plus important que celui de dépendre véritablement de Dieu, nous étions victimes de craintes insensées. Et ces craintes, quel que fût l’état de nos finances, rendaient absolument impossible une existence sereine et utile. Mais, avec le temps, nous avons trouvé que, grâce aux douze Etapes des A.A., nous pouvions éliminer ces craintes quelles que fussent nos conditions matérielles. Nous avons pu nous acquitter joyeusement d’humbles travaux sans nous préoccuper du lendemain. Si les circonstances nous étaient favorables, nous ne redoutions plus l’adversité, car nous avions appris que très souvent ces revers peuvent se transformer en actifs de grande valeur, tant pour nous-mêmes que pour les autres.
Douze Etapes - 12ème Etape

dimanche 15 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 74

Une brèche dans le mur de l'ego
Les gens qui sont dominés par leur présomption sont inconsciemment aveuglés par leurs responsabilités. Les nouveaux venus de cette catégorie n'ont guère besoin de réconfort. Le problème est de les aider à découvrir une fissure dans le mur de leur égoïsme qui permette à la lumière de la raison d'y pénétrer.
Douze Etapes - 4ème Etape
***
Le principe fondamental de chacune des douze Etapes des A.A. est de parvenir à une plus grande humilité. Car, sans un certain degré d'humilité, aucun alcoolique ne peut demeurer sobre. Presque tous les A.A. ont également découvert, qu'à moins de développer cette précieuse qualité mais bien au-delà de ce qui est nécessaire pour sauvegarder sa seule sobriété - ils n'ont guère de chances d'être vraiment heureux. Sans cela il ne peut y avoir de vie bien utile, ni de possibilités de trouver la foi qui permet de faire face à toutes les situations urgentes.
Douze Etapes - 7ème Etape

samedi 14 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 73

Une tolérance réciproque

J'ai eu autrefois la même opinion que toi. Heureusement, l'association des A.A. est constituée de telle façon que nous n'avons pas à débattre de l'existence de Dieu. Mais la plupart d'entre nous, pour obtenir de meilleurs résultats, doivent dépendre d'une Puissance supérieure. Tu dis que le groupe représente ta Puissance supérieure et aucun membre des A.A. sain d'esprit ne te contestera ton privilège. Nous devrions tous être heureux que certains puissent se rétablir parfaitement, même avec cette conception limitée. Mais il faut être beau joueur. Si tu attends qu'on soit tolérant envers tes opinions, je suis sûr que tu agiras réciproquement. J'essaye de me souvenir qu'au cours des siècles, des gens bien plus intelligents que moi se sont trouvés opposés dans ce débat relatif à la foi. En ce qui me concerne, je trouve qu'il est bien plus facile de croire que Dieu a fait l'homme plutôt que de croire que l'homme a fait Dieu.
Lettre - 1950

vendredi 13 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 72

La dépendance : saine ou malsaine ?
Rien ne peut être plus démoralisant qu’une dépendance tenace et abjecte à l’égard d’un autre être humain. Celle-ci peut impliquer l’exigence d’une telle somme de protection et d’amour que nul être humain ne soit en mesure de la satisfaire. Les protecteurs sur lesquels nous avons compté s’évanouissent et nous nous retrouvons à nouveau esseulés, soit pour aller de l’avant, soit pour mourir.
Lettre - 1966
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Nous avons découvert que Dieu lui-même est la meilleure source de stabilité émotive. Nous nous sommes rendus compte que notre dépendance envers Sa justice parfaite, Sa miséricorde et Son amour était saine et qu’elle était efficace là où rien n’aurait pu l’être. Si nous dépendons réellement de Dieu, nous ne pouvons jouer le rôle de Dieu vis-à-vis de nos frères, pas plus que nous ne pouvons ressentir le besoin de dépendre totalement de leur protection et de leur secours.
Douze Etapes - 12ème Etape

jeudi 12 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 71

Comment peux-tu supporter un tel choc ?
Le jour où le désastre de Pearl Harbour s’est abattu sur notre pays, un grand ami des A.A. déambulait dans une rue de Saint-Louis. Le Père Ed. Dowling n’était pas un alcoolique, mais il avait été un des membres fondateurs du groupe très actif de sa ville. Bon nombre de ses amis, sobres d’habitude, s’étaient mis à boire pour noyer le chagrin du désastre de Pearl Harbour, aussi le Père Ed. était-il très angoissé à la pensée que les A.A. du groupe qu’il chérissait en feraient probablement autant.
Un de ces membres A.A., sobre depuis moins d’un an, est alors arrivé et engagea une conversation animée avec le Père Ed. principalement au sujet des A.A. Ce fut pour le Père Ed. un grand soulagement de constater que son interlocuteur était parfaitement sobre. « Comment se fait-il que tu n’aies rien à dire au sujet de Pearl Harbour ? Comment peux-tu supporter un tel choc ? »
« Eh bien », répondit le jeune membre, « chacun de nous, chez les Alcooliques Anonymes, a connu lui-même son propre Pearl Harbour. Alors, pourquoi, nous alcooliques, nous affoler devant celui-là ? »
Grapevine - janvier 1962

mercredi 11 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 70

La vérité qui libère
Comment la vérité peut-elle nous libérer ? C’est une question à laquelle, en tant que membre des A.A. nous pouvons très bien répondre. La vérité nous ôte les entraves qui, un jour, nous avaient liés à l’alcool. La vérité nous libère, en outre, de conflits et de misères incroyables ; elle abolit la peur et supprime le sentiment de solitude. L’unité de notre fraternité, l’amour que nous nous manifestons les uns aux autres, l’estime que le monde nous porte, tout cela est le résultat de cette vérité dont nous avons pu prendre conscience, de manière privilégiée, avec l’aide de Dieu.
***
Quand et comment dire la vérité, ou la taire ? La solution adoptée peut souvent révéler la différence entre la véritable intégrité et l’absence d’intégrité. La neuvième Etape du programme des A.A. nous met positivement en garde lorsqu’elle dit : « Nous avons réparé nos torts directement envers ces personnes, chaque fois que nous pouvions le faire, sans leur nuire ou porter préjudice à d’autres ». Parce que cette Etape souligne le fait que la vérité peut faire autant de mal que de bien, ce principe de comportement de grande valeur trouve, certainement, de multiples applications dans le développement de notre intégrité.
Grapevine - août 1961

mardi 10 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 69

Donne sans qu’on te demande
Observez comment agit un membre des A.A. qui a environ 6 mois de sobriété, lorsqu’il s’occupe d’un cas de douzième Etape. Si le nouveau venu lui dit : « Va au diable ! », le membre A.A. se contente d’en sourire et trouve un autre alcoolique à secourir. Il ne se sent ni frustré ni rejeté. Si le nouveau sujet répond positivement et commence à son tour à offrir son amitié à d’autres alcooliques et à être attentif à leurs besoins, même s’il oublie celui qui le premier lui est venu en aide, le parrain en est néanmoins tout heureux. Il continue à ne pas se sentir rejeté, au contraire, il se réjouit du fait que ce nouveau membre est sobre et heureux. Et, il sait très bien que sa propre vie est enrichie ; c’est une prime qu’il reçoit, parce qu’il a donné sans rien demander en retour.
Grapevine - janvier 1958

lundi 9 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 68

Renouvelle ton effort !

Bien que je sache à quel point tu peux être blessé et affligé après cette rechute, je t’en prie, ne te désole pas d’avoir provisoirement perdu ta paix intérieure. Renouvelle simplement ton effort, aussi calmement que possible, pour vivre le programme des A.A. en t’attachant tout simplement aux parties qui concernent la méditation et l’analyse de soi-même.
Puis-je aussi te suggérer de considérer la culpabilité excessive pour ce qu’elle est ? Ce n’est rien d’autre qu’une sorte d’orgueil inversé. Regretter sincèrement ce qui s’est passé, c’est bien. Mais s’estimer coupable, non.
D’abord, la rechute aurait pu être provoquée par des sentiments insensés de culpabilité dont la cause aurait pu être un échec moral, comme on dit. C’est une possibilité qu’il faut sérieusement examiner. Mais même s’il en était ainsi, tu ne devrais pas te blâmer d’avoir failli : tu ne peux être fautif que si tu refuses d’essayer de t’améliorer.
Lettre - 1958

dimanche 8 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 67

Des milliers de « fondateurs »
Bien que je sois reconnaissant envers Dieu d’avoir eu la chance d’être un des tout premiers membres des A.A., je désire sincèrement que le mot « fondateurs » soit éliminé du vocabulaire des A.A. Si on y réfléchit bien, quiconque a enregistré un certain nombre de « douzièmes Etapes » positives est destiné à être le fondateur d’une nouvelle vie pour d’autres alcooliques.
Lettre - 1945
***
Le mouvement des A.A. n’a pas été inventé ! Ses fondements reposent sur l’expérience et la sagesse de nombreux amis fidèles. Nous avons simplement emprunté et adapté leurs idées.
Lettre - 1966
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Nous avons accepté avec reconnaissance les services dévoués de nombreux non-alcooliques. C’est à des hommes et femmes qui s’étaient voués à la médecine et à la religion que nous sommes redevables d’être encore de ce monde. Et, je le déclare avec reconnaissance, au nom du Dr Bob et en mon nom, que si ce n’avait été de nos épouses Ann et Loïs, aucun de nous n’aurait vécu assez longtemps pour vivre les débuts de A.A.
Lettre - 1966

samedi 7 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 66

Seulement en cas d’urgence ?

Que nous ayons été croyants ou incroyants, nous avons commencé à nous libérer de l’idée que la Puissance supérieure était une sorte de champion occasionnel que l’on appelle au secours en cas d’urgence seulement.
L’idée que nous continuerions à vivre nos propres vies, Dieu nous y aidant un peu de temps à autre, s’est dissipée. Plusieurs d’entre nous qui se croyaient religieux se sont rendus compte combien leur attitude était limitée. Parce que nous avions refusé à Dieu la préséance dans notre existence, nous nous étions frustrés de Son aide.
Mais maintenant, les mots : « De moi-même, je ne suis rien, le Père agit en moi », laissent entrevoir de belles espérances et prennent une tout autre signification.
Douze Etapes - 7ème Etape

vendredi 6 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 65

Le progrès par le Dixième Etape
Dans les années à venir, la fraternité des A.A. commettra bien sûr des erreurs. L’expérience nous a appris à ne pas les craindre, pour autant que nous soyons prêts à reconnaître nos fautes et à les réparer immédiatement. Notre croissance individuelle dépend de l’application d’un sain processus d’essais et d’erreurs. Il en sera de même de la croissance de notre fraternité.
Rappelons-nous toujours que toute société d’hommes et de femmes, qui ne peut corriger d’elle-même ses propres erreurs, est vouée à se désagréger ou même à mourir. C’est l’aboutissement inéluctable de toute croissance bloquée. Tout comme chaque membre des A.A. doit continuer à faire son inventaire moral et agir en conséquence, notre société doit procéder de même si nous voulons survivre et fournir un service efficace et utile.
A.A. comes of age - page 231

jeudi 5 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 64

La recherche des mobiles
Certains d’entre nous persistaient à prétendre que pendant que nous buvions, nous n’avions fait de tort à personne qu’à nous-mêmes. Nos familles n’avaient pas souffert parce que nous avions toujours payé les factures et que nous buvions rarement à la maison. Nos collègues n’avaient pas souffert non plus, parce que, d’habitude nous étions à notre poste. Notre réputation n’avait pas souffert non plus, parce que nous étions certains que peu de personnes savaient que nous buvions. Ceux qui en avaient connaissance, nous disaient, parfois, qu’après tout une bonne cuite n’est que le résultat d’une faiblesse chez un honnête homme. Dès lors, quel mal véritable avions-nous causé ? Il s’agissait évidemment de dommages que nous pouvions réparer par quelques excuses banales ; Il est vrai qu’une telle attitude résulte de notre désir d’oublier le passé. C’est un comportement qui ne peut être modifié que par une analyse profonde et honnête de nos mobiles et de nos actes.
Douze Etapes - 8ème Etape

mercredi 4 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 63

Libéré de la dépendance
Je me demandais pourquoi les douze Etapes ne me permettaient pas de sortir définitivement de cette dépression insupportable. J’ai pensé un peu plus tard à la prière de Saint-François : « Mieux vaut réconforter qu’être réconforté ».
Soudain, je me suis rendu compte qu'elle pouvait être la réponse. Ma principale erreur avait toujours été de dépendre des personnes et des circonstances pour me procurer prestige, sécurité et assurance.
Comme les résultats obtenus ne répondaient pas aux normes de mes rêves perfectionnistes, je me battais pour les atteindre. Et quand la défaite arrivait la dépression suivait.
Aidé par la grâce que je pouvais obtenir par la prière, je découvris que je devais employer toute la force de ma volonté et toute mon énergie pour mettre fin à ces dépendances émotionnelles indésirables envers les gens et les évènements. Alors seulement, je pourrais être libre d’aimer comme Saint-François a aimé.
Grapevine - janvier 1958

mardi 3 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 62

S’en sortir autrement
Lorsqu’un alcoolique se présente à nous et déclare qu’il n’aime pas les principes A.A., ni les membres, ni l’organisation des services, et qu’il nous assure qu’il peut faire mieux ailleurs, nous ne nous alarmons pas. Nous lui disons simplement : « Ton cas est peut-être différent ! Pourquoi ne pas essayer autre chose ? » Si un membre des A.A. dit qu’il n’aime pas son propre groupe, nous n’en sommes pas perturbés. Nous lui disons simplement : « Pourquoi ne pas en essayer un autre ? » ou : « Va en former un ailleurs toi-même ! »
A ceux qui veulent se séparer totalement des A.A. nous les engageons sincèrement à le faire. S’ils peuvent faire mieux avec d’autres moyens, nous en sommes ravis. Si leur tentative échoue, nous savons qu’ils ont encore le choix : ils peuvent devenir fous ou mourir ou revenir chez les A.A. La décision leur incombe entièrement.
(En fait la plupart reviennent.)
Manuel du Troisième héritage - page 158-159

lundi 2 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 61

Résoudre le problème de la peur
D’une manière ou d’une autre, la peur touche à tous les domaine de notre vie. C’est un fil de mauvaise qualité et corrodant : il ronge le tissu même de notre existence. La peur a souvent déclenché des cascades d’évènements qui ont été la cause de malheurs que nous ne pensions pas avoir mérités. Mais n’avions-nous pas, nous-mêmes, fait courir la navette ?
Alcooliques Anonymes - chapitre 5
***
Résoudre la peur est un problème à deux faces. D’une part, nous devons essayer de nous en libérer autant que faire se peut. D’autre part, il nous faut trouver tout à la fois le courage et la grâce qui nous permettent d’agir de manière constructive avec ce qui nous reste de peur.
Grapevine - janvier 1962

dimanche 1 mars 2009

Point de vue de Bill - Page 60

La force intellectuelle uniquement ?

A l’homme ou la femme qui, intellectuellement, se suffisent à eux-mêmes, bien des membres A.A. peuvent dire : « Oui, nous étions comme vous, bien trop malins pour notre bien. Nous aimions que les gens nous prennent pour des petits prodiges. Nous nous sommes servis de notre instruction pour nous gonfler orgueilleusement comme des ballons, tout en prenant soin de nous en cacher. Secrètement, nous avions l’impression de pouvoir planer au-dessus des autres par notre seule force intellectuelle.
Le progrès scientifique nous enseigne que rien n’est impossible à l’homme. La connaissance est toute puissante. L’intelligence peut dompter la nature. Comme à notre avis, nous étions plus brillants que la plupart des gens, le butin de la victoire nous revenait, grâce à notre raison. Le dieu de l’intelligence remplaçait le Dieu de nos pères.
Mais là encore, Bacchus avait autre chose en tête. Nous qui avions gagné si facilement, nous en sommes venus à perdre à tous les coups. Nous avons constaté que nous devions modifier notre point de vue ou périr.
Douze Etapes - 2ème Etape