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lundi 28 avril 2014

Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 106

Chaque jour devenait si pénible que finalement, tel un petit enfant effrayé, je me suis tourné vers un adulte sobre et sain d’esprit pour obtenir aide et réconfort. Il m’a amené dans un endroit où j’avais juré ne jamais mettre les pieds : à une réunion des Alcooliques anonymes. La minute de silence au début de l’assemblée m’a surpris et impressionné. À la fin de la réunion, j’ai eu un choc en voyant le groupe se lever et dire le Notre-Père. J’ai essayé de le réciter avec eux mais j’en avais oublié les mots depuis longtemps. Encore là, j’étais impressionné. Je suis rentré chez moi dans un état de bien-être, bien que j’aie été ivre quelques heures auparavant. Il me semblait avoir enfin trouvé l’espoir et l’aide que je recherchais. Cette nuit-là, je me suis endormi d’un sommeil paisible et profond, tout en essayant de me rappeler les paroles du Notre-Père.


Le lendemain et les semaines qui ont suivi, j’ai eu l’impression réconfortante de ne pas être seul. À chaque minute de chaque jour, cette présence puissante et bénéfique semblait me guider. Je ne la voyais pas, mais elle était là. Je n’ai surtout pas parlé de cette expérience à qui que ce soit, craignant qu’on ne me dise que j’imaginais des choses et qu’avec le temps et la patience je retrouverais la raison. D’ailleurs, je n’étais pas absolument certain de jouir d’une parfaite santé mentale, mais j’étais très heureux de ce qui m’arrivait et je voulais que cela continue. Si c’est là une manifestation de folie, me disais-je, je ne veux surtout pas en guérir.

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