Cette petite parcelle de vertu facilement acquise m’a cependant valu quelques handicaps intéressants. J’étais si absurdement fier de mes critères en affaires que je ne manquais jamais de mépriser mes confrères de Wall Street qui n’hésitaient pas à rouler leurs clients. Cette attitude était arrogante, mais l’aveuglement personnel qui en résultait était pire encore. Mon honnêteté en affaires, dont j’étais si fier, se transforma bientôt en un masque confortable sous lequel je pouvais cacher mes nombreuses failles dans les autres domaines de ma vie. Convaincu de posséder cette vertu, il m’était facile de conclure que je les avais toutes. Pendant des années, cela m’a empêché de voir comment j’étais. C’est là un exemple commun de notre extraordinaire facilité à nous leurrer nous-mêmes par moments. De plus, à force de se tromper soi-même, on en vient presque toujours à tromper les autres.
Pour illustrer davantage ce phénomène, voici deux autres cas extrêmes. L’un montre l’aveuglement dans ce qu’il y a de plus évident – c’est-à-dire évident pour tous, sauf pour la personne qui se leurre elle-même. L’autre dépeint une forme plus subtile d’aveuglement, dont n’est exempt à peu près aucun être humain.
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