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dimanche 3 avril 2011

Point de vue de Bill : page 92

Marchant vers la sérénité

Lorsque j’étais fatigué et ne pouvais plus me concentrer, j’en venais au point de ne manifester mon désir de vivre que dans la marche, en respirant profondément. Je me disais parfois que je ne serais même pas capable de le faire - que je n’en avais même pas la force. Mais j’appris que je serais encore plus déprimé si j’en arrivais à ce point. Je m’imposais donc une tâche réduite. Je décidais de marcher quatre cent mètres et je me concentrerais sur le compte de mes inspirations - disons dix pas pour chaque lente inspiration. Ayant parcouru quatre cent mètres, je me rendais compte que je pouvais aller plus loin encore, peut-être huit cents mètres. Et puis encore huit cents mètres et, peut-être huit cents autres. C’était encourageant. Cette fausse impression de lassitude disparaissait (cette sensation est tellement caractéristique de la dépression). La marche et, tout particulièrement, la respiration attestaient puissamment la vie et l’existence, et étaient aux antipodes de l’échec et de la mort. Le comptage représentait un minimum de discipline et de concentration qui m’apportait un répit au milieu de l’usure et des larmes causées par la peur et la culpabilité.
Lettre - 1960

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