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mardi 31 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Les alcooliques ne sont pas les seuls ainsi. Qui peut se souvenir d’une maladie ou d’une douleur de son enfance peut également se rappeler un certain soulagement à crier sa souffrance, et une égale satisfaction un peu perverse à rejeter toute consolation. Presque tout être humain peut, à l’occasion, se complaire dans des lamentations puériles, du genre : « Laisse-moi tranquille ! » En début d’abstinence, l’apitoiement s’exprime souvent ainsi : Pauvre de moi ! Pourquoi ne puis-je pas boire comme les autres ? » (tous les autres ?) Pourquoi faut-il que cela m’arrive à moi ? Pourquoi faut-il que moi je sois alcoolique ? Pourquoi moi ? Ce genre de réflexion est un merveilleux véhicule pour se diriger rapidement au prochain bar. Récriminer sur des questions aussi insolubles équivaut à se désoler d’être à notre époque plutôt qu’à une autre, ou sur cette planète plutôt que dans une autre galaxie.

lundi 30 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

22 CHASSER L’APITOIEMENT Cette émotion est si laide que personne le moindrement sain d’esprit ne veut admettre qu’il la ressent. Même une fois devenus abstinentes, nous excellons toujours à nous dissimuler à nous-mêmes que nous baignons dans une marre d’apitoiement. Nous sommes prompts à négliger qu’il s’agit d’une tout autre émotion lorsque nous avons le désagrément d’entendre quelqu’un nous dire que nous faisons visiblement de l’apitoiement. ou bien nous pouvons, en in instant, inventer jusqu’à treize raisons à la douzaine, toutes parfaitement valables, pour nous justifier de nous prendre quelque peu en pitié. Cette souffrance dans laquelle nous nous complaisons par habitude nous poursuit encore longtemps après notre désintoxication. L’apitoiement est un mirage séduisant. Il est beaucoup plus facile d’y succomber que de choisir l’espoir, la confiance ou une simple activité.

dimanche 29 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Avec le temps, le système nerveux se rétablit et s’habitue à fonctionner sans l’aide de quelque stupéfiant que ce soit, y compris l’eau-de-vie. Dès qu’il nous devient plus confortable de vivre sans le concours de ces substances chimiques, plutôt qu’avec elles, nous commençons à accepter comme normales nos propres dispositions d’esprit, fussent-elles heureuses ou tristes, et à nous y fier. Comme résultat, nous obtenons la force de prendre des décisions saines, en toute liberté, ne réagissant plus à des impulsions ou à des besoins de gratification immédiate déclenchés par des produits chimiques. Nous sommes mieux en mesure qu’auparavant d’évaluer tous les aspects d’une situation et de repousser nos désirs de gratification immédiate, mieux en mesure de reconnaître notre réel état de bien-être ainsi que celui de nos proches. Substituer les vraies valeurs de la vie à des produits chimiques ne nous intéresse plus, maintenant que nous avons vraiment goûté au bonheur de vivre.

samedi 28 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Nous sommes également prudents dans le choix des médicaments qui s’achètent sans ordonnance médicale ; nous évitons les sirops pour la toux qui contiennent de l’alcool, de la codéine ou des soporifiques, de même que tous ces comprimés, ces poudres, ces analgésiques synthétisés, ces sirops ou ces inhalants dispensés abondamment par des pharmaciens non agréés ou des anesthésistes amateurs. Pourquoi tenter la chance ? Ce n’est pas si difficile, croyons-nous, d’éviter de jouer avec le feu, et ceci, uniquement par souci de santé et non de moralité. Avec les Alcooliques anonymes, nous avons trouvé un mode de vie exempt de tout esclavage chimique tellement plus satisfaisant que tout ce que nous avions expérimenté par le truchement de drogues psychotropes. Cette sensation « magique » ressentie à l’absorption de l’alcool (ou autres drogues) nous emprisonnait à l’intérieur de nous-mêmes. Nous ne pouvions partager ces sensations factices avec personne. Aujourd’hui, nous prenons plaisir à partager nos expériences et notre authentique joie de vivre (dépourvue de stupéfiants) avec quiconque, à l’intérieur ou à l’extérieur du Mouvement des AA.

vendredi 27 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

La deuxième nuit suivant l’opération, elle a demandé au médecin de lui administrer une autre dose de morphine, alors qu’elle en avait déjà eu deux. « Etes-vous souffrante ? » lui demanda-t-il. « Non », répondit-elle. Puis elle ajouta tout à fait innocemment : « Mais je pourrais le devenir tout à l’heure ». Au sourire amusé de son médecin, elle a compris toute la portée de sa réponse. D’une quelconque et mystérieuse façon, son esprit et son corps réclamaient déjà la drogue. Elle a alors éclaté de rire, a passé outre son désir de morphine et n’en a plus jamais ressenti le besoin. Cinq ans après cette anecdote, elle est toujours sobre et se porte bien. Elle raconte parfois cet épisode lors d’assemblées des AA pour illustrer sa conviction de la « prédisposition à la dépendance » pour toute personne ayant eu un problème d’alcool, et cela même en période de sobriété. C’est pourquoi nous nous assurons que notre médecin ou notre dentiste comprennent bien nos antécédents personnels et soient assez familiers avec le problème de l’alcoolisme pour reconnaître les risques que nous encourons avec les médicaments.

mercredi 25 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Certains membres observent des réactions adverses à une anesthésie locale pratiquée par un dentiste. Au mieux, ils quitteront la chaise du dentiste dans un état de nervosité qui persistera jusqu’à ce qu’ils aient la possibilité d’aller s’étendre au calme pour laisser passer l’effet. (Dans de tels cas, il sera judicieux de se faire accompagner par un autre alcoolique rétabli). Ces expériences n’étant pas communes à tous, il est impossible de prédire les circonstances pouvant déclencher de telles réactions. Il est toutefois opportun et sage de révéler à notre dentiste, médecin ou anesthésiste toute la vérité sur nos anciennes habitudes de consommation d’alcool (et de toute autre drogue, s’il y a lieu) tout comme les autres faits relatifs à notre état de santé.

mardi 24 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Certains parmi nous, après une longue période d’abstinence, sont tout à fait prêts à garder de l’alcool à la maison pour en offrir à leurs invités non alcooliques. Ces invités peuvent accepter d’en prendre ou de s’en abstenir à leur guise. C’est leur droit le plus strict. Pour nous c’est la même chose. Nous avons autant le droit de ne pas boire, que celui de boire et nous ne nous opposons d’aucune manière à ce que les autres consomment de l’alcool. Nous sommes simplement arrivés à la conclusion que l’alcool nous était néfaste et nous avons trouvé des moyens de vivre sans lui, rendant notre existence tellement plus heureuse qu’à l’époque de nos beuveries. Pas tous, mais plusieurs, ont constaté que leur organisme avait développé une tolérance permanente aux médicaments anti douleur, si bien que ce dernier requiert une dose plus forte que les normes habituelles lorsque surgit un besoin médical d’analgésiques ou d’anesthésiques.

lundi 23 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Il est clair, même pour ceux d’entre nous qui n’y ont jamais eu recours, qu’elles représentent un vrai danger parce que nous en avons si souvent été témoins. Toutes ces substances peuvent facilement faire resurgir notre besoin de « gratification orale » pour une certaine forme d’extase ou de tranquillité intérieure. Et il semble que le pas vers l’alcool sera vite franchi d’autant plus vite que nous aurons eu une ou deux expériences d’absorption de drogue sans préjudices immédiat ou imminent. Le mouvement des AA ne se veut d’aucune manière une ligue anti marijuana ou anti drogues. Comme entité, nous ne prenons aucune position, soit morale, soit légale, pour ou contre la mari ou autre substance connexe. (Chacun des membres des AA a le droit d’exercer son libre arbitre à ce sujet et de faire comme bon lui semble). La position des AA envers les drogues est sensiblement la même que celle qu’elle prend (ou plutôt qu’elle ne prend pas) vis-à-vis de l’alcool. Nous ne sommes pas une ligue anti alcoolique et nous ne nous objectons pas à sa consommation pour les milliers de gens qui peuvent en consommer sans se nuire ou nuire à d’autres.

dimanche 22 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Il est probable que ce désir puissant, voisin du besoin, pour des substances psychotropes (qui agissent sur le psychisme) puisse être profondément ancré chez n’importe quel grand buveur. Il nous est arrivé à maintes reprises de constater que même si techniquement, en termes pharmacologiques, un médicament ne produit aucun besoin physiologique il est facile de s’y habituer et d’en devenir dépendant. Cette disposition serait imputable davantage à une « inclination intérieure à la dépendance » qu’à une vertu de la drogue elle-même. Certains parmi nous estiment que nous sommes devenus des êtres « dépendants » et notre expérience vient renforcer cette notion. Nous faisons donc de sérieux efforts pour éviter la marijuana, la cocaïne, le hasch, les hallucinogènes, les sédatifs, les stimulants ainsi que toutes drogues, panacées ou tranquillisants disponibles en pharmacie.

samedi 21 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

La seule responsabilité que nous puissions assumer et de vous partager notre expérience. Plusieurs d’entre nous avons usé d’alcool comme d’un médicament, soit pour nous sentir plus à l’aise et moins malade. Et nous sommes des milliers qui avons aussi utilisé d’autres drogues. Nous avons trouvé des stimulants chimiques qui semblaient nous aider à nous relever de nos cuites ou de nos dépressions (jusqu’à ce que leur effet s’amenuise). Nous avons également substitué à l’alcool des sédatifs et des tranquillisants dans le but de calmer nos angoisses, des bromures, des élixirs, ainsi que des médicaments de toutes sortes disponibles au comptoir (plusieurs d’entre eux considérés comme ne créant pas l’accoutumance) dans le but de nous aider à dormir, à nous donner plus d’énergie, faire taire nos inhibitions ou tout simplement pour provoquer un état de bien-être illusoire.

vendredi 20 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

21 S’ABSTENIR DES DROGUES OU MEDICAMENTS DANGEREUX L’usage de substances chimiques pour modifier les états d’âme est très répandu. Les êtres humains y ont eu recours depuis le début de la civilisation. L’alcool éthylique a sans doute été la première de ces substances et, de tout temps, la plus populaire. Certaines de ces substances chimiques ont des propriétés médicinales reconnues et bénéfiques lorsqu’elles sont prescrites par des médecins compétents, qu’elles sont absorbées conformément à l’ordonnance et que leur usage est suspendu dès qu’elles ne sont plus requises médicalement. Nous, membre des AA, n’étant pas médecins, n’avons certes pas la compétence voulue pour prescrire des médicaments à qui que ce soit. Nous ne pouvons non plus recommander à quelqu’un de s’abstenir de prendre des médicaments prescrits par un médecin.

jeudi 19 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Quand un ami nous offre « un verre », il entend normalement vous proposer un verre ou deux de politesse. Mais si nous prenons soin de nous remémorer toute la souffrance rattachée à notre dernière cuite, nous ne sommes pas dupes de notre ancienne conception d’un « verre ». Pour nous, et à partir de maintenant, l’implacable vérité physiologique nous enseigne qu’un verre équivaut sans contredit à une cuite tôt ou tard, et aux troubles inévitables qui en découlent. Prendre un verre n’évoque plus pour nous la musique, les éclats de rire et la galanterie, mais plutôt la maladie et le malheur. Un membre des AA s’exprima ainsi : « Je sais maintenant que je ne peux plus m’en tirer pour seulement quelques minutes et un dollar au bar si je m’y arrête de nouveau. Ce verre pourrait me coûter mon compte en banque, ma famille, ma maison, ma voiture, mon emploi, ma santé, et probablement ma vie. Le prix est trop élevé, le risque trop grand ». C’est de sa dernière cuite qu’il se souvient, et non de son premier verre.

mercredi 18 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Au contraire, infailliblement, nous buvions jusqu’à dépasser cette mesure pour ensuite aboutir dans quelque pétrin. Il pouvait simplement s’agir d’un malaise intérieur, d’une vague suspicion concernant notre abus possible d’alcool, mais aussi de querelles conjugales, de problèmes d’emploi, de maladies ou d’accidents graves, d’ennuis légaux ou financiers. En conséquence, lorsqu’on nous offre un verre, nous essayons maintenant de nous rappeler toute la kyrielle des conséquences déclenchées par « un seul verre ». Nous poursuivons cette vision jusqu’au bout, jusqu’à notre dernière et misérable cuite et ses malaises du lendemain.

mardi 17 mars 2015

Littérature - "Vivre sans alcool"

Un membre des AA dit associer un verre d’alcool au goût d’une pizza accompagnée d’une bière. Et une veuve de soixante-dix-huit ans se rappelle toujours les « egg-nogs » au sherry qu’elle apprit à déguster à l’heure du coucher dans le foyer où elle habitait. Bien que tout à fait naturelles, ces images mentales peuvent nous induire en erreur. Si elles sont à l’origine de notre histoire alcoolique, elles ne l’expliquent pas entièrement, de sorte qu’il est improbable qu’elles nous aient conduit à avoir un problème d’alcool d’une telle ampleur. Si nous jetons un regard scrutateur et courageux sur notre expérience alcoolique, nous découvrons que les derniers mois ou les dernières années n’ont jamais recréé ces moments absolus, magiques, malgré nos innombrables efforts.

dimanche 15 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Lorsque nous avons commencé à boire, prendre un verre apportait des résultats anticipés. L’habitude étant suffisamment implantée, nous en venions à croire qu’un verre donnait toujours satisfaction, qu’il se soit agi du besoin de nous conformer à un rite religieux, d’étancher notre soif, de souligner un évènement social, de nous détendre, de nous stimuler ou de nous procurer un quelconque plaisir. Par exemple chaque fois qu’on lui offre un verre, il est facile à un Finlandais de 55 ans de se rappeler l’époque de sa jeunesse où un coup de vodka ou d’eau-de-vie consommé par temps froid provoquait une bouffée de chaleur. Une jeune femme y verra plutôt une élégante coupe de champagne en cristal, des décors enchanteurs, une nouvelle garde-robe, un nouvel amant. Une autre personne se remémorera le coup pris à même le goulot d’une bouteille cachée dans un sac brun tendu par son voisin, un barbu en jeans, alors que la musique rock résonnait sous un éclairage psychédélique qui projetait ses rayons dans des nuages de fumée mystérieuse, provoquant l’hystérie générale.

samedi 14 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

20 SE SOUVENIR DE SA DERNIERE CUITE Comme vous le verrez plus loin, c’est à dessein que nous avons employé le mot « cuite » plutôt que « verre ». Prendre un « verre » est une expression qui, pour des millions de personnes depuis des siècles, évoque et fait miroiter des moments agréables. Selon notre âge et les circonstances qui ont entouré nos premières expériences avec l’alcool, nous avons tous des souvenirs et des espoirs variés (des angoisses, parfois) à la pensée d’une bière froide, d’un « double », d’un gin-tonic, d’un whisky bière, d’une gorgée de vin, et de quoi encore…

vendredi 13 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Selon notre expérience, demeurer abstinent peut dépendre de ce seul choix : nous pouvons passer des heures à justifier les raisons de notre désir, ou de notre intention de boire. Ou bien nous pouvons réfléchir sur le fait que l’alcool nous est néfaste, que de s’en abstenir est plus sain ou penser à ce que nous pourrions faire au lieu de boire. Chacun de nous fait ce choix comme il ou elle l’entend. Nous nous réjouissons lorsqu’une autre personne en vient à décider comme nous. Nous souhaitons bon succès à toute personne optant pour la sobriété d’une manière ou d’une autre, quel que soit notre intérêt pour le mouvement des AA. Nous continuons d’apprécier notre liberté de choisir parmi les moyens mis ici à notre disposition.

jeudi 12 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Aujourd’hui, il nous apparaît évident que nous aurions pu agir autrement. Nous aurions pu consacrer plus de temps à rechercher ce qui nous plaisait dans les AA, les suggestions qui nous convenaient et les réflexions et opinions que nous partagions. Nous aurions pu apprécier les AA qui accueillent tout visiteur éventuel et qu’on ne nous ait pas demandé de nous y engager sans réflexion. Nous aurions pu être reconnaissants envers AA de ne réclamer no cotisation ni droit d’entrée et de ne requérir d’adhésion à aucune doctrine, règlement ou rite. S’il arrivait que des membres des AA soient trop bavards à notre goût, nous aurions pu nous rappeler que d’autres étaient plus discrets et s’exprimaient plus à notre convenance. Nous aurions pu essayer de découvrir pourquoi un si grand nombre de spécialistes éminents ont tant de fois endossé les AA au cours des années. Il doit y avoir une raison !

mercredi 11 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Aujourd’hui, il nous faut admettre en toute honnêteté que nous avons consacré p lus de temps à ces opinions négatives et à nos propres justifications de boire que nous en avons mis à approfondir le mouvement des AA avec un esprit ouvert. Notre examen n’avait rien de scientifique, étant plutôt superficiel et pessimiste, se limitant à la recherche de choses à éviter. Nous nous abstenions de nous entretenir avec des membres sobres ou d’approfondir l’abondante littérature publiée par et au sujet des AA. Si certaines choses, certaines personnes nous déplaisaient, nous abdiquions. Après tout, nous avions essayé n’est-ce pas ? (Vous rappelez-vous cet homme qui prétendait ne pas aimer lire parce que la lecture d’un livre l’avait déçu ?)

lundi 9 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Il a fallu que nos difficultés soient très graves et que nous commencions à nous sentir extrêmement désespérés pour enfin nous ouvrir et accueillir un tant soit peu de lumière et de secours. Des milliers de membres se souviennent clairement et avec grande reconnaissance de leurs premières impressions et déclarations à leur premier contact avec les Alcooliques Anonymes. « C’est parfait pour eux, mais pas pour moi ; mon état n’est pas aussi grave. » « Dans les bars j’ai déjà vu d’anciens membres des AA ivres. D’après leurs versions, je suis en mesure d’affirmer que ce ne serait pas efficace pour moi non plus. » « J’ai connu un individu qui s’est rallié aux AA ; il est devenu inflexible, fanatique ennuyeux et intolérant. » « Je ne peux pas supporter toutes ces bondieuseries, no cette nécessité d’assister à ces réunions. De toute façon, je n’ai jamais été un adepte des groupes. »

dimanche 8 mars 2015

Littérature - "Vivre sans alcool"

Il a fallu que nos difficultés soient très graves et que nous commencions à nous sentir extrêmement désespérés pour enfin nous ouvrir et accueillir un tant soit peu de lumière et de secours. Des milliers de membres se souviennent clairement et avec grande reconnaissance de leurs premières impressions et déclarations à leur premier contact avec les Alcooliques Anonymes. « C’est parfait pour eux, mais pas pour moi ; mon état n’est pas aussi grave. » « Dans les bars j’ai déjà vu d’anciens membres des AA ivres. D’après leurs versions, je suis en mesure d’affirmer que ce ne serait pas efficace pour moi non plus. » « J’ai connu un individu qui s’est rallié aux AA ; il est devenu inflexible, fanatique ennuyeux et intolérant. » « Je ne peux pas supporter toutes ces bondieuseries, no cette nécessité d’assister à ces réunions. De toute façon, je n’ai jamais été un adepte des groupes. »

samedi 7 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Nos pensées négatives commencent à se dissiper quand nous parvenons à une telle ouverture d’esprit. Un exemple permettra d’illustrer la relation entre le désir d’avoir raison (le négativisme de voir tous les autres se tromper) et la liberté d’avoir nous-mêmes tort, et ce faisant, de saisir et de mettre à profit des idées nouvelles et d’autres moyens pour demeurer abstinents. Lorsque nous buvions, plusieurs d’entre nous ont cru mordicus et pendant longtemps que notre façon de boire était inoffensive. Non pas que nous le criions sur tous les toits, mais s’il arrivait qu’un prêtre, un psychiatre ou un membre des AA ose aborder l’alcoolisme devant nous, nous étions prompts à souligner que notre façon de boire était différente et qu’elle n’exigeait l’intervention de personne. Et même si nous finissions par admettre que l’alcool nous dérangeait un peu, nous nous faisions fort de pouvoir régler le problème par nos propres moyens. Ainsi, nous fermions la porte à toute information ou secours. Et bien sûr, nous continuions à boire derrière cette porte.

vendredi 6 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Pour une raison quelconque, nous avons passé un temps fou à souligner ou à discuter les erreurs et les fautes dans lesquelles tant d’autres gens s’obstinaient. (Vraies ou fausses, elles sont indépendantes de l’évolution heureuse de nos propres sentiments.) pour certains, la transformation s’opère par une disposition consciente d’expectative, par une acceptation momentanée de l’hypothèse que l’autre personne pourrait peut-être avoir raison. Au lieu de précipiter notre décision, nous cessons nos critiques, écoutons attentivement et attendons le dénouement. L’avenir pourra déterminer si oui ou non, nous avons tort. Là n’est pas l’important. Quel que soit le résultat, nous nous sommes libérés temporairement de notre besoin maladif d’avoir toujours raison, ou le dessus. A notre avis, il est sain de pouvoir admettre candidement « je ne sais pas » ou « j’ai tort, vous avez raison », quand nous nous sentons assez bien intérieurement pour ne pas être embarrassés d’avoir effectivement tort. Nous en venons à nous sentir détendus et reconnaissants de pouvoir accueillir des idées nouvelles. Les plus grands savants sont toujours à l’affut de nouvelles preuves susceptibles d’infirmer leurs propres théories pour pouvoir rejeter toute divergence et cerner de plus près l’exacte vérité.

jeudi 5 mars 2015

Plusieurs d’entre nous ont hésité à s’y mettre. Mais, de toute évidence, les résultats ont été éloquents. Au début, il peut être frustrant de retenir le commentaire acerbe qui nous vient spontanément à l’esprit. On peut avoir à ravaler deux fois sa salive avant d’exprimer une remarque légèrement positive, qualifiée de « mielleuse » au temps de notre alcoolisme actif. Mais elle vient bientôt plus facilement et peut même devenir un tremplin puissant et sûr pour notre relèvement. La vie foisonne de bonnes choses et nous entendons en profiter. En fouillant dans notre passé de buveurs, certains membres découvrent encore un autre comportement négatif. Mais nous avons également pu le modifier et, par conséquent, améliorer notre conduite et nos sentiments.

mercredi 4 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Deux attitudes différentes s’offrent à ceux qui essaient d’arrêter de fumer : (1) pester continuellement sur les difficultés impliquées en maugréant : « Ça ne marchera pas davantage cette fois-ci », et « Tenez, bon sang, je viens encore d’en allumer une » ; ou bien (2) lorsqu’on y pense, inhaler profondément l’air pur, se féliciter de s’être abstenu de fumer une heure durant, et même lorsqu’on a allumé une cigarette inconsciemment, se louanger d’en avoir disposé avant qu’elle ne soir devenue mégot. Si l’un de nous ne gagne que cinq cent dollars à une loterie comportant un gros lot de cinquante mille dollars, la réaction normale est facile à prévoir. Être privé du premier prix ne doit pas susciter d’amertume. Nous avons continuellement l’occasion de faire de pareils choix conscients et par expérience, nous savons que la reconnaissance est beaucoup plus salutaire et plus favorable au maintien de l’abstinence. Nous serons agréablement surpris de constater, moyennant quelques efforts, qu’il n’est pas difficile de développer l’habitude de la reconnaissance.

lundi 2 mars 2015

Littérature - Vivre sans alcool

Si enfin, nous réalisons un vieux rêve de visiter un certain endroit, nous pouvons à loisir rouspéter sur les désagréments du logement et de la température, sur la nostalgie du bon vieux temps et sur la brièveté de nos quelques jours ou quelque ssemaines de vacances. Ou bien, nous pouvons nous réjouir d’avoir enfin effectué ce voyage et continuer d’imaginer toutes les beautés que nous pouvons découvrir, si seulement nous les recherchons. Il nous faut surveiller notre tendance à répondre « Oui, mais … » à toute déclaration optimiste, élogieuse ou constructive. Qu’il s’agisse de la bonne fortune d’un ami ou de son air de jouvenceau, de la vedette qui se prête à une campagne de charité, ou peut s’exclamer amèrement : « Oui, mais … » Mais cette réflexion est-elle utile à quelqu’un à commencer par nous-mêmes ? Ne pouvons-nous pas tolérer que certaines choses soient simplement bonnes ? Ne pouvons-nous pas nous réjouir à leur sujet au lieu d’essayer de les diminuer ?

dimanche 1 mars 2015

Littérature - "Vivre... sans alcool !"

Si notre fillette préférée se frappe la tête en tombant et se met à crier, il est relativement facile de vérifier s’il s’agit d’une blessure sérieuse ou d’une simple peur. Nous avons alors un choix à faire : nous pouvons ou pousser des cris d’horreur parce que l’enfant est blessée ou a été effrayée et persister à imaginer le pire, ou bien garder notre sang-froid et nous consoler, heureux que rien de trop grave ne se soit produit. Nous avons aussi un choix lorsque notre grand-père, âgé de 90 ans, décède à la suite d’une longue et douloureuse maladie : d’une part, surpris nous pouvons nous réfugier obstinément dans la douleur et la révolte, ou sombrer dans la culpabilité, et, dans un cas comme dans l’autre, peut-être boire. D’autre part, tout en étant affligés, nous pouvons nous rappeler qu’il a bénéficié d’une longue vie, souvent bonne et heureuse, que nous nous sommes efforcés d’être bons en son endroit en l’entourant de notre tendre affection, qu’il est maintenant libéré de ses chagrins et de ses souffrances. Il est douteux qu’il apprécierait de nous voir prendre prétexte de son décès pour nous enivrer et mettre notre santé en danger.