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mardi 31 janvier 2012

VIVRE SANS ALCOOL

L’un ou l’autre, parfois, préconisera de considérer le programme et ses différentes parties comme une carte de restaurant, d’y sélectionner ce qui paraît bon, tout en laissant de côté ce qui plaît moins. Peut-être que d’autres membres se serviront de ce que les premiers ont délaissé, ou que ceux-ci, un peu plus tard, adopteront des suggestions qu’ils avaient commencé par repousser.
De toute manière, il est bon de se souvenir qu’au restaurant, on n’est souvent tenté que par les desserts, les mets relevés, les salades, ou par tout autre plat dont on est particulièrement friand. Ceci devrait nous rappeler qu’il est très important pour nous de conserver un équilibre dans notre vie. Au fur et à mesure que nous nous rétablissions de notre alcoolisme, nous avons appris que nous avions besoin d’un apport équilibré de suggestions, même si certaines paraissaient à première vue moins séduisantes que d’autres.

lundi 30 janvier 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Certains ont trouvé dans la prière une aide précieuse pour éviter de boire, tandis que d’autres se détournaient de tout ce qui pouvait évoquer la religion ; mais nous restons tous parfaitement libres de changer un jour d’avis sur ce point si nous le désirons ?
Nombre d’entre nous pensent que le mieux est d’aborder au plus vite l’examen des douze étapes, lesquelles sont présentées comme un programme de rétablissement dans le livre Alcooliques Anonymes. D’autres sentiront la nécessité de différer cet examen jusqu’à ce qu’ils aient acquis un certain temps de sobriété.
En fait, chez les A.A. il n’existe aucune description du bon et du mauvais cheminement. Chacun d’entre nous tire parti de ce qui lui convient le mieux – sans jamais exclure les autres façons d’être aidé, qui pourraient par la suite, se révéler appréciables. Et chaque membre s’efforce de respecter le droit qu’ont les autres d’agir différemment.

dimanche 29 janvier 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Ce livre se présente sous la forme d’un manuel à consulter de temps à autre, plutôt qu’à lire d’une traite pour l’oublier aussitôt. Voici deux précautions qui ont fait leurs preuves :
A.            GARDER L’ESPRIT OUVERT.
Certaines des suggestions qui suivent ne vous plairont peut-être pas. Si c’est le cas, nous pensons qu’au lieu de les rejeter à tout jamais, vous auriez intérêt à les laisser momentanément de côté. Si nous évitons de fermer immédiatement notre esprit à ces suggestions, nous nous ménagerons la possibilité de les réexaminer plus tard et, si tel est notre désir, d’essayer celles que nous avons précédemment rejetées.
Par exemple, certains d’entre nous, dans les premiers temps de leur sobriété, ont constaté que les conseils et la sollicitude d’un parrain les avait considérablement aidés à ne plus boire. D’autres, en revanche, ont attendu d’avoir visité plusieurs groupes, et rencontré de nombreux membres, avant de requérir l’aide d’un parrain.

samedi 28 janvier 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Nous croyons que la majeure partie, voire l’ensemble des suggestions formulées ici, nous sembleront utiles pour vivre sobre, dans l’aisance et le confort. L’ordre dans lequel l’ouvrage les présente n’a guère d’importance.
Elles peuvent être abordées dans celui que vous choisirez, sans préjudice pour le résultat.
Elles ne forment pas non plus une liste complète : presque chaque membre les A.A. que vous rencontrerez pourra vous indiquer au moins une suggestion non reprise dans cet opuscule. Et sans doute en découvrirez-vous personnellement de toutes nouvelles qui, pour vous, se révèleront efficaces. Nous espérons que vous les communiquerez à d’autres, pour leur meilleur profit.
En tant que mouvement, les Alcooliques Anonymes n’avalisent pas les suggestions qui suivent, pas plus qu’ils ne les recommandent à tous les alcooliques. Mais chacune des façons d’agir rapportées ici s’est avérée utile à certains, et pourrait donc aussi vous aider.

vendredi 27 janvier 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Or, à force de ne plus boire, nous avons compris que nos habitudes anciennes devaient faire place à des habitudes nouvelles. (Par exemple, au lieu d’avaler votre prochain verre, celui que vous tenez à la main, ou que vous vous apprêtez à saisir, voulez-vous attendre d’avoir achevé la lecture du 3ème chapitre ? A la place de cette boisson alcoolisée, sirotez donc une limonade ou un jus de fruit pendant que vous lirez. Nous expliquerons un peu plus loin de façon détaillée ce qu’il peut y avoir derrière un tel changement d’habitude.)
Nos nouvelles habitudes de sobriété, nos nouvelles façons d’agir et de penser, après quelques mois passés à les mettre en pratique, deviennent pour la plupart d’entre nous presque une seconde nature, comme l’était auparavant notre manie de boire. Le fait de renoncer à l’alcool cesse d’être un long et vain combat, pour devenir une chose naturelle et facile.
Les méthodes que nous présentons ici, on peut aisément les appliquer, heure après heure, à domicile au travail, ou en société. Nous y avons ajouté ce que nous avons appris à éviter, à ne pas faire : ces choses qui, nous le constatons aujourd’hui, nous incitaient à boire ou compromettaient d’une manière ou d’une autre notre rétablissement.

jeudi 26 janvier 2012

VIVRE SANS ALCOOL

1 L’utilisation de ce livre
Le livre que voici n’offre pas de marche à suivre pour se rétablir de l’alcoolisme. Les douze étapes des Alcooliques Anonymes, qui synthétisent leur programme de relèvement, ont été analysées en détail dans des ouvrages comme « Alcooliques Anonymes (ou Big Book)  et « Douze Etapes et Douze Traditions », aussi ne seront-elles point commentées ici, pas plus que les processus qu’elles mettent en œuvre.
Dans ce livre, nous décrirons simplement quelques méthodes que nous avons utilisées pour « vivre sans alcool ». Nous vous invitons de tout cœur à en prendre connaissance, quel que soit l’intérêt que vous portiez aux Alcooliques Anonymes.
Notre façon de boire était liée à un grand nombre d’habitudes, profondes ou superficielles. Les unes concernaient notre manière de penser, de ressentir les évènements ; les autres, notre façon d ‘agir, les choses que nous accomplissions, les activités que nous poursuivions.

mercredi 25 janvier 2012

VIVRE SANS ALCOOL

A notre relatif étonnement, le fait de rester sobre n’est pas apparu comme cette expérience austère et rébarbative que nous redoutions. Quand nous buvions, il nous semblait qu’une vie sans alcool ne serait plus du tout une vie ? Or, pour la plupart des membres AA, vivre sobre, c’est vivre réellement et c’est une expérience enthousiasmante. Nous préférons de loin pareille existence aux désagréments que nous causait l’alcool.
Encore une chose : n’importe qui peut devenir sobre ? Nous l’avons tous réussi de nombreuses fois. Mais la véritable difficulté, c’est de rester et de vivre sobre. C’est de cela que traite le présent ouvrage.

mardi 24 janvier 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Pourquoi ne pas boire ?
Nous, membres des Alcooliques Anonymes, en considérant honnêtement notre passé, nous trouvons la réponse à cette question. Notre expérience démontre clairement que n’importe quelle boisson alcoolisée provoque des troubles sérieux chez l’alcoolique ou le buveur à problèmes. Citons les termes de l’Association Médicale Américaine :
« L’alcool, outre son pouvoir de créer la dépendance, a aussi un effet psychologique altérant la pensée et le raisonnement. Un seul verre peut changer la mentalité d’un alcoolique au point qu’il se sente capable d’en supporter un autre, puis un autre, puis encore un autre …
L’alcoolique peut apprendre à maîtriser tout à fait sa maladie, mais celle-ci ne peut se guérir au point qu’il puisse retourner à l’alcool sans conséquences dommageables. » (Extrait d’un rapport officiel publié le 31 juillet 1964)

lundi 23 janvier 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Elle nous paraissait en outre inutilement rigoureuse. Comment aurions-nous pu vivre de la sorte ? Assurément il n’y avait aucun mal à prendre un verre ou deux pendant un repas d’affaire ou avant le dîner Chacun n’a-t-il pas le droit de se détendre en buvant un peu d’alcool, ou d’avaler quelques bières avant d’aller au lit ?
Cependant après avoir assimilé quelques notions sur cette maladie appelée l’alcoolisme, nous avons changé d’avis. Nos yeux se sont ouverts sur le fait que des millions de personnes souffrent anormalement de ce mal. La science médicale n’en explique pas l’origine, mais les médecins spécialisés nous assurent que n’importe quelle boisson alcoolisée attire des ennuis à l’alcoolique ou au buveur à problèmes. Et notre expérience confirme de manière éclatante cette opinion.
Il s’ensuit que le fait de ne pas boire du tout – c’est-à-dire de rester sobre – constitue le seul point de départ pour se rétablir de l’alcoolisme. Et soulignons-le en insistant une fois de plus : il apparaît que vivre sobre ne rend nullement sévère et ennuyeux, ni ne met mal à l’aise, ainsi que nous l’avons craint, mais plonge plutôt dans un état dont nous commençons à profiter et que nous jugeons beaucoup plus passionnant que nos jours de beuverie. Nous allons vous le montrer.

dimanche 22 janvier 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Au sujet du titre
Rien que les mots « rester sobre » - sans parler de « vivre sans alcool » - choquèrent nombre d’entre nous la première fois que nous les entendîmes prononcer.
Quoiqu’ils aient pas mal bu, beaucoup de nos membres ne se sont jamais sentis ivres, et restaient convaincus de n’avoir presque jamais été surpris dans cet état. Nombre d’entre nous n’ont jamais titubé, jamais fait de chute, jamais eu la bouche pâteuse ; beaucoup n’ont jamais été désordonnés, jamais manqué une journée de travail, jamais eu d’accident de voiture et certainement jamais été hospitalisés ni écroués pour ivresse.
Nous connaissons des tas de gens qui buvaient plus que nous, et d’autres qui ne parvenaient absolument pas à contrôler leur consommation. Or, nous n’étions guère comme eux. Dès lors la suggestion qu’éventuellement nous pourrions rester sobres nous semblait tenir de l’insulte.

samedi 21 janvier 2012

Prière de Saint François

  Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix.
  Là où est la haine, que je mette l’amour.
  Là où est l’offense, que je mette le pardon.
  Là où est la discorde, que je mette l’union.
  Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
  Là où est le doute, que je mette la foi.
  Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
  Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
  Là où est la tristesse que je mette la joie.
  O Seigneur, fais que je cherche consoler plutôt qu’à être consolé,
  A comprendre plutôt qu’à être compris,
  A aimer plutôt qu’à être aimé.
  Car c’est en se donnant que l’on reçoit,
  C’est en s’oubliant qu’on se trouve,
  C’est en pardonnant qu’on obtient le pardon,
  C’est en mourant que l’on ressuscite à la vie éternelle.

vendredi 20 janvier 2012

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 8

Pendant mes six premiers mois d’abstinence, je me suis moi-même beaucoup dépensé auprès d’autres alcooliques, mais sans qu’aucun ne réagisse. Pourtant, ce travail n’a permis de demeurer abstinent. Ces alcooliques ne m’ont rien donné. Ce qui m’a stabilisé, c’est de chercher à donner, non à recevoir.
A mon avis, c’est comme ça que ça fonctionne la sobriété émotive. Quand nous examinons toutes les choses qui nous dérangent, les grandes comme les petites, nous trouvons toujours à la racine une dépendance malsaine et les exigences tout aussi malsaines qui en découlent. Puissions-nous toujours, avec l’aide de Dieu, renoncer à ces exigences qui nous entravent. Nous pourrons ainsi vivre et aimer librement. Nous pourrons peut-être également transmettre, à nous-mêmes et à d’autres le message de la sobriété émotive.
Bien sûr, cette idée n’est pas vraiment nouvelle. C’est seulement un truc qui m’aide à me délivrer en profondeur de certains « envoûtements » dont j’étais victime. Aujourd’hui, mon cerveau ne plonge plus dans les emportements, la folie des grandeurs ou la dépression. J’ai trouvé une place tranquille au soleil.

jeudi 19 janvier 2012

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 7

Il s’agit d’un calcul spirituel, dites-vous ? Mais pas du tout. Observez comment un membre qui a six mois d’abstinence s’y prend avec un nouveau cas de Douzième Etape. Si le nouveau lui dit : « Va au diable ! », notre membre de six mois se contente de sourire et se tourne vers un autre candidat. Il ne se sent ni frustré, ni rejeté. Si le candidat suivant réagit bien et se met, à son tour, à dispenser amour et attention à d’autres alcooliques, tout en oubliant celui qui lui a transmis le message, son parrain se réjouit quand même. Il ne se sent pas rejeté mais se réjouit au contraire de voir son ex-protégé abstinent et heureux ! Puis, si son prochain candidat devient par la suite son meilleur ami (ou son amour), notre parrain est vraiment content. Pourtant, il sait que son bonheur n’est qu’un effet secondaire, un dividende de plus de l’amour donné sans rien attendre en retour.
Sa stabilité est venue de l’amour qu’il avait à offrir à cet alcoolique inconnu, sur le pas de sa porte. C’était Saint-François à l’œuvre, fort et efficace, mais sans dépendances ni exigences.

mercredi 18 janvier 2012

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 6

Car ma dépendance signifiait exigence ; j’exigeais la possession et le contrôle des gens et des circonstances qui m’entouraient.
L’expression « dépendance absolue » peut sembler une attrape mais elle a pourtant entraîné ma libération et m’a procuré la stabilité et la tranquillité d’esprit que je connais actuellement. Ce bien-être, j’essaie maintenant de le consolider en offrant de l’amour aux autres, sans en exiger en retour.
Voici donc le cycle primordial de la guérison : d’abord, un amour altruiste pour ce que Dieu a créé et pour ses créatures, ce qui nous permet de recevoir en retour son amour. Il est bien évident que ce courant ne peut circuler que si, nos dépendances paralysantes ont été détruites en profondeur. Ce n’est qu’à ce moment-là que nous pouvons percevoir ce qu’est vraiment l’amour adulte.

mardi 17 janvier 2012

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 5

Comme j’ai réussi à mûrir un peu du point de vue spirituel au cours des années, l’aspect absolu de mes terribles dépendances ne m’était encore jamais apparu aussi clairement. Soutenu par la grâce que je pouvais trouver dans la prière, il me fallait user de toute ma volonté et de toute mon action pour me débarrasser de ces mauvaises dépendances émotives envers les gens, envers le mouvement,  en fait envers n’importe quel genre de circonstances. C’est à cette condition que je serais libre d’aimer comme Saint-François. Les satisfactions émotives et instinctives venaient en fait s’ajouter aux dividendes de l’amour senti, offert et exprimé d’une façon appropriée dans chaque relation humaine.
De toute évidence, je ne pourrais pas profiter de l’amour de Dieu tant que je ne serai pas capable de lui rendre en aimant les autres de la façon qu’il me le demandait. Il me serait impossible aussi d’y arriver tant que je serais victime de mes fausses dépendances.

lundi 16 janvier 2012

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 4

Je me demandais sans cesse : « Pourquoi les Douze Etapes n’arrivent-elles pas à me délivrer de la dépression ? » A tout bout de champ, je regardais la prière de Saint François – « chercher à consoler, plutôt qu’à être consolé ». C’était bien la formule, mais pourquoi ne fonctionnait-elle pas ?
Soudain, j’ai compris ce qui n’allait pas ? Mon principal défaut a toujours été la dépendance. Je comptais de façon presque absolue sur les gens et les circonstances pour m’apporter le prestige, la sécurité et le reste. Ne parvenant pas à satisfaire ces besoins selon mes rêves et mes désirs perfectionnistes, je m’acharnais. Puis, avec la défaite venait la dépression.
Il me serait impossible de faire de cet amour altruiste dont parle Saint François un mode de vie réel et joyeux, tant que je ne me serais pas débarrassé de mes dépendances fatales, presque absolues.

dimanche 15 janvier 2012

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 3

Et même quand nous nous conformons ainsi, la joie et la paix peuvent continuer à nous échapper. Voilà le point où se retrouvent maintenant beaucoup de vieux membres, et c’est littéralement infernal. Comment pouvons-nous amener notre inconscient qui engendre encore tellement de peurs, de compulsions et d’aspirations insensées, à se conformer à ce que nous croyons, à ce que nous pensons et à ce que nous voulons réellement ? Comment persuader ce « M. Hyde » stupide et déchaîné qui se cache en nous ? Voilà notre principale tâche.
J’en suis venu à croire récemment, que cela est possible. JE le crois parce que je vois de plus en plus de gens – comme vous et moi – qui étaient plongés dans les ténèbres et qui commencent enfin à voir la lumière. L’automne dernier, une dépression qui n’avait aucune cause rationnelle a presque eu ma peau. J’avais peur de connaître encore une période chronique. Etant donné les ennuis que m’ont causés les dépressions, cette perspective n’était pas rassurante.

samedi 14 janvier 2012

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 2

Depuis les débuts de AA, j’ai pris de sévères raclées dans tous ces domaines à cause de mon incapacité à grandir au niveau émotif et spirituel. Mon Dieu ! comme il est pénible de toujours demander l’impossible, et comme il est pénible aussi de s’apercevoir que pendant tout ce temps-là on a mis la charrue avant les bœufs ! Et quelle détresse quand, même après avoir admis s’être terriblement trompé, on se rend compte qu’on est incapable de sortir de ce tourbillon émotif.
Comment transformer cette conviction mentale en une attitude émotive saine menant à une vie simple, heureuse et agréable ? Eh bien, ce n’est pas seulement un problème de névrose ; c’est le problème de la vie elle-même pour tous ceux d’entre nous qui sont désormais réellement prêts à se conformer à des principes sains dans tous les domaines de leur vie.

vendredi 13 janvier 2012

L’Amour - Prochain objectif : la Sobriété émotive - 1

Beaucoup de vieux membres qui ont essayé, non sans difficulté mais avec succès, notre « traitement contre la boisson », constatent qu’ils manquent encore souvent de sobriété émotive. Peut-être seront-ils les précurseurs d’un nouveau progrès chez les AA, soit l’acquisition d’une grande maturité et d’un équilibre réel (c’est-à-dire l’humilité) dans nos relations avec nous-mêmes, avec les autres et avec Dieu.
Comme des adolescents, beaucoup d’entre nous recherchent l’approbation de tous, la sécurité totale et l’amour parfait. Ces désirs sont normaux à dix-sept ans, mais ils montrent une façon de vivre qui est impossible à quarante –sept ou cinquante-sept ans.

jeudi 12 janvier 2012

L'humilité aujourd'hui 12

Quand je médite sur cette vision, je ne dois pas être découragé de ne jamais pouvoir atteindre cet idéal, ni présomptueux en pensant posséder un jour toutes ces vertus.
Je n’ai qu’à me laisser pénétrer par cette vision, la laisser croître en moi et remplir mon cœur de plus en plus. Puis, je la comparerai avec mon plus récent inventaire. Je pourrai ainsi avoir une idée juste et saine de ma progression sur la route de l’Humilité. Cela me permettre de voir que mon voyage vers Dieu commence à peine. Ainsi réduit à ma vraie dimension, ma personne et l’importance que je lui accorde me feront sourire. Je pourrai alors croire que je peux emprunter cette route et y progresser avec une confiance et une paix toujours plus profondes. Je saurai une fois de plus que Dieu et bon, et que je n’ai rien à craindre. Quel beau cadeau que cette conviction d ‘avoir une destinée.
En poursuivant ma contemplation de la perfection de Dieu, une autre belle découverte m’attend. Enfant, lorsque j’ai entendu ma première symphonie, j’ai été transporté par une indicible harmonie. Pourtant, je ne savais à peu près rien de sa nature ou de son origine. Aujourd’hui, quand j’écoute la musique des sphères célestes, j’entends parfois ces accords divins qui me rappellent que le grand compositeur m’aime et que je l’aime aussi.

mercredi 11 janvier 2012

L'humilité aujourd'hui 11

Pourtant, je crois que nous ne devons pas penser ainsi. Ce n’est pas la faute des grands idéaux si nous en abusons parfois et en faisons de piètres excuses pour la culpabilité, la révolte et l’orgueil. Au contraire, on ne peut pas vraiment croître si on n’essaie pas constamment d’imaginer ce que peuvent être ces valeurs spirituelles éternelles. Notre Onzième Etape de rétablissement nous dit ; «  Nous avons cherché par la prière et la méditation à améliorer notre contact conscient avec Dieu tel que nous le concevons, lui demandant seulement de nous faire connaître sa volonté à notre égard et de nous donner la force de l’exécuter. » Ce qui signifie que nous devrions voir dans la perfection divine un guide plutôt qu’un but à atteindre dans un avenir prévisible.
Par exemple, je suis convaincu que je devrais rechercher la meilleure définition de l’humilité que je puisse envisager. Elle n’aurait pas besoin, d’être absolument parfaite. Tout ce que j’ai à faire, c’est d’essayer. Imaginons une définition comme celle-ci : « L’humilité parfaite est un état de complète libération de moi-même, la libération de tous ces défauts qui pèsent si lourdement sur moi. L’humilité parfaite, c’est l’empressement en tout temps et en tout lieu à rechercher et à faire la volonté de Dieu. »

mardi 10 janvier 2012

L'humilité aujourd'hui 10

On peut se demander si le mouvement n’est qu’un lieu atroce de souffrance et de conflits. Pas du tout. Dans une large mesure, les membres des AA ont trouvé la paix. Malgré les hésitations, nous avons réussi à atteindre une humilité toujours plus grande, et nous en avons récolté les fruits que sont la sérénité et la joie. Nos détours ne sont plus aussi fréquents ni aussi longs qu’avant.
Au début de cette réflexion, je disais que les idéaux absolus sont bien en dehors de notre portée et de notre compréhension, et que nous manquerions d’humilité en croyant que nous pouvons atteindre la perfection absolue dans notre brève existence terrestre. Une telle présomption serait bien le comble de l’orgueil spirituel.
En raisonnant ainsi, beaucoup de gens refusent de considérer les valeurs spirituelles absolues. Pour eux, les perfectionnistes sont pleins de suffisance parce qu’ils s’imaginent avoir atteint quelque but impossible, ou bien s’enlisent dans la condamnation d’eux-mêmes pour ne pas y être parvenus.

lundi 9 janvier 2012

L'humilité aujourd'hui 9

Aujourd’hui je perçois un lien étroit entre ma culpabilité et mon orgueil. Tous les deux ne servaient qu’à attirer l’attention. L’orgueil me faisait dire : « Regardez-moi. Je suis merveilleux » et la culpabilité me faisait geindre : « Je suis affreux ». La culpabilité est en fait le revers de l’orgueil. La culpabilité est orientée vers l’autodestruction et l’orgueil vers la destruction des autres.
C’est pourquoi je considère « l’humilité aujourd’hui » comme un juste milieu entre ces deux grands extrêmes émotifs. C’est un lieu tranquille où je peux conserver suffisamment de bon sens et d’équilibre pour faire un autre petit tas sur la route toute tracée des valeurs éternelles.
Nombreux sont ceux qui ont connu des remous émotifs plus grands que les miens. Pour d’autres, ils sont été moindres. Pourtant, il nous arrive encore à tous de les éprouver à l’occasion. Nous ne devons pourtant pas nous en plaindre. Ils semblent nécessaires à notre croissance émotive et spirituelle et ils constituent la matière première de presque tous nos progrès.

dimanche 8 janvier 2012

L'humilité aujourd'hui 8

Quand je me retrouvais enfin, épuisé par tous ces problèmes, il me restait encore une échappatoire  J’allais me vautrer dans le marécage de la culpabilité. L’orgueil et la révolte cédaient le pas à la dépression. Les variations étaient nombreuses mais le thème de mes lamentations était toujours le même : « Je suis vraiment affreux. » Comme l’orgueil m’avait fait exagérer mes modestes réalisations, la culpabilité me faisait maintenant exagérer mes défauts. Je courais comme un fou confessant tout, (et plus encore !) à qui voulait m’entendre. Croyez-le ou non, je considérais que je faisais ainsi preuve d’une grande humilité ; c’était le seul atout qui me restait et ma seule consolation.
Ces périodes de culpabilité n’entraînaient jamais de réel regret des torts que j’avais causés, ni de réelle intention de les réparer. Jamais il ne me venait à l’idée de demander pardon à Dieu, encore moins de me pardonner moi-même. Je ne pouvais évidemment pas exprimer mon grand handicap – mon arrogance et mon orgueil spirituel. Je m’étais fermé à la lumière qui m’aurait permis de le voir.

samedi 7 janvier 2012

L'humilité aujourd'hui 7

A cette époque, je ne me préoccupais pas beaucoup des domaines de ma vie où je ne progressais pas. J’avais toujours une excuse. « Après tout, me disais-je, j’ai à m’occuper d’affaires tellement plus importantes. » L’excuse idéale pour le confort et le contentement de soi.
Pourtant, je devais parfois considérer certaines situations où, à première vue, ça n’allait pas du tout. La révolte surgissait aussitôt puis venait la quête frénétique des excuses. Je m’exclamais  d’abord : « Ce ne sont pas des défauts bien graves, après tout. » Quand mon excuse favorite ne tenait plus, je me disais : « Si seulement ces gens-là me traitaient bien, je ne me conduirais pas comme ça. » Puis : « Dieu sait que j’ai ces terribles compulsions. En voilà une que je ne peux pas vaincre. Il devra m’en libérer lui-même. » Venait enfin le moment où je m’écriais : « Pas question de faire cela. Je ne vais même pas essayer. » Evidemment, mes conflits intérieurs continuaient de grandir, car j’accumulais les excuses et les refus.

vendredi 6 janvier 2012

L'humilité aujourd'hui 6

Bien sûr, nous premières tentatives dans ce genre d’inventaire risquent fort de manquer de réalisme. J’étais moi-même un as de l’auto-évaluation irréaliste. Je ne voulais voir que les parties de ma vie qui me semblaient bonnes. Puis j’exagérais considérablement les vertus que je supposais avoir acquises et je me félicitais du superbe travail que j’accomplissais. Cet aveuglement inconscient avait chaque fois pour conséquence de transformer mes rares atouts en lourd handicap. Naturellement, il me donnait terriblement envie de faire d’autres « actions d’éclat » pour obtenir toujours plus d’approbation. Je retombais directement dans mes anciennes habitudes à l’époque où je buvais. C’étaient les mêmes objectifs : pouvoir, gloire, louanges. J’avais cependant une meilleure excuse, l’excuse spirituelle. Comme j’avais un objectif spirituel, toutes ces absurdités me semblaient justifiées. Je ne pouvais pas distinguer les bonnes pièces d’or des mauvaises, et j’en tirais les pires lingots spirituels. Je regretterai toujours le tort causé à mon entourage, et je tremble encore quand je songe au tort que j’aurais pu causer au mouvement et à son avenir.

jeudi 5 janvier 2012

L'humilité aujourd'hui 5

Ils nous ont raconté l’histoire de ceux qui avaient juré de ne jamais revenir et qui disaient : « Ces pièces sont vraiment en or, et qu’on ne vienne pas nous dire le contraire. Nous allons en amasser autant que nous pourrons. Ces devises sont idiotes, c’est certain, mais il ne manque pas de bois ici pour faire du feu. Nous allons faire fondre toutes ces pièces et à en tirer des lingots massifs d’or pur. » Et les retardataires d’ajouter : « Voilà comment l’or de l’orgueil s’est emparé de nos frères. Quand nous sommes partis, ils se battaient déjà pour les lingots. Les uns étaient blessés, les autres mourants. Ils étaient en train de s’entre-déchirer. »
Cette allégorie est un symbole pour moi, une image qui me dit que je pourrai atteindre « l’humilité aujourd’hui » dans la mesure où je saurai éviter le marécage de la culpabilité et de la révolte, et aussi cette belle et trompeuse contrée, parsemée de pièces d’or de l’orgueil. C’est la seule manière de ne pas perdre de vue la route de l’Humilité qui s’étend entre les deux. Un inventaire constant s’impose donc, afin de savoir quand je quitte la route.

mercredi 4 janvier 2012

L'humilité aujourd'hui 4

Mais nous remarquons bientôt les inscriptions du côté pile de nos pièces et avons d’étranges pressentiments. Sur certaines, les inscriptions sont plutôt attrayantes « je suis le pouvoir », « je suis la gloire », « je suis la fortune », « je suis la vertu », peut-on lire. D’autres semblent plus étranges. Par exemple : « je suis la race supérieure », « je suis le bienfaiteur », « je suis la bonne cause », « je suis Dieu ». Ces inscriptions sont curieuses, mais nous empochons quand même les pièces. Puis c’est le choc. Nous trouvons en effet des pièces où il est écrit : « je suis l’orgueil », « je suis la vengeance », « je suis la désunion », « je suis le chaos ». Et enfin, sur une de ces pièces, une seule d’entre elles : « je suis le diable ». Certains d’entre nous s’exclament horrifiés : « ce n’est pas de l’or, et ce paradis n’est qu’illusion. Allons-nous en d’ici ! »
Plusieurs refusent de venir avec nous. « Restons ici, disent-ils, et faisons le tri de toutes ces pièces. Nous garderons seulement celles qui ont les bonnes inscriptions, par exemple le « pouvoir », la « gloire » et la « vertu ». Vous regretterez de ne pas être restés avec nous. Il ne faut pas s’étonner si nos compagnons ont mis des années à retrouver la route.

mardi 3 janvier 2012

L'humilité aujourd'hui 3

Alors, comment pouvons-nous faire toujours davantage pour réduire notre culpabilité, notre révolte et notre orgueil ?
Quand je dresse l’inventaire de ces défauts, je fais un dessin et je me raconte une histoire. Mon dessin représente la route de l’humilité, et mon histoire est une allégorie. D’un côté de la route se trouve un grand marécage. Le bord de la route longe un marais peu profond qui descend doucement jusqu’à cette mer boueuse de culpabilité et de révolte dans laquelle j’ai si souvent pataugé. C’est l’autodestruction qui m’y attend, et je le sais. Par contre, la campagne semble belle de l’autre côté de la route. Il y a des clairières invitantes, et derrière, des montagnes magnifiques. Les nombreux sentiers qui mènent à cette contrée semblent sûrs. Je me dis qu’il sera facile de retrouver mon chemin.
Avec plusieurs de mes amis, je décide de faire un petit détour. Nous choisissons un sentier et nous nous y enfonçons avec joie. Bientôt l’un de nous dit, tout excité : « peut-être trouverons-nous de l’or sur cette montagne ». A notre grand étonnement, nous en trouvons, pas de ces pépites qui gisent dans les ruisseaux mais de vraies pièces d’or. Du côté face on peut lire : « or pur 24 carats ». C’est sûrement là notre récompense, pensons-nous, pour avoir cheminé laborieusement au soleil sur cette interminable autoroute.

lundi 2 janvier 2012

L'humilité aujourd'hui 2

Maintenant que nous ne fréquentons plus les bars ni les bordels, que nous ramenons notre paie à la maison, que nous sommes très actifs dans le mouvement, et que les gens nous félicitent de ces progrès, tout naturellement, nous nous mettons à nous féliciter nous-mêmes. Pourtant nous sommes probablement bien loin de l’humilité. Bien intentionnés, mais agissant tout de travers, combien de fois n’ai-je pas dit ou pensé ; « j’ai raison et vous avez tort ». « Mon projet est bon, le vôtre est mauvais ». « Dieu merci, je n’ai pas à me reprocher vos faires » « Vous faites du tort au mouvement, et je vais arrêter ça ». « Je fais la volonté de Dieu, il est donc de mon bord » … et ainsi de suite à n’en plus finir.
Ce qui est inquiétant, dans cet orgueil aveugle, c’est la facilité avec laquelle il peut être justifié. Pourtant, il n’est pas nécessaire de chercher longtemps pour s’apercevoir que cette justification est trompeuse et détruit partout l’harmonie et l’amour. Elle monte les gens les uns contre les autres, elle soulève les nations les unes contre les autres. Elle fait sembler justes, et même honorables, toutes les folies et toutes les violences. Il ne nous appartient pas de condamner, bien sûr, il suffit de nous regarder nous-mêmes.

dimanche 1 janvier 2012

L'humilité aujourd'hui 1

L’humilité absolue n’est pas possible pour les humains. Tout au plus pouvons-nous percevoir le sens et la splendeur d’un idéal si parfait. Comme on peut le lire dans le livre des Alcooliques Anonymes, nous ne sommes pas des saints … nous parlons de croissance spirituelle plutôt que de perfection spirituelle ». Dieu seul peut prétendre à l’absolu. Les humains ne peuvent que vivre et grandir dans le domaine du relatif. Nous recherchons l’humilité aujourd’hui. La question est donc de savoir ce que l’on entend au juste par « l’humilité aujourd’hui » et comment savons-nous si nous l’avons trouvée ?
Nous savons tous qu’une culpabilité et une révolte excessive mènent à la pauvreté spirituelle. Mais il nous a fallu beaucoup de temps pour nous rendre compte que l’orgueil spirituel pouvait nous appauvrir encore davantage. Quand nous avons constaté, nous les premiers membres, à quel point nous pouvions être orgueilleux sur le plan spirituel nous avons inventé cette phrase ; « n’essayez pas d’être parfait d’ici à jeudi ». Cette vieille mise en garde peut sembler une autre excuse commode pour ne pas faire de son mieux. En y regardant de près, on voit que c’est tout le contraire. C’est la façon des AA de mette les membres en garde contre l’aveuglement de l’orgueil et l’illusion d’une perfection qui n’est pas la nôtre.