samedi 30 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Un
membre des AA dit associer un verre d’alcool au goût d’une pizza accompagnée
d’une bière. Et une veuve de soixante-dix-huit ans se rappelle toujours les
« egg-nogs » au sherry qu’elle apprit à déguster à l’heure du coucher
dans le foyer où elle habitait.
Bien
que tout à fait naturelles, ces images mentales peuvent nous induire en erreur.
Si elles sont à l’origine de notre histoire alcoolique, elles ne l’expliquent
pas entièrement, de sorte qu’il est improbable qu’elles nous aient conduit à
avoir un problème d’alcool d’une telle ampleur.
Si
nous jetons un regard scrutateur et courageux sur notre expérience alcoolique,
nous découvrons que les derniers mois ou les dernières années n’ont jamais
recréé ces moments absolus, magiques, malgré nos innombrables efforts.
vendredi 29 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Lorsque
nous avons commencé à boire, prendre un verre apportait des résultats
anticipés. L’habitude étant suffisamment implantée, nous en venions à croire
qu’un verre donnait toujours satisfaction, qu’il se soit agi du besoin de nous
conformer à un rite religieux, d’étancher notre soif, de souligner un évènement
social, de nous détendre, de nous stimuler ou de nous procurer un quelconque
plaisir.
Par
exemple chaque fois qu’on lui offre un verre, il est facile à un Finlandais de
55 ans de se rappeler l’époque de sa jeunesse où un coup de vodka ou
d’eau-de-vie consommé par temps froid provoquait une bouffée de chaleur.
Une
jeune femme y verra plutôt une élégante coupe de champagne en cristal, des
décors enchanteurs, une nouvelle garde-robe, un nouvel amant. Une autre
personne se remémorera le coup pris à même le goulot d’une bouteille cachée
dans un sac brun tendu par son voisin, un barbu en jeans, alors que la musique
rock résonnait sous un éclairage psychédélique
qui projetait ses rayons dans des nuages de fumée mystérieuse,
provoquant l’hystérie générale.
jeudi 28 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
20
SE SOUVENIR DE SA DERNIERE CUITE
Comme
vous le verrez plus loin, c’est à dessein que nous avons employé le mot
« cuite » plutôt que « verre ».
Prendre
un « verre » est une expression qui, pour des millions de personnes
depuis des siècles, évoque et fait miroiter des moments agréables.
Selon
notre âge et les circonstances qui ont entouré nos premières expériences avec
l’alcool, nous avons tous des souvenirs
et des espoirs variés (des angoisses, parfois) à la pensée d’une bière
froide, d’un « double », d’un gin-tonic, d’un whisky bière, d’une gorgée
de vin, et de quoi encore …
mercredi 27 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Selon
notre expérience, demeurer abstinent peut dépendre de ce seul choix : nous
pouvons passer des heures à justifier les raisons de notre désir, ou de notre
intention de boire. Ou bien nous pouvons réfléchir sur le fait que l’alcool
nous est néfaste, que de s’en abstenir est plus sain ou penser à ce que nous
pourrions faire au lieu de boire.
Chacun
de nous fait ce choix comme il ou elle l’entend. Nous nous réjouissons
lorsqu’une autre personne en vient à décider comme nous. Nous souhaitons bon
succès à toute personne optant pour la sobriété d’une manière ou d’une autre,
quel que soit notre intérêt pour le mouvement des AA. Nous continuons
d’apprécier notre liberté de choisir parmi les moyens mis ici à notre
disposition.
mardi 26 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Aujourd’hui,
il nous apparaît évident que nous aurions pu agir autrement. Nous aurions pu
consacrer plus de temps à rechercher ce qui nous plaisait dans les AA, les
suggestions qui nous convenaient et les réflexions et opinions que nous
partagions. Nous aurions pu apprécier les AA qui accueillent tout visiteur
éventuel et qu’on ne nous ait pas demandé de nous y engager sans réflexion.
Nous aurions pu être reconnaissants envers AA de ne réclamer no cotisation ni
droit d’entrée et de ne requérir d’adhésion à aucune doctrine, règlement ou
rite. S’il arrivait que des membres des AA soient trop bavards à notre goût,
nous aurions pu nous rappeler que d’autres étaient plus discrets et
s’exprimaient plus à notre convenance. Nous aurions pu essayer de découvrir
pourquoi un si grand nombre de spécialistes éminents ont tant de fois endossé
les AA au cours des années. Il doit y avoir une raison !
lundi 25 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Aujourd’hui,
il nous faut admettre en toute honnêteté que nous avons consacré p lus de temps
à ces opinions négatives et à nos propres justifications de boire que nous en
avons mis à approfondir le mouvement des AA avec un esprit ouvert. Notre examen
n’avait rien de scientifique, étant plutôt superficiel et pessimiste, se
limitant à la recherche de choses à éviter.
Nous
nous abstenions de nous entretenir avec des membres sobres ou d’approfondir
l’abondante littérature publiée par et au sujet des AA. Si certaines choses,
certaines personnes nous déplaisaient, nous abdiquions. Après tout, nous avions
essayé n’est-ce pas ? (Vous rappelez-vous cet homme qui prétendait ne pas
aimer lire parce que la lecture d’un livre l’avait déçu ?)
dimanche 24 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Il
a fallu que nos difficultés soient très graves et que nous commencions à nous
sentir extrêmement désespérés pour enfin nous ouvrir et accueillir un tant soit
peu de lumière et de secours.
Des
milliers de membres se souviennent clairement et avec grande reconnaissance de
leurs premières impressions et déclarations à leur premier contact avec les
Alcooliques Anonymes.
« C’est
parfait pour eux, mais pas pour moi ; mon état n’est pas aussi
grave. »
« Dans
les bars j’ai déjà vu d’anciens membres des AA ivres. D’après leurs versions,
je suis en mesure d’affirmer que ce ne serait pas efficace pour moi non
plus. »
« J’ai
connu un individu qui s’est rallié aux AA ; il est devenu inflexible,
fanatique ennuyeux et intolérant. »
« Je
ne peux pas supporter toutes ces bondieuseries, no cette nécessité d’assister à
ces réunions. De toute façon, je n’ai jamais été un adepte des groupes. »
samedi 23 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Nos
pensées négatives commencent à se dissiper quand nous parvenons à une telle
ouverture d’esprit. Un exemple permettra d’illustrer la relation entre le désir
d’avoir raison (le négativisme de voir tous les autres se tromper) et la
liberté d’avoir nous-mêmes tort, et ce faisant, de saisir et de mettre à profit
des idées nouvelles et d’autres moyens pour demeurer abstinents.
Lorsque
nous buvions, plusieurs d’entre nous ont cru mordicus et pendant longtemps que
notre façon de boire était inoffensive. Non pas que nous le criions sur tous
les toits, mais s’il arrivait qu’un prêtre, un psychiatre ou un membre des AA
ose aborder l’alcoolisme devant nous, nous étions prompts à souligner que notre
façon de boire était différente et qu’elle n’exigeait l’intervention de
personne. Et même si nous finissions par admettre que l’alcool nous dérangeait
un peu, nous nous faisions fort de pouvoir régler le problème par nos propres
moyens. Ainsi, nous fermions la porte à toute information ou secours. Et bien
sûr, nous continuions à boire derrière cette porte.
vendredi 22 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Pour
une raison quelconque, nous avons passé un temps fou à souligner ou à discuter
les erreurs et les fautes dans lesquelles tant d’autres gens s’obstinaient.
(Vraies ou fausses, elles sont indépendantes de l’évolution heureuse de nos
propres sentiments.) pour certains, la transformation s’opère par une
disposition consciente d’expectative, par une acceptation momentanée de
l’hypothèse que l’autre personne pourrait peut-être avoir raison. Au lieu de
précipiter notre décision, nous cessons nos critiques, écoutons attentivement
et attendons le dénouement.
L’avenir
pourra déterminer si oui ou non, nous avons tort. Là n’est pas l’important.
Quel que soit le résultat, nous nous sommes libérés temporairement de notre
besoin maladif d’avoir toujours raison, ou le dessus. A notre avis, il est sain
de pouvoir admettre candidement « je ne sais pas » ou « j’ai
tort, vous avez raison », quand nous nous sentons assez bien
intérieurement pour ne pas être embarrassés d’avoir effectivement tort. Nous en
venons à nous sentir détendus et reconnaissants de pouvoir accueillir des idées
nouvelles. Les plus grands savants sont toujours à l’affut de nouvelles preuves
susceptibles d’infirmer leurs propres théories pour pouvoir rejeter toute
divergence et
jeudi 21 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Plusieurs
d’entre nous ont hésité à s’y mettre. Mais, de toute évidence, les résultats
ont été éloquents. Au début, il peut être frustrant de retenir le commentaire
acerbe qui nous vient spontanément à l’esprit. On peut avoir à ravaler deux
fois sa salive avant d’exprimer une remarque légèrement positive, qualifiée de
« mielleuse » au temps de notre alcoolisme actif. Mais elle vient
bientôt plus facilement et peut même devenir un tremplin puissant et sûr pour
notre relèvement. La vie foisonne de bonnes choses et nous entendons en
profiter.
En
fouillant dans notre passé de buveurs, certains membres découvrent encore un
autre comportement négatif. Mais nous avons également pu le modifier et, par
conséquent, améliorer notre conduite et nos sentiments.
mercredi 20 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Deux
attitudes différentes s’offrent à ceux qui essaient d’arrêter de fumer :
(1) pester continuellement sur les difficultés impliquées en maugréant :
« Ca ne marchera pas davantage cette fois-ci », et « Tenez, bon
sang, je viens encore d’en allumer une » ; ou bien (2) lorsqu’on y
pense, inhaler profondément l’air pur, se féliciter de s’être abstenu de fumer
une heure durant, et même lorsqu’on a allumé une cigarette inconsciemment, se
louanger d’en avoir disposé avant qu’elle ne soir devenue mégot.
Si
l’un de nous ne gagne que cinq cent dollars à une loterie comportant un gros
lot de cinquante mille dollars, la réaction normale est facile à prévoir. Être
privé du premier prix ne doit pas susciter d’amertume.
Nous
avons continuellement l’occasion de faire de pareils choix conscients et par
expérience, nous savons que la reconnaissance est beaucoup plus salutaire et
plus favorable au maintien de l’abstinence. Nous serons agréablement surpris de
constater, moyennant quelques efforts, qu’il n’est pas difficile de développer
l’habitude de la reconnaissance.
mardi 19 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Si
enfin, nous réalisons un vieux rêve de visiter un certain endroit, nous pouvons
à loisir rouspéter sur les désagréments du logement et de la température, sur
la nostalgie du bon vieux temps et sur la brièveté de nos quelques jours ou
quelque ssemaines de vacances. Ou bien, nous pouvons nous réjouir d’avoir enfin
effectué ce voyage et continuer d’imaginer toutes les beautés que nous pouvons
découvrir, si seulement nous les recherchons.
Il
nous faut surveiller notre tendance à répondre « Oui, mais … » à
toute déclaration optimiste, élogieuse ou constructive. Qu’il s’agisse de la
bonne fortune d’un ami ou de son air de jouvenceau, de la vedette qui se prête
à une campagne de charité, ou peut s’exclamer amèrement : « Oui, mais
… » Mais cette réflexion est-elle utile à quelqu’un à commencer par
nous-mêmes ? Ne pouvons-nous pas tolérer que certaines choses soient
simplement bonnes ? Ne pouvons-nous pas nous réjouir à leur sujet au lieu
d’essayer de les diminuer ?
lundi 18 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Si
notre fillette préférée se frappe la tête en tombant et se met à crier, il est
relativement facile de vérifier s’il s’agit d’une blessure sérieuse ou d’une
simple peur. Nous avons alors un choix à faire : nous pouvons ou pousser
des cris d’horreur parce que l’enfant est blessée ou a été effrayée et
persister à imaginer le pire, ou bien
garder notre sang-froid et nous consoler, heureux que rien de trop grave ne se
soit produit.
Nous
avons aussi un choix lorsque notre grand-père, âgé de 90 ans, décède à la suite
d’une longue et douloureuse maladie : d’une part, surpris nous pouvons
nous réfugier obstinément dans la douleur et la révolte, ou sombrer dans la
culpabilité, et, dans un cas comme dans l’autre, peut-être boire. D’autre part,
tout en étant affligés, nous pouvons nous rappeler qu’il a bénéficié d’une
longue vie, souvent bonne et heureuse,, que nous nous sommes efforcés d’être
bons en son endroit en l’entourant de notre tendre affection, qu’il est
maintenant libéré de ses chagrins et de ses souffrances. Il est douteux qu’il
apprécierait de nous voir prendre prétexte de son décès pour nous enivrer et
mettre notre santé en danger.
dimanche 17 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Néanmoins,
maintenant que nous sommes délivrés de l’alcool, nous pouvons exercer pls de
contrôle sur nos pensées. Avec un esprit moins confus, nous disposons d’un plus
large éventail de pensées. Celles que nous choisissons d’entretenir pour chaque
période de 24-heures peuvent fortement influencer notre humeur au cours de
cette journée, qui deviendra rayonnante et vivifiante, ou ténébreuse et
abattue.
Puisque
presque toutes nos pensées étaient auparavant reliées à notre consommation
d’alcool, nous avons trouvé qu’il était valable d’examiner à fond notre façon
de penser, et d’adopter un nouveau mode de réflexion plus efficace.
Même
si les exemples suivants ne vous conviennent pas tout à fait et même si
l’expression en est nouvelle, il se peut que vos émotions finissent pas
s’identifier à certaines résonnances familières qui els accompagnent.
Quelques-uns sont exagérés à dessein pour en faire ressortir clairement le
message. D’autres, à première vue, peuvent paraître insignifiants. Pourtant,
plusieurs ont réalisé que les petites améliorations faciles sont la pierre
angulaire d’un rétablissement solide et durable.
samedi 16 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Cette
énorme dépense d’énergie consacrée à des craintes pessimistes est familière à
plusieurs d’entre nous ; nous nous rappelons le sombre état d’esprit qui
nous habitait au temps de notre alcoolisme actif. L’alcool étant une drogue
dépressive, il pouvait simplement s’agir d’un effet pharmacologique de
l’alcool. Le pessimiste disparaît graduellement dans la mesure où le système se
débarrasse des dernières molécules d’alcool.
Mais
nous avons remarqué que cette façon de penser, si neurasthénique, peut
persister jusqu’à ce que nous ayons appris à la détecter et à l’enrayer
soigneusement.
On
ne recommande pas ici l’indifférence ou l’insouciance ; Nous n’entendons
pas signifier que les épreuves sont sans importance, ni nier que chacun a, de
temps à autre, des obstacles à surmonter. Comme toute autre forme de douleur,
le chagrin fait vraiment mal.
vendredi 15 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
19
AVOIR DE LA GRATITUDE
Une
membre des AA rapporte que même au plus fort de sa carrière alcoolique, elle
n’a jamais perdu la foi. « J’avais une croyance tenace et inébranlable au
désastre », explique-t-elle. « Tous les matins, dès mon réveil,
j’anticipais ainsi mes journées : « Oh, mon Dieu, je me demande
quelles nouvelles tuiles me tomberont sur la tête aujourd’hui ! »
Si
l’on frappait à la porte, elle était certaine qu’il s’agissait d’un
désagrément. Elle pressentait avec certitude que son courrier ne lui réservait
que factures et mauvaises nouvelles. A la sonnerie du téléphone, elle
s’angoissait à la perspective de tristes nouvelles.
jeudi 14 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Une
telle détresse nous met facilement sens dessus dessous. Nous reconnaissons si
bien ce genre d’état. Effectivement, moins d’une heure après cet appel survolté
quelqu’un était là pour l’aider. Aujourd’hui, elle raconte elle-même cette
anecdote pour illustrer son ancien comportement. On a peine à y croire lorsque
l’on remarque jusqu’à quel point aujourd’hui cette femme exulte en même temps
qu’elle est calme et énergique.
Si
vous le désirez au plus profond de vous-mêmes, il vous est possible d’obtenir
la paix, la patience et la satisfaction.
Rappelez-vous
de temps à autre qu’il faut aujourd’hui vous adapter au rythme idéal « Agir
aisément ». C’est dès maintenant que le changement peut commencer.
mercredi 13 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Evidemment,
« Agir aisément » n’excuse pas la temporisation ou le manque de
ponctualité aux rendez-vous. Il y a des tâches qui ne peuvent pas être remises
à demain (puis au lendemain et au surlendemain), comme arrêter de boire ;
d’autres tâches, par contre seront avantageusement reportées au-delà du présent
24 heures, pour être exécutées au moment où nous serons mieux préparés à les
accomplir.
Un
jour, une alcoolique très malade et agitée a téléphoné à un bureau des AA pour
exiger une aide immédiate. On lui a demandé s’il lui était possible de
patienter de vingt à trente minutes, le
temps nécessaire pour se rendre chez elle.
« Oh !
Non, dit-elle, mon médecin m’a dit qu’il me fallait du secours tout de suite,
immédiatement, et qu’il n’y a pas un instant à perdre. »
Et
d’un même souffle : « Et c’est avant-hier qu’il m’a dit cela ».
mardi 12 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Il
y a des personnes qui retirent beaucoup de certains rassemblements paisibles
plus formels ou institutionnels (services religieux, retraites et autres).
Ou,
pour éviter de se hâter, on peut tout simplement débuter sa journée un peu plus
tôt que d’habitude. Avec un peu d’imagination, nous devrions pouvoir établir un
horaire personnel moins chargé, plus flexible, donc moins contraignant et moins
asservissant.
Dès
que’ nous nous sentons tendus ou énervés, il y aurait lieu de nous demander :
« Suis-je à ce point indispensable ? » ou encore « Cette
précipitation est-elle vraiment nécessaire ? » Quel soulagement de
souvent pouvoir répondre non en toute honnêteté ! Avec le temps, ces
procédés nous aideront non seulement à surmonter notre problème d’alcool et ses
séquelles, mais aussi à devenir beaucoup plus productif, puisque nous pourrons
mieux conserver et canaliser notre énergie. Nous ordonnons mieux nos priorités.
Nous découvrons que plusieurs activités considérées jusque-là comme vitales
peuvent être éliminées si elles sont réexaminées avec soin. « Est-ce
vraiment si important ? » Voilà la question pertinente.
lundi 11 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Plusieurs
s’accordent quinze à vingt minutes de solitude et de paix avant d’entreprendre
les activités de la journée, dans un état d’esprit détendu et posé. Il s’en
trouve qui ont adopté certaines lméthodes de prier et de méditer particulièrement
adaptées à leurs besoins. A plusieurs reprises au cours d’une journée
trépidante, nous nous arrangerons pour pouvoir nous asseoir paisiblement, les
yeux fermés pendant cinq minutes, pour ensuite retourner reposés au travail.
Pour
certains d’entre nous, il est plus facile de nous ralentir si une autre
personne nous aide. Ils se peut que nous n’arrivions pas à créer nous-mêmes
notre paix intérieure, mais que nous puissions au moins nous asseoir
tranquilles pour écouter un ami arrivé à un certain niveau de sérénité. En accordant
ainsi toute notre attention à une autre personne, nous en venons à retrouver
notre équilibre, à reconsidérer notre propre vie dans une nouvelle perspective,
et à réaliser qu’il n’est pas obligatoire qu’elle soit une course contre la
montre.
dimanche 10 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Dans
la mesure du possible, nous nous sommes astreint à certaines habitudes de vie,
qui nous aident à maintenir nos objectifs dans la réalité. Il nous est permis d’établir
une chose des choses à faire aujourd’hui, pour ensuite, délibérément, en
éliminer la moitié ou davantage. Demain, on recommencera.
Oue
encore, nous pouvons intentionnellement préparer longtemps à l’avance un
calendrier des activités, en prenant soin de les ignorer tout aussi délibérément,
jusqu’à leur échéance.
D’autres
trouvent que ces listes et calendriers peuvent devenir trop contraignants en
nous forçant à terminer chaque tâche, sans égard au temps ou à l’énergie qu’elle
réclame. Dans ce cas, il vaut mieux renoncer pour un temps. N’étant plus
bousculés par ces impératifs, nous apprendrons à évoluer à un rythme plus
spontané, plus détendu.
samedi 9 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Cette
pression culturelle ne rend pas pour autant alcooliques tous ceux qui
consomment de l’alcool. Un faible pourcentage seulement se retrouve avec notre
problème. Et ceux-là se découvrent comme point commun le besoin d’apprendre à
se détendre, à adopter un rythme normal, à apprécier les petits avantages et
les plaisirs simples qui pavent la route, bref, à profiter du voyage au lieu de
se tourmenter sans cesse jusqu’à destination. L’horizon lui, est immobile. Il
est parfois bon de nous arrêter et de le contempler, ne serait-ce que pour la
beauté du paysage.
Il
nous est arrivé aussi souvent de constater que nous avions pris les bouchées
doubles. Nous persistions à accepter plus d’engagements qu’il n’est possible à
quiconque d’en tenir.
Nous
aurions probablement beaucoup à apprendre de certains cardiaques rétablis. Ils
arrivent à vivre une vie active et productive à un rythme modéré, de façon à
éviter tout tourment, surmenage ou assujettissement rigoureux à un horaire.
vendredi 8 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
C’est
grâce à notre slogan « agir aisément » que nous nous rappelons notre
tendance occasionnelle à exagérer, à nous précipiter imprudemment, impatients envers tout ce qui nous ralentit. Il
nous est difficile de nous détendre et de jouir de la vie.
Si
l’un de nous se démène trop pour terminer quelque chose ou arriver quelque
part, un ami lui rappellera gentiment : « Souviens-toi d’’agir
aisément’ ». il arrivera souvent que ce rappel lui attire un regard courroucé.
Ne diriez-vous pas qu’alors le conseil a porté ses fruits ?
Bien
sûr, nous savons que l’impatience aujourd’hui n’est pas l’apanage exclusif des
alcooliques. Au fur et à mesure que s’accélère le rythme d’évolution de notre
civilisation, de plus en plus de gens se sentent pressés par le temps, se
tourmentent et se hâtent pour rattraper quoi ? … qui ? …
jeudi 7 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Nos
lecteurs peuvent déjà comprendre qu’il n’est pas toujours facile pour nous d’abandonner
une lecture avant la fin de la page, du chapitre ou du livre. Nous sommes
presque contraints, dirait-on, de nous rendre au bout, au lieu de nous
contenter d’une page, d’un chapitre ou deux par jour, et d’en garder pour la
prochaine fois. Ce n’est pas que cette tendance soit tout à fait mauvaise. Pour
vaincre une obsession aussi destructrice que celle de boire, il est approprié
de la remplacer par une hantise inoffensive, telle celle d’acquérir de plus en
plus de connaissances utiles au rétablissement de l’alcoolisme.
Alors,
continuez de lire si le cœur vous en dit. C’est cent fois moins nocif que de s’enivrer.
Par
contre, lorsque vous arriverez à la fin de ce chapitre, vous accepterez
peut-être de tenter une expérience : mettez ce livre de côté et repasser
votre journée. Remarquez le nombre de fois opù vous auriez pu ralentir un peu
ou prendre les choses un peu plus calmement si vous y aviez réfléchi.
mercredi 6 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
18
AGIR AISEMENT
Vous
venez tout juste de terminer la lecture du chapitre précédent et vous vous
hâtez d’aborder celui-ci. Pourquoi ? Se pourrait-il que vous ayez besoin
de mettre en pratique le slogan « agir aisément » ?
En
tant qu’alcooliques, nous étions portés à ingurgiter de l’alcool plus vite que
les autres. Et nous négligions rarement les dernières gouttes, qu’il s’agisse d’un
cocktail ou d’une bouteille.
Nous
nous sommes amusés à constater notre apparente incapacité à abandonner une
tasse de café ou un verre d’eau gazeuse à moitié plein, et cela, même après
plusieurs années d’abstinence. Nous nous surprenons parfois à boire d’un trait
la dernière gorgée d’une boisson non alcoolisée, tout comme si …
mardi 5 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Nous
pouvons maintenant éviter de paniquer s’il nous vient à l’esprit de prendre un
verre. Après tout, il est normal de nos jours d’avoir cette idée qui devient
encore plus compréhensible pour nous, qui sommes passés maître dans cet art.
Mais
l’évocation d’un verre ne signifie
pas nécessairement l’envie de le
prendre et ni l’une ni l’autre ne méritent de nous faire sombrer dans la
mélancolie ou la frayeur. Elles peuvent être simplement perçues toutes les deux
comme des sonnettes d’alarme qui nous rappellent les dangers de l’alcoolisme.
Ces dangers sont permanents, même dans les moments d’exaltation ou nous nous
demandons si un bien-être à ce point merveilleux peut vraiment exister.
lundi 4 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Nous
savons maintenant que nous disposons de nombreux moyens pour nous défendre de
cette incitation sociale à boire, tels que décrits au chapitre 26. Bref,
rappelons-nous qu’aucune circonstance ne nous « soustrait » à notre
alcoolisme, cette maladie qui s’aggrave dès que nous recommençons à boire, peu
importe l’évènement ou la raison, ou même l’absence de raison.
La
tendance de certains alcooliques à célébrer avec un verre quand ils sont
particulièrement joyeux se fait encore plus insidieuse qi elle se produit sans
évènement exceptionnel à célébrer et sans incitation particulière sociale à
boire. Elle peut surgir au moment le plus inattendu, sans que nous n’en
comprenions jamais la cause.
dimanche 3 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Les
fêtes et les célébrations semblent nous fournir des tentations de boire,
spécialement lorsque nous avons des motifs légitimes de nous réjouir avec des
parents et amis joviaux, capables de boire normalement. Leur façon de boire
semble exercer sur nous une pression sociale nous incitant à vouloir les
imiter.
Ce
phénomène peut s’expliquer par notre culture, qui a toujours étroitement
associé le verre d’éthanol (alcool éthylique) avec le plaisir et les
réjouissances (autant qu’avec les funérailles). Ce lien subsiste dans notre
esprit bien longtemps après que nous ayons appris qu’il n’était plus du tout
nécessaire de boire.
samedi 2 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
Lorsque
tout va à merveille, au point d’être tentés de comparer votre bonne humeur à
celle d’un non alcoolique, prenez garde ! Dans ces moments-là (et même
après plusieurs années d’abstinence), l’envie de boire se présenta
naturellement et le souvenir amer de nos anciennes beuveries s’estompe
rapidement. Un seul verre nous paraît déjà moins menaçant, de sorte que nous
commençons à croire qu’il ne saurait être fatal, ou même dommageable.
Effectivement,
pour un buveur normal, un seul verre
ne devrait pas être dommageable. Mais notre expérience de l’alcool démontre ce
que signifie pour nous, buveurs anormaux, ce verre présumé inoffensif et
pourtant fatidique. Tôt ou tard il nous convaincrait qu’un verre
additionnel ne saurait nous être
préjudiciable. Et alors, pourquoi pas un ou deux de plus ? …
vendredi 1 juin 2012
VIVRE SANS ALCOOL
17
ATTENTION A L’EXALTATION
Pour
un grand nombre de buveurs (alcooliques ou non), boire suffit à transformer un
malaise intérieur en euphorie. Transformer ainsi une douleur en plaisir
correspond au phénomène de l’« évasion alcoolique ».
Mais
nous sommes des milliers et des milliers à savoir que bien souvent, nous étions
déjà d’humeur gaie quand nous commencions à boire. En fait, si nous faisons soigneusement
appel à nous souvenirs, nous constatons, dans bien des cas, que nous buvions
pour intensifier notre humeur déjà jubilante.
Cette
expérience nous imspire la prochaine suggestion, à savoir : soyez
particulièrement prudents dans les moments de réjouissance ou d’exceptionnel
bien-être.
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