Grapevine : juillet 1994
ALORS,
QUI A BESOIN DES SLOGANS ?
Des reproductions sous cadre des
slogans pendaient aux murs du centre de réhabilitation où je devis abstinente.
Conne je haïssais la vue de ces
phrases simples, banales ! avec mon esprit compliqué et intellectuel, je pensais
qu’elles étaient ridicules. Qui au monde pouvait vivre « Un
jour à la fois » ? Moi, je ne pouvais sûrement pas. J’avais
besoin de savoir ce qui allait se passer pour pouvoir planifier l’avenir ;
d’avoir le contrôle de mes activités quotidiennes, hebdomadaires, mensuelles,
annuelles. Il m’était impossible de penser à aujourd’hui. Habituellement, hier
me plongeait dans la tristesse et demain dans l’angoisse. Je ne pouvais pas
vivre l’aujourd’hui parce que je ne pouvais rester seule avec moi-même. :
être seule m’effrayait, me rendait anxieuse et impatiente. Je buvais pour supporter
la solitude mais, en réalité, l’alcool l’augmentait. Le fait était que je n’étais
pas suffisamment bien dans ma peau pour vivre un jour à la fois.
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