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mercredi 7 décembre 2011

Bill écrit sur : LA FOI 5

Le nouveau dit alors qu’il en avait assez, et c’était vrai. Son parrain eu beau dire que le mouvement n’était pas comme cela, il était trop tard ; notre candidat était désormais inaccessible. De plus, on lui donnait l’excuse parfaite pour retourner boire. La dernière fois que  nous avons entendu parler de lui, il semblait avoir  un rendez-vous prématuré avec la mort.
Heureusement, une telle agressivité au nom de la spiritualité n’est plus aussi fréquente aujourd’hui. Pourtant, nous pouvons tirer profit de ce triste et inhabituel épisode. Nous pouvons nous demander si nous ne sommes pas sujets, plus que nous ne l’avions d’abord supposé, à de tels accès de vanité spirituelle, d’un genre peut-être moins évident, mais aussi destructeur. Je suis sûr qu’aucun examen de conscience ne saurait être plus profitable, si  nous nous y appliquions constamment. Rien ne saurait améliorer davantage nos communications les uns avec les autres et avec Dieu.

mardi 6 décembre 2011

Bill écrit sur : LA FOI 4

Personne n’est plus sensible qu’eux à la suffisance, à l’arrogance et à l’agressivité spirituelles, et nous l’oublions sans doute trop souvent. Au début du mouvement, je suis moi-même venu bien près de gâcher toute l’entreprise avec ce genre d’arrogance inconsciente. Tout le monde devait croire en Dieu tel que je le concevais. Mon agressivité était parfois subtile, parfois grossière, mais toujours nuisible – et peut-être mortelle – pour nombre d’incroyants. Evidemment ce problème ne surgit pas seulement dans la pratique de la douzième Etape, mais risque de se manifester dans toutes nos relations avec les autres. Encore aujourd’hui, je me surprends à chanter le même vieux refrain, qui dresse aussitôt un mur : « Faites ce que je fais, croyez ce que je crois, sinon … »

Voici un exemple récent du coût élevé de l’arrogance spirituelle. On emmena à sa première réunion des AA un candidat aux idées bien arrêtées. Le premier orateur parla surtout de ses propres habitudes de buveur, ce qui sembla impressionner notre candidat. Les deux autres conférenciers (ou bien étaient-ce des professeurs ?) avaient pris pour thème « Dieu tel que je le conçois ». Leur exposé aurait pu être bon mais il ne l’a pas été à cause de leur attitude et de leur façon de parler de leur expérience. Ils étaient pleins d’arrogance. Le dernier orateur dépassa largement les bornes en présentant ses propres convictions théologiques. Tous les deux faisaient exactement la même chose que moi autrefois. On retrouvait implicitement dans tout ce qu’ils racontaient, sans qu’ils l’expriment, la même idée : « Ecoutez-nous. Nous possédons le seul vrai programme des AA, et vous feriez mieux de nous imiter ! »

lundi 5 décembre 2011

Bill écrit sur : LA FOI 3

Nous pouvons aussi regarder d’un oeil neuf le problème de l’absence de foi à notre propre porte. Bien que trois cent cinquante alcooliques se soient rétablis en trente ans, il y en a peut-être cinq cent mille autres qui sont venus nous voir et qui sont repartis. Certains étaient sans doute trop malades pour avoir même une chance. D’autres ne pouvaient pas ou ne voulaient pas admettre leur alcoolisme. D’autres encore ne pouvaient pas faire face à leurs problèmes de personnalité sou jacents. Beaucoup sont repartis pour d’autres raisons.

Nous ne pouvons pourtant pas nous contenter de croire que tous ces échecs sont totalement imputables aux nouveaux eux-mêmes. Beaucoup d’entre eux n’ont peut-être pas reçu, en qualité et en quantité, le parrainage dont ils avaient tant besoin. Nous n’avons pas communiqué quand nous aurions pu le faire. Nous, les AA, n’avons pas répondu à leurs attentes. Peut-être nous arrive-t-il encore plus souvent que nous le croyons de ne pas communiquer en profondeur avec ceux qui font face au dilemme de l’incroyance.

dimanche 4 décembre 2011

Bill écrit sur : LA FOI 2

Il est regrettable que ces faits de la vie des AA ne soient pas compris des légions d’alcooliques qui nous entourent. Un grand nombre d’entre eux sont hantés par l’affligeante conviction que s’ils s’approchent des AA, ils devront adopter une foi ou une théologie particulière. Ils ne voient pas que la foi n’est jamais une condition essentielle à l’appartenance aux AA, qu’un minimum de foi, facile à accepter, suffit pour devenir abstinent, et que nos concepts d’une puissance supérieure et d’un Dieu tel que nous le concevons offrent à chacun un choix presque illimité de croyances et  d’actions spirituelles.

L’un de nos plus grands défis au plan de la communication est de savoir comment transmettre cette bonne nouvelle, et il n’existe probablement pas de solution facile et radicale. Nos services d’information publique pourraient peut-être mettre davantage l’accent sur cet aspect primordial de la vie du mouvement. Dans nos propres rangs, il serait souhaitable d’adopter une attitude plus sympathique face à la grande souffrance de ces gens grandement seuls et désespérés. Pour leur venir en aide, nous devons faire appel à rien de moins qu’à la meilleure des attitudes et à notre plus grande ingéniosité.

samedi 3 décembre 2011

Bill écrit sur : LA FOI 1

Dieu tel que nous le concevons par Bill

L’expression « Dieu tel que nous le concevons » est peut-être la plus importante de tout notre vocabulaire AA. Ces six mots sont d’une telle portée qu’ils englobent toutes les formes et tous les degrés de foi, tout en assurant chacun de nous qu’il est libre de choisir ce qui lui convient. Presque aussi importantes sont pour nous les expressions complémentaires, « une puissance supérieure » et « une puissance plus forte que nous ». Pour tous ceux qui rejettent l’idée de Dieu ou doutent sérieusement de son existence, ces mots ouvrent une porte dont le seuil est facilement franchi par l’incrédule, qui entre alors dans un monde qui lui était jusque-là inconnu, le royaume de la foi.


Chez les AA, de telles percées sont quotidiennes. Elles sont encore plus remarquables quand on songe qu’une foi active a un jour semblé hautement impossible aux yeux de la moitié sans doute de nos trois cent cinquante mille membres actuels. Tous ces sceptiques ont fait une grande découverte : dès qu’ils pouvaient confier leur principale dépendance à une « puissance supérieure », même s’il s’agissait de leur propre groupe des AA, ils prenaient le virage caché qui les avait toujours empêchés de voir la voie rapide. A partir de ce moment, à la condition de s’efforcer avec un esprit ouvert et détendu de mettre en pratique le reste du programme AA, une foi toujours plus grande et plus profonde, un véritable don, faisait son apparition de façon parfois inattendue et souvent mystérieuse.

vendredi 2 décembre 2011

Rien qu'aujourd'hui

AUJOURD'HUI, je serai aimable. Je soignerai mon aspect extérieur, je n'élèverai pas la voix, je ne critiquerai sous aucun prétexte, je ne trouverai rien à redire. J'essaierai de n'améliorer et de ne
corriger que moi.

AUJOURD'HUI, je m'établirai un programme. Je ne le suivrai sans doute pas exactement, mais je l'aurai. Je fuirai comme la peste la précipitation et l'indécision.

AUJOURD'HUI, je m'accorderai une demi-heure de paix et de détente. A la faveur de cette pause, j'essaierai d'entrevoir ma vie sous un jour meilleur.

AUJOURD'HUI, je n'aurai pas de vaines appréhensions. Je n'aurai pas peur, surtout de jouir de ce qui est beau. J'aurai la certitude que l'univers me rendra ce que je lui aurai donné.

jeudi 1 décembre 2011

Rien qu'aujourd'hui

AUJOURD'HUI, j'essaierai de vivre uniquement ma journée, sans aborder d'un seul coup l'ensemble de mes problèmes.
En un jour, je suis capable de faire une foule de choses, mais la perspective de devoir les répéter toute ma vie m'épouvanterait.

AUJOURD'HUI, je ferai mienne l'opinion d'Abraham Lincoln "La plupart des gens sont heureux parce qu'ils ont décidé de l'être."

AUJOURD'HUI, je m'adapterai à la réalité. Je ne tenterai pas de la modeler en fonction de mes désirs. Je saisirai la chance comme elle viendra et je m'en accomoderai.

AUJOURD'HUI, j'essaierai de cultiver mon esprit, d'assimiler des notions utiles. Je consentirai un effort de réflexion et d'attention.

AUJOURD'HUI, j'exercerai mon âme de trois façons. Je rendrai service quelqu'un sans qu'on le sache. Je ferai - seulement pour m'y entraîner - au moins deux choses qui me rebutent. Je ne montrerai à personne que l'on me fait de la peine ; si on me blesse, je ne le laisserai pas voir.