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samedi 11 janvier 2014

Nous en sommes venus à croire, p 44/45

VERRE BRISE

« C’était la meilleure époque, c’était aussi la pire … » C’est ainsi que débute le roman de Charles Dickens « Un conte de deux villes ». Dans ma vie, 1968 fut aussi comme ça. Dès le début chaque évènement me poussait plus près du désespoir. Les membres de ma famille avaient cessé depuis longtemps de me faire des reproches, sauf pour me dire qu’ils espéraient que je puisse me ressaisir bientôt. Heureusement, ils m’ont laissée me retrouver. Peu d’alcooliques ont cette chance. Ils auraient pu me ramener à la maison et me cacher, m’envoyer dans un établissement ou me dire que je ne valais rien et m’abandonner. Au lieu de cela, leur amour et leur foi en une Puissance supérieure ont plutôt incité ma famille à surveiller et à attendre.

J’ai lancé un premier appel aux AA pour demander qu’on m’envoie de la documentation. Quand je l’ai reçue, j’en ai dévoré chaque ligne, mais j’ai continué à boire. J’ai rappelé les AA une autre fois. J’avais peur de téléphoner chez moi pour leur demander de m’envoyer dans un établissement psychiatrique, même si j’étais convaincue d’être folle ; aucune personne saine d’esprit ne continuerait à boire si elle ne le voulait pas.

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