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mercredi 29 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

En ce moment précis, vous vient-il en mémoire le nom de quelqu’un qui vous indispose vraiment ?
Si oui, tentez cette expérience. Reportez à plus tard de penser à cette personne et à ce qui vous indispose chez elle. Une autre fois, si vous en avez envie, vous pourrez exploser à son sujet. Mais pour l’instant, pourquoi ne pas l’oublier pendant que vous lisez le paragraphe suivant ?
Vivez ! Occupez-vous de votre propre façon de vivre. A notre avis, l’abstinence ouvre les portes de la vie et du bonheur. Elle vaut la peine de sacrifier bien des rancunes ou des disputes … Bon ! D’accord, vous n’êtes pas parvenus à chasser complètement cette autre personne de votre esprit. Voyons si la prochaine suggestion pourra vous aider !

mardi 28 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Un sage de l’Antiquité soutenait qu’on ne devait jamais critiquer son prochain sans avoir parcouru d’abord un kilomètre dans ses chaussures. Ce judicieux conseil peut nous inspirer plus de compassion pour les êtres humains de notre entourage et, en le mettant en pratique, nous nous sentons beaucoup mieux qu’au lendemain d’une cuite.
« Laisser vivre » d’accord. Mais certains parmi nous voient autant d’importance dans la première partie du slogan : « Vivre » !
Lorsque nous avons adopté des méthodes nous permettant de profiter pleinement de notre propre vie, nous sommes heureux de laisser les autres vivre à leur façon. Si notre propre vie est intéressante et productive, nous n’éprouvons ne le besoin ni le désir de prendre les autres en défaut ou de nous préoccuper de leur manière d’agir.

lundi 27 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Avec le temps, nous en arrivons à éviter les gens qui nous indisposent au lieu de nous résigner à tolérer leur intrusion ou de tenter de les changer uniquement pour qu’ils nous conviennent mieux.
Personne parmi nous ne se souvient d’avoir déjà été contraint de boire. Personne ne nous a jamais attachés pour nous verser de l’alcool dans le gosier. Tout comme personne ne nous a jamais violentés physiquement pour nous faire boire, nous essayons maintenant, de faire en sorte que personne ne nous pousse mentalement non plus vers notre premier verre.
Il est très facile de se servir des attitudes des autres comme alibi pour boire. Nous étions devenus experts en ce domaine. Mais en matière de sobriété, nous avons appris une nouvelle technique consistant à ne jamais entretenir de ressentiment envers quelqu’un, lui permettant ainsi de contrôler notre vie, jusqu’à nous faire boire. Nous nous rendons compte que nous n’avons aucun désir de laisser qui que ce soit conduite ou détruire notre vie.

dimanche 26 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Nous avons appris qu’il est profitable de s’exercer vraiment à comprendre les autres, spécialement ceux qui nous sont antipathiques. Pour notre rétablissement, il est plus important de comprendre que d’être compris. Ce n’est pas trop difficile si nous gardons à l’esprit que les autres membres des AA, tous sauf nous, font des efforts pour comprendre.
Incidemment, nous rencontrerons toujours chez les AA, et n’importe où ailleurs, des gens qui ne seront pas spécialement entichés de nous, et la réciproque est aussi vraie. Nous devons donc tous essayer de respecter le droit des autres de se comporter comme ils l’entendent (ou comme ils le doivent). Seulement alors, pourrons-nous attendre des autres qu’ils nous traitent avec la même courtoisie. Chez les AA, c’est l’attitude qui prévaut.
Habituellement, les personnes qui s’entendent bien entre elles dans un quartier, une entreprise, un club ou le Mouvement, se recherchent et gravitent dans les mêmes sphères. Lorsque nous partageons notre temps avec des gens que nous aimons, nous sommes moins perturbés par ceux qui nous plaisent moins.

samedi 25 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Il n’en reste pas moins tout à fait naturel de trouver encore sur notre route certaines personnes incompatibles, autant chez les AA qu’à l’extérieur. Nous constaterons peut-être que nos amis à l’extérieur des AA, nos compagnons de travail ainsi que les membres de notre famille se comportent encore envers nous comme lorsque nous buvions. (Il leur faudra peut-être un peu de temps pour croire que nous avons vraiment cessé. Après tout, il se peut que, par le passé, ils nous aient vus très souvent cessé de boire, pour recommencer de plus belle par la suite.)
Pour commencer à mettre en pratique la philosophie du « vivre et laisser vivre », nous devons admettre qu’il y a chez les AA, et partout ailleurs, des personnes qui émettent des opinions que nous ne partageons pas et qui posent des actes que nous désapprouvons. C’est précisément là que la notion de « Vivre et laisser vivre » nous a aidés.
En fait, chez les AA on accorde une grande importance à l’apprentissage de la tolérance face au comportement d’autrui. Même si celui-ci nous paraît tout à fait offensant et disgracieux, ce n’est certainement pas une raison de boire ! Notre rétablissement personnel est trop important. Nous nous rappelons que l’alcoolisme peut tuer, et qu’il le fait.

vendredi 24 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Plusieurs d’entre nous se sentaient coupables et irrités par l’attitude de notre famille face à notre façon de boire ; certains ont même perdu des emplois parce qu’un patron ou un collègue ne la tolérait pas nous souhaitions que les gens se mêlent de leurs affaires et nous fichent la paix !
Nous éprouvions souvent de la colère et de la crainte, même envers des gens qui ne nous avaient jamais rien reproché. Nous entretenions des rancoeurs et une culpabilité qui nous rendaient hypersensibles face à notre entourage, il nous est arrivé de changer de bar ou d’emploi, ou de déménager simplement pour éviter certaines personnes.
Ainsi, jusqu’à un certain point, un grand nombre de personnes à part nous-mêmes étaient d’une façon ou d’une autre impliquées dans notre stratégie de consommation.
En premier lieu, lorsque nous avons cessé de boire, nous avons éprouvé un grand soulagement en constatant que les gens rencontrés chez les AA, des alcooliques rétablis, semblaient différents des autres envers nous. Nous ne sentions ni qu’ils nous jugeaient, ni qu’ils se méfiaient de nous. Au contraire ils nous accueillaient avec compréhension et avec un intérêt réel.

jeudi 23 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Ceux d’entre nous qui ont commencé à boire seuls ou à prendre un verre en cachette de temps à autre, l’ont souvent fait pour empêcher qu’une certaine personne ou que les gens en général sachent combien et quand ils buvaient. Nous étions rarement d’humeur à entendre les autres parler de notre façon de boire. S’ils le faisaient, très souvent nous leur donnions les raisons pour lesquelles nous buvions, comme si nous voulions nous épargner leurs critiques  ou leurs reproches.
Certains d’entre nous devenaient agressifs, voire même belliqueux après avoir bu. Pr contre, il y en a d’autres qui avaient l’impression de mieux s’entendre avec les autres après un verre ou deux, qu’il s’agisse d’une soirée mondaine, d’une vente difficile, d’une demande d’emploi ou même de faire l’amour.
Notre habitude de boire amena plusieurs d’entre nous à choisir nos amis d’après leur penchant pour l’alcool ? Nous avons même changé d’amis quand nous avons cru avoir « dépassé » leur façon de boire. Nous préférions les « vrais buveurs » à ceux qui ne prenaient qu’un verre ou deux. Et nous tachions d’éviter les abstinents.

mercredi 22 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

5 « VIVRE ET LAISSER VIVRE »
Le vieil adage « vivre et laisser vivre » est tellement courant qu’il est facile d’en oublier toute la portée. S’il a été si souvent répété au cours des années, c’est qu’il s’est avéré bénéfique à tellement d’égards !
Nous, les membres des AA, le mettons à profit de façon spéciale pour nous aider à ne pas boire. Il nous aide en particulier à coudoyer les gens que nous supportons difficilement ?
En considérant une fois de plus quelques-unes de nos fredaines alcooliques, plusieurs d’entre nous pourront voir que d’une certaine façon, nos problèmes d’alcool semblaient reliés à d’autres personnes. Consommer de la bière ou du vin durant nos années d’adolescence paraissait naturel puisque tant d’autres gens dont nous recherchions l’approbation s’y adonnaient. Puis il y a eu des noces et de la bar-mitsvah et des baptêmes et des vacances et des matchs de football et des cocktails et des déjeuners d’affaires … et on pourrait allonger la liste. A toutes ces occasions, nous buvions en partie parce que tout le monde buvait et s’attendait à ce que nous en fassions tout autant.

mardi 21 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Nous avons appris qu’il est inutile d’entretenir de vains regrets ou des inquiétudes sur l’origine de notre condition. La première chose à faire pour nous sentir mieux et pour triompher de notre mal est tout simplement de ne pas boire.
Tentez l’expérience. Ne préféreriez-vous admettre que votre santé est affectée mais qu’elle peut être restaurée, plutôt que de perdre un temps fou à vous torturer sur les causes de votre état ? Nous avons trouvé que cette nouvelle image était beaucoup plus agréable et valorisante que celle que nous projetions de nous-mêmes auparavant. D’ailleurs, elle est plus conforme à la réalité. Nous le savons. Notre façon actuelle d’être, d’agir et de penser en est la preuve.
Toute personne intéressée à cette nouvelle manière d’être est invitée à tenter une « période d’essai gratuite ». Ensuite, quiconque désire retrouver ses bonnes vieilles habitudes est parfaitement en droit de le faire. Libre à vous de reprendre votre misère, si tel est votre désir.
Par ailleurs, vous pouvez également conserver votre nouvelle image. C’est votre droit le plus strict.

lundi 20 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Bref, nous sommes atteints d’un mal incurable, souvent mortel, appelé l’alcoolisme. Et au lieu de persister à boire, nous préférons considérer et adopter des façons agréables de vivre sans alcool.
Nous n’avons pas à avoir honte de notre maladie. Ce n’est pas un déshonneur. Personne ne sait exactement pourquoi certaines personnes deviennent alcooliques alors que d’autres non. Ce n’est pas notre faute. Nous n’avons pas voulu devenir alcooliques. Nous n’avons pas couru après cette maladie.
Après tout, nous n’avons pas souffert d’alcoolisme pour le plaisir de la chose. Nous n’avons pas entrepris délibérément, malicieusement, de faire ce dont nous aurions à rougir par la suite. Tout cela s’est fait à l’encontre de notre bon jugement et de nos inclinations, simplement parce que nous étions réellement malades sans même le savoir.

dimanche 19 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Alors, nous cherchons à apprendre comment vivre confortablement et sans amertume, nous rappelant simplement que la seule chose importante est d’éviter ce premier verre pour aujourd’hui seulement. (Vous en souvenez-vous ?)
Un membre des AA aveugle, disait que son alcoolisme ressemblait beaucoup à sa cécité. « Dès que j’ai accepté la perte de la vue, expliquait-il, et que j’ai suivi le programme de réadaptation qui m’était nécessaire, j’ai compris qu’avec l’aide de ma canne ou de mon chien, je pouvais me rendre partout où je voulais sans trop de risques, pourvu que je tienne toujours compte du fait que je suis aveugle. Mais dès que je le comporte comme si j’ignorais que je ne vois pas, je me blesse ou il m’arrive des ennuis. »
« Si vous voulez être bien, disait un membre des AA, il suffit de vivre en suivant le traitement indiqué. C’est facile en autant que vous gardiez à l’esprit les faits nouveaux concernant votre état. Qui parmi vous peut perdre son temps à cultiver les sentiments de privation ou d’apitoiement alors que vous savez qu’il y a tant de moments agréables où vous pouvez vous sentir heureux et en sécurité sans craindre de votre maladie. »

samedi 18 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Mais il y a une autre façon d’agir.
Vous pouvez accepter le « diagnostic », persuadé par votre médecin, vos amis, ou vous-mêmes. Vous pouvez ensuite chercher les moyens à prendre, s’il y a lieu, pour « maîtriser » la situation, de manière à ce que, tant que vous prendrez les précautions voulues, vous puissiez jouir longtemps encore d’une vie heureuse, productive et normale. Vous reconnaissez pleinement la gravité de votre état et vous prenez les moyens nécessaires pour conserver une vie saine.
Dans le cas de l’alcoolisme, cette méthode est particulièrement facile à appliquer si vous voulez vraiment demeurer en bonne santé. Et puisque nous, membres des AA, avons si bien appris à profiter de la vie, nous tenons vraiment à rester en bonne santé.
Nous tâchons de ne jamais oublier le caractère permanent de notre alcoolisme mais nous évitons de nous laisser abattre, de nous apitoyer ou d’en parler continuellement. Nous l’acceptons comme une caractéristique de notre organisme, au même titre que notre taille, ou le besoin de porter des lunettes, ou pour une quelconque allergie.

vendredi 17 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Certainement, lorsque nous buvions, la plupart d’entre nous se sont crus à l’abri d’une telle catastrophe. Et il est probable que la grande majorité n’a jamais approché l’horreur des stades ultimes de l’alcoolisme chronique.
Mais nous avons constaté que nous n’avions qu’à continuer à boire pour qu’un tel malheur nous arrive. Si vous êtes à bord d’un autobus à destination d’une ville située à mille kilomètres, c’est bien là que vous vous retrouverez, à moins que vous ne descendiez, et ne preniez une autre direction.
Maintenant, que faites-vous quand vous apprenez que vous souffrez d’une maladie incurable, progressive et fatale, peu importe qu’il s’agisse d’alcoolisme ou d’une autre maladie telle qu’une affection cardiaque ou le cancer ?
Bien des gens nient tout simplement cette réalité, n’en font aucun cas, refusent tout traitement, souffrent et meurent.

jeudi 16 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Selon une comparaison chère à certains d’entre nous,  ce retour n’est pas plus possible pour nous qu’il ne l’est pour un cornichon de redevenir concombre. Personne parmi nous n’a pu « guérir » son alcoolisme par des traitements psychologiques ou pharmaceutiques.
Bien plus, ayant vu des milliers d’alcooliques qui n’ont pas cessé de boire, nous sommes profondément persuadés que l’alcoolisme est une maladie fatale. Nous avons vu beaucoup d’alcooliques boire jusqu’à la mort, mourant suite au « sevrage » causant le délirium Tremens (DT) ou les convulsions, ou encore succombant à une cirrhose du foie directement reliés à l’ingestion d’alcool, sans compter les nombreux décès qui ne sont pas officiellement attribués à l’alcoolisme, même s’ils en sont le résultat. Bien souvent on attribue la cause immédiate d’un décès à un accident d’automobile, une noyade, un suicide, un meurtre, une crise cardiaque, un incendie, une pneumonie ou un infarctus, alors qu’en fait, la maladie ou l’évènement fatal résulte d’une dose massive d’alcool.

mercredi 15 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Toutefois, nous le réalisons maintenant, notre problème d’alcool devenait inexorablement plus sérieux au fil du temps.
Certains médecins spécialisés en alcoolisme nous assurent qu’à n’en plus douter, cette maladie s’aggrave sans cesse à mesure que nous vieillissons. (Connaissez-vous quelqu’un qui ne vieillit pas ?)
Nous sommes en plus persuadés, après maints efforts pour prouver le contraire, que l’alcoolisme est incurable, comme le sont certaines autres maladies. Ici, « incurable » signifie que nous ne pouvons changer notre équilibre chimique de manière à redevenir des buveurs sociaux, modérés et normaux que plusieurs d’entre nous semblaient être durant leur jeunesse ?

mardi 14 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

L’une des nouvelles attitudes mentales que l’alcoolique en voie de rétablissement doit acquérir réside dans la conviction qu’il ou qu’elle doit éviter l’usage de toute substance chimique (alcool et autres drogues qui en sont les substituts) s’il veut rester en bonne santé.
Comme preuve, rappelons-nous nos propres journées de buveurs, qui représentent au total des centaines de milliers d’années consacrées par des hommes ou des femmes à l’absorption d’une quantité incommensurable d’alcool. Nous savons qu’au fil de ces années où nous buvions ainsi, nos problèmes reliés à l’usage de l’alcool s’aggravait continuellement. L’alcoolisme est progressif.
Oh ! Bien sûr, plusieurs d’entre nous avons connu des périodes où, pendant des mois, voire même des années, nous avons quelquefois cru que notre façon de boire s’était en quelque sorte normalisée d’elle-même. Nous semblions capable de supporter une forte dose d’alcool à peu près sans risque. Ou bien nous demeurions abstinents, exception faite de certaines soirées de libation, et notre façon de boire ne semblait pas s’aggraver en apparence, pour autant que nous pouvions le constater. Rien d’épouvantable ou de dramatique n’arrivait.

lundi 13 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

4 SE RAPELER QUE L’ALCOOLISME EST UNE MALADIE INCURABLE, PROGRESSIVE ET FATALE
Bien des gens savent qu’ils ne peuvent manger certains aliments, qu’il s’agisse d’huîtres, de fraises, d’œufs, de concombres, de sucre ou autre, sans en subir de sérieux malaises, quand ils n’en deviennent pas sérieusement malades.
Une personne atteinte d’une telle allergie peut s’apitoyer et se plaindre à qui veut l’entendre, gémissant sans cesse qu’elle est injustement privée de mets délicieux parce qu’ils lui sont préjudiciables.
De toute évidence, même si nous nous sentons lésés, nous serions mal avisés d’ignorer notre propre constitution physiologique ; Si nous ne tenons pas compte de nos limites, il peut en résulter des malaises ou des maladies graves. Pour être en santé et raisonnablement heureux, nous devons apprendre à vivre avec notre propre corps.

dimanche 12 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Le programme du 24-heures est très souple. Nous pouvons l’entreprendre en tout temps, où que nous soyons : à la maison, au travail, dans un bar ou dans une chambre d’hôpital, à 16 h ou à 3 h ; nous pouvons décider sur-le-champ de ne pas prendre d’alcool pendant les prochaines 24 heures, ou pendant les prochaines 5 minutes.
Constamment renouvelé, ce programme élimine les faiblesses des méthodes telles que le « régime sec » ou la « promesse de tempérance ». Une promesse de tempérance ou d’abstinence pour un temps limité venait éventuellement à échéance, tel que prévu, de sorte que nous nous sentions libres de boire à nouveau. Mais aujourd’hui est toujours présent. Aujourd’hui, c’est la vie ; aujourd’hui, c’est tout ce que nous avons ; et n’importe qui peut passer une journée sans boire.
Au tout début, nous nous efforçons de vivre le moment présent seulement pour demeurer abstinents et nous y arrivons. Mais une fois cette mentalité acquise, nous découvrons que cette façon de vivre en tranches de 24 heures est efficace et satisfaisante dans la solution de plusieurs autres problèmes.

samedi 11 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Quand l’obsession de boire se fait plus pressante, il nous arrive de trancher la durée de 24 heures en périodes plus courtes : nous décidons de ne pas boire, disons pour au moins une heure. Nous pouvons toujours supporter un malaise temporaire comme celui de ne pas boire pour seulement une autre heure ; puis une autre, et ainsi de suite. Plusieurs d’entre nous ont entrepris leur rétablissement précisément de cette façon ? A la vérité, il n’y a pas de rétablissement de l’alcoolisme qui ne commence par une heure d’abstinence.
Autrement dit, il s’agit de retarder le (prochain) verre.
(Qu’en pensez-vous ? Vous sirotez encore votre eau gazeuse ? Avez-vous vraiment remis à plus tard ce verre dont nous parlions dans le premier chapitre ? Si oui, vous pouvez déjà être sur la voie du rétablissement.)
Nous pourrons prendre le prochain verre plus tard mais maintenant, nous décidons de le reporter au moins pour aujourd’hui, ou pour un autre moment. (Disons après la lecture de ce chapitre ?)

vendredi 10 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Même si nous savons que l’alcoolisme est une maladie chronique et irréversible, notre expérience nous a enseigné à ne faire aucune promesse d’abstinence à long terme. Nous avons trouvé plus réaliste et plus efficace de dire : « Pour aujourd’hui seulement, je ne boirai pas ! ».
Même si nous avons bu hier, nous pouvons projeter de ne pas boire aujourd’hui. Il se peut que nous buvions demain, sans savoir si seulement nous vivrons jusque-là, mais pour le présent 24-heures, nous décidons de ne pas boire. Peu importe la tentation ou la provocation, nous sommes déterminés à faire l’impossible pour ne pas boire aujourd’hui.
Nos amis et nos familles en ont assez de nous entendre toujours affirmer : « Cette fois, je suis vraiment sérieux », pour nous voir ensuite revenir à la maison en titubant. Maintenant, finies les promesses de ne pas boire, tant aux autres qu’entre nous. Chacun fait sa propre promesse à soi-même. Après tout, notre propre santé et notre vie sont en jeu. C’est à nous, non à nos familles ou à nos amis, qu’il appartient de faire le nécessaire pour demeurer en santé.

jeudi 9 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Certains d’entre nous, en s’engageant ainsi, avaient une réserve personnelle : nous nous disions que notre promesse ne s’appliquait qu’aux boissons « fortes », non à la bière ni au vin. Et c’est ainsi que nous avons appris, si nous ne le savions pas déjà, que la bière et le vin pouvaient tout aussi bien nous enivrer ; il suffisait d’en boire davantage pour obtenir les mêmes effets qu’avec les spiritueux. Nous nous retrouvions tout aussi ivres par la bière ou le vin qu’autrefois sous l’effet de la « boisson forte ».
Bien sûr, d’autres parmi nous ont tout à fait abandonné l’alcool et ont tenu leurs engagements tes que contractés, jusqu’à la date limite … Nous avons alors recommencé à boire pour bientôt retrouver nos difficultés, alourdies et plus de culpabilité et de remords.
Maintenant, à l’issue de ces combats, nous essayons chez les A.A. d’éviter les expressions comme « régime sec » ou « promesse de tempérance ». Elles nous rappellent nos échecs.

mercredi 8 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

3 UTILISER LE PROGRAMME DU 24-HEURES
Au cours des pires moments, nous nous exclamions souvent : « jamais plus ! » Nous nous engagions à ne pas boire pour aussi longtemps qu’une année ou nous promettions à quelqu’un de nous abstenir de tout alcool pendant trois semaines ou trois mois. Et bien sûr, nous avons essayé de nous en abstenir totalement pendant des périodes plus ou moins longues.
Nous étions parfaitement sincères lorsque, à regret, nous étions poussés à faire de telles déclarations. De nous notre cœur, nous ne voulions plus jamais nous enivrer. Nous y étions déterminés. Nous avons juré de renoncer complètement à l’alcool, avec l’intention de nous en abstenir pour une période définie.
Et pourtant, malgré nos intentions, le résultat était presque inévitablement le même. Eventuellement le souvenir de nos promesses et des tourments qui nous y avaient conduits s’estompait. Nous recommencions à boire et nous rencontrions des difficultés plus grandes encore. Notre abstinence « définitive » n’avait pas duré bien longtemps.

mardi 7 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Au lieu d’essayer de calculer le nombre de verres que nous pouvons supporter (est-ce quatre, six, ou douze ?), nous nous disons : « Ne prends tout simplement pas ce premier verre ». C’est tellement plus facile. L’habitude d’une telle réflexion a permis à des centaines de milliers d’alcooliques de demeurer abstinents pendant des années.
Des médecins spécialistes en alcoolisme nous affirment que l’effet du premier verre repose sur un fondement médical réel. C’est le premier verre qui déclenche immédiatement ou plus tard, l’obsession de boire de plus en plus, jusqu’à connaître à nouveau les problèmes causés par l’alcool. Plusieurs parmi nous en sont venus à croire que notre alcoolisme est une dépendance à la substance chimique qu’est l’alcool ; comme tous les intoxiqués qui veulent maintenir leur rétablissement, nous devons nous tenir à l’écart de la première dose du stupéfiant qui a causé notre dépendance. C’est ce que semble confirmer notre expérience, comme nous pouvez le constater en lisant le livre Les Alcooliques Anonymes, le magazine La Vigne, et également partout où les membres des AA se réunissent pour partager leurs expériences.

lundi 6 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

De telles expériences répétées nous ont amenés à cette inévitable conclusion logique : si nous ne prenons pas le premier verre, jamais nous ne nous enivrerons. Donc, au lieu de projeter de ne plus nous enivrer, ou de tâcher de limiter le nombre de nos consommations ou la quantité d’alcool, nous avons appris à concentrer nos efforts pour n’éviter qu’un seul verre : le premier.
De ce fait, au lieu de nous acharner à limiter le nombre de verres que nous pouvions prendre vers la fin d’une cuite, nous évitions celui qui suffit à tout déclencher.
Ce raisonnement semble drôlement simpliste, n’est-ce pas ? Pour plusieurs d’entre nous, il est difficile de croire aujourd’hui que nous n’avions jamais imaginé ce simple moyen de nous-mêmes avant d’arriver chez les AA. (Evidemment, pour être francs nous n’avons jamais vraiment voulu arrêter de boire non plus, jusqu’à ce que nous ayons appris ce qu’était l’alcoolisme.) Mais l’important est ceci : maintenant nous savons que c’est cette solution-là qui est la bonne.

dimanche 5 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Mais toutes ces précautions devenaient de plus en plus difficiles. De temps à autre, nous nous imposions même un régime sec et cessions complètement de boire pour un certain temps.
Et puis … en fin de compte, nous nous permettions un autre verre, un, seulement un. Et comme ce verre ne semblait pas faire de sérieux ravages, nous croyions pouvoir en prendre un autre en toute sécurité. Au début, peut-être en sommes-nous restés là, et nous sommes-nous sentis réconfortés de voir que nous pouvions ainsi prendre un verre ou deux et nous arrêter après. Certains on pu répéter l’expérience à plusieurs reprises.
Mais elle cachait un piège en nous donnant l’illusion de pouvoir boire en toute sécurité. Puis il survenait une occasion (un évènement spécial, une perte personnelle ou même rien de particulier) ou, sous l’effet de l’euphorie provoquée par deux ou trois verres, nous nous sommes crus capables d’en absorber un ou deux de plus sans danger. Et sans aucune espèce d’intention d’en arriver là, nous nous sommes de nouveau abandonnés à l’abus de l’alcool. Nous nous retrouvions alors exactement au même point ou nous en étions jadis : nous dépassions la mesure sans vraiment le vouloir.

samedi 4 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

2 EVITER LE PREMIER VERRE
Voici quelques expressions d’usage courant chez les AA : « Si tu ne prends pas ce premier verre, tu ne pourras pas t’enivrer », et « un verre c’est trop, mais vingt, ce n’est pas assez. »
Au tout début, lorsque nous avons commencé à boire, plusieurs d’entre nous ne voulaient et ne prenaient jamais plus d’un verre ou deux. Mais avec le temps, nous en avons augmenté la quantité. Puis plus tard, nous buvions de plus en plus, jusqu’à nous enivrer, certains au point d’être toujours ivres. Notre condition n’était peut-être pas toujours apparente dans notre expression ou dans notre allure, mais nous n’étions jamais à jeun pour autant.
Si l’alcool nous affectait trop, nous réduisions notre consommation ou tentions de nous limiter à un verre ou deux, ou encore de substituer les alcools forts à la bière ou au vin. Nous tâchions au moins de limiter la quantité, de manière à ne pas nous soûler de façon catastrophique. Enfin, nous nous efforcions de dissimuler la quantité consommée.

vendredi 3 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Toutefois, certains alcooliques qui n’étaient pas à ce point atteints ont pu traverser d’eux-mêmes la période de sevrage avec le support d’autres membres des AA. Parce que nous avons personnellement vécu cette expérience et à ce seul titre, nous sommes parfois en mesure de soulager quelque peu la misère et la souffrance. A tout le moins, nous comprenons. Nous sommes passés par là.
Ainsi donc, cet ouvrage traite de l’abstention de la consommation d’alcool (plutôt que la cessation). Vivre sans alcool, tel est son propos.
Nous avons découvert que pour nous, le rétablissement commençait par l’abstention de boire en devenant abstinent et en ne buvant aucun alcool, en quelque quantité et sous quelque forme que ce soit. Nous avons également compris que nous devions refuser toute autre drogue susceptible d’aliéner notre personnalité. Pour bénéficier d’une vie pleine et satisfaisante, il nous faut absolument demeurer abstinents. L’abstinence est le point de départ de notre rétablissement.
D’une certaine façon, ce livre nous montre comment apprivoiser l’abstinence. (Jadis, nous n’y arrivions pas alors, nous buvions.)

jeudi 2 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Cela dit des deux précautions annoncées, ajoutons ceci : les A.A. n’ont nullement la prétention de soumettre aux lecteurs une thèse scientifique sur les moyens de rester sobre. Nous ne pouvons leur faire part que de notre propre expérience, mais non de théories et d’explications qui seraient du ressort des professionnels.
Ces pages ne révèlent aucune découverte médicale qui vous permette de cesser de boire au cas où vous le feriez encore, ni aucun de ces secrets magiques pour réduire ou supprimer la gueule de bois.
On peut parfois acquérir la sobriété par ses propres moyens et sans quitter son domicile. Mais, le plus souvent, nos multiples beuveries nous ont amené tant de graves problèmes de santé qu’il est préférable de recourir à des soins médicaux, voire à une hospitalisation. Si vous êtes sérieusement atteint, avant d’être en mesure de vous intéresser à ce que nous vous proposons ici, vous pourriez avoir besoin, d’abord, d’une assistance spécialisée.

mercredi 1 février 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Tout comme la bonne nourriture, les bonnes idées ne nous seront d’aucun profit si nous ne les utilisons pas à bon escient. Et cette remarque introduit la seconde précaution :
A.            UTILISER SON BON SENS
Nous avons appris qu’il nous est constamment nécessaire de mobiliser notre intelligence pour appliquer correctement les idées ci-après. En effet, les suggestions de ce livre, aussi bien que n’importe lesquelles, peuvent être utilisées à rebours.
Prenons l’exemple de la consommation de sucreries. Il est évident que les alcooliques souffrant de diabète, de l’obésité ou de la présence de sucre dans le sang, ont bien dû, pour ne pas compromettre leur santé, adapter – tout en retenant le principe – la suggestion qui leur était adressée de manger des sucreries. (Beaucoup de diététiciens préconisent de les remplacer par des aliments riches en protéines.) Donc, ce n’est pas bon pour tout le monde de se gaver de sucreries. Il nous faut, en plus des bonbons, des repas bien équilibrés.
Un autre exemple est l’application de notre slogan « Agir posément ». Certains d’entre nous se sont aperçus que l’on pouvait abuser de ce conseil et le transformer en excuse pour justifier un retard, de la négligence, ou de l’impolitesse. Ce n’est évidemment pas à cela que doit servir notre slogan. Appliqué à bon escient, il peut se révéler salutaire ; mal utilisé, il peut entraver notre rétablissement.