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vendredi 7 février 2014

Nous en sommes venus à croire, p 58/59

Peu après, j’ai reçu une lettre du responsable du groupe AA de la prison. J’avais vaguement entendu parler des AA, mais c’était tout. La lettre m’invitait à venir aux réunions si je pensais avoir un problème d’alcool. Le dimanche suivant, j’ai assisté à ma première réunion des AA et quand j’ai quitté la salle de réunion, pour la première fois de toute ma vie, j’avais l’esprit ouvert et un désir honnête de cesser de boire.

J’en suis venu à accepter Dieu tel que je L’avais déjà connu, et à nouveau, j’ai recommencé à Lui demander son aide lorsque je m’éveille et à le remercier chaque soir au coucher. J’ai rétabli les liens avec ma deuxième femme, qui est devenue à son tour membre des AA. En février dernier j’ai célébré mon premier anniversaire chez les AA. Je vis aujourd’hui sur une ferme dans une prison à sécurité minimum. Je deviendrai sous peu éligible à une libération conditionnelle et avec la grâce de Dieu je serai bientôt à la maison avec ma femme et mes enfants. Si je n’avais pas connu un réveil spirituel une certaine nuit dans ma cellule, et si je n’en étais pas venu à croire en une Puissance supérieure à moi-même, aucune des choses que je possède aujourd’hui n’aurais été possible.

Jefferson City, Missouri

jeudi 6 février 2014

Nous en sommes venus à croire, p 58

Durant les cinq semaines qui ont suivi, je suis resté assis dans ma cellule étroite, blâmant le monde entier (sauf moi-même) pour tous mes problèmes passés et présents. Personne ne pouvait être plus étouffé par le ressentiment, la haine et l’apitoiement que je l’étais à cette époque-là.


Une nuit, alors que j’étais dans ma cellule en fixant les quatre murs, toute ma vie a défilé devant moi comme sur un écran géant. Pour la première fois, je pouvais voir clairement tous les problèmes, les malheurs et les souffrances que j’avais causés à tous mes proches dans le passé ; à mon père et à ma mère, à ma première femme, à mes enfants, à ma femme actuelle et à tous mes amis. Pour la première fois, j’ai compris qu’aucune de ces personnes n’était à blâmer. C’est moi qui avais eu tort. Tout ce qui m’était arrivé, je l’avais moi-même provoqué en buvant. Pour la première fois depuis nombre d’années, j’étais, je crois, honnête avec moi-même.

mercredi 5 février 2014

Nous en sommes venus à croire, p 58

SUR UN ECRAN GÉANT

J’ai bu pendant vingt-huit ans, d’abord comme un buveur social, puis comme un ivrogne périodique, pour enfin devenir un buveur compulsif. L’alcool m’a coûté ma maison, ma première femme, mes enfants, et à peu près tout ce que j’avais réussi à gagner dans la vie. J’ai été arrêté pour ivresse dans un lieu public ; j’ai souffert de tuberculose, conscient que cette maladie était causé par mon abus d’alcool ; en quatre mois, j’ai été admis dans quatre centres de traitement pour alcooliques de différents hôpitaux. Après la quatrième cure, je suis demeuré ivre pendant trois semaines, pour me réveiller encore une fois en prison. J’ai cru qu’on m’y avait amené, comme la dernière fois, pour ivresse dans un lieu public. Mais en posant des questions, j’ai appris que j’avais commis un crime.


Par une froide matinée, je suis entré au pénitencier pour y purger une sentence de cinq ans. Après les formalités d’admission, on m’a conduit dans une cellule et en entendant claquer derrière moi la lourde porte d’acier, j’ai pensé que je n’en sortirais jamais. J’étais descendu aussi bas que je pouvais aller et il n’y avait plus d’espoir.

mardi 4 février 2014

Nous en sommes venus à croire, p 57/58

Je crois avoir eu un réveil spirituel, même s’il ne s’est pas produit de coup de théâtre, et je crois qu’il se poursuivra aussi longtemps que je continuerai à mettre en pratique le programme des AA dans ma vie de tous les jours. A mon avis, il n’y a pas de « dimension spirituelle » dans le programme des Alcooliques anonymes ; tout notre programme est spirituel.


Selon moi, voici quelques signes d’un réveil spirituel : la maturité ; la fin d’une haine constante ; la faculté de croire, même sans le comprendre, que Quelque chose est responsable du lever et du coucher du soleil, de l’éclosion des feuilles au printemps et de leur tombée à l’automne, et du chant des oiseaux. Pourquoi ne pas permettre à ce Quelque chose d’être Dieu ?

lundi 3 février 2014

Nous en sommes venus à croire, p 57

Encore une fois, le changement ne s’est pas opéré en une nuit. Mais avec le temps, j’ai développé une foi aveugle et oui, même une foi d’enfant et, en acceptant un Dieu que je ne comprends pas et le programme des AA tel qu’il est écrit, je peux rester abstinent un jour à la fois. Si je dois recevoir davantage, cela viendra avec le temps, comme ce fut le cas pour toutes les autres bonnes choses qui me sont arrivées.


Je ne trouve plus nécessaire de prouver mon incrédulité en Dieu à chacune de mes pensées ou de mes actions, comme je l’avais fait si longtemps. Je ne vois pas non plus la nécessité de prouver ma valeur personnelle aux autres. Si j’ai des comptes à rendre et des comptes à fournir, c’est tout simplement à moi-même et à Dieu tel que je Le comprends, ou tel que je ne Le comprends pas. Je sais bien que je me tromperai de temps en temps, mais je dois apprendre à me pardonner comme Dieu m’a pardonné mon passé.

dimanche 2 février 2014

Nous en sommes venus à croire, p 57

Prier ? Comment pourrais-je prier ? Je ne savais pas comment. Cependant, j’étais prêt à tout essayer pour retrouver l’abstinence et un semblant de vie normale. Je crois que j’ai simplement lâché prise. J’ai cessé de me battre. J’ai accepté ce en quoi je ne croyais pas et que je comprenais encore moins.

J’ai commencé à prier, mais de façon formelle. J’ai simplement parlé à Dieu ou plutôt, je lui ai crié : « Mon Dieu, aide-moi, je suis un ivrogne. » Je ne pouvais plus aller nulle part, si ce n’est vers ce Dieu que je ne connaissais pas.

Je ne me souviens d’aucun changement instantané ou dramatique dans ma vie. Je me rappelle avoir dit à ma femme combien tout cela me semblait sans espoir. A sa suggestion, j’ai commencé à relire le Gros Livre et les Douze Etapes, et j’en ai tiré un profit beaucoup plus grand qu’à ma première lecture. Je n’ai rien rejeté. J’ai tout accepté comme c’était écrit. Je n’ai pas non plus essayé de lire entre les lignes.

samedi 1 février 2014

Nous en sommes venus à croire, p 56/57

Je suis demeuré abstinent pendant un certain nombre d’années, et comme vous l’avez sans doute deviné, j’ai recommencé à boire. C’était inévitable. Je n’avais accepté que les parties du programme qui me convenaient, sans m’obliger à un effort. J’étais demeuré le même égocentrique, toujours rempli de ses vieilles haines, de son égoïsme et de son refus de croire – manquant autant de maturité que lorsque je suis entré chez les AA.


Cette fois-là, lorsque je suis arrivé à l’hôpital vous m’aviez dit que les AA était le dernier espoir pour l’alcoolique, et j’avais échoué – tout était fini. Au même moment, ma sœur a décidé de m’envoyer un article publié dans le journal paroissial. Aucune lettre, seulement l’article dans lequel j’ai pu lire : « Priez sans croire, mais priez avec sincérité et la foi viendra. »