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samedi 31 décembre 2011

L'honnêteté 11

Si nous nous leurrons nous-mêmes, un conseiller aguerri le verra tout de suite. Lorsqu’il nous aidera à échapper à notre imagination, nous serons surpris de découvrir que nous n’éprouvons plus autant le besoin de nous défendre contre des vérités désagréables. Grâce à lui, la peur, l’orgueil et l’ignorance disparaîtront facilement. Après un certain temps, nous découvrirons que notre intégrité repose maintenant sur une base nouvelle et solide.
Poursuivons donc nos efforts pour débusquer l’aveuglement sous Toutes ses formes. Prenons bien soin de tempérer notre honnêteté par la prudence et l’amour. AU besoin, ne reculons jamais devant la plus grande franchise.
Nous membres des AA, nous savons à quel point la vérité nos libère. Elle a coupé les liens qui nous enchaînaient à l’alcool. Elle continue de nous libérer de nos conflits et de nos souffrances. Elle élimine la peur et l’isolement. L’unité de notre mouvement, notre amour les uns pour les autres auquel nous tenons tant, et l’estime du monde extérieur nous viennent de l’intégrité que nous avons eu, grâce à Dieu, le privilège d’acquérir. Hâtons-nous donc de rechercher une honnêteté encore plus authentique et plus profonde dans tous les domaines de notre vie.

vendredi 30 décembre 2011

L'honnêteté 10

Il est essentiel de savoir choisir cet ami. Nous devons rechercher une personne d’une grande compréhension, et l’écouter attentivement. De plus, nous devons être absolument certains que notre futur conseiller saura respecter la plus stricte confidentialité. Cela ne devrait poser aucun problème s’il est prêtre, médecin ou avocat. Par contre, si nous choisissons un ami membre, nous ne devons pas hésiter à lui rappeler la nécessité du secret. Les conversations intimes sont si fréquentes et si faciles entre les membres que notre conseiller pourrait parfois oublier de respecter nos confidences. Le caractère sacré de ces rapports humains, si nécessaires à notre rétablissement, ne doit jamais être violé.
Des rapports aussi privilégiés comportent de précieux avantages. Ils sont l’occasion idéale d’être aussi honnêtes que nous le pouvons. Nous n’avons pas, en effet, à nous soucier du tort que nous pourrions causer à d’autres, ni à craindre le ridicule ou la condamnation. C’est aussi la meilleure façon pour nous de repérer notre aveuglement.

jeudi 29 décembre 2011

L'honnêteté 9

Si je n’avais pas bénéficié de conseils aimants et sages, je crois que j’aurais craqué il y a longtemps. Un médecin m’a un jour sauvé de la mort par alcoolisme en me forçant à voir la gravité de ma maladie. Un autre médecin, psychiatre celui-là, m’a permis de conserver ma raison en m’aidant à déterrer certains défauts profonds. Un ecclésiastique m’a permis d’acquérir les principes vrais qui sont aujourd’hui la base de notre mode de vie. Ces précieux amis m’ont apporté beaucoup plus que leur compétence professionnelle. J’ai appris que je pouvais toujours recourir à eux, peu importe mes problèmes. Leur sagesse et leur intégrité étaient à mon entière disposition. Beaucoup de mes amis les plus chers chez les AA ont agi avec moi exactement de la même façon. Souvent, ils ont pu m’aider alors que d’autres ne le pouvaient pas, simplement parce qu’ils étaient des AA.
Nous ne pouvons évidemment pas nous en remettre entièrement à nos amis pour régler toutes nos difficultés. Un bon conseiller ne pensera jamais à notre place. Il sait que la décision finale nous appartient. Par contre, il nous aidera à éliminer la peur, la précipitation et l’aveuglement, nous permettant ainsi de faire des choix charitables, sages et honnêtes.

mercredi 28 décembre 2011

L'honnêteté 8

Dans certaines circonstances, toutefois, la vérité dite de façon irréfléchie peut causer des ravages étendus et un tort irréparable à d’autres. Quand elles se présentent, nous risquons de nous retrouver dans une mauvaise position, déchirés entre deux tentations. Notre conscience peut être si tourmentée que nous jetons par-dessus bord toute prudence et tout amour. Nous cherchons à nous libérer en disant la vérité brutalement, sans nous préoccuper des blessures qu’elle peut occasionner. Ce n’est habituellement pas ce qui nous tente le plus. Il est probable que nous irons à l’autre extrême. Nous allons nous peindre un tableau peu réaliste de l’épouvantable tort que nous nous apprêtons à causer à d’autres. Au nom de notre compassion et de notre amour pour nos supposées victimes, nous nous préparons à dire un gros mensonge, sans l’ombre d’une hésitation.
Quand la vie nous met devant un dilemme aussi déchirant, nous ne pouvons être blâmés de ne pas savoir quoi faire. En fait, notre premier devoir est d’admettre que nous ne savons pas quoi faire. Nous pourrions avoir à admettre que, pour le moment, nous sommes incapables de départager ce qui est bien de ce qui est mal. Il nous sera aussi très difficile d’admettre que nous ne sommes pas sûrs de connaître la volonté de Dieu parce que nos prières sont pleines de demandes insensées C’est le moment de demander conseil à nos amis les plus sûrs. Il n’y a rien d’autre à faire.

mardi 27 décembre 2011

L'honnêteté 7

Laissons de côté ce sujet captivant de l’aveuglement et jetons un coup d’œil sur certaines situations pénibles de la vie auxquelles nous devons nous attaquer de front et avec fermeté. Supposons qu’il faut remplir une demande d’emploi où figure la question suivante : « Avez-vous déjà souffert d’alcoolisme ou avez vous déjà été hospitalisé ? » A titre de membre des A A, nous pouvons sûrement donner une réponse rassurante. Nous croyons presque tous qu’il ne faut rien de moins que la vérité absolue dans une telle situation. La plupart des employeurs respectent notre mouvement et apprécient ce genre d’honnêteté, surtout lorsque nous révélons notre appartenance aux AA et témoignons des résultats. Et il y a bien d’autres problèmes de la vie courante qui demandent la même franchise. La plupart du temps, les situations qui exigent la plus grande honnêteté sont claires et faciles à reconnaître. Nous n’avons qu’à y faire face, sans tenir compte de la peur ou de l’orgueil. Sinon, nous allons sûrement souffrir de plus en plus de ces conflits que seule la simple honnêteté peut résoudre.

lundi 26 décembre 2011

L'honnêteté 6

Voici un autre aspect du problème de l’honnêteté. Nous pouvons facilement nous servir de la malhonnêteté supposée des autres comme d’une bonne excuse pour ne pas remplir nos propres obligations. J’ai moi-même traversé cette période. Certains amis remplis de préjugés m’avaient exhorté à ne jamais retourner à Wall Street. Ils étaient convaincus que le matérialisme rampant et la duplicité qui y régnaient auraient tôt fait de stopper ma croissance spirituelle. Ce conseil me sembla si noble que je demeurai à l’écart du seul métier que je connaissais.
Quand enfin, notre ménage s’est retrouvé sans un sou, je pris soudain conscience que je n’avais pas pu faire face à l’idée d’un retour au travail. Je suis donc finalement retourné à Wall Street et je ne l’ai jamais regretté. J’avais besoin de découvrir qu’il y a beaucoup d’excellentes personnes dans le quartier des affaires de New York. Il fallait aussi que je fasse l’expérience de l’abstinence dans le milieu même où l’alcool était venu à bout de moi. J’ai connu tous ces bienfaits et beaucoup d’autres. En fait, un énorme dividende a résulté directement de ma décision de retourner à contrecœur à la bourse. C’est en effet lors d’un voyage d’affaires pour Wall Street à Akron en Ohio, en 1935, que j’ai rencontré pour la première fois le Dr Bob, futur cofondateur des Alcooliques Anonymes. La naissance même des AA est donc liée à mes efforts pour gagner ma vie.

dimanche 25 décembre 2011

L'honnêteté 5

Parfois, il n’est pas toujours aussi facile, de découvrir nos vraies raisons. Il nous arrive de croire que nous devons révéler des faits vraiment nuisibles afin de mettre un terme aux ravages de certains fauteurs de troubles. « C’est pour le bien des AA », nous écrions-nous.  Armés de cette justification souvent fausse, nous nous lançons vertueusement à l’attaque. Bien sûr, il peut être nécessaire de corriger une situation nuisible. Bien sûr nous pouvions être forcés d’utiliser certains faits désagréables. Tout dépend de la façon dont nous nous comportons. Nous devons être certains de ne pas dénoncer la paille  dans l’œil du voisin, tout en ne voyant pas la poutre dans le nôtre. Nous ferions bien de nous poser les questions suivantes : « Comprenons-nous bien ceux qui sont mêlés à cette affaire ? Sommes-nous sûrs de bien connaître tous les faits ? Est-il réellement nécessaire d’intervenir ou de critiquer ? Sommes-nous absolument certains de ne pas être poussés par la peur ou la colère ? » Une fois cet examen terminé, nous sommes certains d’agir avec la prudence, le discernement et l’amour dont nous aurons toujours besoin pour demeurer intègres.

samedi 24 décembre 2011

L'honnêteté 4

La manière et le moment que nous choisissons pour dire la vérité – ou pour nous taire – montre aussi souvent la différence entre une véritable intégrité ou l’absence d’intégrité. Notre Neuvième Etape nous met clairement en garde contre l’abus de vérité quand elle nous dit : Nous avons réparé nos torts directement envers ces personnes chaque fois que c’était possible, sauf lorsqu’en ce faisant nous pouvions leur nuire ou faire tort à d’autres. Parce qu’il montre que la vérité peut servir à blesser autant qu’à apaiser, ce précieux principe peut certainement s’appliquer de façon très large au développement de l’intégrité.
Chez les AA, par exemple, nous parlons beaucoup les uns des autres. Si nos intentions sont pures, il n’y a pas de mal à cela. Par contre il en va bien autrement des commérages nuisibles. Mêmes si tous ces ragots se fondent sur des faits, jamais un tel abus des faits ne pourra ressembler de loin ou de près à l’intégrité. Comment prétendre que cette sorte d’honnêteté superficielle peut faire du bien à qui que ce soit ? Il nous fait vraiment faire notre propre examen de conscience. Après avoir cédé au commérage, nous pouvions nous poser les questions suivantes : « Pourquoi avoir dit ces choses ? Voulions-nous seulement aider et informer ? Ne voulions-nous pas plutôt nous sentir supérieurs en confessant les fautes d’autrui ? Par peur ou antipathie, ne voulions-nous pas lui faire tort ? » Ce serait une bonne façon de nous examiner honnêtement nous-mêmes, plutôt que l’autre. C’est ce qui distingue le bon usage de la vérité de son abus. Immédiatement, nous commençons à retrouver l’intégrité perdue.

vendredi 23 décembre 2011

L'honnêteté 3

Un de mes amis avait été perceur de coffres-forts. Un jour, il m’a raconté cette histoire révélatrice. « Tu sais, me dit-il, je pensais autrefois que je menais ma petite révolution personnelle contre la société. Partout dans le monde, je pouvais voir des pauvres dépouiller les riches. Cela semblait normal. Après tout, ces maudits riches refusaient de partager leurs richesses. Toutes ces révolutions qui visaient à les dépouiller mériteraient sûrement des applaudissements. Pourtant des gars comme moi, qui forçaient les riches à partager, n’y avaient pas droit. Après un certain temps, j’ai compris que personne n’aimait les cambrioleurs. De toute façon, je ne voyais rien de mal à faire sauter des coffres, à part me faire prendre ? Même après des années passées en prison, je n’avais toujours pas ouvert les yeux. Quand j’ai rencontré les AA, j’ai lentement commencé à me mettre dans le crâne qu’il y a des bonnes et des mauvaises révolutions. Petit à petit, j’ai commencé à voir à quel point je m’étais trompé. J’avais vraiment été fou. Je ne pourrai jamais expliquer autrement comment j’ai pu agir de façon aussi imbécile ».
J’ai un autre ami chez les AA qui est quelqu’un de bien, et de gentil. Il est récemment entré dans une grande communauté religieuse, où les frères passent beaucoup d’heures par jour en contemplation. Mon ami avait donc tout le temps de faire son inventaire. Plus il s’examinait, plus il découvrait son aveuglement inconscient. Il était aussi étonné de sa facilité à fabriquer des excuses compliquées et tortueuses pour se justifier. Il en a conclu que le bon droit orgueilleux des « honnêtes gens » peut parfois être aussi destructeur que les défauts flagrants des supposées crapules. Il plonge donc quotidiennement son regard à l’intérieur de lui-même, puis le tourne vers Dieu, afin de mieux voir où il en est par rapport à l’honnêteté. Une certitude absolue résulte de chacune de ses méditations ; il lui reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

jeudi 22 décembre 2011

L'honnêteté 2

Cette petite parcelle de vertu facilement acquise m’a cependant valu quelques handicaps intéressants. J’étais si absurdement fier de mes critères en affaires que je ne manquais jamais de mépriser mes confrères de Wall Street qui n’hésitaient pas à rouler leurs clients. Cette attitude était arrogante, mais l’aveuglement personnel qui en résultait était pire encore. Mon honnêteté en affaires, dont j’étais si fier, se transforma bientôt en un masque confortable sous lequel je pouvais cacher mes nombreuses failles dans les autres domaines de ma vie. Convaincu de posséder cette vertu, il m’était facile de conclure que je les avais toutes. Pendant des années, cela m’a empêché de voir comment j’étais. C’est là un exemple commun de notre extraordinaire facilité à nous leurrer nous-mêmes par moments. De plus, à force de se tromper soi-même, on en vient presque toujours à tromper les autres.
Pour illustrer davantage ce phénomène, voici deux autres cas extrêmes. L’un montre l’aveuglement dans ce qu’il y a de plus évident – c’est-à-dire évident pour tous, sauf pour la personne qui se leurre elle-même. L’autre dépeint une forme plus subtile d’aveuglement, dont n’est exempt à peu près aucun être humain.

mercredi 21 décembre 2011

L'honnêteté 1

La question de l’honnêteté touche à peu près tous les aspects de notre vie. Il y a, par exemple, le phénomène étonnant et répandu de l’aveuglement. Il y a aussi cette tendance épouvantable à dire la vérité de façon irréfléchie, souvent au mépris de toute prudence et de tout amour. Enfin, il y a ces innombrables circonstances de la vie où la plus totale honnêteté s’impose, même quand nous sommes fortement tentés, par peur ou par orgueil, de nous en tenir à des semi-vérités ou à des démentis inexcusables.
Voyons d’abord comment l’aveuglement peut affecter l’intégrité d’une personne.
Je n’ai pas oublié le confort que me procurait le sentiment exagéré de ma propre honnêteté. En Nouvelle-Angleterre, ma famille m’avait appris qu’en affaires, les engagements et les contrats sont sacrés, qu’ « un homme est lié par sa parole ». J’adorais cette histoire où l’honnête Abraham Lincoln avait fait six milles à pied un jour pour remettre à une pauvre femme les six sous qu’il lui avait demandé en trop dans son épicerie ? Ayant reçu une telle éducation, il m’a toujours été facile d’être honnête en affaires, et j’ai conservé cette habitude. Même à Wall Street, où j’ai atterri plusieurs années plus tard, je n’ai jamais roulé personne.

mardi 20 décembre 2011

La question de la PEUR 9

L’histoire suivante a souvent été racontée, mais elle mérite bien d’être répétée une fois de plus. Le jour où s’abattit sur notre pays l’épouvantable tragédie de Pearl Harbor, un ami des AA, qui était aussi l’une des figures spirituelles les plus marquantes que nous connaîtrons jamais, déambulait dans une rue de St Louis. Je veux parler, bien sûr, du bien-aimé père Edward Dowling de l’ordre des jésuites. Même s’il n’était pas alcoolique, le père Dowlling avait été l’un des fondateurs et la principale inspiration du groupe encore peu solide des AA de la ville. Comme beaucoup de ses amis, d’ordinaire sobres, s’étaient  réfugiés dans la bouteille afin d’oublier les conséquences du désastre de Pearl Harbor, le père Ed était évidemment angoissé à la pensée que son cher groupe des AA pourrait en faire autant. A ses yeux, cela aurait été une tragédie aussi grave.
Un membre des AA abstinent depuis moins d’un an emboîta le pas et engagea avec lui une conversation animée, centrée sur les AA. A son grand soulagement, le père Ed vit que son compagnon était parfaitement abstinent. Il ne souffla pas mot, non plus, de la tragédie de Pearl Harbor.
Agréablement surpris, le bon père demanda : « Comment se fait-il que tu ne dises rien sur Pearl Harbor ? Comment peux-tu accepter si bien un tel coup ? »
« Et bien, lui répondit le membre, votre question me surprend. Ne savez-vous pas que chaque membre des AA, a déjà connu son propre Pearl Harbor ? Alors dites-moi, pourquoi ne pourrions-nous pas, nous les alcooliques, tenir le coup encore une fois ? »

lundi 19 décembre 2011

La question de la PEUR 8

La pratique individuelle des Douze Etapes et des Douze Traditions dans notre vie nous a aussi libérés de façon incroyable de la peur sous toutes ses formes, en dépit de la prédominance de problèmes personnels immenses. Là où la peur subsistait, nous savions la reconnaître et, avec la grâce de Dieu, nous pouvions y faire face. Chaque obstacle devenait pour nous une occasion que nous donnait Dieu de développer ce courage, né de l’humilité plutôt que de la bravade. Nous étions désormais capables de nous accepter nous-mêmes, d’accepter notre situation particulière, et d’accepter nos semblables. Avec la grâce de Dieu, nous avons même pris conscience que nous pouvions mourir décemment, dignement et dans la foi, sachant que « le Père est à l’œuvre ».
Nous vivons actuellement dans un monde en proie plus que jamais à des peurs destructives. Nous y trouvons pourtant de grandes zones de foi, de soif de justice et de fraternité. Par contre, aucun prophète n’oserait prédire si la planète s’embrasera ou si elle connaîtra, selon le dessein de Dieu, le début de l’ère la plus brillante qu’ait connue l’humanité. Pour nous, membres des AA, il est facile de comprendre ce qui se passe. Nous avons vécu en microcosme, chacun dans notre propre vie, le même genre d’incertitude terrifiante. Sans aucun orgueil, nous pouvons affirmer que nous ne craignons pas l’avenir du monde, peu importe ce qui arrivera. Nous sommes maintenant capables de croire profondément et de dire : « Nous ne craindrons pas le mal. Que ta volonté soit faite, et non la nôtre ».

dimanche 18 décembre 2011

La question de la PEUR 7

Heureusement, cette phase de vanité plutôt flagrante qui a duré quelques années a été suivie par une série de malheurs. Je recherchais l’approbation des autres, par peur évidemment de ne pas en avoir assez, et j’ai commencé à me heurter aux membres qui avaient les mêmes tendances que moi. Par conséquent, ceux-ci se sont mis à vouloir protéger le mouvement de mon influence, et j’ai fait la même chose vis-à-vis d’eux. C’était devenu notre occupation principale. Comme de raison, il en est résulté de la colère, des soupçons et toutes sortes d’épisodes terrifiants ? C’est à cette époque particulière, et aujourd’hui plutôt amusante, de notre histoire que nombre d’entre nous ont recommencé à se prendre pour Dieu. Pendant quelques années, les AA assoiffés de pouvoir s’en sont donnés à cœur joie. Pourtant, c’est dans ce contexte redoutable que furent formulées les Douze Etapes et les Douze Traditions des AA. Ces principes étaient essentiellement destinés à réduire notre ego, et donc à réduire nos peurs. Nous espérions qu’ils allaient nous garder dans l’unité et dans un amour toujours plus grand les uns envers les autres, et envers Dieu.
Nous avons appris graduellement à accepter les défauts et les vertus des autres. C’est à cette époque qu’est née cette formule forte et pleine de sens : « Sachons toujours aimer chez les autres ce qu’il y a de mieux en nous, et ne jamais craindre ce qu’il y a de pire. » Après une dizaine d’années passées à essayer d’insuffler à notre association cette sorte d’amour et à appliquer les Douze Etapes et les Traditions à la réduction des egos, nous avons cessé d’avoir peur pour la survie de mouvement.

samedi 17 décembre 2011

La question de la PEUR 6

Il se trouve que ma propre inspiration spirituelle m’est venue en un éclair de façon absolument convaincante. Je suis soudainement devenue une partie, une partie minuscule, d’un univers régi par la justice et l’amour de Dieu. Les conséquences de mon entêtement et de mon ignorance ou de ceux de mes semblables  sur terre, ne changeaient rien à cette vérité. J’avais une certitude nouvelle et absolue qui ne m’a jamais quitté depuis. Il m’a été donné d’apercevoir, au moins pendant un moment, ce qu’était l’absence de peur. Evidemment, le don de la foi que j’ai reçu ne diffère pas essentiellement du réveil spirituel qu’ont connu d’innombrables membres des AA. Il fut tout simplement plus soudain. Malgré son importance, cette nouvelle façon de voir les choses ne constituait pour moi que le point de départ d’une longue marche qui conduit de la peur à l’amour. Ma vieille anxiété, profondément ancrée, n’est pas disparue à jamais en un instant. Elle réapparaissait, et parfois de façon alarmante.
Ayant été gratifié d’une expérience spirituelle aussi spectaculaire, il n’est pas surprenant que la première phase de ma vie chez les AA ait été marquée par beaucoup d’orgueil et de soif du pouvoir. Je voulais absolument mener les autres, avoir leur approbation, être le chef. Bien plus, je pouvais maintenant justifier mon comportement : j’agissais pour la bonne cause !

vendredi 16 décembre 2011

La question de la PEUR 5

Carl Jung, l’un des trois fondateurs de la psychologie moderne de l’inconscient, avait une conviction profonde au sujet du grand dilemme du monde actuel. Il pensait que toute personne qui atteint la quarantaine sans parvenir à comprendre qui elle est, où elle est et où elle va ne peut éviter de devenir plus ou moins névrotique. Cela est vrai, que ses pulsions sexuelles de jeunesse, sa soif de sécurité matérielle ou son désir d’occuper une place dans la société aient été satisfaits ou non. Quand ce bon docteur dit « névrotique », il pourrait tout aussi bien dire « paralysé par la peur ».
Voilà précisément pourquoi, chez les AA, nous accordons tant d’importance à la nécessité de croire en une puissance supérieure, que nous définissons à notre manière. Nous devons apprendre à vivre dans un univers spirituel de grâce qui représente certainement une nouvelle dimension pour la plupart d’entre nous. Nous découvrons avec surprise que la recherche de ce royaume n’est pas si difficile. Nous commençons d’habitude à y entrer consciemment dès que nous avouons sincèrement notre impuissance à continuer seul et que nous faisons appel à un Dieu, quel qu’il soit ou puisse être. Il en résulte le don de la foi et le sentiment qu’il existe une puissance supérieure. La foi grandit, et aussi la sécurité intérieure. La grande peur sous-jacente du néant commence à se résorber. C’est pourquoi les AA croient que le principal antidote contre la peur est le réveil spirituel.

jeudi 15 décembre 2011

La question de la PEUR 4

Ce faux antidote contre la peur est vite devenu une habitude de plus en plus profondément ancrée en moi. Elle m’a suivi pendant mes études, pendant la Première Guerre mondiale, tout au long de ma carrière mouvementée de buveur à Wall Street, et enfin jusqu’à mon effondrement total. À ce moment-là, l’adversité ne me stimulait plus et je ne savais pas si ma plus grande peur était de vivre ou de mourir.
Même si la peur que j’ai connue est très répandue, il y en a évidemment beaucoup d’autres sortes. Les manifestations de la peur et les problèmes qu’elles entraînent sont si nombreux et si complexes qu’il est impossible, dans ce court article, de les examiner en détail. Nous devons nous contenter de passer en revue les outils et les principes spirituels qui peuvent nous permettre de faire face à la peur sous toutes ses formes.
Pour ma part, j’ai commencé à me libérer de la peur par la foi. Cette foi m’amène à croire, en dépit de toutes les indications contraires dans le monde, que je vis dans un univers qui a un sens. Elle se traduit, pour moi, en la croyance en un Créateur tout-puissant qui est justice et amour, un Dieu qui a  pour moi un but, un sens et une destinée : tendre, même lentement, même en hésitant, vers son image et sa ressemblance. Avant d’avoir la foi, je vivais comme un extra-terrestre dans un univers qui trop souvent me semblait hostile et cruel. Je ne pouvais y trouver aucune sécurité intérieure.

mercredi 14 décembre 2011

La question de la PEUR 3

Enfant, j’ai connu quelques chocs émotifs assez graves. Il y avait beaucoup de problèmes dans ma famille, j’étais gauche physiquement, etc. Il y a d’autres enfants qui connaissent ces handicaps émotifs et qui s’en sortent indemnes. Pas moi. J’étais évidemment trop sensible et par conséquent trop peureux. J’ai développé une réelle phobie, celle de ne pas  être comme les autres jeunes et de ne jamais pouvoir le devenir. Elle m’a d’abord conduit à la dépression, et je me suis isolé.

Toutes ces détresses d’enfant engendrées par la peur sont devenues insupportables au point de me rendre très agressif. Croyant que je ne serais jamais accepté nulle part et jurant de ne jamais me contenter d’une position inférieure, j’ai cru que je devais dominer en tout, au jeu comme au travail. Quand cette séduisante formule pour mener une belle vie a commencé à réussir, selon mes critères de réussite, j’ai été transporté de joie. Par contre, s’il m’arrivait d’échouer dans une entreprise, j’étais rempli d’un ressentiment et d’une dépression que seul mon prochain succès pouvait guérir. Très tôt, j’ai donc tout évalué comme des victoires ou des défaites. C’était tout ou rien. Ma seule satisfaction était de gagner.

mardi 13 décembre 2011

La question de la PEUR 2

La libération de la peur est l’affaire de toute une vie, une entreprise qu’on ne peut jamais mener totalement à terme. Quand nous sommes rudement attaqués, gravement malades, ou dans une situation de grande insécurité, nous réagissons bien ou mal, selon les cas. Seuls les vaniteux déclarent être totalement libérés de la peur, mais leur suffisance même est ancrée dans des peurs temporairement oubliées.
Il y a donc deux choses à faire devant le problème de la peur. Nous devons tenter de nous libérer du plus grand nombre de peurs possibles. Puis, nous devons chercher le courage et la grâce de faire face de façon constructive à celles qui restent. Chercher à comprendre nos peurs et celles des autres n’est que la première étape. La grande question est de savoir quoi faire ensuite.
Depuis les débuts du mouvement, j’ai pu observer des milliers de membres qui devenaient de plus en plus capables de comprendre et de surmonter leurs peurs. Leur exemple m’a toujours aidé et encouragé. Il se peut donc que ma propre expérience de la peur et de son élimination partielle aide aussi quelqu’un.

lundi 12 décembre 2011

La question de la PEUR 1

Il est dit dans le livre des AA que la peur est le fil pourri et corrosif qui forme la trame de notre existence. Il est certain que la peur freine la raison et l’amour, et elle déclenche invariablement la colère, l’orgueil et l’agressivité. Elle sous-tend la culpabilité larmoyante et la dépression paralysante. Le président Roosevelt  faisait un jour cette sage remarque : «  nous n’avons rien à craindre que la peur elle-même. »
Voilà un jugement sévère, et peut-être un peu trop catégorique. Malgré son côté destructeur, la peur peut aussi être le point de départ de choses positives. Elle peut être un premier pas vers la prudence et le respect des autres. Elle peut indiquer aussi bien la voie de la justice que celle de la haine. Plus nous aurons le sens du respect et de la justice, plus nous trouverons cet amour qui peut endurer beaucoup, tout en étant donné gratuitement. La peur n’a pas à être toujours destructrice si les leçons qu’elle nous enseigne peuvent mener à des valeurs positives.

dimanche 11 décembre 2011

Bill écrit sur : LA FOI 9

Mon propre réveil spirituel m’avait donné une foi instantanée, un vrai cadeau. Mais j’avais manqué d’humilité et de sagesse. Je me vantais de ma foi en oubliant mes idéaux. L’orgueil et l’irresponsabilité avaient repris leur place. En me coupant ainsi de ma lumière, il ne me restait pas grand-chose à offrir à mes semblables. J’avais donc pour eux une foi morte. Je voyais enfin pourquoi beaucoup d’entre eux étaient repartis, certains pour toujours.
La foi est donc plus que notre don le plus précieux. Savoir la partager avec les autres est notre plus grande responsabilité. Puissions-nous, membres des AA, rechercher continuellement la sagesse et l’empressement qui nous permettent de bien remplir cette immense obligation que l’auteur de tout don parfait nous a confiée.

samedi 10 décembre 2011

Bill écrit sur : LA FOI 8

Cette histoire est celle d’un homme d’une grande valeur spirituelle, comme le prouvaient ses grandes qualités : humour et patience, douceur et courage, humilité et dévouement, générosité et amour, autant de qualités que je ne viendrais peut-être jamais près d’égaler moi-même. Tel était l’homme que j’avais réprimandé et traité avec condescendance, l’« incrédule » que j’avais cru pouvoir instruire !
Mary m’a raconté cette histoire il y a plus de vingt ans. Pour la première fois, j’ai compris brusquement que la foi peut être vraiment morte, quand elle est sans responsabilité. Ce médecin avait eu une foi inébranlable dans ses idéaux, mais il pratiquait aussi l’humilité, faisait preuve de sagesse et avait le sens des responsabilités. Il me l’avait prouvé.

vendredi 9 décembre 2011

Bill écrit sur : LA FOI 7

Trois ans plus tard, je retournai chez mon ami du Midwest. Mary, la femme du médecin, passa me voir et m’apprit que son mari était mort la semaine précédente. Très émue, elle se mit à me parler de lui.
Il venait d’une famille notoire de Boston et  il avait fait ses études à Harvard. Etudiant brillant, il aurait pu devenir un médecin réputé. Il aurait pu jouir d’une pratique et d’une vie opulente, entouré d’amis. Il avait plutôt choisi de devenir médecin d’entreprise dans une ville industrielle déchirée par les conflits sociaux. Mary lui demandait parfois  de retourner à Boston, mais il prenait sa main et lui disait : « Peut-être as-tu raison, mais je n’arrive pas à me résigner à partir. Je crois que les gens de l’entreprise ont vraiment besoin de moi. »
Mary ne se rappelait pas avoir jamais entendu son mari se plaindre sérieusement de quelque chose ou critiquer quelqu’un avec amertume. Même s’il semblait en parfaite santé, il avait ralenti depuis ces cinq ans. Quand elle le poussait à sortir le soir ou à se rendre au bureau à l’heure, il avait toujours une excuse plausible et aimable. Ce n’est que lorsqu’il tomba soudainement malade qu’elle découvrit qu’il avait été cardiaque tout ce temps et qu’il aurait pu mourir à tout moment. A part un autre médecin de l’entreprise, personne n’était au courant. Quand elle lui en fit le reproche, il lui dit simplement : « Je ne voyais pas l’utilité d’inquiéter les gens, surtout toi, ma chérie. »

jeudi 8 décembre 2011

Bill écrit sur : LA FOI 6

C’est un soi-disant incroyant qui m’a amené à voir ça très clairement il y a plusieurs années. Il était médecin, un bon médecin. Je l’ai rencontré avec sa femme Mary dans une soirée purement mondaine chez un ami de la ville du Midwest. Mon seul intérêt était notre association d’alcooliques et je monopolisais presque entièrement la conversation. Toutefois, le médecin et sa femme semblaient réellement intéressés, et ce dernier m’a posé beaucoup de questions. L’une d’elles m’a amené à le soupçonner d’être agnostique, ou peut-être athée.
Aussitôt stimulé, j’entrepris de le convertir sur-le-champ. Avec le plus grand sérieux, je me vantai de la spectaculaire expérience spirituelle que j’avais connue l’année précédente. Le docteur demanda doucement si cette expérience ne pouvait pas avoir été autre chose que ce que je pensais. Le coup était dur, et j’ai été carrément impoli. Le médecin ne m’avait pas vraiment provoqué ; il était demeuré courtois, d’humeur agréable et même respectueux. D’un air songeur il me dit qu’il avait souvent désiré avoir une foi solide, lui aussi. Il était clair que je n’avais pas réussi à le convaincre de quoi que ce soit.

mercredi 7 décembre 2011

Bill écrit sur : LA FOI 5

Le nouveau dit alors qu’il en avait assez, et c’était vrai. Son parrain eu beau dire que le mouvement n’était pas comme cela, il était trop tard ; notre candidat était désormais inaccessible. De plus, on lui donnait l’excuse parfaite pour retourner boire. La dernière fois que  nous avons entendu parler de lui, il semblait avoir  un rendez-vous prématuré avec la mort.
Heureusement, une telle agressivité au nom de la spiritualité n’est plus aussi fréquente aujourd’hui. Pourtant, nous pouvons tirer profit de ce triste et inhabituel épisode. Nous pouvons nous demander si nous ne sommes pas sujets, plus que nous ne l’avions d’abord supposé, à de tels accès de vanité spirituelle, d’un genre peut-être moins évident, mais aussi destructeur. Je suis sûr qu’aucun examen de conscience ne saurait être plus profitable, si  nous nous y appliquions constamment. Rien ne saurait améliorer davantage nos communications les uns avec les autres et avec Dieu.

mardi 6 décembre 2011

Bill écrit sur : LA FOI 4

Personne n’est plus sensible qu’eux à la suffisance, à l’arrogance et à l’agressivité spirituelles, et nous l’oublions sans doute trop souvent. Au début du mouvement, je suis moi-même venu bien près de gâcher toute l’entreprise avec ce genre d’arrogance inconsciente. Tout le monde devait croire en Dieu tel que je le concevais. Mon agressivité était parfois subtile, parfois grossière, mais toujours nuisible – et peut-être mortelle – pour nombre d’incroyants. Evidemment ce problème ne surgit pas seulement dans la pratique de la douzième Etape, mais risque de se manifester dans toutes nos relations avec les autres. Encore aujourd’hui, je me surprends à chanter le même vieux refrain, qui dresse aussitôt un mur : « Faites ce que je fais, croyez ce que je crois, sinon … »

Voici un exemple récent du coût élevé de l’arrogance spirituelle. On emmena à sa première réunion des AA un candidat aux idées bien arrêtées. Le premier orateur parla surtout de ses propres habitudes de buveur, ce qui sembla impressionner notre candidat. Les deux autres conférenciers (ou bien étaient-ce des professeurs ?) avaient pris pour thème « Dieu tel que je le conçois ». Leur exposé aurait pu être bon mais il ne l’a pas été à cause de leur attitude et de leur façon de parler de leur expérience. Ils étaient pleins d’arrogance. Le dernier orateur dépassa largement les bornes en présentant ses propres convictions théologiques. Tous les deux faisaient exactement la même chose que moi autrefois. On retrouvait implicitement dans tout ce qu’ils racontaient, sans qu’ils l’expriment, la même idée : « Ecoutez-nous. Nous possédons le seul vrai programme des AA, et vous feriez mieux de nous imiter ! »

lundi 5 décembre 2011

Bill écrit sur : LA FOI 3

Nous pouvons aussi regarder d’un oeil neuf le problème de l’absence de foi à notre propre porte. Bien que trois cent cinquante alcooliques se soient rétablis en trente ans, il y en a peut-être cinq cent mille autres qui sont venus nous voir et qui sont repartis. Certains étaient sans doute trop malades pour avoir même une chance. D’autres ne pouvaient pas ou ne voulaient pas admettre leur alcoolisme. D’autres encore ne pouvaient pas faire face à leurs problèmes de personnalité sou jacents. Beaucoup sont repartis pour d’autres raisons.

Nous ne pouvons pourtant pas nous contenter de croire que tous ces échecs sont totalement imputables aux nouveaux eux-mêmes. Beaucoup d’entre eux n’ont peut-être pas reçu, en qualité et en quantité, le parrainage dont ils avaient tant besoin. Nous n’avons pas communiqué quand nous aurions pu le faire. Nous, les AA, n’avons pas répondu à leurs attentes. Peut-être nous arrive-t-il encore plus souvent que nous le croyons de ne pas communiquer en profondeur avec ceux qui font face au dilemme de l’incroyance.

dimanche 4 décembre 2011

Bill écrit sur : LA FOI 2

Il est regrettable que ces faits de la vie des AA ne soient pas compris des légions d’alcooliques qui nous entourent. Un grand nombre d’entre eux sont hantés par l’affligeante conviction que s’ils s’approchent des AA, ils devront adopter une foi ou une théologie particulière. Ils ne voient pas que la foi n’est jamais une condition essentielle à l’appartenance aux AA, qu’un minimum de foi, facile à accepter, suffit pour devenir abstinent, et que nos concepts d’une puissance supérieure et d’un Dieu tel que nous le concevons offrent à chacun un choix presque illimité de croyances et  d’actions spirituelles.

L’un de nos plus grands défis au plan de la communication est de savoir comment transmettre cette bonne nouvelle, et il n’existe probablement pas de solution facile et radicale. Nos services d’information publique pourraient peut-être mettre davantage l’accent sur cet aspect primordial de la vie du mouvement. Dans nos propres rangs, il serait souhaitable d’adopter une attitude plus sympathique face à la grande souffrance de ces gens grandement seuls et désespérés. Pour leur venir en aide, nous devons faire appel à rien de moins qu’à la meilleure des attitudes et à notre plus grande ingéniosité.

samedi 3 décembre 2011

Bill écrit sur : LA FOI 1

Dieu tel que nous le concevons par Bill

L’expression « Dieu tel que nous le concevons » est peut-être la plus importante de tout notre vocabulaire AA. Ces six mots sont d’une telle portée qu’ils englobent toutes les formes et tous les degrés de foi, tout en assurant chacun de nous qu’il est libre de choisir ce qui lui convient. Presque aussi importantes sont pour nous les expressions complémentaires, « une puissance supérieure » et « une puissance plus forte que nous ». Pour tous ceux qui rejettent l’idée de Dieu ou doutent sérieusement de son existence, ces mots ouvrent une porte dont le seuil est facilement franchi par l’incrédule, qui entre alors dans un monde qui lui était jusque-là inconnu, le royaume de la foi.


Chez les AA, de telles percées sont quotidiennes. Elles sont encore plus remarquables quand on songe qu’une foi active a un jour semblé hautement impossible aux yeux de la moitié sans doute de nos trois cent cinquante mille membres actuels. Tous ces sceptiques ont fait une grande découverte : dès qu’ils pouvaient confier leur principale dépendance à une « puissance supérieure », même s’il s’agissait de leur propre groupe des AA, ils prenaient le virage caché qui les avait toujours empêchés de voir la voie rapide. A partir de ce moment, à la condition de s’efforcer avec un esprit ouvert et détendu de mettre en pratique le reste du programme AA, une foi toujours plus grande et plus profonde, un véritable don, faisait son apparition de façon parfois inattendue et souvent mystérieuse.

vendredi 2 décembre 2011

Rien qu'aujourd'hui

AUJOURD'HUI, je serai aimable. Je soignerai mon aspect extérieur, je n'élèverai pas la voix, je ne critiquerai sous aucun prétexte, je ne trouverai rien à redire. J'essaierai de n'améliorer et de ne
corriger que moi.

AUJOURD'HUI, je m'établirai un programme. Je ne le suivrai sans doute pas exactement, mais je l'aurai. Je fuirai comme la peste la précipitation et l'indécision.

AUJOURD'HUI, je m'accorderai une demi-heure de paix et de détente. A la faveur de cette pause, j'essaierai d'entrevoir ma vie sous un jour meilleur.

AUJOURD'HUI, je n'aurai pas de vaines appréhensions. Je n'aurai pas peur, surtout de jouir de ce qui est beau. J'aurai la certitude que l'univers me rendra ce que je lui aurai donné.

jeudi 1 décembre 2011

Rien qu'aujourd'hui

AUJOURD'HUI, j'essaierai de vivre uniquement ma journée, sans aborder d'un seul coup l'ensemble de mes problèmes.
En un jour, je suis capable de faire une foule de choses, mais la perspective de devoir les répéter toute ma vie m'épouvanterait.

AUJOURD'HUI, je ferai mienne l'opinion d'Abraham Lincoln "La plupart des gens sont heureux parce qu'ils ont décidé de l'être."

AUJOURD'HUI, je m'adapterai à la réalité. Je ne tenterai pas de la modeler en fonction de mes désirs. Je saisirai la chance comme elle viendra et je m'en accomoderai.

AUJOURD'HUI, j'essaierai de cultiver mon esprit, d'assimiler des notions utiles. Je consentirai un effort de réflexion et d'attention.

AUJOURD'HUI, j'exercerai mon âme de trois façons. Je rendrai service quelqu'un sans qu'on le sache. Je ferai - seulement pour m'y entraîner - au moins deux choses qui me rebutent. Je ne montrerai à personne que l'on me fait de la peine ; si on me blesse, je ne le laisserai pas voir.