UN HOMME NOUVEAU
J’ai
essayé d’aider cet homme, une expérience humiliante. Personne n’aime être une
faillite totale ; c’est un coup dur pour l’ego. Rien ne semblait
fonctionner. Je l’ai amené aux réunions et il y restait assis sans bouger comme
dans un brouillard. Je savais que seul le corps était présent. Quand j’allais
chez lui, ou il était parti boire, ou il se faufilait par la porte arrière
comme j’entrais par celle d’en avant. Sa famille commençait vraiment à
désespérer ; je pouvais sentir leur détresse.
C’est
alors qu’il a connu la dernière d’une incroyable série d’hospitalisations. Il s’est
rendu jusqu’au delirium tremens et à des convulsions si violentes qu’on a dû l’attacher
à son lit. Il était dans le coma, nourri à l’aide de tubes intraveineux. A chacune
de mes visites quotidiennes, il paraissait de plus en plus malade, aussi
impossible que cela puisse paraître. Pendant ces six jours, il est demeuré
inconscient, ne remuant qu’à l’occasion de ses crises spasmodiques.
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