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jeudi 30 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 120

De vive voix
A mon point de vue, il n’y a pas la moindre objection à ce qu’un groupe reste absolument anonyme ou que des personnes désirent que leur affiliation aux A.A. reste secrète. C’est leur affaire et c’est leur réaction parfaitement naturelle.
Cependant, la plupart des gens pensent qu’un anonymat aussi poussé n’est pas nécessaire, ni même désirable. Une fois qu’on est assez sobre et sûr de sa sobriété, il semble qu’il n’y ait aucune raison d’éviter de parler de son affiliation aux A.A. à bon escient. Ceci peut contribuer à y amener d’autres personnes. La communication de vive voix est une des plus importantes qui soient, pour nous.
Nous ne devons donc critiquer ni ceux qui se taisent ni ceux qui désirent parler abondamment de leur affiliation aux A.A., pourvu qu’ils ne le fassent pas au niveau du public et ne compromettent pas ainsi le mouvement tout entier.
Lettre - 1962

mercredi 29 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 119

Sur la bonne voie
Je réalise maintenant que mes anciens préjugés contre les ecclésiastiques étaient aveugles et erronés. Les gens d’église ont maintenu pendant des siècles une foi qui aurait pu entièrement disparaître. Ils m’ont montré la voie, mais je n’y ai pas pris garde. J’avais tant de préjugés, j’étais tellement centré sur moi-même. Lorsque j’ouvris les yeux, c’était parce qu’il le fallait. Et l’homme qui m’a fait entrevoir la vérité était un laïc, qui souffrait comme moi. Grâce à lui, j’ai enfin vu ; sorti de l’abîme, ayant repris pied, je me suis rendu compte que j’étais sur la bonne voie si j’étais disposé à marcher.
Lettre - 1940

mardi 28 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 118

Prélude au programme
Peu de gens essaieront sincèrement de mettre le programme des A.A. en pratique s’ils n’ont pas « touché le fond ». Pour pratiquer les Douze Etapes des AA, il faut en effet adopter une attitude et passer à des actes que, sans doute, aucun alcoolique actif ne peut rêver d’entreprendre. L’alcoolique moyen égocentrique à l’extrême n’est pas intéressé par ce programme à moins d’y être obligé pour rester en vie.
Douze Etapes - 1ère Etape
***
Nous savons que le nouveau venu doit « avoir touché le fond » : si ce n’est pas le cas il ne se produit pas grand chose. Parce que nous sommes des poivrots qui le comprennent, nous pouvons nous servir à fond de ce véritable casse-noix qu’est l’« obsession plus l’allergie » comme d’un outil puissant pour mettre en pièce son « ego ». C’est seulement de cette façon qu’il pourra être convaincu que par ses propres moyens, sans aide, il n’a que peu ou pas de chances de se rétablir.
A.A. today - page 82

lundi 27 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 117

Le sentiment d’appartenance
La plus grande récompense que la méditation et la prière nous apportent est sans doute le sentiment d’appartenance qu’elles nous donnent.
Nous ne vivons plus dans un monde complètement hostile. Nous ne sommes plus perdus, effrayés et inutiles.
Dès que nous entrevoyons la volonté de Dieu, dès que nous commençons à comprendre que la vérité, la justice et l’amour sont les éléments réels et éternels de la vie, nous ne nous laissons plus profondément inquiéter par ce qui nous semble être l’évidence du contraire dans tout ce qui est purement humain. Nous savons que Dieu veille sur nous avec amour. Nous savons que lorsque nous nous tournons vers Lui, tout sera pour le mieux pour nous, ici-bas et dans l’au-delà.
Douze Etapes - 11ème Etape

dimanche 26 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 116

La vision de chaque être
Au-delà du concept de la Puissance supérieure, comme chacun peut la concevoir, les A.A. ne doivent jamais, en tant qu’association, aborder le domaine des dogmes et de la théologie. Nous ne pourrons jamais devenir une religion dans ce sens, de peur d’anéantir notre utilité pratique en nous enlisant dans ces disputes théologiques.
Lettre - 1954
***
Ce qui est surprenant dans le Mouvement des A.A. c’est que toutes les religions voient dans notre programme une similitude aux leurs. Par exemple, les théologiens catholiques déclarent que les Douze Etapes sont en plein accord avec les exercices spirituels de St-Ignace ; bien que notre livre ait un relent de péché, de maladie et de mort, le Moniteur de la Science Chrétienne l’a souvent loué dans ses éditoriaux. Maintenant, selon les vues des Quakers, nous sommes dignes de considération, également. Quels heureux évènements !
Lettre - 1950

samedi 25 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 115

L’essence de la croissance
N’ayons jamais peur du changement nécessaire. Il est certain que nous devons distinguer le changement pour le pire et le changement pour le mieux. Mais quand un besoin se manifeste chez un individu, dans un groupe ou dans le Mouvement A.A. tout entier, il a été reconnu depuis longtemps que nous ne pouvons pas demeurer inactifs et détourner la tête. L’essence de tout progrès consiste à avoir la bonne volonté de changer pour le mieux et ensuite la bonne volonté d’en assumer les responsabilités inhérentes.
Grapevine - juillet 1965

vendredi 24 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 114

Aucun pouvoir personnel
Au début, le remède à mes difficultés personnelles me semblait si évident que je ne pouvais imaginer un alcoolique rejetant ma proposition, si elle lui était convenablement présentée.
Je croyais si fermement que le Christ pouvait tout faire que j’avais inconsciemment la vanité de croire qu’il ferait tout par mon intermédiaire, au moment et de la manière que je choisirais.
Au bout de six longs mois, je dus admettre qu’aucune âme ne s’était soumise au Maître, pas même la mienne. Ceci m’amena à réaliser sainement qu’il y avait un grand nombre de cas dans le monde sur lesquels je n’avais aucun pouvoir personnel - que si j’étais prêt à l’admettre dans le domaine de l’alcool je devais aussi concéder qu’il en était de même pour bien d’autres choses. Je devais rester tranquille et apprendre que Dieu c’était Lui, pas moi.
Lettre - 1940

jeudi 23 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 113

Etre équitable
Je pense que trop souvent nous avons désapprouvé ou tourné en ridicule des projets de nos amis, dans le domaine de l’alcoolisme, parce que nous n’envisageons pas les choses comme eux.
Nous devrions nous demander très sérieusement combien d’alcooliques ont continué à boire simplement parce que nous n’avons pas coopéré de bon gré avec ces nombreux organismes, quelle que soit notre opinion à leur égard, favorable, défavorable ou indifférente.
Aucun alcoolique ne devrait devenir fou ou mourir simplement parce qu’il n’est pas venu, dès le début, tout droit chez les A.A.
Grapevine - juillet 1965
***
Notre premier objectif sera de développer la modération. Ceci est d’une importance capitale. Notre aptitude à être équitables et tolérants s’évanouit dès l’instant où nous nous mettons à parler et à agir précipitamment.
Douze Etapes - 10ème Etape

mercredi 22 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 112

Une sécurité absolue ?
En entrant chez les A.A., le spectacle du gaspillage des années passées nous a jetés dans le désarroi. Le prestige de la fortune n’était plus notre but primordial, nous réclamions maintenant à grands cris, la sécurité matérielle.
Même lorsque nos affaires ont été rétablies, ces craintes terribles ont souvent continué à nous hanter. Cette attitude nous avait rendus avares et pingres. Il nous fallait avoir une sécurité financière absolue, sinon …
Nous avions oublié que la plupart des A.A. peuvent gagner leur vie nettement mieux que la moyenne des gens ; nous avions oublié que l’immense bonne volonté de nos frères A.A. qui ne demandaient pas mieux que de nous aider à obtenir de meilleurs emplois lorsque nous le méritons ; nous avions oublié combien la sécurité financière de tout être humain, celle d’aujourd’hui comme celle de demain, est fragile. Bien pire, nous avions oublié Dieu.
En ce qui concerne l’argent, nous n’avions foi qu’en nous-mêmes, et encore pas tellement.
Douze Etapes - 12ème Etape

mardi 21 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 111

Un regard sur le passé

Nous devrions procéder à une analyse fidèle et vraiment complète de notre passé, afin de découvrir de quelle façon les autres en ont été affectés. Dans bien des cas, nous découvrirons que, si le mal fait aux autres n’a pas été considérable, nous nous sommes infligés à nous-mêmes de très grands dégâts dans le domaine émotionnel.
En outre, des conflits émotionnels nuisibles, parfois complètement oubliés, demeurent enfouis au plus profond de notre subconscient. C’est pourquoi, nous devrions fermement essayer de nous rappeler et de revoir ces évènements du passé qui, à l’origine, ont fait naître ces conflits et qui continuent à exercer de violentes torsions, ternissant nos personnalités et dégradant nos vies.
Lettre - 1957
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Nous réagissons plus au sentiment de frustration que les gens normaux. En revivant certains épisodes de notre vie, en toute confiance avec quelqu’un d’autre, nous sommes à même d’en diminuer l’importance, et, de là, leur influence sur notre inconscient.
Douze Etapes - 8ème Etape

lundi 20 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 110

La peine : constructive ou destructive ?
Il fut un temps où nous avons feint d’ignorer la peine dans l’espoir qu’elle s’en irait. Ou alors, dans la crainte de l’abattement, nous l’avons fuie pour nous apercevoir qu’elle nous accompagnait. Souvent pleins de déraisons, d’amertume et de reproches, nous lui avons résisté. Ces attitudes erronées, dont l’alcool était le moteur, grandissaient notre destruction, à moins de les modifier.
Alors vint A.A. Nous y avons appris que, pour chacun la peine était, réellement, un fait de la vie. Un fait qu’il nous fallait comprendre et avec lequel il nous fallait négocier. Et nous avons découvert, avec surprise, que les peines pouvaient, par la grâce de Dieu, être changées en bienfaits inimaginables.
En fait, c’étaient là l’essence même des A.A. : accepter la peine ; lui faire carrément face avec un calme courage, la peine qui s’atténue et qui, souvent, est surmontée. Voilà l’histoire des A.A. et il s’est fait que nous en faisons partie. De pareils témoignages, nous en avons constitué un stock à l’usage du prochain qui souffre.
Lettre - 1966

dimanche 19 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 109

La liberté par l’acceptation
Nous avons admis que nous ne pouvions rosser l’alcool avec les seules ressources qui nous restaient ; aussi, avons-nous accepté le fait, que la dépendance envers une Puissance supérieure (ne serait-ce que celle du groupe A.A.) pouvait réaliser ce qui nous avait été jusqu’ici impossible. Du moment que nous avons pu accepter ce fait, la contrainte que l’alcool exerçait sur nous s’est relâchée.
Pour la plupart d’entre nous, cette double acceptation avait demandé beaucoup d’efforts. Toute notre philosophie, basée sur la suffisance, a dû être abandonnée. Cela n’était pas dû à notre pure volonté. Ce fut plutôt le résultat de notre désir croissant « d’accepter » ces nouvelles réalités de la vie.
Nous n’avons pas fui et nous n’avons pas combattu. Mais nous avons accepté. Et alors, nous avons commencé à être libres !
Grapevine - mars 1962

samedi 18 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 108

Apprendre dans le calme
En 1942, un membre des A.A. de New York a attiré notre attention sur une coupure de journal. Dans un avis mortuaire d’un journal local, on avait écrit : « Dieu donnez-nous la sérénité d’accepter les choses que nous ne pouvons changer, le courage de changer les choses que nous pouvons, et la sagesse d’en connaître la différence. »
Jamais, nous n’avions vu autant d’esprit A.A. exprimé en aussi peu de mots. Avec une rapidité foudroyante, la prière « de la Sérénité » devint un usage général.
AA comes of age - page 196
***
Dans la méditation, il n’y a pas de place pour la discussion. Nous demeurons dans le calme avec les pensées et les prières de personnes orientées vers la spiritualité et qui voient clair, afin de nous instruire par l’extérieur et d’apprendre. Voilà l’état d’âme qui, si souvent, révèle et intensifie un contact conscient avec Dieu.
Douze Etapes - 11ème Etape

vendredi 17 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 107

Deux sortes d’orgueil
L’orgueilleuse vertu des « gens de bien » peut être, souvent, aussi destructive que les péchés flagrants de ceux qui sont censés n’être pas aussi bien.
Grapevine - août 1961
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Nous proclamions à plaisir que des millions de « gens bien et de croyants » continuaient à s’entre-tuer au nom de Dieu.
Cela signifiait, évidemment, que nous avions substitué une pensée négative à une pensée positive. Dès notre arrivée aux A.A., nous avons dû reconnaître que cette façon de penser nourrissait notre égocentrisme. En soulignant les fautes de certains croyants, nous pouvions nous sentir supérieurs à eux tous. De plus, cela nous permettait d’éluder l’examen de nos propres faiblesses.
La pharisaïsme, dont, précisément, nous avions accusé les autres, avec tant de mépris, était notre principal défaut. Cette sorte de fausse respectabilité a été notre perte, du moins en ce qui concerne la foi.
Mais finalement, quand nous avons été balayés, jusque chez les A.A., nous avons mieux compris.
Douze Etapes - 2ème Etape

jeudi 16 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 106

L’humilité parfaite
Quant à moi, j’essaie, dans la mesure de mes moyens, de rechercher la meilleure définition de l’humilité.
Cette définition ne sera pas absolument parfaite, parce que je serai toujours imparfait. Actuellement je choisirais celle-ci : « L’humilité parfaite serait un état d’affranchissement complet de moi-même, la libération de toutes les exigences si lourdement inhérentes à mes défauts. L’humilité parfaite serait mon entière bonne volonté, en tout temps et en tous lieux, à connaître et à accomplir la volonté de Dieu. » Si je médite sur ce concept, je ne dois pas me décourager en pensant que jamais je ne pourrai atteindre un tel idéal. Je ne dois pas non plus m’enorgueillir en supposant qu’un jour, j’aurais acquis toutes ces vertus. Il suffit que ce concept me serve de point de repère et, qu’avec le temps, je le laisse à jamais remplir mon cœur. Ceci fait, je suis à même de confronter ma conception avec mon dernier inventaire. Ainsi, aurai-je une idée saine et raisonnable du point où je me trouve sur la route qui mène à l’humilité. Je vois que le long voyage qui mène à Dieu est à peine entrepris. Maintenant je me vois tel que je suis, je connais ma vraie dimension, ma stature véritable. Mon importance et mes considérations personnelles deviennent dérisoires.
Grapevine - juin 1961

mercredi 15 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 105

En avant !
Si vous consacrez trop de temps à un alcoolique, quel qu’il soit, vous privez un autre alcoolique de la possibilité de survivre et d’être heureux. Un membre de notre fraternité avait complètement échoué dans ses tentatives auprès de ses six ou sept premiers candidats. Or, il a souvent répété depuis lors, que s’il s’était obstiné à s’occuper d’eux, il aurait privé de leurs chances de nombreux autres, qui, depuis se sont rétablis.
Alcooliques Anonymes - chapitre 7
***
Notre responsabilité première envers le nouveau venu est une présentation adéquate du programme. S’il ne fait rien ou discute, nous ne faisons rien d’autre que de garantir notre propre sobriété. S’il fait un premier pas, même un petit, avec un esprit ouvert, alors nous nous mettons en quatre pour l’aider de toutes les manières possibles.
Lettre - 1942

mardi 14 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 104

Notre nouvel employeur
Nous avions un nouvel employeur. Comme il est tout puissant, Il nous procurait tout ce dont nous avions besoin, à condition que nous restions à Ses côtés et que nous accomplissions, de notre mieux, le travail qu’il nous avait confié.
Une fois engagés dans cette voie, nous nous sommes de moins en moins souciés de nous-mêmes, de nos petits projets et de nos intentions personnelles. De plus en plus, nous avons cherché comment nous pouvions apporter notre contribution à la vie. Comme nous ressentions cette force nouvelle couler en nous, que nous jouissions de la paix de l’esprit, nous avons découvert que nous pouvions, avec succès, affronter l’existence, et, comme nous prenions conscience de Sa présence, nous avons commencé à nous libérer de la crainte du présent, de l’avenir et de l’au-delà. Nous étions nés de nouveau.
Alcooliques Anonymes - chapitre 5

lundi 13 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 103

Les principes avant les convenances personnelles
La plupart d’entre nous pensaient qu’un bon caractère est une chose, certes, désirable. C’est évident il est d’abord nécessaire d’avoir un bon caractère pour être satisfait de soi. Un étalage approprié d’honnêteté et de moralité nous permettait d’obtenir plus facilement ce que nous désirions vraiment. Mais, chaque fois que nous avions à choisir entre un bon caractère et le bien-être, nous abandonnions la réforme de notre caractère pour poursuivre ce que nous pensions être le bonheur.
Rarement avons-nous pensé que la formation de notre caractère était quelque chose de désirable comme telle. Nous n’avons jamais songé à faire de l’honnêteté, de la tolérance et de l’amour véritable du prochain et de Dieu la base de notre nouvelle vie quotidienne.
Douze Etapes - 7ème Etape
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Comment transformer une juste conviction mentale en un juste résultat émotif et mener ainsi une vie tranquille, heureuse et harmonieuse. C’est là le problème de la vie même.
Grapevine - janvier 1958

dimanche 12 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 102

Une conversation salutaire
Lorsque nous consultons un ami, membre des A.A., nous ne devons pas hésiter à lui rappeler la nécessité d’observer la plus grande discrétion. En général, nous, les A.A., nous nous laissons aller, entre nous, à des confidences intimes, si librement et si facilement, qu’un conseiller peut parfois oublier que nous désirons qu’il garde le silence. La confidence, la meilleure des relations humaines, a droit à une protection sacrée ; le secret ne devrait jamais être violé. Ces relations privilégiées ont un avantage inestimable. Nous y trouvons a plus belle occasion d’être aussi honnêtes que possible. Nous n’avons pas besoin de craindre, alors, de blesser certaines condamnations. Ici, encore, nous avons la meilleure chance possible de déceler les illusions.
Grapevine - août 1961

samedi 11 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 101

« Le côté spirituel »
Combien de fois, assistant à une réunion des A.A., n’entendons-nous pas un membre déclarer : « Mais je n’ai pas encore assimilé le côté spirituel ». Avant de faire cette déclaration, il a décrit la transformation miraculeuse qui s’est opérée en lui -non seulement la libération de l’alcool, mais le changement profond de toute son attitude vis-à-vis de la vie et de son mode de vie.
Il est évident que pour toutes les personnes présentes, il a reçu un don et que ce don est hors de proportion avec tout ce qu’on peut attendre de la simple participation aux A.A. Un sourire passe dans l’auditoire et nous nous disons : « Et bien, ce type rayonne de spiritualité, mais il ne semble pas encore en avoir conscience ! »
Grapevine - juillet 1962

vendredi 10 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 100

La montagne que j’avais oubliée
J’ai acquis, dans ma tendre enfance, certains traits de caractère qui ont beaucoup à voir avec mon insatiable désir d’alcool.
J’ai été élevé dans une petite ville du Vermont au pied du mont Eole. Je me rappelle encore avoir regardé cette immense et mystérieuse montagne, me demandant ce qu’elle signifiait et si je ne pourrais jamais monter si haut. Mais, j’ai été distrait par ma tante qui m’offrit des fondants pour mon anniversaire ; j’avais quatre ans. Depuis, pendant trente-cinq ans, j’ai recherché les douceurs dans l’existence et j’ai complètement oublié la montagne.
AA comes of age - p 52-53
***
Lorsque la sensualité n’est pas trop ruineuse, nous la désignons par un mot moins fort ; nous appelons ça : assurer notre bien-être.
Douze Etapes - 6ème Etape

jeudi 9 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 99

Celui qui « rechute » a besoin de compréhension
On impute souvent les rechutes à la révolte : quelques uns d’entre nous se rebellent plus facilement que d’autres. La rechute peut provenir de l’illusion qu’on peut guérir de l’alcoolisme. On peut aussi imputer les rechutes à la négligence ou à la suffisance. Beaucoup d’entre nous ne franchissent pas ce stade sans perdre leur sobriété. Tout va bien pendant deux ou trois ans, puis ce membre disparaît. Certains d’entre nous se sentent fautifs en raison des défauts ou habitudes dont ils ne peuvent pas ou ne veulent pas se débarrasser. Trop peu d’indulgence pour eux-mêmes, une prière trop peu habituelle - enfin, les deux combinées contribuent à la rechute.
Et puis, certains d’entre nous sont beaucoup plus atteints par l’alcool que d’autres. D’autres encore sont en butte à toutes sortes de calamités et semblent ne pas trouver les ressources spirituelles leur permettant d’y faire face. Il y a ceux d’entre nous qui sont physiquement malades. D’autres sont sujets à être plus ou moins continuellement à bout de forces, ou portés à être anxieux ou dépressifs. Toutes les conditions de ce genre jouent un rôle dans les rechutes. Parfois, elles sont tout à fait déterminantes.
Discours - 1960

mercredi 8 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 98

La colère: l’ennemie de l’individu et du groupe
Comme il est dit dans « Alcooliques Anonymes », le ressentiment est « l’ennemi numéro un ». C’est la cause principale des rechutes dans l’alcoolisme. Nous, les A.A., ne savons que trop bien que « la boisson nous rend finalement fous ou nous tue ». Le même sort plane sur n’importe quel groupe A.A. La colère déchaînée, l’unité et le but sont perdus, Même l’indignation « justifiée » peut désintégrer le groupe. Il peut même en mourir. C’est pourquoi nous évitons la controverse. C’est pourquoi nous ne sanctionnons aucune conduite fautive, quelle que soit la gravité de la faute. En réalité, aucun alcoolique ne peut être privé de son appartenance aux A.A. pour quelque raison que ce soit. La sanction ne guérit jamais. Seul l’amour guérit.
Lettre - 1966

mardi 7 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 97

Le respect de soi par le sacrifice
Au début, nous avons sacrifié l’alcool. Il le fallait, sinon il nous aurait tués. Mais nous ne pouvions nous libérer sans faire d’autres sacrifices. Nous devions jeter par la fenêtre l’apologie de nous-mêmes, l’apitoiement sur nous-mêmes et la colère. Nous devions cesser ce combat imbécile visant à assurer notre prestige personnel et à posséder un compte en banque bien garni. Nous devions assumer la responsabilité de notre état lamentable et cesser de blâmer les autres d’en être la cause. Etaient-ce des sacrifices ? Oui, en vérité. Pour acquérir assez d’humilité et d’amour-propre pour simplement rester en vie, nous devions abandonner ce qui avait été réellement nos biens les plus chers : notre ambition et notre orgueil illégitimes.
AA comes of age - p 287

lundi 6 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 96

Quand les défauts sont moins que mortels
Presque tout le monde désire se débarrasser de ses défauts les plus évidents et les plus destructeurs. Personne ne veut être orgueilleux au point de passer pour un fanfaron, ou avare au point de passer pour un voleur. Personne ne veut se mettre en colère au point de tuer, être passionné au point de commettre un viol, glouton au point de ruiner sa santé. Personne ne veut souffrir les angoisses chroniques de l’envie ou d’être paralysé par la paresse. Evidemment, la plupart des êtres humains ne souffrent pas de ces défauts à un tel degré. Nous, qui avons échappé à ces extrêmes, nous sommes portés à nous en féliciter. Et pourtant, le pouvons-nous ? Après tout, n’est-ce pas l’intérêt personnel pur et simple qui a permis à la plupart d’entre nous d’échapper au pire ? Il n’y a pas de grand effort spirituel à éviter des excès qui nous puniront de toute façon. Mais, quand nous affrontons ces mêmes défauts, mais sous une forme atténuée, alors quelle est notre attitude ?
Douze Etapes - 6ème Etape

dimanche 5 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 95

Un jardin d’enfants, dans le domaine spirituel
Nous ne faisons que gérer un jardin d’enfants, dans le domaine spirituel, qui permet aux gens de se libérer de l’alcool et de trouver la grâce de mener une existence plus profitable. Chacun doit rechercher sa propre conviction théologique. C’est sa propre affaire.
Lettre - 1954
***
Quand le « Gros Livre » a été envisagé, certains membres pensaient que ce devait être un livre chrétien au sens de la doctrine. D’autres n’avaient pas d’objection à ce qu’on emploie le mot « Dieu », mais voulaient éviter toute position doctrinale. La spiritualité, oui ; la religion, non. D’autres encore voulaient un livre psychologique qui séduise l’alcoolique. Une fois conquis, il pourrait à son gré accepter ou rejeter Dieu. Cette idée nous paraissait choquante ; mais par bonheur, nous les avons écoutés. La conscience du groupe travaillait à l’élaboration de l’ouvrage le plus acceptable et le plus efficace possible. Chacun y apportait son concours. Les athées, les agnostiques élargissaient nos idées pour que tous ceux qui souffrent puissent « franchir le portail », quelle que soit leur croyance ou leur absence de croyance.
AA comes of age - p 162 163 167

samedi 4 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 94

… dans toutes nos affaires.

Le but primordial des A.A. est d’acquérir la sobriété. Nous nous rendons compte que, sans la sobriété, nous sommes démunis de tout. Il est possible cependant, de transformer ce but si simple en une énorme absurdité, en ce qui concerne l’individu membre des A.A. En effet nous entendons quelquefois dire : « Je ne suis responsable que de ma sobriété. Après tout, à part mon alcoolisme, je suis un type très bien. Donnez-moi la sobriété et tout ira bien ! » Aussi longtemps qu’un de nos amis défendra un alibi aussi confortable, il progressera si peu dans la solution de ses problèmes vitaux et dans l’acceptation de ses responsabilités, qu’il sera bien parti pour se soûler de nouveau. C’est pourquoi, la douzième Etape des A.A. nous incite à mettre ces principes en pratique dans toutes nos affaires. Nous ne vivons pas que pour être sobres ; nous vivons pour apprendre, pour servir et pour aimer.
Lettre - 1966

vendredi 3 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 93

Atmosphère de grâce
Ceux d’entre nous qui en sont venus à prier régulièrement ne pourraient pas plus se passer de la prière qu’ils ne pourraient se priver d’air, de nourriture ou de soleil. Et pour la même raison, lorsque nous refusons l’air, la lumière ou la nourriture, notre corps en pâtit. De même, lorsque nous abandonnons la méditation et la prière, nous privons notre esprit, nos sentiments et nos intuitions d’un soutien, dont ils ont un besoin vital. Comme nos forces peuvent nous trahir si notre corps manque de nourriture, ainsi en va-t-il de l’âme. Nous avons tous besoin de la lumière de la réalité de Dieu, de la nourriture de Sa force et de l’atmosphère de Sa grâce. D’une manière saisissante, les faits de la vie des A.A. confirment cette vérité de toujours.
Douze Etapes - 11ème Etape

jeudi 2 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 92

Marchant vers la sérénité
Lorsque j’étais fatigué et ne pouvais plus me concentrer, j’en venais au point de ne manifester mon désir de vivre que dans la marche, en respirant profondément. Je me disais parfois que je ne serais même pas capable de le faire - que je n’en avais même pas la force. Mais j’appris que je serais encore plus déprimé si j’en arrivais à ce point. Je m’imposais donc une tâche réduite. Je décidais de marcher quatre cent mètres et je me concentrerais sur le compte de mes inspirations - disons dix pas pour chaque lente inspiration. Ayant parcouru quatre cent mètres, je me rendais compte que je pouvais aller plus loin encore, peut-être huit cents mètres. Et puis encore huit cents mètres et, peut-être huit cents autres. C’était encourageant. Cette fausse impression de lassitude disparaissait (cette sensation est tellement caractéristique de la dépression). La marche et, tout particulièrement, la respiration attestaient puissamment la vie et l’existence, et étaient aux antipodes de l’échec et de la mort. Le comptage représentait un minimum de discipline et de concentration qui m’apportait un répit au milieu de l’usure et des larmes causées par la peur et la culpabilité.
Lettre - 1960

mercredi 1 avril 2009

Point de vue de Bill - Page 91

Courage et prudence
Lorsque la peur persistait, nous la prenions pour ce qu’elle était et nous devenions capables de la maîtriser. Nous commencions à considérer que chaque période d’adversité était une occasion que Dieu nous offrait de développer en nous cette sorte de courage qui naît de l’humilité plutôt que de la bravade.
Grapevine - janvier 1962
***
La prudence est un moyen terme pratique ; c’est un chenal facilement navigable entre les écueils de la peur d’un côté et de la témérité de l’autre. Sur le plan pratique, la prudence crée un certain climat, le seul qui permette à l’harmonie, à l’efficacité et à un réel progrès de se développer.
Manuel du troisième Héritage - page 148
***
La prudence, c’est la préoccupation raisonnée, exempte de peur.
Discours - 1966