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mardi 31 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 39/40


Je suis allé me coucher. La première chose que j’ai sue, il était six heures trente du matin, l’heure de me lever. Assis sur le bord de mon lit, pour la première fois depuis nombre d’années je n’éprouvais pas de sueurs froides, et je ne tremblais pas. J’en ai conclu que j’avais dû me lever pour prendre un verre aux petites heures du matin. Mais non, la bouteille était là, intacte, telle que je l’avais laissée le soir précédent.

Je me suis rasé sans prendre d’abord six ou huit onces d’alcool. Je suis allé dans la cuisine et j’ai raconté à ma femme le changement qui s’opérait et la nouvelle sensation que j’éprouvais. J’ai même bu mon café, dans une tasse, d’une seule main, au lieu de le boire dans un grand bol en le tenant à deux mains. J’ai dit à ma femme : « Si Dieu est en train de m’aider, j’espère de tout mon cœur qu’Il va continuer à le faire. » Elle m’a répondu qu’il le ferait si j’essayais de m’aider moi-même.

Le jeudi soir, j’ai rencontré le membre des AA et nous avons assisté à ma première réunion. J’y ai rencontré des gens des plus compréhensifs et des plus merveilleux. J’avais quarante-trois ans. J’en ai maintenant soixante et onze. En toute honnêteté, je peux affirmer que je n’ai jamais été même tenté par une rechute avec Dieu comme partenaire silencieux, je suis certain de pouvoir demeurer abstinent d’alcool encore un autre vingt-quatre heures.

Evansville, Indiana

lundi 30 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 39


Quand je suis arrivé au chapitré « Nous, les agnostiques », j’ai lu : « Nous n’avions qu’une petite question à nous poser : ‘Est-ce que je crois, ou veux croire à l’existence d’une Puissance supérieure à moi-même ?’ » Cela m’a fortement impressionné.

Je suis retourné à la salle de bain prendre un grand verre d’verre d’alcool avant de me coucher, comme je l’avais fait chaque soir depuis nombre d’années. Au moment où j’allais prendre la bouteille, l’idée m’est venue que si je demandais à Dieu de m’aider juste un petit peu, il m’entendrait … peut-être. J’ai éteint la lumière, et pour la première fois de ma vie, j’ai parlé à Dieu en toute honnêteté et en toute sincérité : « Mon Dieu, si Tu le veux bien, écoute-moi. Tu sais bien, mon Dieu, que je ne fais rien de bien pour ma famille, pour mes amis ou pour moi-même. L’alcool a eu raison de moi et je ne peux rien y faire. Maintenant, si Tu le veux, donne-moi une nuit de repos, sans alcool. »

dimanche 29 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 39


Au Texas ma sœur avait rencontré un membre des AA, et après avoir reçu une lettre d’elle, j’ai accepté d’entrer en contact avec un membre dans ma ville. J’aurais parié n’importe quoi que cette démarche serait inutile, mais je suis allé le rencontrer. Il m’a prêté son Gros Livre et m’a conseillé de le lire l’esprit clair, puis de le rencontrer le jeudi suivant pour assister à une réunion des AA.

J’ai dit à ma femme que je n’avais jamais parlé à un homme qui semble comprendre mon problème autant que lui. Vers dix-neuf heures, je suis allé à la salle de bain, vers l’armoire à médicaments où je gardais l’alcool et j’ai bu une bonne rasade de la bouteille que je venais d’acheter. Maintenant, j’étais prêt à lire le livre des AA. Après une heure de lecture, je me suis levé automatiquement pour aller prendre une autre rasade. Je me suis retenu en me rappelant que j’avais promis de lire avec un esprit clair. Alors, j’ai retardé de prendre mon verre d’alcool et j’ai continué à lire.

samedi 28 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 38/39


UNE NOUVELLE SENSATION

Depuis l’enfance, j’ai cru en Dieu, mais j’ai cessé de fréquenter l’église lorsque l’alcool a pris le dessus. Pendant onze ans, je n’ai pas connu une seule journée d’abstinence d’alcool, sauf les quelques fois où j’ai été hospitalisé ou sous les soins d’un médecin. Je priais souvent, mais j’avais l’impression de ne pas rejoindre Dieu.

Un jour, vers la fin de ces années, j’ai fait l’erreur de mélanger l’alcool avec les médicaments prescrits par mon médecin. Ma femme était certaine que j’étais mort. Le lendemain, le médecin a déclaré que si son téléphone avait été occupé, n’eut été que quelques minutes lorsque ma femme a téléphoné, il aurait été trop tard – à son arrivée, mon pouls était imperceptible. Et pourtant, après deux semaines d’hospitalisation et huit autres sans alcool, j’ai recommencé à boire. Moins de deux mois plus tard, j’en étais arrivé à souhaiter mourir, mais je ne le pouvais pas.

vendredi 27 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 38


« APRES DIEU »

La soif d’alcool m’a été enlevée et n’est jamais revenue dès que j’ai accepté la Troisième Etape, lors d’une terrible tempête dans le nord de l’océan Pacifique. Après tout, vous ne pouvez rien trouver à redire là-dessus. La définition du capitaine d’un navire, selon Lloyd’s de Londres, est ‘maître après Dieu ».

Marin AA, membre des Internationaux

jeudi 26 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 38


Eh bien, je vais rentrer leur dire au-revoir … Je me suis plutôt retrouvé dans une réunion des AA avoisinante avec deux amis, et elle fut si enrichissante que j’en ai oublié de faire la tournée des bars.

Dès mon retour à mon appartement, lorsque j’ai touché le commutateur pour éclairer la pièce, une autre lumière s’est faire. Une lumière à l’intérieur de mon esprit obscurci !

Ce soir-là, avec ferveur, j’ai remercié ce Dieu que je ne connaissais pas d’avoir pris le contrôle de mon corps et de mon esprit assez longtemps pour me ramener chez mes amis des AA et m’éviter une « cuite de trop ». Sur le champ, j’en suis venu à croire que Dieu pouvait faire et ferait pour moi, ce qu’aucune puissance humaine ne pouvait faire. Depuis, je n’ai plus jamais eu l’obsession de l’alcool. J’en suis venu à croire que tout ce qui contribue à une meilleure vie est rendu possible en vivant au quotidiennement le mode de vie des AA avec l’aide d’un Dieu compréhensif mais que je comprends toujours pas.

San Diego, Californie.

mercredi 25 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 37/38


Un certain samedi soir, mon apitoiement a pris des proportions démesurées. J’en étais arrivé là après deux mois d’abstinence et d’efforts pour suivre le programme. Mon désir d’honnêteté était si grand qu’il me blessait. Il me fallait sans arrêt combattre ma soif physique d’alcool. Qu’est-ce que j’en avais retiré ? Rien. Une vie solitaire dans un logement misérable. Un travail que je détestais. Un salaire à peine suffisant pour me permettre de déposer vingt-cinq cents dans le panier des « non-contributions ».

Au diable les efforts – aussi bien aller me saouler ! Je me suis dirigé vers mon bar préféré au temps de mes dernières beuveries et inconsciemment je me suis trompé trois fois de direction – dans un quartier que je connaissais très bien - et je me suis retrouvé dans un club AA. Avant que je me rende compte que j’avais pris la mauvaise route, j’étais déjà rendu devant la porte.

mardi 24 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 37


Un des membres plus expérimentés s’était servi de la métaphore de l’électricité, que j’ai retrouvée plus tard dans le Gros Livre. « Celui qui entre dans une pièce obscure, m’a-t-il dit, ne cherche pas à comprendre l’électricité. Il cherche simplement le commutateur et allume la lumière. » Ce membre m’a par la suite expliqué comment chacun de nous peut déclencher le courant de la spiritualité, s’il demande à Dieu chaque matin, de lui apporter un autre jour d’abstinence et si, chaque soir, il Le remercie pour une autre journée sans alcool. Il a ajouté : « Si tu n’y crois pas réellement, fais-le d’une façon mécanique. Mais fais-le chaque jour. Personne ne comprend les voies mystérieuses de la Puissance supérieure et cela n’est pas nécessaire. Dieu, Lui, nous comprend.

C’est ainsi que j’ai commencé à prier le matin et le soir. Parfois, j’étais sincère ; parfois je ne l’étais pas. Je me suis trouvé un emploi parce que je n’avais plus peur d’en chercher un. Ce n’était pas le genre de travail dont on pouvait se glorifier et le salaire était minime. Toutefois, il me permettait de subvenir à mes propres besoins, et j’ai pu quitter la maison de thérapie pour m’installer dans un modeste appartement.

lundi 23 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 36/37


La réponse est venue immédiatement. J’ai compris que je serais capable, d’une manière ou d’une autre, de vivre cette nuit-là – et même de faire face à la lumière du jour – sans une autre bouteille.

Le lendemain, je suis allée à la maison de thérapie pour hommes alcooliques. Durant cette cure, alors que j’assistais chaque jour à des réunions des AA, et que je discutais d’alcoolisme et d’abstinence avec des membres dont la sobriété s’échelonnait d’un jour à vingt-cinq ans, j’en suis venu à croire.

Pour cette nuit-là, la Puissance supérieure m’avait enlevé l’obsession constante de l’alcool et m’avait guidé vers les AA. L’obsession était pourtant revenue. J’ai dû la combattre sans relâche, alors même que j’essayais avec toute la sincérité dont j’étais capable, de mettre en pratique le programme des AA. Quand on lisait les Etapes, les mots « Dieu, tel que nous le concevions » me tracassaient. Ces gens-là possédaient quelque chose que je ne pouvais saisir. Je n’avais jamais été capable de comprendre Dieu, et cela continuait. Le fait de changer son nom par « Puissance supérieure » ne m’aidait aucunement.

dimanche 22 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 36


Au cours des trois dernières années, tout en faisant des chassés-croisés avec le Mouvement, l’alcool a noyé toutes mes raisons de ne pas avoir besoin des AA. Un soir, assis seul dans mon appartement, je comptais ma fortune – quatre-vingt-neuf cents. Il n’y avait plus de nourriture. Est-ce que je devrais dépenser quatre-vingt-neuf cents pour une autre bouteille de vin ?

Oui, il le fallait ! Il me serait impossible, le lendemain matin, d’affronter les gens sans un verre d’alcool. Par contre, je n’aurais pas à faire face aux gens le lendemain matin car je n’avais plus d’emploi, plus d’épouse pour me narguer, plus d’enfants pour me quémander de l’argent pour l’école.

Que pouvais-je faire ? A ce moment-là, à bout de force, je refusais même de tenter de trouver une solution. Dans un geste désespéré, souhaitant qu’Il soit à l’écoute, je me suis agenouillé à côté de ma bouteille de vin vide et, bien simplement, j’ai prié : « Mon Dieu, de grâce, aidez-moi ».

samedi 21 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 35/36


IL A PRIS LE CONTRÔLE

Je ne pouvais pas croire que l’abstinence d’alcool me serait bénéfique. Ma femme travaillait, je possédais une belle maison, une grosse voiture et des cartes de crédit, pourquoi aurais-je eu besoin d’aide ? Je ne pouvais pas croire qu’il pourrait encore y avoir du plaisir dans la vie sans alcool, sans clubs de nuit et sans les filles qui s’y trouvaient. Je ne pouvais pas croire que « ces ivrognes » qui faisaient partie des AA étaient aussi intéressés à mon bien-être qu’ils le disaient. Et je ne pouvais certainement pas croire que ces anciens patients des établissements psychiatriques pourraient m’enseigner un meilleur mode de vie.

Je n’avais pas non plus besoin d’eux pour me parler de Dieu. Ma grand-mère, mes tantes et plusieurs autres personnes s’en étaient chargées. Même si je ne considérais pas à être considéré comme chrétien, je croyais à l’existence d’un certain Dieu, quelque part, qui m’aiderait si jamais j’avais vraiment besoin de secours extérieur. Mais je me sentais assez grand et assez intelligent pour m’aider moi-même ! Alors, je ne demandais l’aide ni de Dieu, ni de personne.

vendredi 20 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 35


L’ABANDON TOTAL

Ce qui m’a toujours le plus impressionné au sujet du programme et de moi-même, c’est le défi constant et continuel d’essayer de revivre un peu le ravissement ressenti au moment de mon abandon total lorsque je suis arrivé chez les AA. Je n’ai jamais plus éprouvé cette paix intérieure particulière. Aujourd’hui après toutes ces vingt-quatre heures accumulées, je me rends compte qu’elle ne se reproduira sans doute jamais plus. J’ai failli la retrouver en quelques occasions, mais ce n’est jamais la même chose.

Je pense qu’il existe un lien entre ce sentiment et le besoin que nous éprouvions au moment où nous avons connu le programme. Notre motivation, je crois, est un mélange de notre souffrance excessive, et de la grâce de Dieu. Quel curieux mélange ! Je ne saurais comment l’expliquer à qui que ce soit en dehors des AA.

Des Plaines, Illinois

jeudi 19 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 33


« DELIVRANCE DE L’OBSESSION » 4

Aux derniers stades de notre alcoolisme, la volonté de résister a fui. Pourtant, lorsque nous admettons notre défaite totale et lorsque nous devenons enfin disposés à faire l’essai des principes des AA, notre obsession d’alcool nous quitte et nous découvrons une nouvelle dimension : la liberté entre les mains de Dieu tel que nous le concevons.

Bill W.

mercredi 18 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 32


ENTENDU AUX REUNIONS

« Bien les gens prient comme s’ils voulaient vaincre la volonté d’un Dieu mal disposé à leur égard au lieu de chercher à comprendre la volonté d’un Dieu d’amour. »

« Il est sage de prier pour l’avenir, mais non de s’en soucier, parce que nous ne pouvons pas le vivre avant qu’il ne se transforme en présent. La profondeur de notre angoisse mesure la distance qui nous sépare de Dieu. »

« Si nous avons l’occasion d’aider de quelque façon ceux que nous aimons, ou d’autres personnes en difficultés, n’hésitons pas à le faire. Sinon, prions pour eux, et soyons assurés qu’ainsi, nous aidons à relier leurs esprits à l’influence de Dieu. Mais n’attendons pas une réponse le même jour. L’important, c’est de ne pas annuler les effets de nos prières en cédant ensuite à l’inquiétude. (Il existe une grande différence entre la préoccupation et l’inquiétude.) La foi constante et sans condition est la meilleure. »

Sydney, Australie

mardi 17 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 31


Tout cela si peu de temps après ma première réunion des AA ! Toute cette expérience m’a amenée à écouter attentivement les récits des autres membres qui en étaient venus à croire ; cela m’a permis de lire et de relire le chapitre « Nous les agnostiques » dans le Gros Livre, ainsi que les chapitres sur le même sujet dans le livre « Les Douze Etapes et les Douze Traditions ». Enfin, j’en suis venue à la conclusion qu’il y avait « une manière plus facile et plus douce » - plus facile que toutes celles que j’avais essayées avant d’arriver chez les AA. J’en suis venue à croire.
Je ne dois jamais oublier … J’ai toujours en ma possession une petite carte en lambeaux de la Prière de la Sérénité, qui m’a sauvée de la folie, a préservé mon abstinence et m’a redonné foi en Dieu tel que je le conçois.
Brighton, Colorado

lundi 16 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 31


A la maison, vingt-quatre heures plus tard, j’ai commencé à m’accrocher à cette petite carte « comme à la vie ». L’homme, qui était mon mari depuis vingt-cinq ans, a fait une crise de délirium tremens. Dans sa folie, il m’a empêchée de téléphoner ou d’aller chercher de l’aide. Pendant cinq jours et cinq nuits, ni lui ni moi, n’avons pu dormir. Il y a eu des moments où je faisais partie de ses cauchemars et où ma vie était menacée.

Durant toute cette période, je ne me suis jamais séparée de la carte. J’ai lu et relu la Prière de la Sérénité. Même si notre maison contenait autant d’alcool qu’un bar, le miracle fut que je n’ai même pas pris un verre ! Moi ! – qui avait toujours résolu mes problèmes avec de l’alcool ! Je me suis plutôt accrochée à cette petite carte et j’en ai murmuré les mots, inlassablement, pendant cinq jours et cinq nuits. Je ne me souviens pas d’avoir pris la décision de croire. J’avais simplement l’impression que le Dieu des AA pouvait avoir pitié de moi et m’aider. Mais j’en étais certes venue à croire que j’étais impuissante. Comme il est dit dans notre Gros Livre : « Il y a des moments où l’alcoolique se trouve mentalement démuni devant le premier verre. Sauf de rares exceptions, lui ni aucun autre être humain, ne peut lui fournir les moyens de se défendre. Le secours doit lui venir d’une Puissance supérieure »

dimanche 15 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 30/31


Une fois rendue à la réunion fermée des AA dans la soirée, mon attitude a commencé à changer malgré moi. Ces gens avaient quelque chose que je n’avais pas, et que je voulais ! (Plus tard, j’ai compris qu’ils avaient une Force et une Sagesse qui leur venaient d’un Dieu d’amour tel qu’ils le concevaient). Ils agissaient comme si j’étais une réponse à leur prière et comme s’ils me voulaient réellement avec eux. (Finalement la confiance que les membres AA m’ont manifestée m’a amenée à croire en eux, ensuite en moi-même et enfin, en Dieu).

Une des femmes m’a donné une petite carte blanche où était imprimée la Prière de la Sérénité. « Et si je ne crois pas en Dieu ? » ai-je demandé.

Elle m’a répondu en souriant : « Bon, mais je pense que Lui, croit en toi. N’as-tu pas dit que tu ferais n’importe quoi ? » Elle a ajouté : « Accroche-toi à cette carte comme à ta vie ! Si tu es tentée de prendre ton premier verre, lis-la. Ou encore, lis-la si tu rencontres des difficultés trop grandes pour toi. »

samedi 14 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 30


Mon parrain m’a répondu : « Je crois que cette première prière était excellente de la part d’une athée. De plus, elle n’est pas restée sans réponse. » C’était vrai.

Alors que j’étais davantage dans un état de rigidité cadavérique que celui d’un lendemain de cuite, on m’a traînée à ma première réunion des AA, à quatre-vingt kilomètres de ma résidence. En route nous nous sommes arrêtés chez un membre et j’ai aperçu pour la première fois la Prière de la Sérénité sur une plaque murale. Ce fut un choc ! Je me suis dit : « Comme d’habitude, je me suis encore mis les pieds dans le plat avec mon alcool. J’espère pour l’amour du ciel, que cette prière n’est pas reliée aux AA ! » Pendant tout l’après-midi j’ai évité de la regarder.

J’étais loin de penser que vingt-quatre heures plus tard, la Prière de la Sérénité deviendrait ma compagne, mon espoir et mon salut pendant les cinq jours et les cinq nuits horribles qui ont suivi.

vendredi 13 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 29/30


UNE PETITE CARTE BLANCHE

Lorsque je suis arrivée chez les AA, j’étais une athée avouée, agnostique à temps partiel et réactionnaire à plein temps. (Je suppose que cela provenait des efforts que je faisais pour m’accrocher au Dieu de mon enfance.) J’étais la femme la plus désorientée, la plus confuse et la plus impuissante sur terre. C’est comme si j’avais perdu la foi en moi-même, puis en l’humanité, et finalement en Dieu. Il n’y avait qu’un aspect positif à mon refus de croire que j’avais un Créateur : j’avais sûrement soulagé Dieu d’une embarrassante responsabilité.

Pourtant j’avais vécu une expérience spirituelle le soir où j’ai téléphoné aux AA, même si je ne l’ai compris que plus tard.  Deux « anges » sont venus m’apporter un véritable message d’espoir et me parler des AA. Mon parrain a ri lorsque plus tard, j’ai nié avoir prié pour obtenir de l’aide. Je lui ai dit que la seule fois om j’avais prononcé le mot Dieu avait été lorsque, constatant avec désespoir que je pouvais ni boire ni rester à jeun, j’avais crié : « Mon Dieu, qu’est-ce que je vais faire ? »

jeudi 12 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 29


DIEU M’A TROUVE !

Je crois que Dieu m’a trouvé plus que je ne l’ai trouvé. Comme lorsqu’un enfant tente ses premiers pas ; il tombe et tombe encore et encore, mais il vaut mieux ne pas essayer de l’aider jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il ne peut pas marcher seul. Alors, il vous tend la main. J’en étais rendu au point où je n’avais plus d’alternative. C’était le désespoir presque total. Alors, et seulement alors, avec simplicité et honnêteté, j’ai demandé à Dieu de m’aider. J’ai senti Sa présence immédiatement, comme je la ressens en ce moment.

Nashville, Tenessee

mercredi 11 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 29


J’ignore combien de temps s’est écoulé. La première chose que j’ai entendue était la voix d’une infirmière. Elle m’a dit d’une voix douce : « Vous pouvez voir votre femme maintenant, mais seulement quelques minutes. »

Me hâtant vers la chambre, j’ai remercié Dieu de m’accorder la chance de pouvoir dire à ma femme combien je l’aimais et combien je regrettais mon passé. Je m’attendais à voir une femme mourante. A ma grande surprise, elle arborait un large sourire et des larmes de joie inondaient sa figure. Elle a essayé de me tendre les bras et d’une voix faible, elle m’a dit : « Tu ne m’as pas  laissée seule pour aller t’enivrer. »

Il y a maintenant trois ans et quatre mois de cela. Nous sommes encore ensemble aujourd’hui. Elle fréquente le mouvement Al-Anon et moi, les AA. Nous vivons tous les deux dans le présent, un jour à la fois.

Dieu a exaucé mes prières grâce à l’intervention des AA.

Huntington Beach, Californie

mardi 10 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 28


Pour la première fois de ma vie, j’ai prié pour que sa volonté soit faite. En revoyant mon passé, j’ai découvert que j’avais toujours demandé à Dieu d’organiser les choses à ma manière.

J’étais assis dans le couloir avec des membres des AA lorsque deux chirurgiens sont arrivés. L’un d’eux m’a demandé : « Peut-on vous parler en privé ? »

Je me suis entendu répondre : « Peu importe ce que vous avez à me dire, dites-le devant eux, ce sont mes proches. »

Alors, le premier médecin a dit : « Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour elle. Elle est encore vivante mais c’est tout ce que nous pouvons dire. »

Un des membres des AA a mis son bras autour de moi et m’a dit : « Pourquoi ne la remets-tu pas entre les mains du plus grand Chirurgien ? Demande-lui le courage d’accepter. » Nous nous sommes tenus par la main et nous avons récité la Prière de la sérénité.

lundi 9 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 28


J’ai levé les yeux et j’ai vu plein d’hommes qui me regardaient. Il m’a semblé qu’ils me tendaient tous la main en même temps et me donnaient leurs noms en me disant : « Nous sommes des AA. »

« Pleure tout ton soûl, me dit l’un d’eux. Tu te sentiras mieux. Nous comprenons. »

Je leur ai demandé : « Pourquoi Dieu me traite-t-il ainsi ? J’ai tellement essayé et voilà que ma pauvre femme … »

Un des hommes m’a interrompu pour dire : « Comment pries-tu ? » Je lui ai répondu que j’avais demandé à Dieu de me prendre à la place de ma femme. Il a alors répliqué : Pourquoi ne demandes-tu pas à Dieu la force et le courage d’accepter Sa volonté. Dis : « Mon Dieu, que ta volonté soit faite et non la mienne. »

dimanche 8 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 27/28


Puis, c’est arrivé. J’avais toujours eu peur d’aimer. Pour moi aimer, c’était perdre. Je croyais que Dieu avait choisi ce moyen pour me punir de tout le mal que j’avais fait. Ma femme est tombée très malade et transportée d’urgence à l’hôpital. Le médecin m’a finalement avoué qu’elle avait le cancer. Elle ne supportera peut-être pas l’intervention chirurgicale, a-t-il dit, et si elle la supporte, ce ne serait qu’une question d’heures avant qu’elle ne meure.

J’ai fait volte-face et j’ai traversé le corridor en courant. Je ne pensais qu’à me procurer une bouteille d’alcool. Je savais que c’est exactement ce que je ferais si je franchissais les portes de l’hôpital. Mais une Puissance plus forte que la mienne m’a arrêté et je me suis écrié : « Pour l’amour de Dieu, garde, appelez les AA pour moi ! »

Je me suis précipité vers la salle de toilette des hommes et je suis resté là à pleurer, demandant à Dieu de prendre ma vie plutôt que celle de ma femme. Une fois de plus, la peur m’a envahi et rempli d’apitoiement, je me suis demandé : « Est-ce la récompense que je reçois pour essayer de pratiquer ces maudites Etapes ? »

samedi 7 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 27


J’en étais sidéré. J’ai regardé autour, me demandant d’où venait cette voix et j’ai crié : « Mon Dieu ! » J’ai bondi et j’ai couru au téléphone. Comme je saisissais l’appareil, j’ai laissé tomber le récepteur. Je me suis assis par terre et d’une main tremblante j’ai composé le « 0 » et j’ai crié à la standardiste d’appeler les AA.

« Je vous communique les renseignements », me dit-elle.

« Je tremble trop pour composer le moindre numéro. Va au diable ! »

Je ne peux expliquer pourquoi je n’ai pas raccroché. Je restais là, assis sur le plancher, le récepteur collé à l’oreille. Finalement j’ai entendu : « Bonjour ! Ici les Alcooliques anonymes. Puis-je vous aider ? »

Après quatre mois d’abstinence chez les AA, nous avons recommencé ma felle et moi, à vivre ensemble. J’avais toujours dit que c’était sa faute si je buvais trop ; ses récriminations  continuelles et ces braillards d’enfants pouvaient pousser n’importe qui à boire. Mais après trois mois de vie commune, j’ai vu à quel point c’était une femme et une mère merveilleuse. Pour la première fois, j’ai compris la différence entre aimer vraiment et exploiter quelqu’un.

vendredi 6 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 26/27


« COMMENT PRIES-TU ? »

Lorsque je buvais j’ai souvent demandé à Dieu de m’aider mais j’en venais invariablement à lui lancer tous les blasphèmes auxquels je pouvais penser et à Lui dire :  « Si Tu es tout-puissant, pourquoi m’as-Tu laissé m’enivrer encore une fois et aboutir dans cette misère épouvantable ? »

Un jour alors que j’étais assis sur le bord de mon lit,  me sentant terriblement seul et m’apprêtant à glisser une cartouche dans mon fusil, je me suis écrié : « S’il y a un Dieu, qu’Il me donne le courage de presser la gâchette !»

Une voix douce et claire m’a répondu : « Débarrasse-toi de cette cartouche ». J’ai ouvert la porte et je l’ai jetée dehors.

Dans  le moment de calme qui a suivi, je suis tombé à genoux  et j’ai de nouveau entendu la même voix : « Appelle les Alcooliques anonymes »

jeudi 5 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 26


La réponse est finalement arrivée. J’étais surprise de constater que j’étais saine d’esprit ! Pouvoir voir clairement « ce que j’étais » à cette époque de ma vie me donnait l’impression d’être clairvoyante. Je voyais la vie de quelqu’un que je n’avais vraiment jamais connu, même si je savais tout ce qui lui était arrivé. Je ne suis pas assez perspicace pour comprendre comment ou pourquoi, mais au moins, je sais que je peux voir les tendances de ce comportement.

Depuis l’avènement de ce miracle discret, quand j’ai découvert avec joie que je n’avais pas besoin de boire et que je ne voulais pas, j’ai continué à prier. Maintenant je fais des prières personnelles et amusantes, comme celle tirée d’une chanson, pour demander la paix sur terre, et tout d’abord en moi. La plupart de mes prières sont des courts mercis pour une faveur obtenue ou pour la grâce de m’avoir permis de réfléchir avant d’agir ou de réagir. Mes relations avec Dieu se sont améliorées, tout comme celles d’un enfant avec son père humain. J’apprécie davantage Sa bonté et Sa sagesse.

Nashville, Tenessee

mercredi 4 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 25/26


PLUS QU’UN SYMBOLE

Il n’y a pas si longtemps, durant ma période d’alcoolisme actif, lorsque mes forces ou ma conscience s’estompaient, je trouvais toujours moyen de mettre un genou par terre avant de me laisser choir dans mon lit. En m’agenouillant, je bredouillais : « Mon Dieu, me voici ! Je suis soûle. » Je ne dis pas cela pour qu’on me félicite d’avoir conservé un certain vestige de la foi de mon enfance, mais pour démontrer que l’on demeure profondément ancré à des symboles, même si on en a oublié le sens.

Mais lorsque ma vie a pris un nouveau tournant de façon miséricordieuse et que j’ai tout remis entre les mains des AA – parce que je ne pouvais faire autrement pour continuer à vivre - une nouvelle prière a remplacé l’ancienne. D’un ton monocorde, chaque fois que je me trouvais seule, je répétais : « Mon Dieu, redonne-moi la raison. »

mardi 3 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 25


UN BESOIN INFINI

En fait j’ai trouvé plutôt difficile de laisser la volonté supérieure et parfaite d’Allah diriger ma vie et gouverner ma volonté. Pourtant, lorsqu’il m’arrive de faire d’humbles efforts pour accepter Sa volonté à mon égard dans certaines circonstances de ma vie, je me sens absolument soulagé du poids que j’ai porté sur mes épaules. Ma pensée ne s’égare plus et mon cœur est rempli de joie à chacune de mes respirations.

Ma plus merveilleuse découverte est que la prière donne des résultats. Je commence à percevoir Allah comme un créateur plein d’amour qui s’intéresse à moi d’une façon particulière. Sinon, il ne m’aurait pas conduit chez les AA et il ne m’aurait pas accordé tant de chances de me relever de mes chutes. Il est patient et miséricordieux.

Même si un inventaire moral et un examen quotidien nous révèlent une myriade d’imperfections dans notre comportement, il nous est impossible, en tant qu’être humain, de démêler toutes les faiblesses de notre personnalité. Alors, le soir, quand je Le remercie pour la sobriété de la journée, je Lui demande en plus de m’aider à m’améliorer et de me donner la sagesse de découvrir ces faiblesses en moi que je ne vois pas.

Bref, le besoin de prier est infini !

Karachi, Pakistan

lundi 2 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 23


« LA PRIERE » 3

Chez les AA, nous avons découvert que les résultats bénéfiques de la prière ne font aucun doute. Nous les connaissons et nous en faisons l’expérience. Tous ceux qui ont persisté ont acquis une force qu’ils ne possédaient pas ordinairement. Ils ont trouvé une sagesse qui dépasse leur capacité usuelle. Ils ont aussi développé peu à peu une paix d’esprit qui se maintient dans les circonstances difficiles.

Bill W.

« Les Douze Etapes et les Douze Traditions », p 119

dimanche 1 décembre 2013

Nous en sommes venus à croire, p 22


Je suis retourné chez les AA mais j’ai longtemps hésité à parler de mon expérience. J’avais peur qu’on ne me croie pas et qu’on se moque de moi. J’ai appris plus tard que d’autres membres avaient eu des expériences semblables à la mienne.

A mon avis, une expérience spirituelle, c’est ce que Dieu accomplit pour un être humain alors qu’il est absolument incapable de le faire pour lui-même. Un réveil spirituel, c’est ce que fait un homme lorsqu’il désire voir sa vie transformée en suivant un programme éprouvé de croissance spirituelle. Et cette aventure n’a pas de fin.

Raleigh, Caroline du Nord.