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vendredi 30 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

NOUVELLES CONVICTIONS

Quand je suis arrivée, tremblante et morte de peur, à ma première réunion des AA, je pensais que je ne croyais plus en quoi que ce soit. Quel miracle s'est accompli lorsque j'ai senti que je pouvais avoir confiance aux AA après une seule réunion et une conversation avec mon parrain ! Cet espoir me ramena à d'autres réunions et peu à peu, j'ai acquis la certitude que le mouvement des AA avait toutes les réponses à mes problèmes et que si je voulais bien essayer, je pouvais demeurer abstinente d'alcool, un jour à la fois. Cependant, j'ai découvert que la réussite supposait mon effort personnel pour vivre selon le mode de vie des AA.

Après avoir fortifié ma confiance en AA, je me suis rendu compte que toutes les Douze Étapes étaient importantes pour progresser dans la sobriété. Mais je butais contre la Troisième Étape et sa référence "aux soins de Dieu". J'ai donc décidé de la contourner sachant que j'y reviendrais un jour, et je m'attaquai à la Quatrième Étape. Lentement et péniblement, j'ai commencé à me reconnaître. Et j'ai découvert que ce n'était pas vrai que je ne croyais à rien. J'avais plutôt cru aux mauvaises choses :
·        j'avais cru que j'étais laide ;
·        j'avais cru que je ne valais rien ;
·        j'avais cru que personne ne m'aimait ;

·        j'avais cru que je n'avais jamais eu de chance.

Littérature - Nous en sommes venus à croire

J'ai confié à une de mes amies qui avait les mêmes problèmes que moi que je priais Dieu afin de ne pas prendre mon premier verre aujourd'hui et de ne pas me marier aujourd'hui. En somme, c'était un pacte que je prenais très au sérieux. Je semblais incapable d'entretenir à la fois une aventure amoureuse et un contact avec Dieu. Et Dieu commença à me donner la force que j'avais toujours attendue de l'homme de ma vie !

J'ai besoin de soutien chaque jour parce que je m'épuise facilement. Mais avec les AA pour encadrement et Dieu comme source de force, je peux affronter la vie sans prendre d'alcool. Je n'ai plus besoin de regarder désespérément dans le vide. L'océan, le soleil, les arbres et toutes ces beautés fantastiques créées par Dieu sont devenus une réalité pour moi. J'ai un besoin pressant du contact avec la nature. Mais je ne dois jamais oublier que c'est mon esprit, qui me vient de Dieu, qui sera la source de mon rétablissement. Je peux me tourner vers lui partout où je me trouve.

Maintenant, j'ai un grand désir de partager ma vie avec un autre être humain. J'ai pourtant peur de faire le pas. C'est vrai que j'ai toujours eu peur de tout et de rien ; mais aujourd'hui je sais qu'il est possible de surmonter la peur.

New York, New York

jeudi 29 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Les AA semblaient m'offrir le programme et la structure dont j'avais tant besoin. J'ai commencé à ressentir un début de motivation et un faible désir de vivre. Au cours de longs mois de haine et d'isolement pénible, j'ai lentement commencé à déceler une voix intérieure qui cherchait à se faire entendre. Lors d'une réunion des AA, je  me suis forcée à dire quelques mots pour me prouver que j'existais. Puis, j'ai commencé à éprouver un peu de liberté mais je n'étais pas encore vraiment libérée. J'avais rencontré des amis dans les AA et ils étaient devenus ma famille. Mais bientôt, ce ne fut plus suffisant. Faisant face à la vie pour la première fois, j'étais terrorisée. Je pouvais discuter de mes problèmes avec des amis et des médecins mais il manquait encore un élément important dans ma vie.


Jusque-là, j'avais toujours confié ma vie à un homme et je faisais de lui ma seule raison de vivre. Je savais que si je répétais cette erreur, la déception serait difficile à accepter. Il me fallait trouver ma propre raison de vivre. Et c'est peut-être à ce moment-là que j'ai commencé à pressentir Dieu. Quelqu'un qui me protégerait. Quelqu'un qui ne me posséderait pas. Quelqu'un qui je pourrais prier et à qui je pourrais parler en silence. Peut-être avais-je trouvé le désir de croire.

mardi 27 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

SOURCE DE FORCE

Quelques années avant d'adhérer au mouvement des AA, je savais que j'étais en train de devenir folle. Je me souviens d'avoir imploré l'aide de Dieu. À ma grande surprise, j'ai eu la force de quitter mon mari ; j'avais peur qu'au cours d'une cuite, j'en vienne à le tuer ou qu'il me tue. Et ce fut le début d'un long cheminement qui devait m'amener à recevoir de l'aide et à reconnaître que Dieu était présent dans ma vie.


J'ai entrevu une lueur d'espoir à ma première réunion des AA. J'avais peur de ne pas être atteinte de la maladie de l'alcoolisme ; dans une telle éventualité, je n'avais aucune chance de m'en tirer. Ma vie était devenue incontrôlable ; mes dépressions de paralysaient.

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Je crois aussi que Dieu nous a tous faits différents pour un autre raison : je suis convaincu qu'il existe un domaine dans lequel je peux exceller plus que n'importe qui au monde. C'est ce que Dieu pense. Et il veut que j'agisse en conséquence. Par la pratique des Douze Étapes, plusieurs membres des AA ont trouvé la tâche qui leur est confiée ici-bas. Et ils agissent en fonction de cette tâche.

Ainsi, les Douze Étapes doivent continuer à s'imposer à moi et à me pousser vers l'action avec plus de force que n'importe quelle autre réalité de la vie. Ce n'est qu'en mettant en pratique ses Étapes que je parviens à découvrir de plus en plus ce que Dieu m'a réservé comme tâche.

Dieu pense peut-être que je ne suis capable que de jouer un très petit rôle dans ma communauté. Mais ce rôle est pour moi. Il m'attend. Alors, avec l'aide de mes amis AA, je dois essayer d'en définir la nature. Et, toujours avec leur aide, je dois le remplir !

Toronto, Ontario

lundi 26 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Tout en essayant de progresser dans le programme des AA, je dois parfois faire un retour en arrière sans pour autant tomber dans le ressentiment contre mon passé. Les AA m'ont enseigné comment me comporter avec le passé, comment le garder à sa place et dans sa perspective. Je crois que je dois apprendre, que je dois permettre à Dieu de m'enseigner que le seule façon de me débarrasser du passé est d'aller y puiser la source d'un meilleur avenir. Dieu ne gaspillera rien...


Maintenant que je suis sobre et que j'ai essayé de confier ma vie et ma volonté aux soins de Dieu, je crois que le plus grand don que je puisse faire au monde, à un groupe de personnes ou à un individu, est celui de ma personne. Je crois que Dieu a donné à chacun de nous une personnalité unique et qu'en retour, chacun de nous doit la partager avec les autres. Maintenant, je peux donner la mienne aux autres, avec joie de vivre, chaleur, amitié, bonheur et sobriété!...

dimanche 25 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Pour moi, Dieu est et sera toujours cette voix intime que j'entends si souvent me répéter : "Paul, tu aurais pu faire mieux encore !"

Je vis seul. Il fut un temps où je m'ennuyais. Mais aujourd'hui je peux profiter des bienfaits qui ne viennent que durant ces instants de solitude... ?


Je proteste souvent contre tout ce qui m'apparaît des limites ou des obstacles. Mais ces difficultés peuvent très bien cacher les choses dont j'ai le plus besoin. Ces signes que j'appelle des empêchements, des obstacles, des écœurements, sont sans doute des opportunités de Dieu...

samedi 24 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

JE DOIS APPRENDRE

Plusieurs d'entre nous résument ainsi les trois phases de notre connaissance et de notre progrès : "Je suis venu, J'en suis venu à croire."

Moi, il m'a fallu environ trois ans avant d'atteindre la troisième phase. Depuis, je crois avoir fait l'expérience d'un contact toujours plus intense et fortifiant avec Dieu tel que je Le conçois.

"L'homme est prêt à mourir pour une idée, à condition que cette idée ne soit pas tout à fait claire pour lui", écrit Paul Eldridge. C'est ainsi que j'envisage le côté spirituel du programme des AA. J'ai de la difficulté à l'analyser ; je n'essaie pas de le comprendre. Voici, quelques notes éparses pour illustrer ma conception :


Le cardinal Newman disait : "C'est ton grand effort de réflexion qui te tient éloigné de Dieu." Je crois que c'était mon cas. Le slogan "Lâche prise et laisse agir Dieu" a dû être écrit pour moi ...

vendredi 23 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

CONFIER SA BARQUE

Pendant longtemps, mes livres préférés ont été ceux d'Homère : "L'Odyssée", parce que la vie est un long voyage ; "L'Illiade", parce que la vie est un combat. Aujourd'hui, je me demande : "Est-ce que la vie doit nécessairement être comme Homère l'a décrite? Pourquoi devrais-je passer tout mon temps à me fuir moi-même? Pourquoi être toujours en guerre contre moi-même? Pourquoi refuser et détester cette vie que Dieu m'a donnée? Pourquoi ne pas me détendre et confier ma barque à Quelqu'un qui est beaucoup plus compétent que moi pour diriger et organiser ?"

Seattle, Washington

jeudi 22 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Par la prière, je m'engage sur le sentier de la foi vers Dieu. Chaque matin, je confie ma vie et ma volonté aux soins de Dieu tel que je Le conçois. Sa puissance, source de mon unité intérieure, m'a graduellement conduit vers un état de sérénité et de bonheur que j'avais toujours crus impossibles.

Par la méditation profonde, je chemine sur le sentier facile qui me mène vers Dieu. Je médite une demi-heure le matin et le soir. Le but de la méditation transcendantale est de concentrer l'attention de l'esprit sur la source même de la pensée et de permettre de transposer l'état de béatitude ainsi produit dans le cours normal de la vie pour que toute notre journée en soit illuminée.

Je me rends de plus en plus compte de l'expansion infinie du bonheur qui est accessible de l'intérieur. Il est écrit dans les textes sacrés hindous : "Tout naît de la Joie ; tout est maintenu par la Joie ; tout retourne à la Joie." Plus j'adhère à ce principe, plus je profite de la vie. Finalement, mon Dieu, tel que je Le conçois, est joie et abondance de joie.

Toronto, Ontario

mercredi 21 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Pour moi, l'action positive signifie un effort conscient pour agir envers les autres, que cela me plaise ou non, selon l'enseignement des saintes écritures auxquelles, je crois. J'ai découvert qu'il m'est plus facile d'orienter mes actions d'après ma foi que d'orienter ma foi d'après mes actions. Un des sentiers que j'emprunte quotidiennement pour aller vers Dieu est celui de la fraternité qu'on trouve chez les AA. La grande tragédie de l'alcoolique réside dans le fait que, plus que tout autre humain, il éprouve un immense besoin d'amour véritable mais que, à cause de son alcoolisme, il devient de moins en moins aimable. L'amour que m'ont donné les membres des AA a été ma première planche de salut et aujourd'hui encore, je suis quotidiennement en contact avec des membres qui m'aiment et me comprennent, parce que je continue à en éprouver un aussi grand besoin que lors de mon arrivée chez les AA.


Un autre sentier qui me conduit vers Dieu et qu'il me faut suivre jour après jour, c'est celui de la pensée positive. Les AA m'ont enseigné que, bien qu'il ne soit pas toujours facile, il est toujours possible d'écarter les pensées négatives qui me viennent à l'esprit et d'accéder, à l'aide des slogans, à un sentiment de gratitude qui me permet de voir les choses positivement. La pensée positive suprême est Dieu, mot qui exprime notre foi et notre harmonie avec l'univers.

mardi 20 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Je ne saurais dire, aujourd'hui, les opinions que je partagerai et les techniques que je suivrai dans un an ou dans cinq ans. Mais, tout au long des cinq dernières années, j'ai remarqué que j'ai toujours été beaucoup plus heureux lorsque mon engagement envers les AA et leurs Douze Étapes a été plus important que mon implication dans toute autre activité ou tout autre groupe.


Maintenant, dans ma vie quotidienne, j'essaie d'améliorer ma compréhension de Dieu en me tenant à sa disposition selon trois principes fondamentaux : en me consacrant à des actes positifs, en optant pour des pensées positives et en entretenant une vie intérieure positive.

lundi 19 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Je m'aperçus bientôt que les dossiers des institutions religieuses ressemblaient aux miens : beaucoup de promesses, mais peu de résultats. Alors, je me suis intéressé au mysticisme chrétien qui m'orienta vers les techniques de méditation profonde et l'étude des religions comparées. J'ai commencé à comprendre que les mystiques de toutes les traditions - chrétienne, juive, hindoue, bouddhiste, taoïste ou musulmane - parlaient le même langage. En des termes parfois différents, elles décrivent toutes l'unique Tout-Puissant, créateur de toutes les autres réalités. Et ce Tout-Puissant peut être directement connu par la prière et la méditation profondes.


J'ai commencé à méditer le matin et le soir. Les résultats furent si surprenants que j'ai éprouvé le besoin d'être guidé personnellement dans cette démarche. L'apparition de cauchemars horribles et d'obsessions bizarres m'inquiéta et me dissuada de continuer la route seul. Je me suis tourné vers des institutions qui, à Toronto enseignaient les techniques de la méditation et j'ai choisi celle qui me semblait la plus appropriée.

dimanche 18 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Peu à peu, j'en suis arrivé à mettre en pratique les Étapes que j'avais négligées, depuis la quatrième jusqu'à la neuvième. Et après quatre ans, le souvenir de mon passé est devenu moins douloureux. J'en suis venu à croire en un Dieu miséricordieux qui pardonne, mais qui n'oublie pas. Je n'ai aucun désir d'oublier mon passé mais il ne m'est plus une source de honte et de remords. Au contraire, ces souvenirs me remplissent aujourd'hui de gratitude et de joie. Toute ma vie tient du mystère divin. Je ne suis pas arrivé à comprendre comment un être humain intelligent a pu sombrer dans une telle déchéance et plus je retrouve ma lucidité, plus je suis étonné d'en être sorti.


Très tôt dans ma vie avec les AA, j'ai découvert que le contact avec Dieu et la notion de Dieu n'étaient pas une de leurs inventions. Pour moi, il n'était pas suffisant de me fier à mes expériences personnelles et de répéter l'expression "Dieu de la Bible, grâce à l'application des techniques décrites par Norman Vincent Peale dans son livre, "La Puissance de la Pensée positive". Je me suis impliqué dans une  église de mon choix et j'ai fait la paix avec le Dieu de mon enfance. J'ai appris que le Dieu effroyable que j'avais alors imaginé était en réalité un Dieu d'amour.

samedi 17 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

J'assistais à une réunion des AA chaque soir et, chaque soir, je priais. Immanquablement, ma prière était un merveilleux entretien avec Dieu. Cette "Expérience capitale", comme je l'appelle maintenant, m'enveloppait et me permettait un travail d'introspection à la mesure de mon esprit encore confus. J'ai reçu de grands dons : le don de la foi et la confirmation de la foi ; j'étais si exalté que j'hésitais entre fonder une religion ou poser ma candidature à la papauté.


Pendant trois mois, j'ai fréquenté les réunions des AA. J'ai prié, j'ai rêvé, mais je remettais toujours l'action au lendemain. Lentement, je descendis de mon nuage et, à l'occasion, je commençai à me sentir inconfortable. C'est alors qu'on me fit remarquer que j'étais sans doute prêt à mettre un peu d'ordre dans ma vie, en commençant par la réparation des dégâts passés. Ce fut ma troisième découverte au sujet de Dieu : "La foi sans les œuvres est une foi morte."

vendredi 16 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Dans un deuxième temps, j'ai appris que Dieu est amour. Un saint a dit : "Celui qui aime est né de Dieu." Dès mon premier contact avec les AA, j'ai eu le privilège de rencontrer un tel homme. Ce jour-là, il assista à trois réunions des AA avec moi et il m'invita chez lui pour le repas du midi et du soir. J'étais intimidé, confus : j'ai pensé que s'il avait su qui j'étais réellement, il ne m'aurait jamais laissé entrer chez lui. Pourtant, s'il n'y avait eu que son amour et sa compréhension, je n'aurais pas adhéré au Mouvement. Après tout, ce n'était pas la première fois que l'on m'offrait de l'amour, de l'encouragement, des conseils et de la compréhension. Mais, cette fois-là, j'ai été réceptif. Nous ne sommes pas sauvés par l'amour seul, mais par la réponse que nous apportons à l'amour. Notre compréhension de Dieu augmente dans la mesure où nous acceptons de répondre à Son amour.


Mon parrain m'a suggéré : "Prie, si tu le peux". Je n'avais pas la foi. Mais, j'ai pensé que la prière pouvait être un excellent moyen de détente et, seul dans mon appartement, je me suis agenouillé comme un enfant et je me suis adressé au Dieu inconnu. Je lui ai demandé : "Dieu, enlève-moi l'obsession de l'alcool". Je n'ai jamais eu soif depuis ce moment-là. Sans savoir ce qui se passait, je m'étais abandonné à l'Être Suprême et il a fait pour moi ce que jamais je n'ai pu faire par ma propre volonté.

jeudi 15 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

L'EXPÉRIENCE CAPITALE

Je n'ai pas la prétention de connaître Dieu dans toute Sa plénitude. J'ai même l'impression que je ne Le comprends pas du tout. Mais, ce que je sais avec certitude, c'est qu'il existe quelque part une puissance plus forte que ma volonté personnelle qui me fait accomplir des choses merveilleuses que je ne saurais réaliser si j'étais laissé à moi-même. J'ai ressenti en moi le travail de cette puissance aussi bienfaisante que merveilleuse, et j'ai pu constater les effets miraculeux de cette même puissance chez des milliers de toxicomanes en voie de rétablissement qui sont devenus mes amis dans les AA.


Pendant plus de vingt ans, j'ai été un athée ou un agnostique. Durant cette période, je suis devenu un alcoolique chronique, un narcomane, et j'ai fait une faillite totale dans tous les domaines de ma vie. J'étais le seul responsable des horribles souffrances que je m'infligeais. Et durant toutes ces années, dans mon orgueil, je me disais : "Si Dieu existe, qu'Il me fasse donc un signe"." J'avais oublié que c'était moi qui avait rompu les liens lorsqu'à dix-sept ans, je m'étais cru le plus fort. C'est d'ailleurs à cet âge que j'avais entrepris de démontrer que Dieu n'existait pas et pendant plus de vingt ans, cette opinion a été confirmée maintes fois. Aussi, la première chose que j'ai comprise au sujet de Dieu est qu'Il coopère énormément. Il m'a fallu plus de vingt ans de souffrance pour apprendre cette vérité.

mercredi 14 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

POUR UNE SEULE RAISON

Je crois que si nous sommes tous sobres et vivants, c'est pour une raison : Dieu nous confie une tâche. J'en suis également venu à croire que je dois plaire à Dieu d'abord, à moi-même en second lieu, et aux autres par la suite. Lorsque je peux vivre et me comporter selon ce principe, ce qui n'est pas toujours facile, tout va bien Mais lorsque j'essaie de "mener ma barque", tout va mal.

Akron, Ohio

mardi 13 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Un miracle se définit comme étant un événement inexplicable, un fait d'origine surnaturelle, un acte de Dieu. J'accepte cette définition. David Stewart a écrit : "Un miracle est un événement étonnant, résultant de l'effort conjoint de Dieu et d'un être humain." Je suis d'accord également. Mais, dans les AA, cet "être humain" devient un groupe de personnes. Les AA survivent parce que, tous et chacun, nous poursuivons un but commun pour lequel nous travaillons : le progrès mental, émotionnel et spirituel, grâce à l'amour et au service. Une fois que nous en sommes venus à croire, il nous est donné de poursuivre ce but.

Selon moi, la découverte de la foi ne se produit pas qu'une seule fois dans la vie. C'est une expérience que je dois répéter chaque jour, aussi longtemps que je vivrai et grandirai.

New York, New York

lundi 12 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

"J'ai cherché mon âme, mais je ne pouvais pas la voir. J'ai cherché mon Dieu, mais Il m'a échappé. J'ai cherché mon frère et c'est ainsi que j'ai trouvé et mon frère, et mon âme, et mon Dieu." 


Nos frères, nous les trouvons dans les AA et c'est là que se trouve la force spirituelle. Votre conception de Dieu est peut-être différente de la mienne, mais nous pouvons tous, je crois, admettre que c'est l'esprit divin qui fait vivre un groupe des AA et que la sobriété qui nous est donnée constitue un miracle indéniable.

dimanche 11 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Aujourd'hui, je vois jusqu'à quel point je m'étais fait des illusions sur moi-même. Durant mes treize premières années dans les AA, ma sobriété n'avait pas la qualité qu'elle semblait avoir. Durant les deux années qui suivirent, je me suis convaincu que le fait de prendre de l'alcool était un avantage. Quand je suis retourné aux AA, leurs principes m'ont semblé tout à fait nouveaux, notamment la signification profonde de notre Première Étape, pierre angulaire de tout le programme. Au lieu d'accepter les Étapes sur le champ pour les oublier le lendemain, cette fois j'ai commencé à les vivre tous les jours, m'efforçant de leur découvrir une signification toujours nouvelle.


Ma foi est maintenant profonde ; ma façon de voir et de comprendre notre méthode est bien différente de ce qu'elle était auparavant. Vivre selon le mode de vie des AA exige une activité constante, une rigoureuse honnêteté et la nécessité de vivre une journée à la fois. Il me faut aussi être patient. En signe de gratitude, je dois humblement en venir à croire à chaque instant de chaque jour. Je dois quotidiennement m'abandonner et confier ma vie à Dieu, sinon je risque de perdre tout ce que j'ai gagné. J'ai toujours cru en Dieu, mais je ne dois pas oublier combien il est facile de s'en éloigner et de perdre la raison.

samedi 10 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Un jour, mon médecin me suggéra une nouvelle hospitalisation. J'ai répondu que j'y penserais. Le même jour, une amie vient chez moi pour prendre le thé. Pour moi il s'agissait beaucoup plus de vodka, et elle me dit, tout bonnement : "Tu sais, mon vieux, tu mérites mieux que ça!". C'est tout ce qu'elle me dit.


Après son départ, la petite phrase "Tu mérites mieux que ça" me trotta longtemps dans la tête. Le lendemain, j'ai téléphoné à l'intergroupe des AA et j'ai demandé une liste des réunions. Depuis ce jour, je n'ai plus jamais repris d'alcool.

vendredi 9 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Lorsque j'ai recommencé à boire, après treize années d'abstinence, j'avais la conviction que les AA seraient toujours là si jamais les conséquences s'avéraient désastreuses. À ma grande surprise, l'effet de l'alcool fut presque imperceptible. Alors, pendant deux ou trois ans, il m'arriva de boire à l'occasion. La vie que je menais était tout à fait différente de celle que j'avais vécue quinze ans auparavant. Peu à peu, en me mentant adroitement, j'en vins à me convaincre que je m'étais trompé au sujet de mon alcoolisme. Pendant quelques, j'ai réussi à présenter l'image d'un buveur social. Il y eut des signes avant-coureurs d'une catastrophe, mais j'ai feint de les ignorer. Je savourais l'illusion de pouvoir contrôler la situation.


Ma vie spirituelle se détériora lentement ; les effets physiques et psychologiques de l'alcool n'étaient pas réellement manifestes et j'ai continué sur mon air d'aller pendant un certain temps. Mais inévitablement, le jour vint où je dus admettre que je ne pouvais ni diminuer les quantités considérables d'alcool que je prenais ni cesser de boire complètement. En désespoir de cause, je me fis hospitaliser. Sur mes dossiers, on écrivit : "alcoolique aigu". J'en avais bien sûr tous les symptômes, y compris les hallucinations. À ma sortie de l'hôpital, j'ai continué à boire, complètement obsédé par l'alcool.

jeudi 8 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

UN MIRACLE INDÉNIABLE

Mon alcoolisme n'avait pas atteint un point critique lorsque j'eus recours à l'aide des AA pour la première fois, mais les effets de trente années passées à boire étaient tangibles et ma vie spirituelle se trouvait à peu près inexistante. J'ai perdu l'obsession de l'alcool dès ma première réunion et, convaincu, j'ai adhéré au programme des AA avec enthousiasme. J'ai aimé les slogans, j'ai assisté aux réunions, je me suis fait des amis et j'ai transmis le message selon mes conceptions d'alors.


Peu de temps après mon entrée dans les AA, j'ai connu un éveil spirituel. J'avais toujours été chrétien, pour la forme seulement ; c'est donc dire que j'avais toujours été dans l'ignorance des valeurs spirituelles. Je venais de découvrir le christianisme et je me mis à étudier toutes les branches de la théologie. Je devins membre laïque d'un ordre religieux et je communiais tous les jours. Je me sentais en sécurité et progressivement, je me suis éloigné de notre Mouvement. Je ne participais plus aux réunions ; j'ai perdu contact avec mes amis AA ; je suis devenu un homme "occupé" à l'extrême.

mercredi 7 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

J'ai éprouvé une grande satisfaction en aidant à placer les chaises avant les réunions et en nettoyant les cendriers. J'ai aussi réalisé qu'œuvrer dans les services des AA était un travail des plus gratifiants et j'y ai pris beaucoup de plaisir. Je suis retourné aux notions fondamentales et j'ai repris les Douze Étapes depuis le début. Mes découvertes à mon sujet et au sujet de ma Puissance supérieure m'ont émerveillé. J'aurais pu vivre cette expérience plusieurs années auparavant si j'avais suivi le programme suggéré et si j'avais, comme le suggère le Gros Livre, "consenti à tout tenter pour y arriver".

Aujourd'hui, les AA me donnent le privilège de me sentir à l'aise dans un monde de gens "normaux". Le Mouvement me procure l'occasion de vivre et de travailler au sein de ma paroisse et de ma communauté, où j'espère être en mesure d'apporter ma modeste contribution à l'amélioration du climat général qui profitera aussi à la génération future.

Cordell, Oklahoma

mardi 6 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

Après que les médecins eurent déterminé la cause exacte de ma maladie, ils prédirent que je m'en tirerais. J'eus alors tout le temps de penser et de méditer. J'ai passé toute ma vie en revue : les années d'avant les AA et les douze années que j'avais vécues dans notre Mouvement. D'une certaine façon, je me sentais libéré et capable de regarder en toute objectivité ce que j'avais été et ce que j'étais devenu. Pour la première fois de ma vie, j'ai réalisé que j'étais, à 100%, un vrai "vaurien". J'étais si égocentrique, si plein de moi-même, que je n'avais réussi qu'à me détruire davantage. Bien sûr, j'avais appris quelques principes dans le mouvement des AA, mais je m'étais refusé à pratiquer toutes les douze étapes de notre méthode.


J'ai compris que Dieu, à deux reprises, m'avait sauvé de l'autodestruction. J'en ai éprouvé un grand sentiment de gratitude et j'ai essayé de Le remercier. Puis, j'ai eu la conviction que Dieu m'avait épargné dans un but très précis. Afin d'exprimer ma reconnaissance, je décidai de consacrer le reste de ma vie à essayer d'aider les autres et je savais que le mouvement des AA était l'un des meilleurs endroits pour le faire, loin de mes vieilles conceptions erronées de la "réussite".

lundi 5 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

L'ÉMERVEILLEMENT DES DÉCOUVERTES

Je voulais devenir le membre qui a le mieux "réussi" de mon groupe des AA. Il est vrai qu'à l'époque j'étais loin d'avoir l'esprit clair. Si je suis alors demeuré abstinent d'alcool, c'est surtout à cause de la peur que j'entretenais et du plaisir que j'éprouvais à donner mon message. Je parlais, fréquemment et abondamment, de l'importance de "faire ses Étapes" et de "vivre ce nouveau mode de vie". Mais, c'est tout ce que je faisais, j'en parlais. Je n'essayais pas réellement de mettre les Étapes en pratique.

Je cherchais plutôt une aide spirituelle et la paix de l'esprit dans la participation à la vie de mon église qui, j'en étais convaincu, me méritait bonheur et santé. Mais ça n'a pas marché.


Sans jamais retoucher à l'alcool, ma santé se détériora. Je devins très nerveux et hypertendu. Il en résulta un ulcère à l'estomac, de la haute tension sanguine et une névrite aiguë qui me conduisirent à l'hôpital où je devins quasi aveugle, infirme et presque mourant.

dimanche 4 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

En me rendant aux réunions et en côtoyant les nouveaux membres des AA, je découvre qu’ils ont beaucoup  choses à m’apprendre. Leurs problèmes sont un peu différents des miens et ils n’ont pas vécu ce terrible isolement que nous, les « vieux membres », avons connu. De plus, ils sont mieux informés, plus ouverts et je les crois plus éveillés car ils apprennent plus vite que nous. Il est vrai que pour se reprendre en main, ils n’ont pas à atteindre les abîmes que nous avons connus, mais leur route est plus encombrée et la direction qu’ils doivent suivre est moins précise. La lutte est donc la même et nous avons besoin les uns des autres. Nous avons besoin de l’expérience des autres, de leur force et de leur espoir, peu importe leur âge ou la durée de leur abstinence d’alcool.

La grâce de Dieu ne nous vient pas comme ça, dans l’air que nous respirons ; elle nous arrive par les autres êtres humains, tous ceux qui comme vous et moi ont connu la souffrance et la délivrance.
Je suis heureux d’appartenir à une association vivante et progressive, mue par un cœur infaillible. La puissance divine est le cœur des AA, et ce cœur ne flanche pas, peut importe à quel point nous, pauvres mortels, sommes perdus ou insensés.

Bismark, Dakota Nord

samedi 3 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

COMPLÈTEMENT LIBRE

Après onze ans de sobriété, un jour à la fois, je deviens de plus en plus conscient du privilège incroyable dont j’ai bénéficié. Au début, je n’avais d’autre ambition que celle de demeurer abstinent d’alcool un jour à la fois. Jamais je ne me suis inventé de prétextes pour ne pas assister à une réunion des AA et j’ai lu toutes les publications approuvées par la Conférence que j’ai pu acheter ou emprunter. J’ai aussi parcouru d’autres livres, comme The Varieties of Religious Experience de William James. Je l’ai lu, à l’exemple de Bill W. De même, j’ai lu et je continue de lire plusieurs pensées quotidiennes de spiritualité, y compris mon précieux « Vingt-quatre heures par jour ». J’ai assisté à des classes de confirmation dans ma paroisse pour revoir l’enseignement chrétien de mon enfance, enseignement dont je m’étais tellement éloigné.


Le progrès et la compréhension se sont manifestés lentement, mais de façon soutenue. Et j’ai finalement pu ressentir de la gratitude pour ma sobriété, pour la grâce rédemptrice de Dieu. Je me sens complètement libre maintenant parce que j’ai appris qui je suis. J’ai appris à mieux connaître les êtres humains dans les AA et cela m’a conduit à une meilleure compréhension de moi-même. Je réalise la profondeur, la beauté et l’immensité de la croissance spirituelle qui m’attend, sachant cependant que j’en ai à peine franchi le seuil.

vendredi 2 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

DESTINATION

Douze Étapes seulement. À une époque où l’on est soumis aux statistiques les plus vastes, ce nombre ne semble pas bien considérable. C’est le contenu des Douze Étapes qui fait toute la différence.

Je me souviens de l’émotion que nous avons ressentie, ma femme et moi, lorsque nos jumeaux âgés de onze mois firent leurs premiers pas. Puis, un deuxième, puis un troisième, puis un quatrième, et bientôt il ne fut plus possible de les compter. Nos enfants étaient libres, libres d’aller de l’avant.

Ce premier pas est très important, qu’il s’agisse de celui d’un enfant chéri qui apprend à marcher, ou de l’acceptation de la Première Étape par un homme qui commence une nouvelle vie. En observant le visage de mes enfants, j’y ai vu les mêmes qualités que nous devons posséder pour attaquer les Douze Étapes des AA : l’audace, tout risquer dans l’expérience ; le sens de la direction, qu’il faut suivre sans déviation, sans détour ; l’esprit de décision, pour avancer sans hésitation, sans réserve ; la détermination,  pour se rendre jusqu’au bout. Destination : une vie pleine de liberté, une vie de sérénité.

Albany, Australie

jeudi 1 mai 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire

LE PROGRÈS SPIRITUEL - 9

Nous ne sommes pas des saints. Ce qui compte, c’est que nous sommes disposés à progresser selon des principes spirituels. Les principes que nous avons adoptés sont des guides vers le progrès spirituel. Nous parlons de croissance spirituelle plutôt que de perfection spirituelle.

Bill W.