Abstinente
depuis dix-huit ans, je me sentais mieux que jamais, physiquement et
mentalement. J’étais très active au sein des groupes des AA ; pourtant, je
demeurais une agnostique face à la « Puissance supérieure ». Je me
disais que j’étais venue chez les AA pour trouver l’abstinence d’alcool ;
j’étais abstinente et les AA m’offraient tout ce dont j’avais besoin pour le
demeurer. À l’occasion, j’aurais aimé dire, comme la plupart des membres des
AA, que ma « Puissance supérieure » était Dieu ; mais le besoin
d’être honnête m’avait fortement impressionnée et je savais que je serais
incapable d’admettre une Puissance plus grande que les Alcooliques anonymes
tant que je n’en serais pas fermement convaincue.
Une
certaine fin de semaine, j’avais fait des projets personnels, (ma propre mise
en scène) mais l’acteur de mon scénario m’a déçue (il n’est pas entré en scène
au moment voulu). Sans avertissement et apparemment sans raison valable, j’ai
fait une véritable crise d’hystérie ; je pleurais comme une folle, et je
devenais de plus en plus perturbée émotionnellement. Six ans plus tôt, j’avais
été hospitalisée comme psychopathe et je revivais la même sensation de glisser
dans un abîme où m’attendaient des tortures infernales. Je me suis sentie alors
aussi désespérée qu’au moment où j’avais eu recours aux AA un an et demi plus
tôt. Cette fois-ci, cependant, j’étais
abstinente.
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