VERRE BRISE
« C’était
la meilleure époque, c’était aussi la pire … » C’est ainsi que débute le
roman de Charles Dickens « Un conte de deux villes ». Dans ma vie,
1968 fut aussi comme ça. Dès le début chaque évènement me poussait plus près du
désespoir. Les membres de ma famille avaient cessé depuis longtemps de me faire
des reproches, sauf pour me dire qu’ils espéraient que je puisse me ressaisir
bientôt. Heureusement, ils m’ont laissée me retrouver. Peu d’alcooliques ont
cette chance. Ils auraient pu me ramener à la maison et me cacher, m’envoyer
dans un établissement ou me dire que je ne valais rien et m’abandonner. Au lieu
de cela, leur amour et leur foi en une Puissance supérieure ont plutôt incité
ma famille à surveiller et à attendre.
J’ai
lancé un premier appel aux AA pour demander qu’on m’envoie de la documentation.
Quand je l’ai reçue, j’en ai dévoré chaque ligne, mais j’ai continué à boire.
J’ai rappelé les AA une autre fois. J’avais peur de téléphoner chez moi pour
leur demander de m’envoyer dans un établissement psychiatrique, même si j’étais
convaincue d’être folle ; aucune personne saine d’esprit ne continuerait à
boire si elle ne le voulait pas.
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