mardi 31 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 39/40
Je suis
allé me coucher. La première chose que j’ai sue, il était six heures trente du
matin, l’heure de me lever. Assis sur le bord de mon lit, pour la première fois
depuis nombre d’années je n’éprouvais pas de sueurs froides, et je ne tremblais
pas. J’en ai conclu que j’avais dû me lever pour prendre un verre aux petites
heures du matin. Mais non, la bouteille était là, intacte, telle que je l’avais
laissée le soir précédent.
Je me
suis rasé sans prendre d’abord six ou huit onces d’alcool. Je suis allé dans la
cuisine et j’ai raconté à ma femme le changement qui s’opérait et la nouvelle
sensation que j’éprouvais. J’ai même bu mon café, dans une tasse, d’une seule
main, au lieu de le boire dans un grand bol en le tenant à deux mains. J’ai dit
à ma femme : « Si Dieu est
en train de m’aider, j’espère de tout mon cœur qu’Il va continuer à le
faire. » Elle m’a répondu qu’il le ferait si j’essayais de m’aider
moi-même.
Le jeudi
soir, j’ai rencontré le membre des AA et nous avons assisté à ma première
réunion. J’y ai rencontré des gens des plus compréhensifs et des plus
merveilleux. J’avais quarante-trois ans. J’en ai maintenant soixante et onze.
En toute honnêteté, je peux affirmer que je n’ai jamais été même tenté par une
rechute avec Dieu comme partenaire silencieux, je suis certain de pouvoir
demeurer abstinent d’alcool encore un autre vingt-quatre heures.
Evansville, Indiana
lundi 30 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 39
Quand je
suis arrivé au chapitré « Nous, les agnostiques », j’ai lu : « Nous
n’avions qu’une petite question à nous poser : ‘Est-ce que je crois, ou
veux croire à l’existence d’une Puissance supérieure à moi-même ?’ »
Cela m’a fortement impressionné.
Je suis
retourné à la salle de bain prendre un grand verre d’verre d’alcool avant de me
coucher, comme je l’avais fait chaque soir depuis nombre d’années. Au moment où
j’allais prendre la bouteille, l’idée m’est venue que si je demandais à Dieu de
m’aider juste un petit peu, il m’entendrait … peut-être. J’ai éteint la
lumière, et pour la première fois de ma vie, j’ai parlé à Dieu en toute
honnêteté et en toute sincérité : « Mon Dieu, si Tu le veux bien,
écoute-moi. Tu sais bien, mon Dieu, que je ne fais rien de bien pour ma
famille, pour mes amis ou pour moi-même. L’alcool a eu raison de moi et je ne
peux rien y faire. Maintenant, si Tu le veux, donne-moi une nuit de repos, sans
alcool. »
dimanche 29 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 39
Au Texas
ma sœur avait rencontré un membre des AA, et après avoir reçu une lettre d’elle,
j’ai accepté d’entrer en contact avec un membre dans ma ville. J’aurais parié n’importe
quoi que cette démarche serait inutile, mais je suis allé le rencontrer. Il m’a
prêté son Gros Livre et m’a conseillé de le lire l’esprit clair, puis de le
rencontrer le jeudi suivant pour assister à une réunion des AA.
J’ai dit
à ma femme que je n’avais jamais parlé à un homme qui semble comprendre mon
problème autant que lui. Vers dix-neuf heures, je suis allé à la salle de bain,
vers l’armoire à médicaments où je gardais l’alcool et j’ai bu une bonne rasade
de la bouteille que je venais d’acheter. Maintenant, j’étais prêt à lire le
livre des AA. Après une heure de lecture, je me suis levé automatiquement pour
aller prendre une autre rasade. Je me suis retenu en me rappelant que j’avais
promis de lire avec un esprit clair. Alors, j’ai retardé de prendre mon verre d’alcool
et j’ai continué à lire.
samedi 28 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 38/39
UNE NOUVELLE SENSATION
Depuis l’enfance,
j’ai cru en Dieu, mais j’ai cessé de fréquenter l’église lorsque l’alcool a
pris le dessus. Pendant onze ans, je n’ai pas connu une seule journée d’abstinence
d’alcool, sauf les quelques fois où j’ai été hospitalisé ou sous les soins d’un
médecin. Je priais souvent, mais j’avais l’impression de ne pas rejoindre Dieu.
Un jour,
vers la fin de ces années, j’ai fait l’erreur de mélanger l’alcool avec les
médicaments prescrits par mon médecin. Ma femme était certaine que j’étais
mort. Le lendemain, le médecin a déclaré que si son téléphone avait été occupé,
n’eut été que quelques minutes lorsque ma femme a téléphoné, il aurait été trop
tard – à son arrivée, mon pouls était imperceptible. Et pourtant, après deux
semaines d’hospitalisation et huit autres sans alcool, j’ai recommencé à boire.
Moins de deux mois plus tard, j’en étais arrivé à souhaiter mourir, mais je ne
le pouvais pas.
vendredi 27 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 38
« APRES DIEU »
La soif
d’alcool m’a été enlevée et n’est jamais revenue dès que j’ai accepté la
Troisième Etape, lors d’une terrible tempête dans le nord de l’océan Pacifique.
Après tout, vous ne pouvez rien trouver à redire là-dessus. La définition du
capitaine d’un navire, selon Lloyd’s de Londres, est ‘maître après Dieu ».
Marin AA, membre des Internationaux
jeudi 26 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 38
Eh bien,
je vais rentrer leur dire au-revoir … Je me suis plutôt retrouvé dans une
réunion des AA avoisinante avec deux amis, et elle fut si enrichissante que j’en
ai oublié de faire la tournée des bars.
Dès mon
retour à mon appartement, lorsque j’ai touché le commutateur pour éclairer la
pièce, une autre lumière s’est faire. Une lumière à l’intérieur de mon esprit
obscurci !
Ce soir-là,
avec ferveur, j’ai remercié ce Dieu que je ne connaissais pas d’avoir pris le
contrôle de mon corps et de mon esprit assez longtemps pour me ramener chez mes
amis des AA et m’éviter une « cuite de trop ». Sur le champ, j’en
suis venu à croire que Dieu pouvait faire et ferait pour moi, ce qu’aucune
puissance humaine ne pouvait faire. Depuis, je n’ai plus jamais eu l’obsession de
l’alcool. J’en suis venu à croire que tout ce qui contribue à une meilleure vie
est rendu possible en vivant au quotidiennement le mode de vie des AA avec l’aide
d’un Dieu compréhensif mais que je comprends toujours pas.
San Diego, Californie.
mercredi 25 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 37/38
Un certain
samedi soir, mon apitoiement a pris des proportions démesurées. J’en étais
arrivé là après deux mois d’abstinence et d’efforts pour suivre le programme. Mon
désir d’honnêteté était si grand qu’il me blessait. Il me fallait sans arrêt
combattre ma soif physique d’alcool. Qu’est-ce que j’en avais retiré ?
Rien. Une vie solitaire dans un logement misérable. Un travail que je
détestais. Un salaire à peine suffisant pour me permettre de déposer vingt-cinq
cents dans le panier des « non-contributions ».
Au diable
les efforts – aussi bien aller me saouler ! Je me suis dirigé vers mon bar
préféré au temps de mes dernières beuveries et inconsciemment je me suis trompé
trois fois de direction – dans un quartier que je connaissais très bien - et je
me suis retrouvé dans un club AA. Avant que je me rende compte que j’avais pris
la mauvaise route, j’étais déjà rendu devant la porte.
mardi 24 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 37
Un des
membres plus expérimentés s’était servi de la métaphore de l’électricité, que j’ai
retrouvée plus tard dans le Gros Livre. « Celui qui entre dans une pièce obscure,
m’a-t-il dit, ne cherche pas à comprendre l’électricité. Il cherche simplement
le commutateur et allume la lumière. » Ce membre m’a par la suite expliqué
comment chacun de nous peut déclencher le courant de la spiritualité, s’il
demande à Dieu chaque matin, de lui apporter un autre jour d’abstinence et si,
chaque soir, il Le remercie pour une autre journée sans alcool. Il a ajouté :
« Si tu n’y crois pas réellement, fais-le d’une façon mécanique. Mais fais-le
chaque jour. Personne ne comprend les voies mystérieuses de la Puissance
supérieure et cela n’est pas nécessaire. Dieu, Lui, nous comprend.
C’est
ainsi que j’ai commencé à prier le matin et le soir. Parfois, j’étais sincère ;
parfois je ne l’étais pas. Je me suis trouvé un emploi parce que je n’avais
plus peur d’en chercher un. Ce n’était pas le genre de travail dont on pouvait
se glorifier et le salaire était minime. Toutefois, il me permettait de
subvenir à mes propres besoins, et j’ai pu quitter la maison de thérapie pour m’installer
dans un modeste appartement.
lundi 23 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 36/37
La réponse
est venue immédiatement. J’ai compris que je serais capable, d’une manière ou d’une
autre, de vivre cette nuit-là – et même de faire face à la lumière du jour –
sans une autre bouteille.
Le lendemain,
je suis allée à la maison de thérapie pour hommes alcooliques. Durant cette
cure, alors que j’assistais chaque jour à des réunions des AA, et que je
discutais d’alcoolisme et d’abstinence avec des membres dont la sobriété s’échelonnait
d’un jour à vingt-cinq ans, j’en suis venu à croire.
Pour cette
nuit-là, la Puissance supérieure m’avait enlevé l’obsession constante de l’alcool
et m’avait guidé vers les AA. L’obsession était pourtant revenue. J’ai dû la
combattre sans relâche, alors même que j’essayais avec toute la sincérité dont
j’étais capable, de mettre en pratique le programme des AA. Quand on lisait les
Etapes, les mots « Dieu, tel que nous le concevions » me
tracassaient. Ces gens-là possédaient quelque chose que je ne pouvais saisir. Je
n’avais jamais été capable de comprendre Dieu, et cela continuait. Le fait de
changer son nom par « Puissance supérieure » ne m’aidait aucunement.
dimanche 22 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 36
Au cours
des trois dernières années, tout en faisant des chassés-croisés avec le
Mouvement, l’alcool a noyé toutes mes raisons de ne pas avoir besoin des AA. Un
soir, assis seul dans mon appartement, je comptais ma fortune – quatre-vingt-neuf
cents. Il n’y avait plus de nourriture. Est-ce que je devrais dépenser
quatre-vingt-neuf cents pour une autre bouteille de vin ?
Oui, il
le fallait ! Il me serait impossible, le lendemain matin, d’affronter les
gens sans un verre d’alcool. Par contre, je n’aurais pas à faire face aux gens
le lendemain matin car je n’avais plus d’emploi, plus d’épouse pour me narguer,
plus d’enfants pour me quémander de l’argent pour l’école.
Que pouvais-je
faire ? A ce moment-là, à bout de force, je refusais même de tenter de
trouver une solution. Dans un geste désespéré, souhaitant qu’Il soit à l’écoute,
je me suis agenouillé à côté de ma bouteille de vin vide et, bien simplement, j’ai
prié : « Mon Dieu, de grâce, aidez-moi ».
samedi 21 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 35/36
IL A PRIS LE CONTRÔLE
Je ne
pouvais pas croire que l’abstinence d’alcool me serait bénéfique. Ma femme
travaillait, je possédais une belle maison, une grosse voiture et des cartes de
crédit, pourquoi aurais-je eu besoin d’aide ? Je ne pouvais pas croire qu’il
pourrait encore y avoir du plaisir dans la vie sans alcool, sans clubs de nuit
et sans les filles qui s’y trouvaient. Je ne pouvais pas croire que « ces
ivrognes » qui faisaient partie des AA étaient aussi intéressés à mon
bien-être qu’ils le disaient. Et je ne pouvais certainement pas croire que ces
anciens patients des établissements psychiatriques pourraient m’enseigner un
meilleur mode de vie.
Je n’avais
pas non plus besoin d’eux pour me parler de Dieu. Ma grand-mère, mes tantes et
plusieurs autres personnes s’en étaient chargées. Même si je ne considérais pas
à être considéré comme chrétien, je croyais à l’existence d’un certain Dieu,
quelque part, qui m’aiderait si jamais j’avais vraiment besoin de secours
extérieur. Mais je me sentais assez grand et assez intelligent pour m’aider
moi-même ! Alors, je ne demandais l’aide ni de Dieu, ni de personne.
vendredi 20 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 35
L’ABANDON TOTAL
Ce qui m’a
toujours le plus impressionné au sujet du programme et de moi-même, c’est le
défi constant et continuel d’essayer de revivre un peu le ravissement ressenti
au moment de mon abandon total lorsque je suis arrivé chez les AA. Je n’ai
jamais plus éprouvé cette paix intérieure particulière. Aujourd’hui après
toutes ces vingt-quatre heures accumulées, je me rends compte qu’elle ne se
reproduira sans doute jamais plus. J’ai failli la retrouver en quelques
occasions, mais ce n’est jamais la même chose.
Je pense
qu’il existe un lien entre ce sentiment et le besoin que nous éprouvions au
moment où nous avons connu le programme. Notre motivation, je crois, est un
mélange de notre souffrance excessive, et de la grâce de Dieu. Quel curieux
mélange ! Je ne saurais comment l’expliquer à qui que ce soit en dehors
des AA.
Des Plaines, Illinois
jeudi 19 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 33
« DELIVRANCE DE L’OBSESSION » 4
Aux
derniers stades de notre alcoolisme, la volonté de résister a fui. Pourtant,
lorsque nous admettons notre défaite totale et lorsque nous devenons enfin
disposés à faire l’essai des principes des AA, notre obsession d’alcool nous
quitte et nous découvrons une nouvelle dimension : la liberté entre les
mains de Dieu tel que nous le concevons.
Bill
W.
mercredi 18 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 32
ENTENDU AUX REUNIONS
« Bien
les gens prient comme s’ils voulaient vaincre la volonté d’un Dieu mal disposé
à leur égard au lieu de chercher à comprendre la volonté d’un Dieu d’amour. »
« Il
est sage de prier pour l’avenir, mais non de s’en soucier, parce que nous ne
pouvons pas le vivre avant qu’il ne se transforme en présent. La
profondeur de notre angoisse mesure la distance qui nous sépare de Dieu. »
« Si
nous avons l’occasion d’aider de quelque façon ceux que nous aimons, ou d’autres
personnes en difficultés, n’hésitons pas à le faire. Sinon, prions pour eux, et
soyons assurés qu’ainsi, nous aidons à relier leurs esprits à l’influence de
Dieu. Mais n’attendons pas une réponse le même jour. L’important, c’est de ne
pas annuler les effets de nos prières en cédant ensuite à l’inquiétude. (Il
existe une grande différence entre la préoccupation et l’inquiétude.) La foi
constante et sans condition est la meilleure. »
Sydney, Australie
mardi 17 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 31
Tout
cela si peu de temps après ma première réunion des AA ! Toute cette
expérience m’a amenée à écouter attentivement les récits des autres membres qui
en étaient venus à croire ; cela m’a permis de lire et de relire le
chapitre « Nous les agnostiques » dans le Gros Livre, ainsi que les chapitres
sur le même sujet dans le livre « Les Douze Etapes et les Douze
Traditions ». Enfin, j’en suis venue à la conclusion qu’il y avait
« une manière plus facile et plus douce » - plus facile que toutes
celles que j’avais essayées avant d’arriver chez les AA. J’en suis venue à
croire.
Je ne
dois jamais oublier … J’ai toujours en ma possession une petite carte en
lambeaux de la Prière de la Sérénité, qui m’a sauvée de la folie, a préservé
mon abstinence et m’a redonné foi en Dieu tel que je le conçois.
Brighton, Colorado
lundi 16 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 31
A la
maison, vingt-quatre heures plus tard, j’ai commencé à m’accrocher à cette
petite carte « comme à la vie ». L’homme, qui était mon mari depuis
vingt-cinq ans, a fait une crise de délirium tremens. Dans sa folie, il m’a
empêchée de téléphoner ou d’aller chercher de l’aide. Pendant cinq jours et
cinq nuits, ni lui ni moi, n’avons pu dormir. Il y a eu des moments où je
faisais partie de ses cauchemars et où ma vie était menacée.
Durant toute
cette période, je ne me suis jamais séparée de la carte. J’ai lu et relu la Prière
de la Sérénité. Même si notre maison contenait autant d’alcool qu’un bar, le
miracle fut que je n’ai même pas pris un verre ! Moi ! – qui avait
toujours résolu mes problèmes avec de l’alcool ! Je me suis plutôt
accrochée à cette petite carte et j’en ai murmuré les mots, inlassablement,
pendant cinq jours et cinq nuits. Je ne me souviens pas d’avoir pris la décision
de croire. J’avais simplement l’impression que le Dieu des AA pouvait avoir
pitié de moi et m’aider. Mais j’en étais certes venue à croire que j’étais
impuissante. Comme il est dit dans notre Gros Livre : « Il y a des
moments où l’alcoolique se trouve mentalement démuni devant le premier verre. Sauf
de rares exceptions, lui ni aucun autre être humain, ne peut lui fournir les
moyens de se défendre. Le secours doit lui venir d’une Puissance supérieure »
dimanche 15 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 30/31
Une fois
rendue à la réunion fermée des AA dans la soirée, mon attitude a commencé à
changer malgré moi. Ces gens avaient quelque chose que je n’avais pas, et que
je voulais ! (Plus tard, j’ai compris qu’ils avaient une Force et une Sagesse
qui leur venaient d’un Dieu d’amour tel qu’ils le concevaient). Ils agissaient
comme si j’étais une réponse à leur prière et comme s’ils me voulaient
réellement avec eux. (Finalement la confiance que les membres AA m’ont manifestée
m’a amenée à croire en eux, ensuite en moi-même et enfin, en Dieu).
Une des
femmes m’a donné une petite carte blanche où était imprimée la Prière de la
Sérénité. « Et si je ne crois pas en Dieu ? » ai-je demandé.
Elle m’a
répondu en souriant : « Bon, mais je pense que Lui, croit en toi. N’as-tu
pas dit que tu ferais n’importe quoi ? » Elle a ajouté : « Accroche-toi
à cette carte comme à ta vie ! Si tu es tentée de prendre ton premier
verre, lis-la. Ou encore, lis-la si tu rencontres des difficultés trop grandes
pour toi. »
samedi 14 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 30
Mon parrain
m’a répondu : « Je crois que cette première prière était excellente
de la part d’une athée. De plus, elle n’est pas restée sans réponse. » C’était
vrai.
Alors
que j’étais davantage dans un état de rigidité cadavérique que celui d’un
lendemain de cuite, on m’a traînée à ma première réunion des AA, à quatre-vingt
kilomètres de ma résidence. En route nous nous sommes arrêtés chez un membre et
j’ai aperçu pour la première fois la Prière de la Sérénité sur une plaque murale.
Ce fut un choc ! Je me suis dit : « Comme d’habitude, je me suis
encore mis les pieds dans le plat avec mon alcool. J’espère pour l’amour du
ciel, que cette prière n’est pas reliée aux AA ! » Pendant tout l’après-midi
j’ai évité de la regarder.
J’étais
loin de penser que vingt-quatre heures plus tard, la Prière de la Sérénité
deviendrait ma compagne, mon espoir et mon salut pendant les cinq jours et les
cinq nuits horribles qui ont suivi.
vendredi 13 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 29/30
UNE PETITE CARTE BLANCHE
Lorsque
je suis arrivée chez les AA, j’étais une athée avouée, agnostique à temps partiel
et réactionnaire à plein temps. (Je suppose que cela provenait des efforts que
je faisais pour m’accrocher au Dieu de mon enfance.) J’étais la femme la plus désorientée,
la plus confuse et la plus impuissante sur terre. C’est comme si j’avais perdu
la foi en moi-même, puis en l’humanité, et finalement en Dieu. Il n’y avait qu’un
aspect positif à mon refus de croire que j’avais un Créateur : j’avais
sûrement soulagé Dieu d’une embarrassante responsabilité.
Pourtant
j’avais vécu une expérience spirituelle le soir où j’ai téléphoné aux AA, même
si je ne l’ai compris que plus tard. Deux
« anges » sont venus m’apporter un véritable message d’espoir et me
parler des AA. Mon parrain a ri lorsque plus tard, j’ai nié avoir prié pour
obtenir de l’aide. Je lui ai dit que la seule fois om j’avais prononcé le mot
Dieu avait été lorsque, constatant avec désespoir que je pouvais ni boire ni rester
à jeun, j’avais crié : « Mon Dieu, qu’est-ce que je vais faire ? »
jeudi 12 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 29
DIEU M’A TROUVE !
Je crois
que Dieu m’a trouvé plus que je ne l’ai trouvé. Comme lorsqu’un enfant tente
ses premiers pas ; il tombe et tombe encore et encore, mais il vaut mieux
ne pas essayer de l’aider jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il ne peut pas marcher
seul. Alors, il vous tend la main. J’en étais rendu au point où je n’avais plus
d’alternative. C’était le désespoir presque total. Alors, et seulement alors, avec
simplicité et honnêteté, j’ai demandé à Dieu de m’aider. J’ai senti Sa présence
immédiatement, comme je la ressens en ce moment.
Nashville, Tenessee
mercredi 11 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 29
J’ignore
combien de temps s’est écoulé. La première chose que j’ai entendue était la
voix d’une infirmière. Elle m’a dit d’une voix douce : « Vous pouvez
voir votre femme maintenant, mais seulement quelques minutes. »
Me hâtant
vers la chambre, j’ai remercié Dieu de m’accorder la chance de pouvoir dire à
ma femme combien je l’aimais et combien je regrettais mon passé. Je m’attendais
à voir une femme mourante. A ma grande surprise, elle arborait un large sourire
et des larmes de joie inondaient sa figure. Elle a essayé de me tendre les bras
et d’une voix faible, elle m’a dit : « Tu ne m’as pas laissée seule pour aller t’enivrer. »
Il y a
maintenant trois ans et quatre mois de cela. Nous sommes encore ensemble aujourd’hui.
Elle fréquente le mouvement Al-Anon et moi, les AA. Nous vivons tous les deux
dans le présent, un jour à la fois.
Dieu a
exaucé mes prières grâce à l’intervention des AA.
Huntington Beach, Californie
mardi 10 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 28
Pour la
première fois de ma vie, j’ai prié pour que sa volonté soit faite. En revoyant
mon passé, j’ai découvert que j’avais toujours demandé à Dieu d’organiser les
choses à ma manière.
J’étais
assis dans le couloir avec des membres des AA lorsque deux chirurgiens sont
arrivés. L’un d’eux m’a demandé : « Peut-on vous parler en privé ? »
Je me
suis entendu répondre : « Peu importe ce que vous avez à me dire,
dites-le devant eux, ce sont mes proches. »
Alors,
le premier médecin a dit : « Nous avons fait tout ce que nous
pouvions pour elle. Elle est encore vivante mais c’est tout ce que nous pouvons
dire. »
Un des
membres des AA a mis son bras autour de moi et m’a dit : « Pourquoi
ne la remets-tu pas entre les mains du plus grand Chirurgien ? Demande-lui
le courage d’accepter. » Nous nous sommes tenus par la main et nous avons
récité la Prière de la sérénité.
lundi 9 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 28
J’ai
levé les yeux et j’ai vu plein d’hommes qui me regardaient. Il m’a semblé qu’ils
me tendaient tous la main en même temps et me donnaient leurs noms en me
disant : « Nous sommes des AA. »
« Pleure
tout ton soûl, me dit l’un d’eux. Tu te sentiras mieux. Nous comprenons. »
Je leur
ai demandé : « Pourquoi Dieu me traite-t-il ainsi ? J’ai
tellement essayé et voilà que ma pauvre femme … »
Un des
hommes m’a interrompu pour dire : « Comment pries-tu ? » Je
lui ai répondu que j’avais demandé à Dieu de me prendre à la place de ma femme.
Il a alors répliqué : Pourquoi ne demandes-tu pas à Dieu la force et le
courage d’accepter Sa volonté.
Dis : « Mon Dieu, que ta volonté soit faite et non la mienne. »
dimanche 8 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 27/28
Puis, c’est
arrivé. J’avais toujours eu peur d’aimer. Pour moi aimer, c’était perdre. Je croyais
que Dieu avait choisi ce moyen pour me punir de tout le mal que j’avais fait. Ma
femme est tombée très malade et transportée d’urgence à l’hôpital. Le médecin m’a
finalement avoué qu’elle avait le cancer. Elle ne supportera peut-être pas l’intervention
chirurgicale, a-t-il dit, et si elle la supporte, ce ne serait qu’une question
d’heures avant qu’elle ne meure.
J’ai
fait volte-face et j’ai traversé le corridor en courant. Je ne pensais qu’à me
procurer une bouteille d’alcool. Je savais que c’est exactement ce que je
ferais si je franchissais les portes de l’hôpital. Mais une Puissance plus forte
que la mienne m’a arrêté et je me suis écrié : « Pour l’amour de
Dieu, garde, appelez les AA pour moi ! »
Je me
suis précipité vers la salle de toilette des hommes et je suis resté là à
pleurer, demandant à Dieu de prendre ma vie plutôt que celle de ma femme. Une fois
de plus, la peur m’a envahi et rempli d’apitoiement, je me suis demandé : « Est-ce
la récompense que je reçois pour essayer de pratiquer ces maudites Etapes ? »
samedi 7 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 27
J’en
étais sidéré. J’ai regardé autour, me demandant d’où venait cette voix et j’ai
crié : « Mon Dieu ! » J’ai bondi et j’ai couru au
téléphone. Comme je saisissais l’appareil, j’ai laissé tomber le récepteur. Je me
suis assis par terre et d’une main tremblante j’ai composé le « 0 »
et j’ai crié à la standardiste d’appeler les AA.
« Je
vous communique les renseignements », me dit-elle.
« Je
tremble trop pour composer le moindre numéro. Va au diable ! »
Je ne
peux expliquer pourquoi je n’ai pas raccroché. Je restais là, assis sur le
plancher, le récepteur collé à l’oreille. Finalement j’ai entendu : « Bonjour !
Ici les Alcooliques anonymes. Puis-je vous aider ? »
Après quatre
mois d’abstinence chez les AA, nous avons recommencé ma felle et moi, à vivre
ensemble. J’avais toujours dit que c’était sa faute si je buvais trop ;
ses récriminations continuelles et ces
braillards d’enfants pouvaient pousser n’importe qui à boire. Mais après trois
mois de vie commune, j’ai vu à quel point c’était une femme et une mère
merveilleuse. Pour la première fois, j’ai compris la différence entre aimer
vraiment et exploiter quelqu’un.
vendredi 6 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 26/27
« COMMENT PRIES-TU ? »
Lorsque je
buvais j’ai souvent demandé à Dieu de m’aider mais j’en venais invariablement à
lui lancer tous les blasphèmes auxquels je pouvais penser et à Lui dire :
« Si Tu es tout-puissant, pourquoi m’as-Tu laissé m’enivrer encore une
fois et aboutir dans cette misère épouvantable ? »
Un jour
alors que j’étais assis sur le bord de mon lit, me sentant terriblement seul et m’apprêtant à
glisser une cartouche dans mon fusil, je me suis écrié : « S’il y a
un Dieu, qu’Il me donne le courage de presser la gâchette !»
Une voix
douce et claire m’a répondu : « Débarrasse-toi de cette cartouche ».
J’ai ouvert la porte et je l’ai jetée dehors.
Dans le moment de calme qui a suivi, je suis tombé à
genoux et j’ai de nouveau entendu la
même voix : « Appelle les Alcooliques anonymes »
jeudi 5 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 26
La réponse
est finalement arrivée. J’étais surprise de constater que j’étais saine d’esprit !
Pouvoir voir clairement « ce que j’étais » à cette époque de ma vie
me donnait l’impression d’être clairvoyante. Je voyais la vie de quelqu’un que
je n’avais vraiment jamais connu, même si je savais tout ce qui lui était
arrivé. Je ne suis pas assez perspicace pour comprendre comment ou pourquoi,
mais au moins, je sais que je peux voir les tendances de ce comportement.
Depuis l’avènement
de ce miracle discret, quand j’ai découvert avec joie que je n’avais pas besoin
de boire et que je ne voulais pas, j’ai continué à prier. Maintenant je fais des
prières personnelles et amusantes, comme celle tirée d’une chanson, pour
demander la paix sur terre, et tout d’abord en moi. La plupart de mes prières
sont des courts mercis pour une faveur obtenue ou pour la grâce de m’avoir
permis de réfléchir avant d’agir ou de réagir. Mes relations avec Dieu se sont
améliorées, tout comme celles d’un enfant avec son père humain. J’apprécie
davantage Sa bonté et Sa sagesse.
Nashville, Tenessee
mercredi 4 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 25/26
PLUS QU’UN SYMBOLE
Il n’y a
pas si longtemps, durant ma période d’alcoolisme actif, lorsque mes forces ou
ma conscience s’estompaient, je trouvais toujours moyen de mettre un genou par
terre avant de me laisser choir dans mon lit. En m’agenouillant, je
bredouillais : « Mon Dieu, me voici ! Je suis soûle. » Je
ne dis pas cela pour qu’on me félicite d’avoir conservé un certain vestige de
la foi de mon enfance, mais pour démontrer que l’on demeure profondément ancré
à des symboles, même si on en a oublié le sens.
Mais lorsque
ma vie a pris un nouveau tournant de façon miséricordieuse et que j’ai tout
remis entre les mains des AA – parce que je ne pouvais faire autrement pour
continuer à vivre - une nouvelle prière a remplacé l’ancienne. D’un ton
monocorde, chaque fois que je me trouvais seule, je répétais : « Mon
Dieu, redonne-moi la raison. »
mardi 3 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 25
UN BESOIN INFINI
En fait
j’ai trouvé plutôt difficile de laisser la volonté supérieure et parfaite d’Allah
diriger ma vie et gouverner ma volonté. Pourtant, lorsqu’il m’arrive de faire d’humbles
efforts pour accepter Sa volonté à mon égard dans certaines circonstances de ma
vie, je me sens absolument soulagé du poids que j’ai porté sur mes épaules. Ma pensée
ne s’égare plus et mon cœur est rempli de joie à chacune de mes respirations.
Ma plus
merveilleuse découverte est que la prière donne des résultats. Je commence à
percevoir Allah comme un créateur plein d’amour qui s’intéresse à moi d’une
façon particulière. Sinon, il ne m’aurait pas conduit chez les AA et il ne m’aurait
pas accordé tant de chances de me relever de mes chutes. Il est patient et
miséricordieux.
Même si
un inventaire moral et un examen quotidien nous révèlent une myriade d’imperfections
dans notre comportement, il nous est impossible, en tant qu’être humain, de
démêler toutes les faiblesses de notre personnalité. Alors, le soir, quand je
Le remercie pour la sobriété de la journée, je Lui demande en plus de m’aider à
m’améliorer et de me donner la sagesse de découvrir ces faiblesses en moi que
je ne vois pas.
Bref, le
besoin de prier est infini !
Karachi, Pakistan
lundi 2 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 23
« LA
PRIERE » 3
Chez
les AA, nous avons découvert que les résultats bénéfiques de la prière ne font
aucun doute. Nous les connaissons et nous en faisons l’expérience. Tous ceux
qui ont persisté ont acquis une force qu’ils ne possédaient pas ordinairement.
Ils ont trouvé une sagesse qui dépasse leur capacité usuelle. Ils ont aussi
développé peu à peu une paix d’esprit qui se maintient dans les circonstances
difficiles.
Bill
W.
« Les Douze Etapes et les Douze
Traditions », p 119
dimanche 1 décembre 2013
Nous en sommes venus à croire, p 22
Je suis
retourné chez les AA mais j’ai longtemps hésité à parler de mon expérience. J’avais
peur qu’on ne me croie pas et qu’on se moque de moi. J’ai appris plus tard que
d’autres membres avaient eu des expériences semblables à la mienne.
A mon
avis, une expérience spirituelle, c’est ce que Dieu accomplit pour un être
humain alors qu’il est absolument incapable de le faire pour lui-même. Un réveil
spirituel, c’est ce que fait un homme lorsqu’il désire voir sa vie transformée
en suivant un programme éprouvé de croissance spirituelle. Et cette aventure n’a
pas de fin.
Raleigh, Caroline du Nord.
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