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dimanche 31 janvier 2010

Réflexions quotidiennes

Notre bien-être commun d’abord

Chez les Alcooliques Anonymes, l’unité est notre valeur la plus précieuse … Ou nous restons unis, ou l’association est condamnée à mourir.
Les Douze Etapes et les Douze Traditions p. 195

Nos Traditions sont des éléments clés pour abaisser notre ego et pour pouvoir ainsi devenir sobre et le rester. La Première Tradition me rappelle que je ne dois pas m’allouer le mérite de ma sobriété ou m’en servir pour imposer mon autorité. En mettant le bien-être commun au premier plan, j’évite de me prendre pour un guérisseur chez A.A. ; je fais toujours partie des patients, et « l’hôpital » a été construit par d’anciens membres qui ont su s’effacer. Sans eux je crois que je serais mort. Sans le groupe, peu d’alcooliques se rétabliraient.
Parce que je renonce volontairement à ma volonté, je ne sens plus le besoin de dominer et le désir d’être reconnu, deux choses qui comptaient tellement à l’époque où je buvais. Mettre de côté mes désirs personnels pour le plus grand bien et la croissance du groupe, c’est contribuer à l’unité des A.A., indispensable à tout rétablissement. Cette pensée m’aide à me rappeler que le tout est plus grand que la somme des parties.

samedi 30 janvier 2010

Réflexions quotidiennes

Etre libéré et être libre

Nous connaîtrons une nouvelle liberté …
Les Alcooliques Anonymes p. 77

La liberté, pour moi, c’est être à la fois libéré et libre. Je suis d’abord libéré de l’esclavage de l’alcool. Quel soulagement ! Puis, je me sens progressivement libéré de la peur – la peur des gens, de l’insécurité économique, de l’engagement, de l’échec, du rejet. Ensuite je commence à me sentir libre. Je suis libre de choisir d’être abstinent aujourd’hui, libre d’être moi-même, libre d’exprimer mon opinion, d’avoir l’esprit en paix, d’aimer et d’être aimé. Libre de grandir spirituellement. Mais comment atteindre à toute cette liberté ? Il est dit dans le Gros Livre qu’avant d’avoir reconnu même la moitié de mes torts, je découvrirais une liberté « nouvelle » ; il ne s’agit pas de l’ancienne liberté de faire tout ce qui me plaisait, sans égards pour les autres, mais de cette nouvelle liberté qui me permet de vivre pleinement ma vie. Quelle joie d’être libéré et d’être libre !

vendredi 29 janvier 2010

Réflexions quotidiennes

La joie du partage

Vous trouverez un sens nouveau à la vie. Voir des gens se rétablir et apporter de l’aide aux autres, ne plus connaître la solitude, voir grandir un groupe autour de vous, avoir une foule d’amis, voilà une expérience à ne pas manquer. Nous croyons que vous ne voudrez pas laisser passer cette chance. Le contact fréquent avec les nouveaux et les autres, c’est ce qui illumine notre vie.
Les Alcooliques Anonymes p. 82

Savoir que tout nouveau ou toute nouvelle avec qui j’échange, pourra connaître le même soulagement que moi dans le mouvement, me remplit de joie et de gratitude. Je sais que tout ce qui est écrit dans le Gros Livre finira par leur arriver, comme à moi, s’ils saisissent l’occasion et se consacrent pleinement au programme.

jeudi 28 janvier 2010

Réflexions quotidiennes

Le trésor du passé

Montrer à ceux qui souffrent comment, avec l’aide des autres, nous nous en sommes sortis est ce qui, par-dessus tout, nous rend désormais la vie si précieuse. Accrochez-vous à l’idée que, dans les mains de Dieu, votre noir passé est ce que vous possédez de plus précieux : la clé de la vie et du bonheur des autres. Avec cette clé, vous pourrez les sauver de la misère et de la mort.
Les Alcooliques Anonymes p. 115

Quel cadeau pour moi de constater que toutes ces années, qui semblaient perdues, n’ont pas été inutiles ! Mes expériences les plus dégradantes et les plus humiliantes se révèlent mes outils les plus puissants pour aider les autres à se rétablir. Ayant connu le fond de la honte et du désespoir, je suis en mesure de tendre une main aimante et compatissante, et je sais que je dispose de la grâce de Dieu.

mercredi 27 janvier 2010

Réflexions quotidiennes

Libre de toute culpabilité

Lorsqu’il s’agissait des autres, il fallait, en paroles et en pensée, s’abstenir d’accuser.
Les Douze Etapes et les Douze Traditions p. 71

Quand je suis disposé à admettre ma propre impuissance, je m’aperçois peu à peu que le fait de me blâmer moi-même pour tous les problèmes de ma vie peut devenir une complaisance égocentrique qui me rejette dans le désespoir. Par contre, en demandant de l’aide et en étant très attentif aux messages contenus dans les Etapes et les Traditions de notre programme, je peux transformer ces attitudes qui retardent mon rétablissement. Avant de me joindre aux A.A., je recherchais tellement l’approbation des gens en place que j’étais prêt à me sacrifier, et à sacrifier les autres avec moi, afin de réussir. Je finissais toujours par échouer. Dans le mouvement, je trouve de vrais amis qui m’aiment, me comprennent et désirent m’aider à découvrir la vérité sur moi-même. Grâce aux Douze Etapes, je peux construire une vie meilleure, libre de toute culpabilité et du besoin de me justifier.

mardi 26 janvier 2010

Réflexions quotidiennes

Une honnêteté rigoureuse

Qui veut être parfaitement tolérant et honnête ? Qui tient à avouer ses fautes à une autre personne et à réparer le mal qu’il a fait ? Qui s’intéresse le moindrement à une Puissance supérieure, sans parler de la méditation et de la prière ? Qui est prêt à sacrifier son temps et son énergie pour tenter de transmettre le message des A.A. à un autre alcoolique ? Non, l’alcoolique généralement égoïste à l’extrême, n’a aucune inclination en ce sens – à moins d’y être obligé pour sauver sa propre vie.
Les Douze Etapes et les Douze Traditions p. 35

Je suis alcoolique. Si je bois, je vais mourir. Quelle puissance, quelle énergie, quelle émotion cette simple déclaration suscite en moi ! C’est vraiment tout ce que j’ai besoin de savoir, aujourd’hui. Ai-je envie de vivre aujourd’hui ? Suis-je prêt à vivre sans alcool aujourd’hui ? Suis-je prêt à demander de l’aide, suis-je prêt à aider l’alcoolique qui souffre encore aujourd’hui ? Ai-je découvert le caractère fatal de ma maladie ? Que dois-je faire pour demeurer sobre aujourd’hui ?

lundi 25 janvier 2010

Réflexions quotidiennes

L’entraide

Voici ce qui est vraiment dit à chaque buveur immodéré : « Dès que tu te dis toi-même membre des A.A., tu l’es … personne ne peut te l’interdire. »
Les Douze Etapes et les Douze Traditions p. 211

Pendant des années, chaque fois que je réfléchissais à la Troisième Tradition (le « désir d’arrêter de boire est la seule condition pour être membre des A.A. »), je croyais qu’elle ne valait que pour les nouveaux et les assurait que personne ne pourrait leur interdire la porte des A.A. Aujourd’hui, je me sens à jamais reconnaissant de la croissance spirituelle que m’a apporté cette Tradition. Je ne recherche pas les personnes qui sont de toute évidence différentes de moi. En mettant l’accent sur la seule similitude que j’ai avec les autres, la Troisième Tradition m’amène à rencontrer et à aider toutes sortes d’alcooliques comme ils m’ont aidé. Charlotte, qui est athée, m’a enseigné un meilleur code moral et d’honneur ; Guy, qui est d’une autre race, m’a montré la patience ; Vincent qui est homosexuel, m’a inspiré la vraie compassion par son exemple ; la jeune Mélanie dit que le fait de me voir aux réunions, avec trente ans de sobriété, l’incite à revenir. La Troisième Tradition nous assure que nous trouverons ce dont nous avons besoin : l’entraide.

dimanche 24 janvier 2010

Réflexions quotidiennes

Participer

Il nous faut agir, toujours agir davantage, car « la foi sans les œuvres est une foi morte » … Notre seul but est de nous rendre utiles.
Les Alcooliques Anonymes p. 81-82

Je comprends que le service soit une partie essentielle du rétablissement mais je me demande souvent : « Que puis-je faire ? » Tout simplement commencer par les occasions qui se présentent aujourd’hui ! Regarder autour de moi et constater les besoins. Les cendriers sont-ils pleins ? N’ai-je pas des mains et des pieds pour aller les vider ? Et voilà que tout à coup je participe ! la personne qui parle le mieux fait peut-être du mauvais café ; celle qui s’entend le mieux avec les nouveaux est peut-être incapable de lire en public ; celle qui veut bien nettoyer la salle embrouille peut-être notre compte en banque. Pourtant, chacune de ces personnes et de ces tâches est indispensable au bon fonctionnement du groupe. Voilà bien le miracle du service ; si je me sers de mes talents, je découvre beaucoup plus de façons de servir que je n’en avais vues d’abord.

samedi 23 janvier 2010

Réflexions quotidiennes

Redécouvrir la joie de vivre ?

Mais nous ne sommes ni tristes ni maussades … Si les nouveaux ne trouvaient aucune joie ou aucun plaisir dans notre existence, ils n’en voudraient pas. Nous tenons absolument à profiter de la vie. Nous tâchons de ne pas donner dans le cynisme devant la situation mondiale ni de porter sur nos épaules les péchés du monde.
Les Alcooliques Anonymes p. 122

Lorsque ma maison est en ordre, je peux mieux gérer toutes les facettes de ma vie. Dépouillé de la culpabilité et du remords qui ont imprégné mes années de buveur, je suis libre d’assumer le rôle qui me revient dans l’univers. Mais ma maison demande de l’entretien. Je dois prendre le temps de me demander : « Est-ce que je m’amuse maintenant ? » Si j’ai du mal à répondre à cette question, c’est peut-être que je me prends trop au sérieux, et que je trouve difficile d’admettre que je me suis égaré dans ma pratique du mode de vie en oubliant de garder ma maison en ordre. Je crois que la douleur que j’éprouve est un des moyens que ma Puissance supérieure utilise pour attirer mon attention et m’amener à faire l’inventaire de mes comportements. Il vaut la peine de consacrer un peu de temps et d’effort au programme, par exemple à un inventaire rapide ou encore à certaines corrections selon les besoins

vendredi 22 janvier 2010

Réflexions quotidiennes

« Une entreprise simple »

Quelques heures plus tard, je prenais congé du Dr Bob … il avait son bon vieux et large sourire quand il me dit, presque en plaisantant : « Souviens-toi, Bill, de ne pas laisser se gâter cette belle entreprise. Gardons-la simple ! » Je me détournai, incapable de prononcer une parole. Je venais de le voir pour la dernière fois.
Le mouvement des A.A. devient adulte p. 261-262

Après des années d’abstinence, je me demande parfois : « Est-ce que c’est vraiment si simple ? » Puis, dans les réunions, je vois des frères autrefois cyniques et sceptiques qui ont emprunté le sentier des A.A. pour sortir de l’enfer ; ils découpent leur vie, sans alcool, en segments de vingt-quatre heures pendant lesquels ils mettent en pratique quelques principes du mieux qu’ils peuvent. Je constate alors une fois de plus que même si elle n’est pas toujours facile, l’entreprise marche parce qu’elle est simple.

jeudi 21 janvier 2010

Réflexions quotidiennes

Au service de mon frère et de ma sœur

Le membre ne s’adresse pas au nouveau venu avec un esprit de puissance, mais avec un esprit d’humilité et de fragilité.
Le mouvement des A.A. devient adulte p. 335

A mesure que je persévère chez les A.A., je demande à Dieu de guider mes pensées et mes paroles. Dans mon travail constant au sein du mouvement, j’ai de nombreuses occasions de prendre la parole. C’est pourquoi je demande souvent à Dieu de m’aider à surveiller mes pensées et mes paroles pour qu’elles soient le reflet exact de notre programme ; de concentrer mes aspirations une fois de plus sur la recherche de sa direction ; de m’aider à être vraiment bon et aimant, serviable et apaisant, mais toujours rempli d’humilité et sans jamais aucune trace d’arrogance. Aujourd’hui, il se peut que j’aie à affronter des attitudes ou des paroles désagréables – comportement typique de l’alcoolique qui souffre encore. Si cela se produit, je prendrai un moment pour me mettre en présence de Dieu, afin de pouvoir répondre avec calme, fermeté et délicatesse.

mercredi 20 janvier 2010

Réflexions quotidiennes

« Nous faisons une pause … et nous demandons … »

Au cours de la journée, nous faisons une pause lorsque l’agitation et le doute s’emparent de nous, et nous demandons à Dieu de nous dicter la bonne pensée ou la bonne action.
Les Alcooliques Anonymes p. 80

Aujourd’hui je demande humblement à ma Puissance supérieure la grâce de séparer mes impulsions de mes actions, de laisser passer une bise rafraîchissante quand je m’apprête à réagir trop vivement, de remplacer ma virulence par une douceur paisible, de reconnaître le moment où le jugement devient discernement, de me réfugier dans le silence quand ma langue est pressée d’attaquer ou de défendre.
Je me promets de profiter de la moindre occasion pour me tourner vers ma Puissance supérieure afin de savoir comment agir. Je sais où se trouve cette Puissance ; elle est en moi, claire comme un ruisseau de montagne, cachée dans les replis de mon cœur – c’est la Ressource intérieure insoupçonnée. Je rends grâce à ma Puissance supérieure pour le monde de lumière et de vérité que je vois, quand je lui permets de diriger mon regard. Je lui fais confiance aujourd’hui, et j’espère qu’elle me fait confiance, sachant que je fais de mon mieux pour chercher la bonne pensée ou la bonne action de la journée.

mardi 19 janvier 2010

Réflexions quotidiennes

La foi vingt-quatre heures sur vingt-quatre

La foi doit accomplir son oeuvre vingt-quatre heures sur vingt-quatre en nous et par nous, ou nous périrons.
Les Alcooliques Anonymes p. 15

Ma spiritualité et ma sobriété reposent sur ma foi en une Puissance supérieure, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Dans toutes mes activités quotidiennes, j'ai besoin de me rappeler le Dieu que je conçois et me fier à lui. Comme il est réconfortant pour moi de penser que Dieu agit dans et par les gens. Quand je fais une pause durant la journée, est-ce que je me rappelle les exemples précis et concrets de la présence de Dieu ? Est-ce que je suis étonné et fortifié en voyant le nombre de fois où cette puissance se manifeste ? Je déborde de gratitude pour l'action de Dieu dans mon rétablissement. Sans cette force toute puissante dans chacune de mes activités, je retomberais dans les profondeurs de ma maladie - dans la mort.

lundi 18 janvier 2010

Réflexions quotidiennes

Un verre ferait-il du bien ?
En revenant sur notre passé de buveurs, nous pouvions démontrer que nous avions perdu le contrôle de nos vies bien avant de nous en rendre compte et que même à cette époque, nous n'en étions pas à une simple habitude de boire : c'était en fait le début d'une progression fatale.
Les Douze Etapes et les Douze Traditions p. 25

A l'époque où je buvais encore, j'étais incapable de réagir aux situations de la vie comme le font les gens sains. Le moindre incident me mettait dans un état d'esprit qui me poussait à croire que j'avais besoin d'un verre pour engourdir mes sentiments. Mais comme cet engourdissement n'améliorait pas la situation, je cherchais à fuir encore davantage encore dans l'alcool. Aujourd'hui, je dois rester conscient de mon alcoolisme. Je ne peux pas me permettre de croire que j'ai recouvré la maîtrise de ma façon de boire, sinon je vais penser que j'ai recouvré la maîtrise de ma vie, et un tel sentiment serait fatal pour mon rétablissement.

dimanche 17 janvier 2010

Prière de Saint-François


Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix.
Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse que je mette la joie.

O Seigneur, fais que je cherche consoler plutôt qu’à être consolé,
A comprendre plutôt qu’à être compris,
A aimer plutôt qu’à être aimé.
Car c’est en se donnant que l’on reçoit,
C’est en s’oubliant qu’on se trouve,
C’est en pardonnant qu’on obtient le pardon,
C’est en mourant que l’on ressuscite à la vie éternelle.

samedi 16 janvier 2010

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 8


Pendant mes six premiers mois d’abstinence, je me suis moi-même beaucoup dépensé auprès d’autres alcooliques, mais sans qu’aucun ne réagisse. Pourtant, ce travail n’a permis de demeurer abstinent. Ces alcooliques ne m’ont rien donné. Ce qui m’a stabilisé, c’est de chercher à donner, non à recevoir.
A mon avis, c’est comme ça que ça fonctionne le sobriété émotive. Quand nous examinons toutes les choses qui nous dérangent, les grandes comme les petites, nous trouvons toujours à la racine une dépendance malsaine et les exigences tout aussi malsaines qui en découlent. Puissions-nous toujours, avec l’aide de Dieu, renoncer à ces exigences qui nous entravent. Nous pourrons ainsi vivre et aimer librement. Nous pourrons peut-être également transmettre, à nous-mêmes et à d’autres le message de la sobriété émotive.
Bien sûr, cette idée n’est pas vraiment nouvelle. C’est seulement un truc qui m’aide à me délivrer en profondeur de certains « envoûtements » dont j’étais victime. Aujourd’hui, mon cerveau ne plonge plus dans les emportements, la folie des grandeurs ou la dépression. J’ai trouvé une place tranquille au soleil.

vendredi 15 janvier 2010

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 7


Il s’agit d’un calcul spirituel, dites-vous ? Mais pas du tout. Observez comment un membre qui a six mois d’abstinence s’y prend avec un nouveau cas de Douzième Etape. Si le nouveau lui dit : « Va au diable ! », notre membre de six mois se contente de sourire et se tourne vers un autre candidat. Il ne se sent ni frustré, ni rejeté. Si le candidat suivant réagit bien et se met, à son tour, à dispenser amour et attention à d’autres alcooliques, tout en oubliant celui qui lui a transmis le message, son parrain se réjouit quand même. Il ne se sent pas rejeté mais se réjouit au contraire de voir son ex-protégé abstinent et heureux ? Puis, si son prochain candidat devient par la suite son meilleur ami (ou son amour), notre parrain est vraiment content. Pourtant, il sait que son bonheur n’est qu’un effet secondaire, un dividende de plus de l’amour donné sans rien attendre en retour.
Sa stabilité est venue de l’amour qu’il avait à offrir à cet alcoolique inconnu, sur le pas de sa porte. C’était Saint-François à l’œuvre, fort et efficace, mais sans dépendances ni exigences.

jeudi 14 janvier 2010

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 6


Car ma dépendance signifiait exigence ; j’exigeais la possession et le contrôle des gens et des circonstances qui m’entouraient.
L’expression « dépendance absolue » peut sembler une attrape mais elle apourtant entraîné ma libération et m’a procuré la stabilité et la transuilité d’esprit que je connais actuellement. Ce bien-être, j’essaie maintenant de le consolider en offrant de l’amour aux autres, sans en exiger en retour.
Voici donc le cycle primordial de la guérison : d’abord, un amour altruiste pour ce que Dieu a créé et pour ses créatures, ce qui nous permet de recevoir en retour son amour. Il est bien évident que ce courant ne peut circuler que si ,nos dépendances paralysantes ont été détruites en profondeur. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous pouvons percevoir ce qu’est vraiment l’amour adulte.

mercredi 13 janvier 2010

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 5


Comme j’ai réussi à mûrir un peu du point de vue spirituel au cours des années, l’aspect absolu de mes terribles dépendances ne m’était encore jamais apparu aussi clairement. Soutenu par la grâce que je pouvais trouver dans la prière, il me fallait user de toute ma volonté et de toute mon action pour me débarrasser de ces mauvaises dépendances émotives envers les gens, envers le mouvement, en fait envers n’importe quel genre de circonstances. C’est à cette condition que je serais libre d’aimer comme Saint-François. Les satisfactions émotives et instinctives venaient en fait s’ajouter aux dividendes de l’amour senti, offert et exprimé d’une façon appropriée dans chaque relation humaine.
De toute évidence, je ne pourrais pas profiter de l’amour de Dieu tant que je ne serai pas capable de lui rendre en aimant les autres de la façon qu’il me le demandait. Il me serait impossible aussi d’y arriver tant que je serais victime de mes fausses dépendances.

mardi 12 janvier 2010

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 4


Je me demandais sans cesse : « Pourquoi les Douze Etapes n’arrivent-elles pas à me délivrer de la dépression ? » A tout bout de champ, je regardais la prière de Saint François – « chercher à consoler, plutôt qu’à être consolé ». C’était bien la formule, mais pourquoi ne fonctionnait-elle pas ?
Soudain, j’ai compris ce qui n’allait pas ? Mon principal défaut a toujours été la dépendance. Je comptais de façon presque absolue sur les gens et les circonstances pour m’apporter le prestige, la sécurité et le reste. Ne parvenant pas à satisfaire ces besoins selon mes rêves et mes désirs perfectionnistes, je m’acharnais. Puis, avec la défaite venait la dépression.
Il me serait impossible de faire de cet amour altruiste dont parle Saint François un mode de vis réel et joyeux, tant que je ne me serais pas débarrassé de mes dépendances fatales, presque absolues.

lundi 11 janvier 2010

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 3


Et même quand nous nous conformons ainsi, la joie et la paix peuvent continuer à nous échapper. Voilà le point où se retrouvent maintenant beaucoup de vieux membres, et c’est littéralement infernal. Comment pouvons-nous amener notre inconscient qui engendre encore tellement de peurs, de compulsions et d’aspirations insensées, à se conformer à ce que nous croyons, à ce que nous pensons et à ce que nous voulons réellement ? Comment persuader ce « M. Hyde » stupide et déchaîné qui se cache en nous ? Voilà notre principale tâche.

J’en suis venu à croire récemment, que cela est possible. Je le crois parce que je vois de plus en plus de gens – comme vous et moi – qui étaient plongés dans les ténèbres et qui commencent enfin à voir la lumière. L’automne dernier, une dépression qui n’avait aucune cause rationnelle a presque eu ma peau. J’avais peur de connaître encore une période chronique. Etant donné les ennuis que m’ont causés les dépressions, cette perspective n’était pas rassurante.

dimanche 10 janvier 2010

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 2


Depuis les débuts de AA, j’ai pris de sévères raclées dans tous ces domaines à cause de mon incapacité à grandir au niveau émotif et spirituel. Mon Dieu ! comme il est pénible de toujours demander l’impossible, et comme il est pénible aussi de s’apercevoir que pendant tout ce temps-là on a mis la charrue avant les bœufs ! Et quelle détresse quand, même après avoir admis s’être terriblement trompé, on se rend compte qu’on est incapable de sortir de ce tourbillon émotif.


Comment transformer cette conviction mentale en une attitude émotive saine menant à une vie simple , heureuse et agréable ? Eh bien, ce n’est pas seulement un problème de névrose ; c’est le problème de la vie elle-même pour tous ceux d’entre nous qui sont désormais réellement prêts à se conformer à des principes sains dans tous les domaines de leur vie.

samedi 9 janvier 2010

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 1


Beaucoup de vieux membres qui ont essayé, non sans difficulté mais avec succès, notre « traitement contre la boisson », constatent qu’ils manquent encore souvent de sobriété émotive. Peut-être seront-ils les précurseurs d’un nouveau progrès chez les AA, soit l’acquisition d’une grande maturité et d’un équilibre réel (c’est-à-dire l’humilité) dans nos relations avec nous-mêmes, avec les autres et avec Dieu.
Comme des adolescents, beaucoup d’entre nous recherchent l’approbation de tous, la sécurité totale et l’amour parfait. Ces désirs sont normaux à dix-sept ans, mais ils montrent une façon de vivre qui est impossible à quarante-sept ou cinquante-sept ans.

vendredi 8 janvier 2010

L'HUMILITE aujourd'hui - 12


Quand je médite sur cette vision, je ne dois pas être découragé de ne jamais pouvoir atteindre cet idéal, ni présomptueux en pensant posséder un jour toutes ces vertus.
Je n’ai qu’à me laisser pénétrer par cette vision, la laisser croître en moi et remplir mon cœur de plus en plus. Puis, je la comparerai avec mon plus récent inventaire. Je pourrai ainsi avoir une idée juste et saine de ma progression sur la route de l’Humilité. Cela me permettre de voir que mon voyage vers Dieu commence à peine. Ainsi réduit à ma vraie dimension, ma personne et l’importance que je lui accorde me feront sourire. Je pourrai alors croire que je peux emprunter cette route et y progresser avec une confiance et une paix toujours plus profondes. Je saurai une fois de plus que Dieu et bon, et que je n’ai rien à craindre. Quel beau cadeau que cette conviction d ‘avoir une destinée.
En poursuivant ma contemplation de la perfection de Dieu, une autre belle découverte m’attend. Enfant, lorsque j’ai entendu ma première symphonie, j’ai été transporté par une indicible harmonie. Pourtant, je ne savais à peu près rien de sa nature ou de son origine. Aujourd’hui, quand j’écoute la musique des sphères célestes, j’entends parfois ces accords divins qui me rappellent que le grand compositeur m’aime et que je l’aime aussi.

jeudi 7 janvier 2010

L'HUMILITE aujourd'hui - 11


Pourtant, je crois que nous ne devons pas penser ainsi. Ce n’est pas la faute des grands idéaux si nous en abusons parfois et en faisons de piètres excuses pour la culpabilité, la révolte et l’orgueil. Au contraire, on ne peut pas vraiment croître si on n’essaie pas constamment d’imaginer ce que peuvent être ces valeurs spirituelles éternelles. Notre Onzième Etape de rétablissement nous dit ; « Nous avons cherché par la prière et la méditation à améliorer notre contact conscient avec Dieu tel que nous le concevons, lui demandant seulement de nous faire connaître sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l’exécuter. » Ce qui signifie que nous devrions voir dans la perfection divine un guide plutôt qu’un but à atteindre dans un avenir prévisible.

Par exemple, je suis convaincu que je devrais rechercher la meilleure définition de l’humilité que je puisse envisager>. Elle n’aurait pas besoin, d’être absolument parfaite. Tout ce que j’ai à faire, c’est d’essayer. Imaginons une définition comme celle-ci : « L’humilité parfaite est un état de complète libération de moi-même, la libération de tous ces défauts qui pèsent si lourdement sur moi. L’humilité parfaite, c’est l’empressement en tout temps et en tout lieu à rechercher et à faire la volonté de Dieu. »

mercredi 6 janvier 2010

L'HUMILITE aujourd'hui - 10


On peut se demander si le mouvement n’est qu’un lieu atroce de souffrance et de conflits. Pas du tout. Dans une large mesure, les membres des AA ont trouvé la paix. Malgré les hésitations, nous avons réussi à atteindre une humilité toujours plus grande, et nous en avons récolté les fruits que sont la sérénité et la joie. Nos détours ne sont plus aussi fréquents ni aussi longs qu’avant.
Au début de cette réflexion, je disais que les idéaux absolus sont bien en dehors de notre portée et de notre compréhension, et que nous manquerions d’humilité en croyant que nous pouvons atteindre la perfection absolue dans notre brève existence terrestre. Une telle présomption serait bien le comble de l’orgueil spirituel.
En raisonnant ainsi, beaucoup de gens refusent de considérer les valeurs spirituelles absolues. Pour eux, les perfectionnistes sont pleins de suffisance pace qu’ils s’imaginent avoir atteint quelque but impossible, ou bien s’enlisent dans la condamnation d’eux-mêmes pour ne pas y être parvenus.

mardi 5 janvier 2010

L'HUMILITE aujourd'hui - 9


Aujourd’hui je perçois un lien étroit entre ma culpabilité et mon orgueil. Tous les deux ne servaient qu’à attirer l’attention. L’orgueil me faisait dire : « Regardez-moi. Je suis merveilleux » et la culpabilité me faisait geindre : « Je suis affreux ». La culpabilité est en fait le revers de l’orgueil. La culpabilité est orientée vers l’autodestruction et l’orgueil vers la destruction des autres.
C’est pourquoi je considère « l’humilité aujourd’hui » comme un juste milieu entre ces deux grands extrêmes émotifs. C’est un lieu tranquille où je peux conserver suffisamment de bon sens et d’équilibre pour faire un autre petit tas sur la route toute tracée des valeurs éternelles.
Nombreux sont ceux qui ont connu des remous émotifs plus grands que les miens. Pour d’autres, ils sont été moindres. Pourtant, il nous arrive encore à tous de les éprouver à l’occasion. Nous ne devons pourtant pas nous en plaindre. Ils semblent nécessaires à notre croissance émotive et spirituelle et ils constituent la matière première de presque tous nos progrès.

lundi 4 janvier 2010

L'HUMILITE aujourd'hui - 8


Quand je me retrouvais enfin, épuisé par tous ces problèmes, il me restait encore une échappatoire J’allais me vautrer dans le marécage de la culpabilité. L’orgueil et la révolte cédaient le pas à la dépression. Les variations étaient nombreuses mais le thème de mes lamentations était toujours le même : « Je suis vraiment affreux. » Comme l’orgueil m’avait fait exagérer mes modestes réalisations, la culpabilité me faisait maintenant exagérer mes défauts. Je courais comme un fou confessant tout, (et plus encore !) à qui voulait m’entendre. Croyez-le ou non, je considérais que je faisais ainsi preuve d’une grande humilité ; c’était le seul atout qui me restait et ma seule consolation.
Ces périodes de culpabilité n’entraînaient jamais de réel regret des torts que j’avais causés, ni de réelle intention de les réparer. Jamais il ne me venait à l’idée de demander pardon à Dieu, encore moins de me pardonner moi-même. Je ne pouvais évidemment pas exprimer mon grand handicap – mon arrogance et mon orgueil spirituel. Je m’étais fermé à la lumière qui m’aurait permis de le voir.

dimanche 3 janvier 2010

L'HUMILITE aujourd'hui - 7


A cette époque, je ne me préoccupais pas beaucoup des domaines de ma vie où je ne progressais pas. J’avais toujours une excuse. « Après tout, me disais-je, j’ai à m’occuper d’affaires tellement plus importantes. » L’excuse idéale pour le confort et le contentement de soi.

Pourtant, je devais parfois considérer certaines situations où, à première vue, ça n’allait pas du tout. La révolte surgissait aussitôt puis venait la quête frénétique des excuses. Je m’exclamais d’abord : « Ce ne sont pas des défauts bien graves, après tout. » Quand mon excuse favorite ne tenait plus, je me disais : « Si seulement ces gens-là me traitaient bien, je ne me conduirais pas comme ça. » Puis : « Dieu sait que j’ai ces terribles compulsions. En voilà une que je ne peux pas vaincre. Il devra m’en libérer lui-même. » Venait enfin le moment où je m’écriais : « Pas question de faire cela. Je ne vais même pas essayer. » Evidemment, mes conflits intérieurs continuaient de grandir, car j’accumulais les excuses et les refus.

samedi 2 janvier 2010

L'HUMILITE aujourd'hui - 6


Bien sûr, nous premières tentatives dans ce genre d’inventaire risquent fort de manquer de réalisme. J’étais moi-même un as de l’auto-évaluation irréaliste. Je ne voulais voir que les parties de ma vie qui me semblaient bonnes. Puis j’exagérais considérablement les vertus que je supposais avoir acquises et je me félicitais du superbe travail que j’accomplissais. Cet aveuglement inconscient avait chaque fois pour conséquence de transformer mes rares atouts en lourd handicap. Naturellement, il me donnait terriblement envie de faire d’autres « actions d’éclat » pour obtenir toujours plus d’approbation. Je retombais directement dans mes anciennes habitudes à l’époque où je buvais. C’étaient les mêmes objectifs : pouvoir, gloire, louanges. J’avais cependant une meilleure excuse, l’excuse spirituelle. Comme j’avais un objectif spirituel, toutes ces absurdités me semblaient justifiées. Je ne pouvais pas distinguer les bonnes pièces d’or des mauvaises, et j’en tirais les pires lingots spirituels. Je regretterai toujours le tort causé à mon entourage, et je tremble encore quand je songe au tort que j’aurais pu causer au mouvement et à son avenir.

vendredi 1 janvier 2010

L'HUMILITE aujourd'hui - 5


Ils nous ont raconté l’histoire de ceux qui avaient juré de ne jamais revenir et qui disaient : « Ces pièces sont vraiment en or, et qu’on ne vienne pas nous dire le contraire. Nous allons en amasser autant que nous pourrons. Ces devises sont idiotes, c’est certain, mais il ne manque pas de bois ici pour faire du feu. Nous allons faire fondre toutes ces pièces et à en tirer des lingots massifs d’or pur. » Et les retardataires d’ajouter : « Voilà comment l’or de l’orgueil s’est emparé de nos frères. Quand nous sommes partis, ils se battaient déjà pour les lingots. Les uns étaient blessés, les autres mourants. Ils étaient en train de s’entre-déchirer. »
Cette allégorie est un symbole pour moi, une image qui me dit que je pourrai atteindre « l’humilité aujourd’hui » dans la mesure où je saurai éviter le marécage de la culpabilité et de la révolte, et aussi cette belle et trompeuse contrée, parsemée de pièces d’or de l’orgueil. C’est la seule manière de ne pas perdre de vue la route de l’Humilité qui s’étend entre les deux. Un inventaire constant s’impose donc, afin de savoir quand je quitte la route.