lundi 31 mars 2014
Littérature – Nous en sommes venus à croire p. 90
Avec le temps, j’ai
commencé à comprendre qu’une Puissance bien supérieure à tout ce que j’avais
connu m’aidait à retrouver la raison. Je
me suis abandonné à cette grande Puissance que j’appelle maintenant Dieu.
Peu après, j’ai
pu quitter l’hôpital. Je me trouvais à
la maison quand j’ai fait l’expérience d’un contact conscient, mais effarant,
avec la Puissance divine. Tout a
commencé un dimanche après-midi, alors que je lisais les journaux. Sans aucune raison apparente, j’ai soudain eu
l’impression que les choses ne tournaient pas rond pour un ami des AA
hospitalisé à la suite d’une rechute.
Je me suis rendu
immédiatement à l’hôpital pour trouver mon ami dans une profonde détresse. Il venait d’apprendre que son frère était
décédé deux heures plus tôt.
dimanche 30 mars 2014
Littérature – Nous en sommes venus à croire p. 90
Dans cet hôpital, j’ai supplié Dieu de m’aider ; mon
esprit tourmenté m’empêchait même de prier.
Chaque jour, je Lui demandais d’apaiser ce tourment sans fin, pour me
réveiller chaque matin tout aussi désespéré.
Malgré tout, j’ai persisté à demander l’aide de Dieu et lentement, la
lumière s’est faite dans mon esprit. J’ai
pris conscience que quelque chose de très beau m’arrivait. Comme j’avais peu ou pas de foi, je ne savais
pas trop si l’aide provenait des traitements reçus à l’hôpital, des réunions
des AA ou de Dieu. Alors, je me suis
accroché aux trois.
samedi 29 mars 2014
Littérature - Nous en somme venus à croire p. 89-90
QUELQUE CHOSE N’ALLAIT PAS
Au départ, je
tiens à souligner que même si j’ai grandi dans une famille où la religion
tenait une place d’honneur, et même si j’ai fréquenté l’église durant toute ma
jeunesse, je n’y ai jamais rien compris et je n’étais pas intéressé. J’allais à l’église pour que mes parents me
laissent tranquille. Adolescent, j’ai
commencé à délaisser l’église en même temps que mes parents, et je ne me
souviens pas de m’être ensuite agenouillé pour prier avant mon arrivée chez les
Alcooliques anonymes dans un établissement pour malades mentaux à Glasgow,
après dix-huit ans de beuverie.
vendredi 28 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 89
Soudain, le barman s’est arrêté,
a regardé son client attentivement, s’est penché vers lui et a murmuré : « Je
me trouvais à Milwaukee, il y a environ quatre mois, et j’ai assisté à une
réunion des AA. Tu faisais partie des conférenciers et tu as donné un des meilleurs
messages que je n’ai jamais entendus chez les AA. » Sur ce, il s’est
retourné pour se diriger à l’autre extrémité du comptoir.
Sidéré, le client est resté
quelques minutes comme dans un état de choc. Il a saisi son argent d’une main
tremblante et est sorti, tout désir de boire l’avait quitté.
On évalue à environ 8 000 le
nombre de bars dans Chicago, employant quelque 25 000 barmans. Parmi ces 8 000
bars, cette homme avait choisi le seul endroit où se trouvait, parmi les 25 000
barmans, la seule personne qui savait qu’il était membre des AA et qui n’avait
aucune raison de se trouver là.
Chicago, Illinois
jeudi 27 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 89
Sous tant de pression, il a
craqué et décidé de se payer une cuite monumentale. Ne voulant pas se saouler
dans sa petite ville où tous savaient qu’il ne buvait pas, il s’est rendu à
Chicago, a pris une chambre dans un hôtel du nord de la ville et s’est mis en
route pour exécuter son projet. C’était le vendredi soir et les bars étaient
pleins de joyeux fêtards. Mais il n’était pas d’humeur à s’amuser – il ne
voulait que s’enivrer tranquillement et misérablement.
Il a finalement, déniché un bar dans
un sous-sol d’une rue calme et peu fréquentée. Il s’est assis sur un tabouret
au bar et a commandé un double whisky avec glace. Le barman a répondu : « D’accord,
monsieur » et il a allongé le bras vers une bouteille.
mercredi 26 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - pp. 89-90
MIRACLE EN MATHÉMATIQUE
J’ai entendu, il y a quelques
années, une histoire qui circulait depuis longtemps dans les milieux des AA du
Midwest. Je ne peux pas donner de noms pour attester l’authenticité de cette
histoire, mais je l’ai entendu de diverses sources et elle semble incroyable.
Un homme d’une petite ville du
Wisconsin pratiquait le programme des AA depuis à peu près trois ans, et il en
était heureux. Puis, il lui arriva une série de malchances. La société qui l’employait
depuis quinze ans a été vendue, son poste a été aboli et l’entreprise a
déménagé dans une autre ville. Pendant plusieurs mois, il s’est contenté de
menus travaux, tout en cherchant un employeur susceptible d’utiliser ses
compétences particulières. Une autre tuile lui est tombée dessus. Sa femme a
été hospitalisée pour une opération majeure alors que son assurance maladie
venait tout juste d’expirer.
mardi 25 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 88
« Je comprends que tu
puisses ressentir de la culpabilité et de la honte. Ne t’inquiètes pas. Je suis
avec toi. Tu peux être assuré que j’essaie de te comprendre et de t’aider. »
En silence, j’ai pleuré de
reconnaissance à la lecture de sa lettre. Oui, Pat était décédée ; mais sa
mort, comme mon alcoolisme était chose du passé.
Ce n’est pas par pure coïncidence que cette lettre de mon
fils, remplie d’amour, m’est parvenue en cette journée de tristesse. Dieu était
le facteur. Il s’est assuré que je recevrais cette inspiration qui, en retour,
m’a permis de comprendre Sa façon de Se révéler. Et chaque jour, si je le
recherche, Il m’apporte un nouveau message d’amour, de pardon, d’espoir, de
clémence et d’encouragement – un message que des milliers de personnes, comme
Pat, ne peuvent pas ou ne veulent pas comprendre.
Southgate, Michigan
lundi 24 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 88
« Je t’aime beaucoup. Tu ne
peux t’imaginer le bonheur que j’ai ressenti en recevant de tes
nouvelles. »
« Je n’ai pas l’habitude de
condamner les gens. Je ne t’ai jamais jugé et le jour où je le ferai sera le
jour de ma mort. La condamnation est le propre des petites gens qui doivent
abaisser les autres pour se valoriser eux-mêmes. »
« Je t’aime et je te
pardonne. Je mentirais si je disais que je n’ai pas été déçu. Mais ça, c’est le
passé. Le passé est mort et enterré. Nous ne pouvons ni le revivre, ni
l’effacer. »
dimanche 23 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 87
Pendant presque une année, tiraillé
comme je l’étais par l’obsession d’alcool et la honte, j’avais complètement
négligé d’écrire à mes deux enfants adolescents. Je refusais d’admettre, dans
mon esprit faussé, qu’ils avaient pu découvrir que je m’étais remis à boire.
Pour la seule raison que j’étais retourné chez les AA, j’avais trouvé le
courage de leur écrire deux lettres. Je leur demandais de me pardonner, j’admettais
mon alcoolisme et j’avouais les avoir négligés, en espérant qu’ils me
répondent. Jour après jour, avec peur et angoisse, je regardais dans la boîte
aux lettres, craignant que ni l’un ni l’autre ne me répondre.
En cette journée d’octobre, le
facteur m’a apporté une lettre de mon fils de quinze ans, qui avait dû subir
des traitements psychiatriques lorsque sa mère m’a quitté. Son choix de mots
était vraiment exceptionnel, si l’on considère qu’il n’a pas connu Alateen et
qu’il a grandi dans le climat d’amertume que sa mère conserve à mon égard.
Voici ce qu’il m’écrivait :
« J’ai reçu ta seconde
lettre aujourd’hui. La première est arrivée il y a une semaine, mais tu me
pardonneras de ne répondre qu’aujourd’hui. »
samedi 22 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 87
DIEU ÉTAIT LE FACTEUR
Tout a commencé par une sombre
journée d’octobre, alors que je me suis éveillé en songeant à Pat, ma deuxième
femme. Pendant que je réfléchissais calmement à nos vingt mois de mariage, je
me rappelais son charisme, son intelligence vive, son charme tranquille et ses
tentatives, nombreuses et infructueuses, pour demeurer abstinente chez les AA,
où nous nous étions connus. J’étais déjà abstinent depuis trois ans. Je suppose
que je n’avais pas encore connu un véritable réveil spirituel. C’est sans doute
pour cette raison que j’ai repris de l’alcool après la mort de Pat et que j’ai
sombré dans un nouveau bas-fond terrifiant. Vous savez, il y a toujours un
nouveau bas-fond.
Ce matin d’octobre, deuxième
anniversaire de la mort de Pat, j’étais dans ma troisième semaine de nouvelle
abstinence. Au souvenir de notre vie conjugale, je suis devenu de plus en plus
déprimé et je me suis empressé de me rendre à une réunion des AA, où j’ai pu
exprimer la douleur et la solitude qui m’envahissaient à nouveau. On m’a
entouré d’affection et de compréhension, ce qui m’a remonté le moral.
vendredi 21 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 86
L’étrange impression qui me
poussait au suicide a disparu. Même si ma maladie s’est prolongée pendant
plusieurs mois encore, je n’ai plus jamais pensé au suicide.
Il s’est écoulé beaucoup de
temps. À nouveau, j’étais en bonne santé et membre actif des AA. Un soir, lors
d’une réunion le conférencier était nul autre que ce même prêtre. Je lui ai
demandé s’il se souvenait de moi et de cette soirée pluvieuse de mars. J’avais
été jusqu’alors convaincu d’avoir été victime d’une hallucination. Mais il m’a
répondu qu’effectivement il s’en souvenait et qu’il était très heureux de me
voir rétabli. Il m’a expliqué qu’il était allé à cet endroit pour donner une causerie
à un congrès d’enseignants. Ne pouvant plus tolérer de rester dans sa chambre,
il avait décidé, malgré la pluie, d’aller prendre l’air. Je suis maintenant
enclin à croire que Celui qui prend soin de moi lui avait probablement donné
une petite poussée.
Depuis cet instant, il y a
maintenant treize ans, je suis avec succès le programme des AA.
Spring Lake Heights,
New Jersey
jeudi 20 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 86
La bibliothèque a fermé à
dix-huit heures et j’ai dû partir. C’était une soirée froide et pluvieuse de
mars et pourtant, j’ai entrepris ma longue promenade quotidienne au bord de la
mer. Je croyais que l’avertissement qu’il me semblait avoir reçu me
contraignait à poursuivre ma marche dans l’océan. Il y avait un quai désert qui
avançait dans la mer, à un kilomètre de la promenade en bois où je me trouvais,
et j’ai décidé de marcher jusqu’à son extrémité et de me jeter à l’eau. Rempli
de peur, je marchais, me demandant si j’aurais le courage de suivre l’avertissement
et demandant à mon Être suprême de me donner le courage de compléter ce que je
croyais qu’on exigeait de moi.
À proximité du quai en question,
j’ai aperçu quelqu’un qui marchait vers moi, tête baissée, sous la pluie.
Lorsque nous nous sommes croisés, il s’est arrêté, m’a souri, et je l’ai
reconnu comme étant un prêtre de mon patelin. Je lui ai dit que j’étais très
malade. Il s’est alors assis avec moi sur un banc, sous la pluie, et m’a assuré
qu’en temps et lieux mes problèmes disparaîtraient et qu’un jour viendrait où j’en
comprendrais le sens. Il m’a mis en garde contre des gestes insensés et m’a
suggéré d’implorer l’aide de Dieu en me disant que tout s’arrangerait.
mercredi 19 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 85
Ce
calvaire a duré environ un mois et durant cette période, ma famille m’a quitté.
Ma santé allait en se détériorant ; de quatre-vingt kilos, mon poids était
descendu à cinquante-cinq kilos et je me sentais désespéré. Il me semblait que
tout était ligué contre moi. Si je voyais des gens converser dans la rue, je m’imaginais
qu’ils complotaient contre moi. J’ai même pensé qu’on mettait des
hallucinogènes dans ma nourriture. J’étais absolument incapable de dormir.
À cet
endroit de villégiature, je suis allé chez un avocat pour prendre possession d’une
somme d’argent qui m’était due. Comme il m’avait connu alors que j’étais
normal, il a essayé de m’aider en m’envoyant faire des recherches à la
bibliothèque. Il croyait ainsi pouvoir m’aider à oublier mes problèmes. Je suis
donc allé à la bibliothèque, dont les murs ce jour-là étaient tendus de noir
(sans doute pour marquer le deuil d’un notable de la communauté). J’ai pensé,
dans mon esprit confus que ce deuil était pour moi et qu’il s’agissait là d’un
avertissement. En d’autres mots, j’ai pensé que ma fin était arrivée.
mardi 18 mars 2014
Littérature : Nous en sommes venus à croire - p. 85
UNE
SOIRÉE PLUVIEUSE
Après
quatre années d’abstinence, je me suis vu confronté à une montagne de problèmes
auxquels je ne pouvais pas faire face. J’y ai survécu sans l’aide de la
bouteille, mais le résultat de cette expérience a été pénible – ce que beaucoup
d’entre nous appellent « ivresse mentale ». Ce fut terrifiant ;
toutes sortes de peurs m’ont motivé et je ne pouvais pas distinguer la réalité
de l’hallucination.
Je
logeais alors, hors saison, dans une chambre située dans un lieu de
villégiature au bord de la mer, et je tentais l’impossible pour corriger ma
façon de penser. Il me fallait une heure pour accomplir les plus petites
besognes comme celle de laver mes chaussettes et mes shorts. M’habiller prenait
une éternité ; parfois je ne savais même plus si j’étais en train de m’habiller
ou de me déshabiller. Je m’arrêtais, je m’assoyais et j’essayais de prier ;
mais je ne pouvais pas me rendre plus loin que les deux premiers mots du
Notre-Père. Je quittais alors ma chambre pour aller marcher une vingtaine de
kilomètres, cherchant à m’exténuer assez pour pouvoir dormir.
lundi 17 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - pp. 84-85
Je n’essaie
pas d’expliquer ces phénomènes par la logique ou la raison. Lorsqu’ils se
produisent, je les accepte, tout simplement. J’ai l’impression que Dieu, tel
que je Le conçois, a peut-être jugé qu’il m’était nécessaire de vivre l’angoisse
et les souffrances de l’alcoolisme, puis de suivre le chemin lent et souvent
difficile du programme de rétablissement des AA afin d’être prêt à faire Sa
volonté. Je suis reconnaissant envers Dieu de m’avoir donné ce privilège.
Peut-être est-ce parce que chaque matin, je refais la Troisième Étape. J’espère
et je prie le ciel d’être capable d’entretenir ce contact conscient avec Dieu à
chaque jour de ma vie.
Kingsport, Tennessee
dimanche 16 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 84
Je lui ai
raconté une partie de ma vie. En partant, je lui ai dit à brûle-pourpoint :
« Pourquoi ne viendrais-tu pas à une réunion des AA avec moi ce soir ? »
Il a accepté et nous avons convenu que je passerais le prendre. Le soir, lorsque
je suis revenu, Ken avait changé d’idée et ne voulait plus m’accompagner. « Très
bien, lui dis-je, je reviendrai te prendre lundi à la même heure. » Le
lundi soir, il dormait et son fils m’a dit que son père ne voulait pas aller à
la réunion. Le mardi, après le travail, je lui ai téléphoné et lui ai dit que j’irais
le chercher pour l’amener à une réunion. À mon arrivée chez lui, il m’attendait
assis dans l’escalier. Comme nous allions entrer dans la salle de réunion, Ken
a aperçu un de ses anciens compagnons avec qui il avait bu pendant de
nombreuses années. Cet homme était abstinent depuis dix-huit mois. Ken assiste
maintenant à trois ou quatre réunion par semaine, il n’a pas bu depuis sa
première réunion des AA et bientôt, il recevra son jeton d’un an.
Pourquoi
avais-je décidé ce fameux samedi d’aller visiter Ken, qui n’avait jamais appelé
les AA? Je ne le sais pas. Pourquoi Ken a-t-il refusé d’aller aux deux
premières réunions et a-t-il accepté d’y aller la troisième fois alors que son
vieil ami était là, ce qui lui a permis de bénéficier dès le premier jour d’une
amitié avec un alcoolique en voie de rétablissement ? Je ne le sais pas…
samedi 15 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - pp. 83-84
Lors d’un
récent congrès des AA, un certain Bill est venu me voir et m’a dit qu’il m’avait
entendu parler, il y a plus de trois ans, dans un congrès régional d’une petite
ville du Tennessee. C’était sa première réunion des AA. Après avoir entendu mon
histoire, Bill a décidé de ne plus prendre d’alcool et il est devenu membre des
AA. Il n’a pas bu depuis cette première réunion, un dimanche après-midi. Qu’est-ce
que j’ai bien pu dire? Je ne m’en souviens pas. Pourquoi fallait-il que je sois
à plus de quatre cent cinquante kilomètres de chez moi par un beau dimanche
après-midi pour que Bill reçoive le message des AA ? Je ne le sais pas.
Un samedi
matin, j’ai décidé de rendre visite à Ken. Je le connaissais superficiellement
depuis environ vingt-cinq ans et je savais qu’il avait un sérieux problème d’alcool
; mais je ne l’avais pas vu et je n’avais pas entendu parler de lui depuis
nombre d’années. Rendu chez lui, je lui ai demandé s’il se souvenait de moi. Il
m’a répondu « oui », et m’a invité à entrer. Je lui ai demandé
comment il allait et il a répliqué que tout allait bien. Je lui ai aussi
demandé comment il s’en tirait avec son problème d’alcool et il m’a répondu :
« Ça ne me cause pas trop de problèmes. »
vendredi 14 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 83
J’IGNORE
POURQUOI
À mon
arrivée chez les AA, je ne croyais plus au Dieu de mon enfance, un Dieu
personnel qui m’aiderait en tant qu’individu. Après un certain temps dans le
Mouvement, j’ai essayé du mieux que j’ai pu de pratiquer les Douze Étapes, tout
en respectant l’ordre dans lequel elles avaient été rédigées. Mon cheminement
fut lent et difficile mais je n’ai pas abandonné ; j’ai persisté dans mes
efforts.
Je crois
maintenant que la Troisième Étape a été la clef qui m’a permis d’ouvrir cette
porte intérieure pour permettre à la spiritualité de pénétrer dans ma vie, pas
comme un torrent mais comme un mince filet d’eau, et parfois juste une goutte à
la fois. Au fur et à mesure que je progressais dans les Étapes, j’ai commencé à
déceler un changement dans ma façon de penser et dans mon attitude envers les
autres. J’ai aujourd’hui la certitude d’avoir connu mon réveil spirituel au
moment où je complétais la Neuvième Étape. J’en suis venu non seulement à
pouvoir donner de l’amour et de la compassion à ceux qui m’entouraient mais, ce
qui est plus important, à en recevoir. Alors les expériences spirituelles,
telles que je les comprends, ont commencé à se produire.
jeudi 13 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 81
COÏNCIDENCE 7
La foi en une Puissance supérieure
à nous-mêmes et les manifestations
miraculeuses de cette force
dans la vie d’êtres humains
sont des faits aussi anciens
que l’homme lui-même.
Bill W.
mercredi 12 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - pp. 78-79
Mes
talents n’ont pas profité de façon particulière, mais j’apprécie mieux ceux que
je possède, à cause de la concentration que j’apporte dans chacune de mes actions.
Je cultive davantage mes relations avec les autres, surtout lorsqu’il s’agit de
contacts intimes de personne à personne.
La notion
du temps prend une dimension merveilleuse durant ces jours de grande unité. Il
n’est pas nécessaire de regarder sa montre ; chaque action prépare la suivante.
Il n’y a pas un instant qui soit plus important que l’autre ; chacun possède sa
propre plénitude. C’est peut-être ça la vraie prière. Je n’ai rien fait pour
mériter le bonheur qui m’arrive ; c’est un peu comme si je parlais par la
bouche d’autres personnes. Cela demeure un mystère, mais c’est extraordinaire
de voir les réactions étonnées des autres et de savoir que leur vie a peut-être
aussi été transformée, ne serait-ce qu’un instant.
Je crois
que cette plénitude est à la portée de quiconque prendra le temps de faire des
efforts, de méditer et de prier sincèrement, de choisir de bonnes lectures et
de faire de l’exercice. Voilà la recette. C’est une aventure si précieuse que
tout le reste semble peu important en comparaison, mais pourtant, c’est elle
qui donne de la valeur à tout le reste.
Richmond, Virginie
mardi 11 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 78
Ce mode
de vie se manifeste sans doute de façon différente pour chaque être humain, car
chacun devient vraiment lui-même dans ses relations avec les autres ainsi qu’avec
lui-même. Tout tend vers un but, qu’il soit modeste ou grandiose, laid ou beau.
Dans la vie de l’esprit, il n’y a rien de petit, rien de laid. Paradoxalement,
l’intériorité augmente l’importance des autres personnes et de ce qui nous
entoure. Les cinq sens sont plus alertes. On éprouve un sentiment de plénitude.
Parfois,
je me sens très bien dans ma peau pendant plusieurs jours de suite. Puis, cette
sérénité disparaît, mais la compréhension continue. Mes faiblesses n’ont pas
disparu – colère, apitoiement, précipitation, envie, égoïsme et ressentiment.
Cependant, elles s’estompent car maintenant, je sais que lorsque je n’exerce
pas de contrôle conscient sur ces défauts, l’harmonie intérieure disparaît.
lundi 10 mars 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - pp. 77-78
J’ai
appris que chez d’autres, les ailes de l’esprit s’ouvrent beaucoup plus
lentement, sans « événement choc », et qu’elles sont quand même
fortes et belles. J’ai aussi appris que d’autres membres avaient connu la même
expérience et qu’ils avaient ensuite perdu leurs ailes parce qu’ils avaient
cru, à tort, que l’Absolu les soutiendrait indéfectiblement. Je les plains
parce qu’ils n’ont pas compris que la moitié de la beauté d’un cadeau se trouve
dans la manière de le recevoir. Ils n’y ont pas répondu.
À un
moment ou à un autre, peut-être d’une façon plus modérée, presque tous les
humains expérimentent ce contact spirituel avec Dieu : le sentiment fluide
d’une profonde compréhension, l’amour, la joie, et cette sensation que le monde
« tourne dans la bonne direction ». Avant, je croyais que seules des
circonstances extraordinaires permettaient de ressentir un tel état d’âme. Je
sais maintenant qu’il n’est qu’un avant-goût de toutes les beautés qui
attendent celui ou celle qui veut y consacrer le temps et les efforts. La paix,
l’amour et la joie peuvent être obtenus par la réflexion tranquille et la
prière sincère. Le sentiment de plénitude et la nouvelle acuité de conscience
influencent les relations avec Dieu et les être humains d’une façon autrement
inconcevable. L’agitation du moment présent diminue : la compréhension
augmente. Les sentiments deviennent des sujets à explorer plutôt qu’à
supprimer. Ces moments ne sont pas une fin en eux-mêmes, mais plutôt des
chaînons reliant solidement les événements. Une intériorité profonde s’établit –
calme, repos et profondeur. Les forces intérieures s’unissent aux forces
extérieures. La Puissance supérieure à nous-mêmes nous met en harmonie avec le
monde. Bien sûr, il arrive à l’instrument de jouer faux et nous ressentons
alors le grand besoin de le remettre au diapason.
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