Le premier soir où j’ai poussé la
porte du sous-sol de cette église, j’ai découvert des chaises grises rangées
dans un recoin du local en béton inoccupé. Sur chaque chaise, il y avait un
cendrier. Comme je n’étais pas intéressé par le Mouvement, j’ai pris une chaise
dans la dernière rangée et pendant toute la réunion, j’ai tenu le cendrier dans
mes mains tremblantes tachées de nicotine. Je fumais comme une cheminée à l’époque.
Ce n’est qu’après être venu pendant
quelques semaines aux réunions que j’ai découvert que les cendriers étaient
fabriqués à la main. Quelqu’un avait découpé le tiers d’une boîte de conserve
et y avait soudé sur le bord, deux reposoirs elliptiques pour les cigarettes. Les
reposoirs avaient été découpés soigneusement dans le métal de la boîte et à
moitié enroulés pour pouvoir supporter une cigarette. Evidemment, les soudures
étaient irrégulières : j’imaginais qu’elles avaient été faites par un des
membres, à l’aide d’une plaque chauffante, dans l’une de ces chambres d’hôtel
pour personnes seules, car des restes de couleur brun olive, habituelle de ce
genre d’endroit, apparaissaient sur l’extérieur des boîtes.
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