Le voisinage aussi a commencé à
changer. Un important organisme culturel a été construit dans le vieux quartier
des entrepôts. De nouveaux immeubles à appartements ont suivi. En quelques
années, la zone s’était embourgeoisée.
Notre groupe avait doublé, puis
quadruplé. La section « non-fumeurs » s’était étendue au point que
nous avions créé une petite section « fumeurs » au fond, près des
fenêtres. Quelques-uns des anciens, qui avaient pourtant arrêté de fumer,
préféraient s’asseoir à cet endroit. Ils disaient que la plupart des nouveaux
iraient s’asseoir là-bas. Et qu’il pourraient être près d’eux.
Les personnes qui peuplaient les
nouveaux immeubles à appartements venaient d’un peu partout dans le pays et
apportaient avec eux des pratiques qui ritualisaient nos réunions. Ils saluaient
en chœur chacun des intervenants d’un sonore « Salut, untel ! »
et applaudissaient avec enthousiasme à une nouvelle espèce d’anniversaire, « ceux
qui ont nonante jours d’abstinence ou moins, ceux qui veulent s’identifier au
groupe et donner leur nombre de jours »
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