UN CŒUR OUVERT
J’ai vécu un de ces rares moments de lucidité un dimanche
après-midi, alors que je tentais de lire le journal. J’avais une terrible
gueule de bois après avoir bu jour et nuit pendant une semaine. Soudain, mon
regard a été attiré par ces mots : " Le nombre de fois où
vous gagnez et perdez n’est pas important. La seule chose qui importe est le nombre
de fois où vous essayez. " Pendant plusieurs années, j’avais cherché
à faire régler mes problèmes par les autres, mais je n’en avais jamais pris
conscience avant ce moment de lucidité. « … où vous essayer. »
J’étais transporté de joie ! Je savais maintenant que j’étais un alcoolique et
que je possédais la seule qualification requise pour devenir membre des AA, un
désir d’arrêter de boire.
Il me semblait voir un mur s’écrouler devant moi – un mur
qui m’avait séparé des autres et dont je n’avais pas soupçonné l’existence
jusqu’à ce qu’il tombe. Même si j’avais toujours été considéré comme un homme
amical et sociable, je constatais maintenant que je n’avais jamais entretenu de
relations intimes avec qui que ce soit. Cette révélation ne m’a pas rendu
malheureux parce que mon attitude était désormais différente : je pouvais
me souvenir de ce que les gens avaient dit aux réunions des AA auxquelles
j’avais assisté de temps en temps durant trois ans, et elles prenaient une
signification réelle pour la première fois. Je me suis surtout rappelé les
mots : « Ouvre ton cœur » et j’ai commencé à les comprendre.
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