Lorsque j'ai
recommencé à boire, après treize années d'abstinence, j'avais la conviction que
les AA seraient toujours là si jamais les conséquences s'avéraient
désastreuses. À ma grande surprise, l'effet de l'alcool fut presque imperceptible.
Alors, pendant deux ou trois ans, il m'arriva de boire à l'occasion. La vie que
je menais était tout à fait différente de celle que j'avais vécue quinze ans
auparavant. Peu à peu, en me mentant adroitement, j'en vins à me convaincre que
je m'étais trompé au sujet de mon alcoolisme. Pendant quelques, j'ai réussi à
présenter l'image d'un buveur social. Il y eut des signes avant-coureurs d'une
catastrophe, mais j'ai feint de les ignorer. Je savourais l'illusion de pouvoir
contrôler la situation.
Ma vie
spirituelle se détériora lentement ; les effets physiques et psychologiques de
l'alcool n'étaient pas réellement manifestes et j'ai continué sur mon air
d'aller pendant un certain temps. Mais inévitablement, le jour vint où je dus
admettre que je ne pouvais ni diminuer les quantités considérables d'alcool que
je prenais ni cesser de boire complètement. En désespoir de cause, je me fis
hospitaliser. Sur mes dossiers, on écrivit : "alcoolique aigu". J'en
avais bien sûr tous les symptômes, y compris les hallucinations. À ma sortie de
l'hôpital, j'ai continué à boire, complètement obsédé par l'alcool.
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