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dimanche 23 mars 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 87

Pendant presque une année, tiraillé comme je l’étais par l’obsession d’alcool et la honte, j’avais complètement négligé d’écrire à mes deux enfants adolescents. Je refusais d’admettre, dans mon esprit faussé, qu’ils avaient pu découvrir que je m’étais remis à boire. Pour la seule raison que j’étais retourné chez les AA, j’avais trouvé le courage de leur écrire deux lettres. Je leur demandais de me pardonner, j’admettais mon alcoolisme et j’avouais les avoir négligés, en espérant qu’ils me répondent. Jour après jour, avec peur et angoisse, je regardais dans la boîte aux lettres, craignant que ni l’un ni l’autre ne me répondre.

En cette journée d’octobre, le facteur m’a apporté une lettre de mon fils de quinze ans, qui avait dû subir des traitements psychiatriques lorsque sa mère m’a quitté. Son choix de mots était vraiment exceptionnel, si l’on considère qu’il n’a pas connu Alateen et qu’il a grandi dans le climat d’amertume que sa mère conserve à mon égard. Voici ce qu’il m’écrivait :


« J’ai reçu ta seconde lettre aujourd’hui. La première est arrivée il y a une semaine, mais tu me pardonneras de ne répondre qu’aujourd’hui. »

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