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vendredi 31 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

28 LIRE LE MESSAGE DES AA
Pour les êtres humains, nous a-t-on enseigné, la meilleure façon d’apprendre les choses consiste à les voir, à les toucher aussi bien qu’à les entendre ; les lire renforce encore davantage leur imprégnation dans l’esprit humain.
Il existe plusieurs bonnes publications sur l’alcoolisme, comme de moins recommandables. Il peut aussi être avantageux de faire certaines autres lectures, même si les AA n’endossent ou ne contestent aucune publication. Nous possédons les nôtres tout simplement.
Même des alcooliques ayant très peu lu auparavant s’absorbent des heures durant dans la documentation des AA. A n’en pas douter, pour acquérir une vue directe d’ensemble et de la philosophie des AA, il est de beaucoup préférable de recourir à la lecture au lieu de se contenter du ouï-dire occasionnel.

jeudi 30 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Il est bien reconnu aujourd’hui que la puissance de la volonté en elle-même n’est pas plus efficace pour guérir de l’alcoolisme que du cancer. Notre expérience répétée le confirme abondamment.  La plupart l’ont essayé seuls dans l’espoir de diminuer ou d’arrêter de boire, sans succès dans un sens ou dans l’autre. Malgré cela, il nous a été pénible d’admettre que nous avions besoin d’aide. Pour nous, il s’agissait d’un signe de faiblesse car nous étions sous l’empire d’un autre mythe.
Nous nous sommes finalement demandé : « Ne serait-il pas plus logique de rechercher une source d’énergie plus grande que la nôtre et d’y puiser plutôt que persister dans nos efforts solitaires qui se sont si souvent avérés inefficaces ? » Nous persistons à croire qu’il n’est pas très astucieux de tâtonner dans le noir alors qu’il suffit d’allumer une lampe pour s’éclairer. Nous ne sommes pas devenus abstinents uniquement par nous-mêmes. D’ailleurs ce n’est pas la façon dont nous avons appris à le rester. Pas plus que le plein épanouissement d’une vie sobre n’est le propre d’une seule personne.
Dès que nous avons pu substituer quelques idées nouvelles à nos anciennes, même à titre temporaire, nous avions déjà enclenché le départ vers une nouvelle vie plus heureuse et plus saine. Ce résultat s’est produit pour des milliers d’alcooliques, comme nous, qui croyaient profondément que c’était possible.

mercredi 29 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL


Faiblesses ? Il faut nécessairement une forte dose de courage pour affronter cette dure vérité, sans rien oublier ni camoufler par des excuses ou des illusions. (Bien qu’il n’y ait pas matière à se vanter, plusieurs admettent candidement que nous étions les champions mondiaux dans l’art de nous illusionner).

Les préjugés, ont aussi compliqué le processus de notre rétablissement de l’alcoolisme. Comme des millions d’individus qui ont vu quelqu’un boire jusqu’à en mourir, nous nous sommes demandé pourquoi cette personne n’exerçait pas sa force de volonté pour arrêter. Voilà une autre idée dépassée qui persiste depuis notre tendre enfance, alors qu’on nous a présenté des héros à la force surhumaine comme modèles. Il y avait aussi cette légende entretenue par la famille ou le voisinage au sujet de ce cher oncle Joseph. Réputé comme viveur et fêtard pendant des années, il renonça soudain au vin, aux femmes et à la noce vers la cinquantaine pour devenir un modèle d’honnêteté et de droiture sans jamais toucher à une goutte d’alcool.

On s’illusionne dangereusement en, croyant en toute naïveté pouvoir en faire autant. Nous ne sommes que nous-mêmes, sans plus, et non des héros. (Nous ne sommes pas non plus comme grand-père qui, à quatre-vingt-dix ans, buvait toujours son litre quotidien.)

mardi 28 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Du point de vue médical, boire équivaut à consommer une drogue ; l’ivresse résulte de sa consommation excessive. Son usage abusif nous expose, directement ou indirectement, à des problèmes de toute nature : physique, psychologiques, domestiques, sociaux, financiers, professionnels. Plutôt que de nous arrêter à penser à ce que l’alcool nous a causé, nous commençons à nous soucier de ce qu’il cause à d’autres.
Nous avons découvert que peut souffrir « d’alcoolisme » tout buveur aux prises avec des troubles divers dus à l’alcool. Cette maladie frappe sans tenir compte de l’âge, de la religion, du sexe, de l’intelligence, de la race, de l’équilibre mental, de l’occupation, de la situation familiale, de la condition physique, des habitudes alimentaires, du statut économique ou social ou du tempérament en général. La question n’est pas de savoir combien ou comment vous buvez, quand et pourquoi, mais bel et bien quel effet l’alcool produit sur votre comportement et avec quel résultat.
Avant de pouvoir identifier notre propre maladie, nous avons dû nous départir de ce mythe anachronique voulant que ce soit une marque de faiblesse avilissante que d’admettre que nous ne pouvions plus maîtriser la situation (si jamais nous en avions été capables).

lundi 27 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Suivant une description scientifique, l’alcool n’est pas seulement une boisson savoureuse qui étanche la soif, mais une drogue qui altère la lucidité. On la retrouve non seulement dans les boissons, mais aussi dans certains aliments et médicaments. Et maintenant, selon les récentes découvertes, les médias nous informent presque quotidiennement qu’elle cause également des ravages physiques encore insoupçonnés (au cœur, au sang, à l’estomac, au foie, à la bouche, au cerveau, etc …)
Les pharmacologues et d’autres spécialistes en toxicomanie soutiennent aujourd’hui qu’on ne doit plus considérer l’alcool comme un produit tout à fait sûr et inoffensif, qu’il soit pris comme breuvage, stimulant, sédatif, tonique ou tranquillisant. D’autre part, l’alcool par lui-même ne cause pas directement et dans tous les cas un tort physique ou une dégradation mentale. Il semble bien que la plupart des gens peuvent en faire un usage modéré sans se nuire ou nuire à d’autres.

dimanche 26 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Lorsque nous avons entendu pour la première fois le mot « alcoolique », nous l’avons associé exclusivement à ces hommes âgés, déguenillés, tremblotants et répugnants, que nous avons vus mendiants ou ivres morts dans les quartiers mal famés. Les gens bien informés savent aujourd’hui que ces notions sont absurdes.
Néanmoins, lors de nos premiers efforts vers l’abstinence, ces notions dépassées et sordides n’étaient pas tout à fait dissipées de notre esprit. Elles nous embrouillaient, rendant la vérité difficile à percevoir. Mais nous en sommes venus à accepter de croire qu’il était possible que certaines de ces idées pouvaient être un tant soit peu erronées, ou du moins, qu’elles ne reflétaient plus exactement notre expérience personnelle.
Lorsque nous avons consenti à regarder en face notre expérience et à écouter l’opinion des autres, nous avons eu accès à un vaste éventail d’informations que nous n’avions jamais considérées attentivement jusque-là.

samedi 25 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Notre attitude envers l’alcool peut avoir été simplement un automatisme, un genre de conformisme inconscient à l’opinion générale. Pour la majorité des gens, l’alcool fait partie intégrante de la vie sociale, comme passe-temps inoffensif et agréable entre amis à certaines occasions et à certains endroits spécifiques. Pour d’autres, l’alcool accompagne obligatoirement un bon repas. Mais, aujourd’hui, nous nous demandons : est-ce vraiment impossible sans alcool, de jouir des plaisirs de l’amitié et de la bonne chère ? Notre propre façon de boire a-t-elle été un atout pour nos relations sociales ? Notre goût de la fine cuisine en a-t-il été amélioré ?
La notion d’ivresse produit des réactions encore plus fortes, favorables ou non. S’enivrer est considéré, soit comme une partie de plaisir, soit comme une déchéance. L’idée même de s’enivrer répugne à bien des gens pour différentes raisons. Quant à nous, nous recherchions cet état, non seulement parce que les gens s’attendaient à nous voir ivres et que nous en aimions la sensation, mais aussi parce que les vedettes l’avaient glorifié. Certains sont intolérants envers ceux qui ne s’enivrent jamais ; d’autres méprisent ceux qui s’enivrent trop. Jusqu’ici, les découvertes médicales contemporaines ont exercé bien peu d’influence sur ces attitudes.

vendredi 24 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Il nous est maintenant possible d’évaluer l’utilité et la véracité d’une pensée grâce à un critère extrêmement précis. Nous pouvons nous dire : « Voilà exactement ma façon de penser lorsque je buvais. Est-ce bon pour ma sobriété ? Penser ainsi me convient-il aujourd’hui ? »
Beaucoup de nos vieilles idées, spécialement celles au sujet de l’alcool, de sa consommation, de l’ivresse et de l’alcoolisme (ou si l’on préfère, de la consommation maladive) se révèlent maintenant inutiles ou même destructrices, et c’est un immense soulagement que d’en être débarrassé. Il suffira peut-être de quelques exemples pour illustrer notre consentement à nous défaire de nos vieilles et inutiles conceptions.
Pour plusieurs d’entre nous, boire à l’adolescence était la preuve que nous n’étions plus des enfants, ou que nous étions assez adultes, évolués, sages ou aguerris pour défier nos parents ou toute autre autorité. L’alcool, pour bon nombre, est étroitement relié à l’amour, à la sexualité et à la musique, ou au succès en affaires, au snobisme des vins ou au luxe du « jet set ». Lorsque l’on parle d’alcool à l’école, c’est souvent pour souligner les menaces qu’il représente pour la santé et le permis de conduire, sans plus. Et bien des gens demeurent persuadés que tout usage d’alcool est immoral, qu’il conduit directement au crime, à la misère, à la déchéance et à la mort. Que nos opinions à l’égard de l’alcool aient été positives ou négatives, elles étaient souvent catégoriques et plus émotives que rationnelles.

jeudi 23 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

27 ABANDONNER SES VIEILLES CONCEPTIONS
Les notions si profondément enracinées dans nos vies lorsque nous buvions ne disparaissent pas par magie dès que nous replaçons les bouchons sur les bouteilles. Le temps du bon vin et des « Chevaliers de la Table ronde » est peut-être révolu, mais la maladie demeure.
Nous avons trouvé thérapeutique de chasser de nombreux vieux préjugés dès qu’ils refont surface ; et ils ressurgissent, encore et encore.
Nous cherchons à atteindre un état de relaxation et à briser les chaînes qui nous lient à notre ancienne façon de penser. Les anciennes façons de pensée et les idées qu’elles engendraient entravent notre liberté. Vues d’un œil nouveau, nous réalisons qu’elles ne servent qu’à nous appesantir et ne sont d’aucune utilité. Rien ne nous oblige à les conserver, à moins que la preuve ne soit faite, après examen, qu’elles sont toujours valables et encore profitables.

mercredi 22 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Parler ainsi de nous-mêmes avec aisance démontre que nous n’avons rien à cacher, que nous n’éprouvons aucune gêne à nous rétablir de notre maladie et aide à nous revaloriser. De telles déclarations allègent des anciens stigmates injustement, infligés aux victimes de notre maladie par des ignorants et aident à substituer une perception plus réaliste aux notions passées et stéréotypées d’  « un alcoolique ».
Soit dit en passant, de pareils aveux pourront très souvent inciter une autre personne désireuse de surmonter un problème d’alcool à rechercher de l’aide.
Un dernier mot au sujet de ces occasions de boire. Certains alcooliques plus audacieux, lorsque l’incitation à boire devient pressante au point d’en être désagréable, s’excusent sans plus de cérémonie et quittent les lieux, sans se soucier de l’opinion des autres. Après tout, c’est notre vie qui est en jeu. Nous devons simplement prendre tous les moyens nécessaires pour protéger notre santé. Peu nous importe ce que les autres en pensent.

mardi 21 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Nous préférons naturellement avoir le privilège de nos propres choix, en privé et d’une manière discrète, sans avoir à l’étaler sur la place publique. Mais en devenant trop sensibles aux paroles ou aux gestes des autres, nous ne parvenons qu’à nous blesser nous-mêmes. Il vaut mieux essayer de faire bonne contenance en attendant que le moment passe. L’incident est généralement oublié en moins de cinq minutes. Redevenus calmes, plus tard, il nous sera possible d’expliquer que nous apprécions sincèrement leur sollicitude mais que nous préférons expliquer nous-mêmes nos propres attitudes. Nous pourrions ajouter que nous aimerions nous entraîner à l’autonomie personnelle dans les situations sociales, pour empêcher qu’une autre personne ne s’inquiète à notre sujet lorsque laissés à nous-mêmes.
Après quelques temps, nous accédons à un état de paix profonde avec nous-mêmes et avec notre abstinence ; nous sommes assez dégagés pour avouer l’exacte vérité, c’est-à-dire que nous sommes des « alcooliques rétablis », ou que nous sommes membres des AA.
Une telle révélation sur notre propre compte faite confidentiellement, de personne à personne, n’offense en rien la tradition des AA de l’anonymat, qui suggère de ne rien révéler

lundi 20 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Un autre incident s’est déjà produit pour plusieurs d’entre nous. Il n’est pas particulièrement sérieux ou alarmant, mais son récit pourra néanmoins vous éviter d’être bouleversés si jamais vous y étiez exposés. De temps à autre, un ami ou un membre de notre famille, bien inspiré et bien intentionné, déclare haut et fort devant tout le monde que nous avons arrêté de boire, croyant seulement nous aider, nous met ainsi dans l’embarras si nous n’avons pas assez d’aplomb pour dominer la situation.
Par exemple, la femme non alcoolique, dans la crainte fort compréhensible que nous puissions boire à nouveau et dans son désir excessif de nous protéger, échappera : « Il a cessé de boire ». Ou un ami zélé signalera sans réfléchir notre abstinence en désignant du doigt l’unique verre de jus de tomate sur le plateau de consommations en disant : « Celui-là, c’est pour toi ».
C’est très gentil à eux de vouloir nous aider et il faut n’y voir que leur bonne volonté. En toute justice, on ne peut s’attendre à ce qu’ils comprennent immédiatement ce que nous ressentons. Certains d’entre nous ne peuvent même pas, de toute manière, identifier leur véritable état d’âme tant qu’ils ne sont pas parvenus à une certaine période d’abstinence et qu’ils n’ont pas atteint une certaine maîtrise personnelle.

dimanche 19 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Prendre place à une table jonchée de vin lors d’un banquet solennel ne pose aucun problème particulier. Il suffit de retourner un verre pour signifier notre abstention à tout garçon de table ou maître d’hôtel avisé, même en Europe, royaume du vin. Comme substitut, nous demandons une eau de seltz ou une autre eau minérale gazeuse. Ainsi, lorsqu’un toast est proposé, presque personne ne nous remarque quand nous levons notre verre, quel que soit le contenu. Après tout, n’est-ce pas le geste symbolique amical plutôt que la présence d’alcool dans un verre ou coupe d’amitié qui donne à un toast sa valeur véritable ?
Personne n’est obligé de répondre à des questions impolies ou indiscrètes. Lors des rares occasions où l’on nous en pose, nous pouvons soit les ignorer, les contourner finement ou changer de sujet. Le cas échéant, rappelez-vous que, malgré les apparences, nous sommes des centaines de milliers d’alcooliques rétablis à nous ranger de votre côté, et à très bien comprendre le défi que vous relevez et vos raisons de le faire. Même si nous ne sommes pas présents de corps, nous pouvons vous assurer de notre soutien, autant de cœur que d’esprit.

samedi 18 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

 

Il est généralement suffisant de déclarer : « J’y suis allergique ». A vrai dire, en termes purement scientifiques, nous disent maintenant les spécialistes, l’alcoolisme n’est pas vraiment une allergie. Il n’en reste pas moins que le terme « allergie » caractérise assez fidèlement notre état qui ne tolère aucune consommation d’alcool sous peine de conséquences désastreuses.
Lorsque nous invoquons cette raison, elle produit ordinairement l’effet désiré, à savoir qu’on accepte le fait de notre abstinence momentanée et qu’on cesse de nous interroger sur ce sujet.
Lorsque l’on nous demande ce que l’on désire boire, il est très convenable et tout à fait sensé de demander tout de suite une boisson non alcoolisée et de l’accepter avec empressement, même si ce n’est pas ce que l’on préfère. Nous pouvons prendre une eau gazeuse, un jus de fruit ou de légume, ou tout autre breuvage non toxique d’usage courant. (Nous pouvons feindre de boire, si vraiment le goût nous déplaît ou que nous n’avons pas soif.) Ceci nous met à l’aise et libère les hôtes compulsifs qui se sentent obligés de remplir les verres et tolèrent mal de voir un invité avec un verre vide dans les mains.

vendredi 17 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Bien que dans le milieu des AA nous n’employions pas l’expression « au régime sec », c’est une expression que la plupart des gens respectent dans la mesure, bien sûr, ou nous ne tentons pas de les influencer dans ce sens.
Même si nous ne pouvons certainement pas recommander ce mensonge à cause des malaises qu’il nous cause, il est arrivé, à l’occasion, de recourir à un petit mensonge inoffensif, à une de ces petites tromperies sans conséquence et parfois décrites comme stratagème indispensable à l’harmonie des relations sociales.
Si, pour éviter de boire, nous devons marmonner des faux-fuyants préfabriqués, nous essayons d’éviter de recourir à des prétextes aussi ambigus que : « Je souffre d’un mal mystérieux », ou « je suis sous traitement », beaucoup plus susceptibles de susciter des questions que de faire taire les gens.

jeudi 16 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Comme résultat, nous n’hésitons pas, les circonstances s’y prêtant, à déclarer : « Maintenant, je ne bois plus ».
Notre interlocuteur sera souvent satisfait de nous entendre dire : « Je ne bois pas aujourd’hui (ou cette semaine) », ou simplement « Non, merci », ou carrément : « je n’en ai pas envie ».
Si nous croyons nécessaire d’expliquer davantage, nous voulons le faire sans mentir, de manière à être facilement compris et accueillis par les autres. Par exemple, il y a toujours les fameux prétextes : « raison de santé » … « diète alimentaire » … « ordonnance du médecin ». N’avons-nous pas tous, à un moment ou un autre, reçu de notre médecin une ordonnance à cet effet, soit verbalement, ou par écrit ?
« J’ai eu mon quota », « je suis saturé », « j’y suis allergique », sont autant de réponses plausibles.

mercredi 15 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Mais revenons à ces questions posées poliment et innocemment par des amis ou des parents bien intentionnés, et aux réponses possibles. Il y a probablement autant de façons d’aborder ces situations qu’il y a de non buveurs, et c’est votre propre jugement qui pourra vous dicter la méthode la plus efficace et la plus appropriée.
Néanmoins, l’expérience des Alcooliques Anonymes accumulée au cours des ans, permet de dégager les grandes lignes de nombreuses méthodes efficaces. Nous aurions tort de ne pas puiser à même ces réserves de sagesse.
La majorité croit qu’il vaut mieux pour nous de dire la vérité à notre entourage le plus tôt possible. Il n’est pas nécessaire de simuler car les gens bien intentionnés sauront reconnaître notre honnêteté et encourager nos efforts pour nous libérer de notre dépendance. Il est grandement utile de proclamer ouvertement notre abstinence pour renforcer notre propre détermination à ne pas boire. Et il peut y avoir un effet secondaire ; une telle déclaration est de nature à encourager, à l’occasion, celui qui, l’ayant entendue, éprouve le besoin ou le désir de ne plus boire.

mardi 14 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Il y a une exception. De temps à autre, un gros buveur nous harcèlera au sujet de notre abstinence. De prime abord, il faut considérer cette attitude comme très déplacée. Les gens civilisés et bien élevés ne font tout simplement pas tant d’histoires sur ce que les autres peuvent boire ou manger ou ne pas boire ou manger, à moins n’est-ce pas qu’ils cultivent certaines idées fixes. Il nous paraît étrange qu’on veuille ainsi forcer à boire celui qui n’en a pas envie ; et pourquoi souhaiterait-on voir boire à nouveau une personne qui a cessé à cause d’un problème d’alcool.
Nous apprenons à nous tenir à distance de ces gens. Si vraiment ils sont eux-mêmes aux prises avec leur obsession, nous leur souhaitons bonne chance. Mais nous n’avons pas à justifier notre comportement, ni à eux ni à personne d’autre. Nous ne discutons pas non plus avec eux ni n’essayons de les faire changer d’avis. Là encore notre attitude est : « Vivre et laisser vivre ».

lundi 13 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Anticipant de telles occasions, l’alcoolique nouvellement abstinent se demande quoi répondre si des amis ou des parents l’apostrophent ainsi :
« Allons prendre un verre. »
« Que bois-tu ? »
« Quoi, tu ne peux pas être alcoolique ! »
« Tu ne bois pas ? »
« Un seul verre ne peut faire de tort. »
« Pourquoi ne bois-tu pas ? »
A notre grand soulagement, nous avons constaté que ces questions se posent bien moins souvent que nous le l’appréhendions et nos réponses semblent ne pas avoir autant d’importante que nous l’imaginons. Notre abstinence soulève moins d’émoi que nous l’aurions cru.

dimanche 12 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

La première expérience de ce genre a été tout à fait révélatrice pour plusieurs. A notre grande surprise, nous avons découvert que (1) les autres personnes ne boivent pas autant que nous le pensions, et que (2) rares sont celles qui nous surveillent ou se préoccupent si nous buvons de l’alcool ou non. (Les exceptions probables sont nos amis intimes ou nos parents qui se réjouissent de nos efforts pour résister à l’alcool.)
Plusieurs croyaient et se plaisaient à répéter que « tout le monde » buvait de l’alcool, et nous pouvions soutenir que nous ne buvions pas beaucoup plus que les autres buveurs de notre connaissance. Pour être francs, au rythme des années et de notre alcoolisme, nous nous dissociions de plus en plus d’avec les non buveurs pour en arriver à croire que « tout le monde », oui, tout le monde que nous connaissons buvait.
Une fois abstinents, lorsque nous observons « tout le monde », nous sommes surpris de constater que tous les gens ne boivent pas nécessairement et que plusieurs boivent beaucoup moins que nous le supposions.

samedi 11 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Si vous êtes prévenus du programme, vous pouvez vous éviter l’heure de l’apéritif, du moins en partie, pour n’arriver que peu avant le dîner. Tel est notre comportement. Puis, si la consommation d’alcool doit se prolonger tard dans la nuit après le repas, nous avons conclu qu’il valait mieux quitter tôt. Nous nous sommes rendu compte que les rares invités qui constatent notre départ ne s’en soucient guère. Ils sont trop occupés à boire ou à faire autre chose.
Dès notre arrivée à une telle réception, il est généralement recommandable de nous diriger directement vers le bar pour y prendre un soda au gingembre ou autre breuvage. Personne n’est en mesure de savoir si le contenu de notre verre est alcoolisé ou non. Nous pouvons alors circuler et converser, le verre à la main sans nous attirer de soupçons.

vendredi 10 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Avant de partir, il est également profitable de nous entretenir avec un autre alcoolique rétabli ou avec un ami véritable qui se préoccupe de votre santé et comprend parfaitement les contraintes de la situation. Au retour, faites en sorte de lui téléphoner pour lui en faire le récit. Un alcoolique rétabli ne saurait qu’être enchanté de ce genre d’appel. Croyez-nous ! Nous, membres des AA, vibrons à un tel partage.
Avant de vous rendre à une réception, il est recommandable de manger un sandwich ou une collation, même si vous savez que l’on y servira de la nourriture. Comme nous l’avons déjà mentionné, un estomac rempli nous protège contre les nombreuses situations difficiles. (Vous pourriez aussi vous munir d’une réserve de vos menthes préférées ou d’un substitut diététique.) Cette précaution est encore plus importante si, lors d’une réception, nous prévoyez quez l’heure de l’apéritif risque de s’éterniser longtemps avant d’être conviés à table.

jeudi 9 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Mais tôt ou tard vient le moment où les affaires, la famille ou l’amitié nous contraignent d’y aller, ou peut-être en avons-nous simplement envie. Même si nous ne buvons pas, nous avons élaboré diverses méthodes pour rendre ces occasions tolérables. Ici, nous faisons surtout allusion à ce grand cocktail ou à ces grands dîners amicaux où l’alcool coule à flots.
Si l’hôte ou l’hôtesse est un ou une amie intime, il peut être parfois salutaire de le ou la prévenir que présentement, nous nous abstenons d’alcool. Bien sûr, nous ne sollicitons aucun traitement de faveur, mais il est réconfortant  de pouvoir compter sur une personne présente, tout à fait sympathique à nos efforts pour maîtriser notre problème d’alcool. Parfois, on peut aussi se faire accompagner d’une personne abstinente plus aguerrie ou encore d’un compagnon au courant de notre situation et conscient de l’importance que nous attachons à l’abstinence.

mercredi 8 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Nous arrive-t-il de fréquenter des bars, des restaurants ou des clubs ou l’on sert des boissons alcooliques ?
Oui, après quelques mois ou quelques semaines, si nous avons une raison valable d’y aller. Si nous devons y passer quelques moments à attendre des amis, nous évitons de nous asseoir devant des bouteilles d’alcool pour prendre notre boisson gazeuse. Mais si notre présence dans un tel endroit s’explique par un rendez-vous d’affaires ou une réunion mondaine, nous y participons activement, exception faite de l’alcool.
Au cours des premiers mois d’abstinence, il est sans doute plus sain de nous tenir à l’écart de nos anciens copains et lieux de beuveries et de prévoir des excuses plausibles pour esquiver les réceptions dont l’alcool sera l’attraction principale. Il semble particulièrement important de fuir de telles occasions si elles nous rendent nerveux.

mardi 7 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

26 SE MEFIER DES OCCASIONS DE BOIRE
Nous avons trouvé plusieurs façons de ne pas boire lorsque les circonstances nous mettent en présence de gens qui consomment de l’alcool.
Au huitième chapitre, nous avons traité du bien-fondé de garder ou non de l’alcool à la maison après avoir décidé d’arrêter de boire. Nous avons alors reconnu que nous vivons dans une société fortement alcoolisée et que nous ne pouvons pas, en toute objectivité, espérer que cela change. Toute notre vie, il se présentera des occasions de boire et des réclames à la douzaine nous incitant, même verbalement, à consommer de l’alcool.
Nous ne pouvons nous soustraite à toutes ces suggestions et il ne sert à rien de se plaindre. Nous n’éprouvons ni le besoin ni le désir d’empêcher les autres de boire. Nous avons aussi découvert qu’il n’est pas nécessaire de nous priver de l’agréable compagnie de nos amis non alcooliques qui consomment de l’alcool. Bien qu’au tout début de notre sobriété, il soit prudent de fréquenter des abstinents plutôt que des consommateurs d’alcool, nous n’avons aucunement  l’intention de nous retirer du monde à tout jamais parce que tant des personnes boivent. Les personnes allergiques au poisson, aux noix, au porc ou aux fraises ne se réfugient pas pour autant dans des cavernes. Pourquoi devrions-nous le faire ?

lundi 6 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Il est insensé et dangereux d’assujettir notre sobriété à quelque personne (même à un alcoolique rétabli) ou à quelque circonstance que ce soit. A chaque fois que l’on se dit : « Je demeurerai abstinent si … » ou « Je ne boirai pas à cause de … » (ajoutez toute circonstance autre que votre volonté d’être bien, dans l’intérêt de votre propre santé), on se dispose inconsciemment à boire dès que la condition, la personne ou la circonstance change. Et tous ces éléments peuvent changer à tout moment.
Libre de toute dépendance ou de toute cause, notre sobriété peut croître assez solidement pour nous permettre de faire face à toute personne et de surmonter toute difficulté. Et, comme vous pourrez vous en rendre compte, nous en venons même à aimer relever ce défi.

dimanche 5 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Nous ne pouvons nous permettre ces si. Il nous faut demeurer abstinents, nonobstant notre condition de vie, nonobstant la réaction positive ou négative des non alcooliques à l’égard de notre sobriété. Nous devons l’affranchir de toute dépendance, ne l’assujettir à aucune personne et ne le limiter sous aucun prétexte ou condition.
Maintes et maintes fois, nous avons constaté qu’il nous était impossible de demeurer abstinents longtemps, seulement pour l’amour de notre mari, de notre femme, de nos enfants, d’un amant, d’une maîtresse, de notre famille, d’un parent ou d’un ami, ni à cause d’un emploi, ni pour le bon plaisir d’un patron (d’un médecin, d’un juge ou d’un créancier), ni à cause de personne autre que nous-mêmes.

samedi 4 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Durant un gros désappointement, l’envie de boire surgit naturellement. Si nous n’obtenons pas l’augmentation, la promotion ou l’emploi escompté, ou si notre vie amoureuse périclite, ou si quelqu’un nous manque d’égards, alors pourrons-nous comprendre que durant tout ce temps, nous avons compté sur les circonstances pour persévérer dans notre désir de se maintenir abstinent.
Quelque part, enfouie dans un repli de notre cerveau, se cachait une toute petite réserve, une condition à notre sobriété. Et elle attendait son heure pour faire surface. Nous continuions de croire : « Ah ! Oui, être abstinent, c’est formidable et j’entends bien  le rester. » Et nous ne pouvions même pas entendre le subtil murmure : « C’est-à-dire si tout va comme je veux. »

vendredi 3 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

En effet, nous oublions la nature biochimique et irréversible de notre maladie.
L’alcoolisme ne tolère aucun si, et ne disparaît jamais, ni pour une semaine, ni pour un jour, ni même pour une heure, pour nous transformer en  non alcooliques  capables de boire à nouveau en certaines occasions spéciales ou pour une raison particulière, pas même s’il s’agit de fêter un évènement unique ou de noyer un chagrin immense, ni s’il pleut en Espagne ou si les étoiles tombent sur l’Alabama. Pour nous,  l’alcoolisme est inconditionnel et n’offre de congé à aucun prix.
Peut-être faudra-t-il un certain temps pour nous en convaincre au plus profond de nous-mêmes. Et il  nous arrivera parfois de ne pas reconnaître les conditions auxquelles nous avions inconsciemment assujetti notre rétablissement, jusqu’à ce que surviennent des difficultés sans que ce soit de notre faute. Soudain, vlan ! La catastrophe nous arrive sans l’avoir prévue !

jeudi 2 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Dès que nous cessons de boire, la plupart des circonstances reprennent leur place normale dans notre esprit. Au niveau personnel,  plusieurs d’entre elles se dissipent peu après être devenus abstinents et quant aux autres, la solution vient d’elle-même petit à petit. Entre-temps, parce que nous ne buvons pas, notre vie ne cesse de s’améliorer, quoi qu’il arrive par ailleurs.
Pour plusieurs d’entre nous, après un certain temps d’abstinence, voilà que survient tout à coup, pan, une nouvelle découverte qui nous frappe brusquement. Cette ancienne façon de penser en « si » remontant aux jours de nos beuveries refait soudain surface pour conditionner notre abstinence. Inconsciemment, nous avons assujetti notre abstinence à certaines conditions. nous avons commencé à croire que l’abstinence c’est parfait, si tout va bien ou si rien ne nous dérange.

mercredi 1 août 2012

VIVRE SANS ALCOOL

Nous trouvions toujours des explications (excuses ?) personnelles à notre alcoolisme que nous ajoutions après le dernier si. Chacun se disait : je ne boirais pas ainsi …
Si ce n’était de ma femme (ou de mon mari, ou de mon amant) … si seulement j’avais plus d’argent et moins de dette … si ce n’étaient de toux ces problèmes familiaux … si je ne subissais pas tant de pression … si j’avais un meilleur emploi ou un logis plus agréable … si les gens me comprenaient … si la situation mondiale n’était pas si lamentable … si les humains étaient meilleurs, plus prévenants, plus honnêtes … si les autres ne me faisaient pas toujours boire … si ce n’était pas de la guerre (n’importe quelle guerre) … et ainsi de suite.
Examinant en rétrospective cette façon de penser et le comportement qui en résultait, nous constatons maintenant que nous laissons presque toujours les circonstances extérieures contrôler nos vies.