Je considérerais notre programme
comme néfaste si la personne qui le met en application se privait de quelque
expérience majeure en se passant de boire. Néanmoins, nous avons du mal à
imaginer ce que pourrait être ce genre d’expérience. Mais à l’époque du rapport
du « penseur », il y a vingt-et-un ans, un médecin avisé me l’expliqua
de la manière suivante (ce médecin est un non-alcoolique qui semble avoir une
vaste connaissance du problème de l’alcool). « Il est bien connu »,
disait-il, « qu’environ trois personnes sur dix ayant une crise d’appendicite
peuvent survivre sans intervention chirurgicale. Mais les médecins n’ont aucune
idée de qui pourraient être ces trois personnes ; c’est pourquoi ils recommandent
d’opérer en cas de crise d’appendicite. De la même manière nous n’avons aucune
idée de qui pourrait être un buveur capable de contrôler sa boisson et c’est
pourquoi nous recommandons AA à tous ceux qui viennent nous trouver pour ce
problème. Et il se peut même que, en ces temps où les employeurs en réfèrent
aux tribunaux à tour de bras, nous envoyons des gens qui sont capables de
contrôler leur boisson après avoir connu des ennuis passagers avec l’alcool.
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