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samedi 31 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 304

Un seul objectif
Il y a ceux qui prédisent que le mouvement A.A. pourrait devenir le fer de lance d’un renouveau spirituel universel. En disant cela, ils sont à la fois généreux et sincères. Mais, nous, les A.A., devons penser qu’une telle louange et une telle prophétie pourrait bien monter à la tête de la plupart d’entre nous, c’est-à-dire que nous en viendrions à considérer que c’est notre objectif réel et que nous commencerions à nous comporter en conséquence.
C’est pourquoi, notre société restera fidèlement attachée à son seul objectif : transmettre le message à l’alcoolique qui souffre encore. Résistons à l’orgueilleuse présomption de croire que, du fait que Dieu nous a permis de bien faire dans un domaine, nous serions destinés à devenir un moyen de sauver tout le monde par Sa grâce.
AA comes of age - page 232

vendredi 30 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 303

Des conseillers charitables.
Si je n'avais eu la chance d'obtenir les conseils d'amis sages et affectueux, j'aurais certainement failli à la tâche depuis longtemps. Un jour, un médecin m'a sauvé de la mort par l'alcoolisme parce qu'il m'a contraint à faire face à la gravité de ma maladie. Un autre médecin, psychiatre, m'a aidé à préserver ma raison en m'aidant à découvrir quelques-uns de mes défauts les plus graves. Un pasteur m'a aidé à acquérir ces vrais principes grâce auxquels les A.A. tendent à suivre maintenant. Mais ces précieux amis ont encore fait beaucoup plus que de m'aider professionnellement. Je pouvais leur soumettre n'importe quel problème. Je pouvais faire appel à leur sagesse et à leur probité. Beaucoup de mes amis A.A. m'ont aussi aidé dans des circonstances semblables. Très souvent ils ont pu m'aider alors que d'autres ne le pouvaient pas, tout simplement parce qu'ils étaient membres des A.A.
Grapevine - août 1961.

jeudi 29 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 302

La camaraderie devant le danger
Nous, les A.A. sommes les rescapés d’un naufrage qu’un grand paquebot vient de recueillir à son bord : la camaraderie et l’allégresse règnent parmi nous., l’esprit démocratique prévaut de l’entrepont à la table du capitaine. A l’inverse des sentiments des passagers du bateau, notre joie d’avoir échappé au désastre ne s’évanouit pas sitôt que chacun reprend sa route. Le sentiment d’avoir partagé le même péril - la rechute dans l’alcoolisme - reste un puissant élément des liens qui nous unissent, nous, les A.A.
Alcooliques Anonymes - chapitre 2
***
La première femme alcoolique était une patiente du Dr Tiebout. Il lui fit remettre un exemplaire du projet d’impression manuscrit du Grand Livre. Elle se cabra à la première lecture, mais la deuxième la convainquit. Elle se rendit immédiatement à une réunion qui se tenait dans notre salon et repartit pour le sanatorium porteuse du message classique à une autre patiente : « Nous ne sommes plus seules ! »
A.A. comes of age - page 18

mercredi 28 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 301

Rétablir notre sécurité
Notre comportement relatif à notre sécurité émotive et financière a trop souvent été influencé par la peur, la cupidité, l’esprit de possession et l’orgueil, de la plus pernicieuse façon. Presque chaque alcoolique, en examinant son passé professionnel et les emplois qu’il a occupés, est amené à se poser des questions de ce genre : « Outre mon problème de boisson, quels sont les défauts de caractère qui ont provoqué mon instabilité financière ? Est-ce que ce sont la peur dans mes capacités professionnelles et un complexe d’infériorité qui ont détruit ma confiance et on engendré ces conflits intérieurs ? Est-ce que je me suis surestimé ? Ai-je tenté de jouer au « Monsieur important » ? Les femmes qui gagnent leur vie et sont membres des A.A. trouveront naturellement que plusieurs de ces questions les concernent aussi. Et la ménagère alcoolique peut également mettre la situation financière de sa famille en péril. En vérité, tous les alcooliques ont besoin de s’examiner sans faiblesse pour déterminer comment leurs défauts de caractère ont ainsi détruit leur sentiment de sécurité.
Douze Etapes - 4ème Etape

mardi 27 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 300

Les croyants
Parce que nous avons pris cette voie tortueuse, nous vous demandons de mettre de côté vos préjugés, même ceux que vous pouviez avoir contre les organisations religieuses. Nous avons appris que, malgré leurs faiblesses les diverses religions ont servi de guide à des millions de personnes. Les gens de foi trouvent une raison logique à l'existence. Et c'est précisément ce qui nous manquait. Nous prenions plaisir à mettre en pièces les croyances et les pratiques spirituelles alors que nous aurions dû être frappés par la stabilité, le bonheur et le dévouement de ces hommes et femmes spirituels de toutes races, couleurs et allégeances. Ces qualités, nous aurions dû nous-mêmes chercher à les atteindre.
Alcooliques Anonymes - page 46

lundi 26 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 299

Anonymat et sobriété
A mesure que les groupes A.A. ont proliféré, les problèmes concernant l’anonymat se sont multipliés. Ebahis par le spectaculaire rétablissement d’un frère alcoolique, il nous arrivait de discuter des aspects intimes et déchirants de son cas, objets qui n’étaient destinés qu’à l’oreille de son parrain. La victime aigrie déclarait alors avec raison qu’on avait trompé sa confiance. Quand des histoires de ce genre furent connues en dehors du mouvement des A.A., plusieurs perdirent confiance en notre promesse de garder l’anonymat. Il est clair que le nom de chaque membre des A.A. - et le récit de sa vie également - devrait rester confidentiel, si ce membre le désire.
Douze Traditions - 12èmè Tradition
***
Nous comprenons maintenant parfaitement que l’anonymat à cent pour cent vis à vis du public est aussi vital au mouvement A.A. que la sobriété à cent pour cent est vitale pour chacun de nos membres. Ceci n’est pas la voix de la crainte ; c’est la voix de la prudence d’une longue expérience.
La Tradition et don Développement - page 22

dimanche 25 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 298

Un début grandiose
Même le dernier venu de nos membres trouve une récompense insoupçonnée en essayant d'aider son frère alcoolique, celui qui est encore plus aveugle que lui. Cela est sans contredit une manière de donner qui ne demande rien en retour. Le membre des A.A. ne s'attend pas à ce que son frère malade le paie, ni même l'aime. Et alors, il découvre qu'à travers le divin paradoxe de ce genre de don, il a trouvé sa propre récompense, que son frère ait reçu quelque chose ou non, son propre caractère peut être encore entaché de graves défauts, mais, d'une manière ou d'une autre, il sait que Dieu l'a rendu capable de faire un début grandiose et il pressent qu'il est au bord de nouveaux mystères, de nouvelles joies et de nouvelles expériences dont, jusque là, il n'avait jamais rêvé.
Douze Etapes - 12ème Etape

samedi 24 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 297

Une vision d’ensemble
Bien que beaucoup d’entre nous aient eu à lutter pour leur sobriété, la Fraternité des A.A. n’a jamais eu à lutter pour retrouver son unité. Par conséquent, nous considérons parfois ce seul grand don comme un acquis. Nous oublions que, si nous perdons notre unité, les millions d’alcooliques qui « ne savent pas » pourraient ne jamais avoir leur chance.
Lettre - 1949
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Nous étions d’habitude sceptiques à l’égard des grands rassemblements A.A. comme les congrès, pensant qu’ils pouvaient s’avérer exhibitionnistes. Mais tout compte fait, le bénéfice en est énorme. L’intérêt de chaque membre des A.A. devrait se concentrer principalement sur ceux qui l’entourent et sur son groupe ; il est à la fois nécessaire et souhaitable que nous ayons une plus large vision d’ensemble. La Conférence des Services Généraux à New York produit le même effet sur ceux qui y participent. C’est une manière d’élargir son horizon.
Lettre - 1959

vendredi 23 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 296

L’inventaire quotidien
Souvent, en examinant notre journée, seul l’examen le plus scrupuleux nous révélera les vrais mobiles de nos actions. Dans certains cas, notre vieille ennemie, la rationalisation est intervenue et a justifié notre conduite alors qu’elle était vraiment fautive. Nous avons alors la tentation de nous imaginer que nous avions de bonnes raisons et motifs alors qu’en vérité il n’en était rien. Nous avons « critiqué de manière constructive » quelqu’un qui en avait besoin alors que notre vrai mobile était d’avoir le dessus dans une discussion futile. Ou bien, la personne en cause n’étant pas présente, nous pensions aider les autres à la comprendre, alors qu’en réalité notre intention était de nous sentir supérieurs en l’enfonçant. Nous avons blessé ceux que nous aimions parce qu’ils avaient besoin de « recevoir une leçon », mais en réalité nous voulions les punir. Nous avons été déprimés et nous nous sommes plaints de nous sentir mal alors qu’en fait nous ne cherchions qu’à attirer sympathie et attention.
Douze Etapes - 10ème Etape

jeudi 22 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 295

Prier correctement
Nous pensions que notre pratique religieuse avait été profondément sérieuse. Cependant un honnête examen nous a fait constater que nous avions été très superficiels. Ou bien, parfois, poussant les choses à l’extrême, nous avions basculé dans une émotivité que nous prenions à tort pour un vrai sentiment religieux. Dans les deux cas, nous avions demandé quelque chose en échange de rien. Nous n’avions pas prié correctement. Nous avions toujours dit : « exauce mes vœux » au lieu de dire « Que Ta volonté soit faite ». Nous ne comprenions rien du tout à l’amour de Dieu et de l’homme. C’est pourquoi nous persistions à nous leurrer et demeurions ainsi incapables de recevoir assez de grâce pour nous ramener à la raison.
Douze Etapes - 2ème Etape

mercredi 21 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 294

Amour + rationalité + croissance
Il me semble que le but premier de tout être humain est de croître, ainsi que Dieu l’a voulu, cela étant la nature de tout ce qui pousse.
Notre recherche doit porter sur la part de réalité que nous sommes capables d’obtenir et ceci comprend la meilleure définition et le meilleur sentiment d’amour que nous soyons en mesure d’acquérir. Si la capacité d’aimer se trouve dans l’homme, alors elle se trouve sûrement dans son Créateur.
La théologie m’aide en ceci que beaucoup de ses concepts me font croire que je vis dans un univers rationnel, entre les mains d’un Dieu aimant, et que ma propre irrationalité peut, petit à petit, être écornée. Voici, je crois, le processus de croissance auquel nous sommes destinés.
Lettre - 1958

mardi 20 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 293

Révolte ou acceptation
Presque tous, nous traversons des périodes où nous ne pouvons plus prier qu’à grand peine. Parfois, cela va même plus loin. Nous sommes pris d’une révolte si écœurante que nous arrêtons tout simplement de prier. Quand cela nous arrive, nous ne devrions pas penser trop de mal de nous-mêmes. Nous devrions, simplement, renouer avec la prière dès que nous le pouvons, faisant ainsi ce que nous savons être bon pour nous.
Douze Etapes - 11ème Etape
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Un homme qui prie avec persistance, découvre en lui même des dons importants. Lorsqu’il est aux prises avec des circonstances difficiles, il s’aperçoit qu’il peut y faire face. Il peut s’accepter lui-même et accepter le monde qui l’entoure.
Et s’il peut faire cela, c’est que, maintenant, il accepte un Dieu qui est Tout, et qui aime tout. Lorsqu’il dit : « Notre Père qui êtes aux cieux que Votre nom soit sanctifié », il le pense profondément et humblement. Lorsque - au cours d’une bonne méditation et donc, libéré des clameurs du monde - il sait qu’il se trouve entre les mains de Dieu et, que son ultime destinée, dans ce monde comme dans l’autre, est vraiment assurée, quoiqu’il arrive.
Grapevine - juin 1958

lundi 19 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 292

Devenir un partenaire
Quand la vie de famille a été gravement dénaturée par l’alcool, il se peut qu’une longue période d’efforts soit nécessaire. Après que son mari a rejoint les A.A., l’épouse peut éprouver du mécontentement, voire un vif ressentiment, parce que les A.A. ont réussi là où des années de dévouement de sa part avaient échoué. Les A.A. et ses nouveaux amis peuvent absorber son mari au point que, sans trop d’égards pour elle, il serait plus souvent absent de chez lui que lorsqu’il buvait. Mais, en fin de compte, l’alcoolique - qui comprend maintenant pleinement tout ce qu’il a fait pour blesser sa femme et ses enfants - prend, presque toujours, ses responsabilités conjugales avec la bonne volonté de réparer ce qu’il peut et d’accepter ce qu’il ne peut pas réparer. Avec ténacité, il met à l’épreuve, dans son foyer, toutes les Douze Etapes des A.A. et il obtient, souvent, d’excellents résultats. Il se met à se comporter, fermement mais amoureusement, comme un partenaire et non plus comme un vilain gamin.
Douze Etapes - 12ème Etape

dimanche 18 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 291

Anesthésier la souffrance - ou la guérir

Je crois que, du temps de notre pratique alcoolique, nous buvions principalement pour tuer nos peines, quelles qu’elles soient : physiques, émotionnelles ou psychiques. Bien sûr, il existe un point où chacun craque et je suppose que tu as atteint le tien, d’où ton recours une fois de plus, à la bouteille.
A ta place, je ne m’accablerais pas de reproches à cause de ça. Par contre, cette expérience devrait renforcer ta conviction que l’alcool ne vaut rien pour tuer les peines d’une manière définitive.
Lettre - 1959
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Dans l’histoire de chaque A.A., la souffrance représente le prix qu’il lui a fallu payer pour entrer dans une nouvelle vie. Mais ce droit d’entrée nous a fait acquérir plus que ce que nous espérions. Il nous a conduits à un degré d’humilité dont nous avons rapidement découvert qu’il guérissait la souffrance. Nous nous sommes mis à moins craindre la peine et à désirer l’humilité plus que jamais.
Douze Etapes - 7ème Etape

samedi 17 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 290

Le temps contre l’argent
Il existe un contraste intéressant entre notre attitude lorsqu’il s’agit de donner de notre temps et celle que nous adoptons lorsqu’il s’agit de donner de notre argent. Nous consacrons beaucoup de notre temps aux activités A.A., tant pour notre propre protection et notre propre croissance que dans l’intérêt de notre groupe, de notre région, de l’ensemble des A.A. et, par-dessus tout, du nouveau venu. Ces sacrifices, calculés en argent, représenteraient des sommes énormes.
Mais dès qu’il s’agit d’effectivement donner de l’argent, particulièrement pour les frais généraux des services A.A., beaucoup d’entre nous montrent un brin de répugnance. Nous pensons à tout ce manque à gagner du temps de notre pratique alcoolique et à ces sommes que nous aurions pu mettre de côté pour faire face aux imprévus ou pour l’éducation des gosses.
Depuis quelques années, cette attitude est partout en déclin. Et elle disparaît lorsqu’un réel besoin pour un service A.A. déterminé devient évident. Il est rare que les donateurs puissent voir le résultat exact de leurs dons. Cependant, ils savent bien qu’on est en train d’aider des milliers d’autres alcooliques et leurs familles.
Manuel du troisième héritage - pages 149 / 150

vendredi 16 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 289

Quand les antagonismes vont croissants
Il m’arrivait parfois d’être forcé d’examiner des situations où j’agissais mal. Aussitôt, la recherche des excuses devenait frénétique.
Je m’exclamais : « Ce sont là, vraiment, fautes d’honnête homme. » Puis, quand ce truc de prédilection s’effondrait, je pensais : « Bon, si au moins ces gens agissaient correctement envers moi je n’aurais pas à me conduire ainsi. » Et ensuite : « Dieu sait bien que j’ai vraiment de terribles impulsions. Seulement je ne puis surmonter celles-ci. Donc il va falloir qu’Il m’en libère. » Et pour finir, venait l’instant où je m’écriais : « Ca, je ne le ferai certainement pas ! Je n’essayerai même pas. » Et bien sûr, mes antagonismes allaient croissant, simplement parce que j’étais plein d’excuses, de refus et de franche révolte.
Grapevine - juin 1961
***
Lorsque nous cherchons à nous évaluer nous-mêmes, ce qui nous vient dans la solitude peut se trouver faussé par notre propre rationalisation et par notre tendance à prendre nos désirs pour des réalités. Quand nous en parlons à quelqu’un d’autre, nous pouvons bénéficier de ses commentaires et de ses conseils directement liés à notre situation.
Douze Etapes - 4ème Etape

jeudi 15 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 288

La sobriété émotionnelle
Si nous examinons chaque perturbation - forte ou faible - que nous subissons, nous y trouverons à la base quelque dépendance malsaine et l’exigence tout aussi malsaine qui en découle. Puissions-nous avec l’aide de Dieu, abandonner sans cesse ces tendances boiteuses. Alors nous pouvons être rendus libres de vivre et d’aimer. Alors, tant pour nous-mêmes que pour les autres, nous pouvons être capables de franchir la douzième Etape vers la sobriété émotionnelle.
Grapevine - janvier 1958

mercredi 14 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 287

Les aspects de la spiritualité
Parmi les A.A., il existe toujours pas mal de confusion à propos de ce qui est matériel et de ce qui est spirituel. Je préfère croire que ce n’est qu’une question de mobile. Si nous utilisons nos possessions matérielles de manière trop égoïste, alors nous sommes matérialistes. Mais si, d’une manière serviable, nous partageons ces biens avec d’autres, alors le matériel aide le spirituel.
Lettre - 1958
***
L’idée tient bon, qui veut que les instincts soient fondamentalement mauvais et constituent les barrages devant lesquels toute spiritualité flanche. Je crois que la différence entre le bien et le mal ne se trouve pas dans la différence entre l’homme instinctif et l’homme spirituel, mais bien dans la différence entre un usage correct et incorrect des instincts. L’accomplissement de la plénitude réside essentiellement dans la connaissance et dans la juste canalisation des instincts.
Lettre - 1954

mardi 13 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 286

Dompter les ressentiments
Nous avons commencé à comprendre que le monde et ses habitants nous avaient vraiment dominés. Dans cette malheureuse situation, les injustices, imaginaires ou réelles, commises par les autres, avaient le pouvoir de nous tuer effectivement parce que le ressentiment pouvait nous ramener à l’alcool. Nous comprenions que ces ressentiments devaient être domptés. Mais comment ? Nous ne pouvions pas les envoyer au diable.
Voici comment nous avons procédé : nous avons réalisé que ceux qui nous avaient causé du tort étaient peut-être spirituellement malades. Nous avons donc demandé à Dieu de nous aider à leur témoigner la même tolérance, la même compassion et la même patience que nous accorderions de bon cœur à un ami malade.
Aujourd’hui nous évitons les représailles et les disputes. Nous ne pouvons traiter ainsi des malades. Si nous le faisons, nous détruisons nos chances d’être secourables. Nous ne pouvons aider tout le monde, mais au moins Dieu nous montrera-t-il comment nous faire une opinion bienveillante et tolérante de chacun.
Alcooliques Anonymes - chapitre 5

lundi 12 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 285

La vanité
Ce qui est alarmant dans l’aveuglement de l’orgueil, c’est la facilité avec laquelle on le justifie. Mais il ne faut pas chercher bien loin pour comprendre que l’auto-justification est un destructeur universel de l’harmonie et de l’amour, elle oppose l’homme à l’homme et la nation à la nation. Grâce à elle, on peut faire paraître juste et même respectable toute forme de folie et de violence.
Grapevine - juin 1961
***
Ce serait pure folie de prétendre que A.A. est une panacée, même en ce qui concerne l’alcoolisme.
A.A. comes of age - page 232

dimanche 11 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 284

La foi, un plan et un travail
L’idée de « vivre par vingt-quatre heures » s’applique principalement à la vie émotionnelle de l’individu. Sur le plan émotionnel, nous ne devons vivre ni hier, ni demain.
Mais jamais je n’ai pu concevoir que cela signifie que l’individu, le groupe AA, dans son ensemble, ne devait pas penser à la manière dont il fonctionnera demain ou même dans un avenir plus éloigné. La foi seule n’a jamais pu construire la maison dans laquelle vous vivez. Il a fallu un plan et beaucoup de travail pour la réaliser.
Rien n’est plus vrai pour nous autres que la phrase de la Bible : « la foi sans les œuvres est morte ». Les services A.A. - qui sont tous destinés à accomplir le plus de travail de douzième étape possible, et le meilleur possible - sont les « œuvres » qui garantissent notre vie et notre croissance en faisant obstacle à l’anarchie ou à la stagnation.
Lettre - 1954

samedi 10 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 283

« Impuissant devant l’alcool »
J’avais régulièrement descendu la pente et, en ce jour de 1934, je me trouvais à l’étage de l’hôpital sachant, pour la première fois, que j’étais absolument incurable. Loïs était en bas, où le Dr Silkworth tentait, de sa manière douce, de lui dire ce qui n’allait pas chez moi et que j’étais incurable. « Mais Bill a une énorme force de volonté » dit-elle. « Il a désespérément essayé de guérir. Docteur, nous avons tout essayé ? Pourquoi ne peut-il arrêter ? »
Il lui expliqua que mon ivrognerie, qui autrefois n’était qu’une habitude, était devenue une obsession, une vraie démence qui me condamnait à boire contre ma volonté.
AA comes of age - page 52
***
Aux derniers stades de notre alcoolisme, la volonté de résister avait fui. Néanmoins, lorsque nous admettons notre défaite totale et lorsque nous devenons entièrement disposés à faire l’essai des principes des A.A., notre obsession nous quitte et nous entrons dans une nouvelle dimension : la liberté entre les mains de Dieu tel que nous Le concevons.
Lettre - 1966

vendredi 9 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 282

Les instincts se déchaînent
Chaque fois que quelqu’un impose ses instincts aux autres d’une manière déraisonnable, le malheur se produit. Si la poursuite de la richesse piétine ceux qui se trouvent sur le chemin, alors, il est probable que s’élèveront la colère, la jalousie et la vengeance. Si la sexualité n’a plus de frein, le tumulte est pareil.
Lorsqu’on demande aux autres trop d’attention, de protection et d’amour, cela ne peut susciter, chez les protecteurs eux-mêmes, que la domination ou l’écœurement. Et ces deux émotions sont aussi malsaines que la revendication qui les a provoquées. Lorsque le désir de prestige d’un individu devient incontrôlable - que ce soit dans une réunion de couture ou à une table de conférence internationale - d’autres en soufrent et, souvent, se révoltent. Ce conflit d’instincts peut tout provoquer, d’une froide rebuffade jusqu’à une révolution explosive.
Douze Etapes - 4ème Etape

jeudi 8 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 281

Nous-mêmes comme individus
Pour toute transformation spirituelle, il n’y a qu’un seul test sûr : A leurs fruits je les reconnaîtrai ».
C’est pourquoi, je pense que nous ne devrions mettre en doute la transformation de quiconque - qu’elle soit soudaine ou graduelle - et nous ne devrions pas non plus demander pour nous-mêmes le modèle particulier de qui que ce soit, car l’expérience suggère que nous soyons enclins à recevoir tout ce qui est le plus utile à nos propres besoins.
Grapevine - juillet 1962
***
Les êtres humains ne sont jamais tout à fait pareils. C’est pourquoi, chacun de nous, en faisant un inventaire, aura besoin de déterminer ce que sont les défauts de son caractère individuel. Ayant trouvé des souliers à sa mesure, il faut qu’il les chausse et qu’il marche avec une confiance nouvelle, sachant qu’il est enfin sur la bonne route.
Douze Etapes - 4ème Etape

mercredi 7 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 280

Spirituellement en forme
Pour autant que nous soyons spirituellement en forme, nous pouvons faire toutes sortes de choses que les alcooliques ne sont pas sensés faire. On a dit que nous ne devions pas aller dans les endroits où l’on sert de l’alcool ; que nous ne devions pas avoir d’alcool à la maison ; qu’il nous faut fuir les amis qui boivent ; que nous devons éviter les films où l’on voit boire ; que nous ne devons pas aller dans les bars ; que nos amis doivent cacher leurs bouteilles quand nous venons chez eux ; que nous ne devons plus penser à l’alcool et que rien ne doit nous le rappeler. Notre expérience démontre qu’il n’en va pas nécessairement ainsi.
Nous rencontrons quotidiennement ces circonstances. Un alcoolique qui ne peut y faire face a toujours un esprit alcoolique. Il y a quelque chose qui ne va pas dans son état spirituel. Sa seule chance d’être sobre serait de vivre quelque part dans les glaces du Groenland et même là, un Esquimau surgissant avec une bouteille de scotch pourrait venir tout gâcher.
Alcooliques Anonymes - chapitre 7

mardi 6 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 279

L’art de l’alibi
La plupart des membres A.A. ont gravement souffert, du temps de leur pratique, de l’auto-justification. Pour la majorité d’entre nous, cette justification était le fabricant d’excuses pour boire et pour toutes sortes de conduites folles et nuisibles. Nous avions porté l’invention des alibis au niveau des beaux-arts.
Il nous fallait boire parce que les temps étaient durs ou parce qu’ils étaient heureux. Il nous fallait boire, car, à la maison, nous étions couverts d’amour ou nous en manquions totalement. Il nous fallait boire parce que, dans notre travail, nous enregistrions de grands succès ou de lamentables échecs. Il nous fallait boire parce que notre patrie avait gagné la guerre ou perdu la paix. Et ainsi de suite, à l’infini.
Douze Etapes - 4ème Etape
***
Cela nous a pris souvent longtemps pour réaliser comment nos propres émotions désordonnées nous trompaient. Là ou d’autres personnes étaient concernées, il nous fallut chasser le mot « reproche » de notre parole et de notre pensée.
Douze Etapes - 4ème Etape

lundi 5 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 278

Parlez sans crainte
Bien peu d’entre nous gardons l’anonymat dans nos contacts journaliers. A ce niveau, nous avons laissé tomber l’anonymat, parce que nous pensons que nos amis et collègues doivent être renseignés sur les Alcooliques Anonymes et savoir ce que ce mouvement a fait pour nous. Nous souhaitons aussi perdre la crainte d’admettre que nous sommes alcooliques. Bien que nous demandions, avec insistance, aux journalistes de ne pas dévoiler nos noms, nous parlons fréquemment devant des auditoires semi-privés. Nous désirons convaincre nos auditeurs que notre alcoolisme est une maladie et que nous n’avons plus peur de la commenter devant qui que ce soit.
Si, toutefois, nous nous aventurons au-delà de cette limite, nous perdrons certainement, pour toujours, le principe de l’anonymat. Si chaque membre des A.A. se sentait libre de publier son nom, sa photo et son histoire, nous serions vite envahis par une orgie de publicité personnelle.
Grapevine - 1946
***
Alors que la soi-disant assemblée publique est mise en question par de nombreux membres des A.A., j’y suis moi-même favorable, à la seule condition que l’anonymat soit respecté dans les comptes-rendus de presse et que nous ne demandions rien pour nous-mêmes, si ce n’est de la compréhension.
Lettre - 1949

dimanche 4 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 277

Pour alléger notre fardeau
Notre désir de faire l’aveu complet des dommages que nous avons causés n’est soumis qu’à une seule réserve : une situation telle qu’une révélation complète blesserait gravement la personne à laquelle nous faisons réparation ; ou encore, et c’est tout aussi important, quand nous blesserions d’autres personnes. Nous ne pouvons pas, par exemple, nous décharger du compte-rendu détaillé de nos aventures extraconjugales sur les épaules d’une épouse ou d’un mari qui ne se doute de rien.
Notre fardeau ne sera pas allégé, si, par insouciance, nous rendons plus lourde la croix de l’autre.
Douze Etapes- 9ème Etape
***
En faisant amende honorable, nous devrions être sensibles, pleins de tact, prévenants et humbles, sans nous montrer serviles ou obséquieux. En tant qu’enfants de Dieu, nous nous présentons debout et ne rampons devant personne.
Alcooliques Anonymes - chapitre 6

samedi 3 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 276

Une Puissance supérieure pour athée
J’ai fait beaucoup d’expériences avec les athées, la plupart ont été bonnes. Chacun, parmi les A.A., a le droit à sa propre opinion. Il est bien préférable de maintenir une société ouverte et tolérante que de faire disparaître toute légère perturbation que leurs opinions pourraient occasionner. En fait, je ne connais personne qui soit parti et qui soit mort d’alcoolisme, à cause de l’opinion de quelques athées sur le cosmos.
Mais je demande toujours à ces gens d’envisager une Puissance supérieure - en l’occurrence leur propre groupe. Lorsqu’ils nous rejoignent, la majeure partie de leur groupe A.A. est sobre et eux sont saouls. C’est pourquoi le groupe est une Puissance supérieure ; c’est suffisant pour débuter et la plupart d’entre eux progressent à partir de là. Je sais ce qu’ils ressentent, autrefois, j’étais comme eux.
Lettre - 1962

vendredi 2 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 275

Le rétablissement par le don
A un nouveau candidat, décrivez notre programme d’action. Indiquez-lui comment vous avez procédé à une évaluation personnelle, de quelle manière vous avez rectifié votre passé, et pourquoi vous essayez maintenant de l’aider. Il est important pour lui, qu’il se rende compte que votre tentative de lui transmettre le message joue un rôle vital dans votre propre rétablissement. En réalité, il est peut-être en train de vous aider davantage que vous ne l’aidez lui-même. Expliquez-lui clairement qu’il n’est nullement votre obligé.
Alcooliques Anonymes - chapitre 7
***
Au cours des six premiers mois de ma sobriété, j’ai beaucoup collaboré avec de nombreux alcooliques. Pas un seul n’est devenu sobre. Mais ces efforts m’ont maintenu sobre. Je n’attendais rien de ces alcooliques. Ma stabilité est venue en essayant de donner et non en demandant à recevoir.
Grapevine - janvier 1958

jeudi 1 octobre 2009

Point de vue de Bill - Page 274

Agir seul
Il est dangereux de s’avancer seul dans le domaine spirituel. Combien de fois n’avons-nous pas entendu parler des personnes bien intentionnées qui affirmaient être guidées par Dieu, alors qu’il n’était que trop apparent qu’elles se trompaient ! Parce qu’elles manquaient à la fois , de pratique et d’humilité, elles se leurraient et pouvaient justifier à leurs yeux les pires erreurs, sous prétexte que c’était ce que Dieu leur avait dit.
Des gens très évolués dans le domaine spirituel, tiennent presque toujours à vérifier avec des amis ou des conseillers spirituels, ce qu’ils croient être l’inspiration reçue de Dieu. Il est donc certain qu’un novice ne devrait pas prendre le risque de faire de telles erreurs tragiques. Bien que les commentaires des autres ne puissent être infaillibles, ils seront probablement plus précis qu’aucune inspiration directe que nous pourrions recevoir, alors que nous sommes si dépourvus d’expérience pour entrer en relation avec une Puissance supérieure à nous-mêmes.
Douze Etapes - 10ème Etape