Les
alcooliques ne sont pas les seuls ainsi. Qui peut se souvenir d’une maladie ou
d’une douleur de son enfance peut également se rappeler un certain soulagement
à crier sa souffrance, et une égale satisfaction un peu perverse à rejeter
toute consolation. Presque tout être humain peut, à l’occasion, se complaire
dans des lamentations puériles, du genre : « Laisse-moi
tranquille ! »
En
début d’abstinence, l’apitoiement s’exprime souvent ainsi : Pauvre de
moi ! Pourquoi ne puis-je pas boire comme les autres ? » (tous les autres ?) Pourquoi
faut-il que cela m’arrive à moi ? Pourquoi
faut-il que moi je sois
alcoolique ? Pourquoi moi ?
Ce
genre de réflexion est un merveilleux véhicule pour se diriger rapidement au
prochain bar. Récriminer sur des questions aussi insolubles équivaut à se
désoler d’être à notre époque plutôt qu’à une autre, ou sur cette planète
plutôt que dans une autre galaxie.
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