La véritable souffrance engendrée
par l’alcool n’a duré qu’un an avant que je n’arrête de boire. Quand je me suis
rendu compte qu’un quart de bouteille de brandy avalé à jeun me fournissait un
remède instantané (bien temporaire) à la bringue de la veille, j’ai rapidement
descendu la pente. Le seul vrai contrôle que j’avais à l’époque était de
prendre ou non le premier verre.
Avant ce cauchemar, il y en avait eu
un autre, aussi mauvais, si pas pire que l’alcoolisme. A vingt-deux ans, à une
époque où tout aurait dû me sourire, alors que je venais de terminer mes études
supérieures, j’avais sombré dans une profonde dépression qui allait me muer en
un délabrement mental majeur. Le traitement était passé par cinq internements
psychiatriques (dont l’un avec escorte de police, vu que j’étais devenu « un
danger pour moi-même ») et de grandes quantités de puissants tranquillisants.
C’est à cette époque que se sont manifestés, dans une conduite très autodestructrice,
des sentiments de dégoût de moi-même, de colère, de frustration et de désespoir.
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