mercredi 30 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 107
UN ÉLÉMENT
VIVANT DES AA
Dieu est un
élément vivant des AA. Je sens Sa présence dans les regards remplis d’amour des
gens qui m’entourent. Son plus grand commandement est : « Aime ton
prochain comme toi-même. » Il me semble que c’est là tout le programme des
AA.
Marysville, Ohio
mardi 29 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - pp. 106-107
Un jour, j’ai
soudainement senti que cette présence invisible ce grand Quelqu’un ou Quelque
chose, avait disparu. Sur le coup, je me suis senti très seul, puis j’ai
compris que ce Quelqu’un de plus grand que moi avait décidé que je devais faire
face moi-même aux réalités nouvelles d’une vie nouvelle. Pourtant, comme l’enfant
qui traverse seul la rue pour la première fois sait que sa mère le surveille de
la fenêtre, je savais que si j’avais besoin d’aide le long de la route, Il ne
serait jamais loin. Lorsqu’à travers ces expériences personnelles, j’en suis
venu à croire qu’il y avait une petite place pour moi dans le plan directeur du
divin Architecte, j’ai découvert que j’avais atteint un niveau de foi suffisant
pour m’aider à vivre chaque jour avec confiance et raison.
Grand Island, Nebraska
lundi 28 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 106
Chaque jour
devenait si pénible que finalement, tel un petit enfant effrayé, je me suis
tourné vers un adulte sobre et sain d’esprit pour obtenir aide et réconfort. Il
m’a amené dans un endroit où j’avais juré ne jamais mettre les pieds : à
une réunion des Alcooliques anonymes. La minute de silence au début de l’assemblée
m’a surpris et impressionné. À la fin de la réunion, j’ai eu un choc en voyant
le groupe se lever et dire le Notre-Père. J’ai essayé de le réciter avec eux
mais j’en avais oublié les mots depuis longtemps. Encore là, j’étais
impressionné. Je suis rentré chez moi dans un état de bien-être, bien que j’aie
été ivre quelques heures auparavant. Il me semblait avoir enfin trouvé l’espoir
et l’aide que je recherchais. Cette nuit-là, je me suis endormi d’un sommeil
paisible et profond, tout en essayant de me rappeler les paroles du Notre-Père.
Le lendemain et
les semaines qui ont suivi, j’ai eu l’impression réconfortante de ne pas être
seul. À chaque minute de chaque jour, cette présence puissante et bénéfique
semblait me guider. Je ne la voyais pas, mais elle était là. Je n’ai surtout
pas parlé de cette expérience à qui que ce soit, craignant qu’on ne me dise que
j’imaginais des choses et qu’avec le temps et la patience je retrouverais la
raison. D’ailleurs, je n’étais pas absolument certain de jouir d’une parfaite
santé mentale, mais j’étais très heureux de ce qui m’arrivait et je voulais que
cela continue. Si c’est là une manifestation de folie, me disais-je, je ne veux
surtout pas en guérir.
samedi 26 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire- p. 105
« TOUS LES
SAINTS DU CIEL… »
Je suis anglican
(membre de l’église d’Angleterre) depuis ma naissance. Dans notre liturgie,
nous chantons un hymne qui se retrouve sans doute dans d’autres religions :
« C’est pourquoi, avec les anges, les archanges et tous les saints du
ciel, nous louons et glorifions Ton nom. » Puisque je n’ai aucune
connaissance du ciel et de ceux qui l’habitent, chaque fois que je chante cet
hymne, je remplace l’expression « et tous les saints du ciel » par
les mots « et tous les Alcooliques anonymes ».
Étant un membre
des AA isolé, je me sens loin de tout et abandonné à moi-même. Mais je crois en
la puissance de la pensée collective, pour le bien ou le mal. Ainsi, je crois
que la pensée collective de l’association mondiale des Alcooliques anonymes
doit avoir, partout dans le monde, une certaine influence sur les alcooliques,
qu’ils en soient conscients ou non.
Kenton-sur-Mer, Afrique du Sud
vendredi 25 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - pp. 104-105
Ma croyance
profonde en l’existence de Dieu s’accompagne maintenant d’une énorme confiance
en Lui. Il est bon. Je crois que tout ce qu’Il m’envoie est pour mon plus grand
bien. Ce changement d’attitude a pris du temps et suppose l’abandon de ma
résistance au changement. Ce n’est qu’au prix de ces difficultés et de ces
épreuves que j’ai pu enfin capituler. Ce n’est qu’en acceptant la défaite
complète de mon orgueil et de mon ego que j’ai pu commencer à gagner.
Je n’aime pas
les victoires faciles. Les gens qui se marient ne vivent pas heureux
indéfiniment. Je ne pouvais pas cesser de boire et vivre dans l’utopie. Chaque
jour, Dieu nous présente un nouveau défi : parfois la prospérité, parfois
l’adversité. La prospérité peut mener à la suffisance et l’adversité à l’apitoiement.
Les deux sont des luxes que je ne peux pas me permettre. Au moment où je subis
des épreuves, je n’en découvre pas toujours les aspects positifs, mais le seul
fait de pouvoir écrire ces lignes me prouve que j’ai raison de croire en la
bonté de Dieu.
À la lumière de
mon expérience, mon opinion strictement personnelle est qu’on s’enrichit
spirituellement dans la mesure où on grandit spirituellement. Plus j’accepte
Dieu, plus Il me comble. Plus j’apprécie les bienfaits reçus, plus j’essaie de
manifester ma gratitude. Ma capacité d’apprécier la vie a beaucoup augmenté.
Avec le résultat que jour après jour, je me sens de plus en plus en paix avec
mon prochain, avec Dieu et avec moi-même.
Deming, Nouveau-Mexique
jeudi 24 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 104
Je sais cela,
aujourd’hui. Mais à l’époque, j’ai rejeté Dieu et j’ai déclaré que je ne
croyais pas en la prière. Il a fallu un certain temps à mes conseillers pour qu’ils
puissent m’amener à recourir à la prière pour m’adresser à Dieu. Jusqu’à ce
moment-là, le mouvement des AA et ses membres étaient ma Puissance supérieure.
Ils étaient tangibles, sympathiques et compréhensifs, et ils m’accueillaient
chaleureusement. Mais mon sens faussé de la justice me disais que Dieu n’avait
aucune raison de me pardonner. La simple mention de Son nom éveillait en moi la
honte et la culpabilité.
Lorsque j’ai
capitulé complètement et accepté la nature de ma maladie, de même que le sens
profond de la Première Étape, il a fallu que je m’accroche à une force plus
grande. Le Mouvement ne répondait plus à ma notion de Puissance supérieure.
(Pour moi, les AA demeurent une preuve de l’existence de Dieu, mais ne Le
remplacent pas.) C’est ainsi que, faute de ne pouvoir faire autrement, j’en
suis venu à croire.
mercredi 23 avril 2014
Littérature- Nous en sommes venus à croire - pp. 103-104
DIEU EST BON
Avant de
connaître les AA, je ne pouvais ni ne voulais admettre que j’étais dans l’erreur.
Mon orgueil ne me le permettait pas. Pourtant, j’avais honte de moi. Prisonnier
de ce dilemme, j’ai banni Dieu de ma vie parce que je pensais qu’il exigeait de
moi une ligne de conduite trop élevée pour un homme faible comme je l’étais. De
toute façon, j’étais convaincu que le pardon
des fautes n’existait pas et que Dieu me demandait la perfection. La morale de la parabole de l’enfant prodigue m’échappait.
Croyant qu’essayer
ne suffisait pas, j’ai cessé d’essayer. Je m’en suis senti coupable. Pendant un
certain temps, l’alcool a noyé mes remords, jusqu’à ce qu’il en devienne la
principale cause. Il a fallu que je sois battu dans toutes les fibres de mon
être, physiquement, moralement, émotionnellement, avant de pouvoir mettre mon
orgueil de côté et rendre les armes. Mais l’admission ne suffit pas. Ma
situation a empiré jusqu’à ce que j’abandonne complètement. Des profondeurs de
mon enfer, j’ai hurlé : « Mon Dieu, aide-moi. » Il m’a alors
conduit à la sortie du labyrinthe et m’a confié aux soins d’un groupe de
personnes qui pouvaient me guider.
mardi 22 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 103
CONVERSATION
Je crois que le
programme des AA est simplement l’application quotidienne et pratique de la
volonté de Dieu. Je crois aussi que le réveil spirituel réside dans la
certitude que Dieu aide l’individu, si celui-ci est entièrement honnête dans
ses efforts.
Si Dieu entrait
dans ma cellule de prison pour bavarder, le dialogue pourrait être le suivant :
Dieu : Il y
a longtemps que Je t’ai à l’œil et Je suis heureux que tu essaies enfin de t’aider.
Moi : Je
fais de grands efforts, mais, honnêtement, j’ai peur.
Dieu :
Continue et écoute les gens qui travaillent pour Moi chez les AA. Mets leurs
conseils en pratique. Je dois partir maintenant. J’ai un programme très chargé.
Mais si tu as besoin de Moi, Je serai toujours là.
Waupun, Wisconsin
lundi 21 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - pp. 102-103
Lorsque j’ai raconté l’incident à ma marraine, elle m’a
répliqué : « Mais Il t’a répondu. »
Peut-être, mais je ne le sens pas. Je n’ai pas discuté avec
elle, et je ne cherche pas maintenant à percer le mystère par la logique pure.
Si vous pouviez me prouver logiquement qu’il existe un Dieu personnalisé, ce
dont je doute, je ne serais quand même pas enclin à dialoguer avec une
Puissance que je ne ressentirais pas. Par ailleurs, si je pouvais vous
démontrer logiquement qu’il n’y a pas de Dieu, ce dont je suis incapable, votre
vraie foi n’en serait pas ébranlée. En d’autres
mots, les choses de la foi sont entièrement en dehors du domaine de la raison.
Existe-t-il quelque chose au-delà de la raison ? Oui, je crois qu’il y a quelque
chose.
Entre temps, nous sommes tous ici ensemble. Pas seulement
les alcooliques, mais tous les êtres humains. Et nous avons besoin les uns des
autres.
New York, New York
dimanche 20 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 102
Aujourd’hui, dix ans plus tard, c’est encore vrai. Si je
fais le bilan complet de ma vie, je constate que les bienfaits de mon
expérience chez les AA sont beaucoup plus grands que les ravages de mon
alcoolisme actif. Qu’est-ce qui a dominé mon orgueil (du moins temporairement)
en me rendant accessible ? Je n’ai pas trouvé de meilleure réponse que ce que
mon père appelait « la force de la vie ». (Il était médecin de
famille à l’ancienne mode et avait souvent vu cette force surgir ou faiblir.)
Je crois que cette force nous habite tous. Elle anime tout ce qui vit. Elle règle
le mouvement des galaxies. La métaphore de l’eau salée, appliquée à la
Troisième Étape, n’a pas été choisie par hasard car pour moi, l’océan est un
symbole de cette force. C’est lorsque je contemple la ligne sans fin de l’horizon
du pont du navire que je m’approche le plus intensément de la Onzième Étape. Je
suis alors réduit à ma véritable dimension ; je sens en toute sérénité que je
suis une partie infime d’une réalité immense et indéfinissable.
Mais l’océan n’est-il pas un symbole plutôt froid? Oui.
Est-ce que je crois qu’il est conscient du petit poisson, qu’il se préoccupe du
sort de qui que ce soit ? Est-ce que je lui parlerais ? Non. Une fois, vers la
fin de ma période active, j’ai adressé trois mots à Quelque chose de
surnaturel. Dans l’obscurité qui précède le matin, je me suis levé de mon lit
et je me suis mis à genoux, les mains jointes, et j’ai supplié : « De
grâce, aide-moi . » Puis, haussant les épaules, je me suis dit :
« À qui est-ce que je parle? » et je me suis recouché.
samedi 19 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - pp. 101-102
Même si la Quatrième Étape ne mentionne pas la Puissance
supérieure, le mot « moral » évoquait en moi le mot péché, c’est-à-dire
une offense à Dieu. L’inventaire a donc été pour moi une occasion d’essayer de
décrire honnêtement mon caractère ; du côté passif j’ai inscrit les tendances
susceptibles de blesser le prochain. En essayant de m’ouvrir aux autres plutôt
que de me renfermer sur moi-même, j’espérais que ce contact avec mon prochain
adoucirait les angles trop rigides de ma personnalité – les Sixième et Septième
Étapes.
Je ne suis pas certain d’avoir mis consciemment les Étapes
en pratique, mais chose certaine, elles me transformaient. Vers ma quatrième
année de sobriété, je me suis rendu compte, grâce à un incident banal, que ma
vieille faiblesse, la timidité, avait disparu. « Je me sens chez moi dans
le monde, » me suis-je surpris à penser.
vendredi 18 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 101
La « Puissance supérieure à nous-mêmes », dans la Deuxième
Étape, représentait les AA, mais pas seulement les membres que je connaissais.
Elle signifiait tous les membres, partout, chacun ayant le souci de l’autre,
créant ainsi une ressource spirituelle supérieure à notre force individuelle.
Une femme de mon groupe croyait que les âmes des alcooliques décédés, y compris
ceux d’avant les AA, alimentaient cette source de bonne volonté. J’aurais voulu
faire mienne cette si noble pensée.
jeudi 17 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - pp. 100-101
Le jour est pourtant venu où mon
orgueil a mordu la poussière (temporairement) et où j’ai demandé de l’aide à
des êtres qui m’étaient étrangers. Mais la santé revenue, mon orgueil a refait
surface et mes deux premières tentatives pour m’approcher des AA furent peine
perdue. Après avoir tenté une fois de plus, sans succès, de boire normalement,
je me suis rendu à l’évidence et j’ai adhéré sérieusement au mouvement des AA.
Heureusement, je me suis joint à
un groupe qui consacre ses réunions fermées à l’étude des Étapes. La plupart
des membres avaient leur propre conception d’un Dieu personnel. L’atmosphère de
foi qui m’entourait était si intense qu’il m’arrivait de penser que j’étais sur
le point de m’y abandonner. Ce ne fut pas le cas. Pourtant, chaque discussion
des Étapes m’amenait à y découvrir une signification plus profonde.
mercredi 16 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire- p. 100
Plus tard, laissé à moi-même, j’ai
continué à me sentir entouré d’une bienveillante protection. Mes supérieurs
immédiats, hommes ou femmes, semblaient nourrir envers moi autant de
bienveillance que mes professeurs l’avaient fait. Curieusement, cette bonne
fortune m’irritait parfois. « Que se passe-t-il ? Me demandais-je. Est-ce
que j’éveille l’instinct maternel ? » Je sentais qu’un élément intérieur,
au plus profond de moi-même, était en lutte contre ma foi en l’être humain. C’était
un orgueil rigide et déchaîné, un besoin d’indépendance totale. Avec les gens
de mon âge, j’avais toujours été d’une timidité maladive et, même à cette
époque, je voyais avec justesse ce handicap comme un symptôme de mon égoïsme,
la crainte que les autres ne partagent pas la haute opinion que j’avais de moi-même.
Cette opinion n’incluait
certainement pas l’image de moi en tant qu’ivrogne. Je soupçonne souvent que l’orgueil
tue autant d’alcooliques que la boisson. J’aurais facilement pu être victime,
car j’ai surtout réagi à la progression en flèche de mon alcoolisme par des
efforts désespérés pour le camoufler. Demander de l’aide ? Quelle idée ridicule
!
mardi 15 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire- p. 100
FOI EN L’ÊTRE HUMAIN
Mes parents m’ont donné une foi
que j’ai perdue avec les années. Non, ce n’était pas une foi religieuse, bien
que j’aie été exposé aux enseignements de deux confessions différentes. Aucune
ne me fut imposée ; je m’en suis éloigné par ennui, et ma faible et
superficielle foi en Dieu s’est évanouie dès que j’ai essayé d’y réfléchir.
C’est la foi en l’être humain que
mes parents m’ont enseignée, en me prodiguant de l’amour et en me respectant
comme un être ayant le droit de faire ses propres choix. Cet amour, je l’ai
accepté, je leur ai rendu sans me poser de questions, comme une loi de la
nature.
lundi 14 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 99-100
VOIX INTÉRIEURE
Bien longtemps avant que les récriminations et les pressions
des autres au sujet de ma consommation abusive d’alcool aient quelque effet sur
moi, la voix insistante de ma conscience, celle de ma vérité intérieure, me
disait de façon irréfutable que j’avais perdu la maîtrise de l’alcool, que j’étais
impuissant. Je sais aujourd’hui que cette voix intérieure était celle de Dieu
tel que je Le conçois. Car j’avais appris dès ma tendre enfance, et les AA me l’ont
affirmé, que Dieu émane de l’intérieur de chacun de nous.
Lakewood, Ohio
dimanche 13 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 99
Je n’ai maintenant qu’à rassembler
les fais tels que je les perçois et à Lui laisser tirer une conclusion. Ma
conclusion à moi, c’est que la Puissance de Dieu se manifeste à travers les
résultats obtenus. Combien de fois, guidés uniquement par la foi, n’avons-nous
pas adopté une certaine ligne de conduite pour nous dire ensuite, lorsque les
résultats confirmaient la justesse de notre choix, que nous étions doués d’un
don de prophétie ? Foutaise ! Vous est-il arrivé d’être perplexe devant une ou
plusieurs alternatives, jusqu’à ce qu’une circonstance purement fortuite vienne
subitement vous indiquer la voie ? Cela m’est arrivé et selon moi, ce n’est qu’une
autre des nombreuses interventions de Dieu en ma faveur, une autre façon de me
guider.
Je n’ai pas besoin d’aide pour me raser le matin, ni pour
prendre un bain (occasionnellement, toutefois). Je ne peux pas non plus compter
sur l’intervention divine pour frapper une balle de golf comme on doit le
faire. Mais j’ai eu besoin d’aide pour savoir que je devais réparer mes torts
envers tous ceux que j’aimais, pour les soucis et les souffrances que je leur
avais causés au temps où je buvais. Lorsqu’en toute humilité, j’essaie de
transmettre notre message à d’autres alcooliques moins fortunés, je sais que le
plan de la Puissance supérieure nous parvient par les autres êtres humains.
Pour nous, alcooliques, cela ne veut pas dire des personnes riches ou pauvres,
mais des gens spéciaux, comme des alcooliques. Parmi ceux qui peuvent m’éclairer
et à qui je dois dévoiler ma conscience ou ma Puissance supérieure, je dois
inclure les personnes qui m’ont épousé, m’ont aimé, m’ont accordé leur amitié
et leur confiance, comme tous ceux qui font confiance à d’autres alcooliques.
Il importe peu que ce soit la
raison ou la conscience qui m’ait éclairé. J’en suis venu à croire en une Puissance
supérieure à moi-même, et cela m’a sauvé.
Bulawayo, Rhodésie
samedi 12 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 98
Oui, Dieu me parlait par ma
conscience. Naturellement, quand je buvais tellement d’alcool que je risquais
de provoquer une disette de ce précieux liquide, il n’était pas question de
Puissance supérieure et ma conscience n’avait pas voix au chapitre. Lorsque j’en
suis venu à croire, ma conscience s’est imposée à nouveau et maintenant, (guidé
par elle) je m’efforce de réparer mes fautes passées, comme il est suggéré dans
la Neuvième Étape.
La raison (ou le bon sens, si
vous préférez) est aussi un moyen de connaître la volonté de Dieu, mais je
préfère me fier à ma conscience. Quand je buvais, ma raison me disait que je
risquais ma santé, mon emploi, mon compte en banque et beaucoup d’autres choses.
Où ce raisonnement humain m’a-t-il conduit ? À deux bouts de papier : l’un
de mon patron, disant qu’il pouvait très bien se dispenser de mes services ; l’autre
de mon gérant de banque, pour me rappeler que même s’il avait beaucoup d’argent,
il pensait que j’en avais déjà eu plus que ma part. Ma « raison » m’avait
conduit à la déchéance physique et mentale complète, puis à un séjour dans un
établissement psychiatrique. La sagesse humaine avait failli à la tâche ; il me
fallait une sagesse plus grande – beaucoup plus grande – que la mienne. C’est
cette Puissance supérieure que j’ai trouvée dans ma conscience.
vendredi 11 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 98
RAISON OU CONSCIENCE ?
Lorsque j’ai entendu pour la
première fois le conseil : « Écoute la voix de Dieu » j’ai
regardé autour pour voir qui était présent. Je croyais que les gens qui
entendaient des voix étaient généralement logés aux frais de l’État, dans des
établissements appropriés. Comme j’habitais déjà un de ces endroits, je me suis
dit que si les autorités me surprenaient en train d’écouter des voix, je
n’aurais jamais la moindre chance d’en sortir.
Puis, un jour, j’ai vraiment
essayé d’écouter la voix de Dieu et je me suis rendu compte qu’Il m’avait déjà
parlé à plusieurs reprises. À propos des chèques sans fonds que j’avais
encaissés, de mes mensonges, de certaines relations que j’avais entretenues et
dont je n’aurais pas voulu qu’on fasse un film, de mon mode de vie égoïste, du
mal que j’avais à mes amis et à mes parents.
jeudi 10 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - pp. 97-98
LA SEULE RÉALITÉ
Je suis tellement las de
vagabonder dans mes rêves, et pourtant, mon « moi » m’y ramène sans
cesse. Pour moi, Dieu est la seule issue.
Il est la seule véritable réalité et tout le reste nous vient de Lui.
Marin AA, membre des Internationaux
mercredi 9 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 97
Pendant les années qu’il lui
restait à vivre, cet homme fut souvent amené à aider les alcooliques à trouver
le chemin de la sobriété. À deux reprises, il a dû venir en aide à des pasteurs
en difficulté – des ministres du culte. Deux fois encore, il a eu le privilège
de parrainer des hommes consacrés au service de Dieu, ce Dieu qu’il a
maintenant adopté à son tour.
Il est mort après sept ans de
sobriété continue, en paix avec lui-même et sa Puissance supérieure. Son
héritage est celui-là même que les AA laissent à tous, partout dans le monde,
plus important que toute autre richesse terrestre. C’est un héritage vivant,
incarné dans les hommes et les femmes qu’il a aidés et qui, à leur tour, ont
tendu la main à ceux qui en avaient besoin.
Sioux City, Iowa
mardi 8 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - p. 97
Il s’est lancé à corps perdu dans
la thérapie AA, assistant à plusieurs réunions par semaine. Il n’avait pas
beaucoup de résistance physique, mais il n’était jamais trop fatigué pour
répondre à un appel de Douzième Étape. Il gardait un souvenir vivace de la
première visite que les membres des AA lui avaient faite et de ce qu’elle lui
avait apporté.
Un jour, on lui a demandé de
rendre visite à quelqu’un qui avait besoin d’aide. En arrivant, il a vu que le
destin lui avait fixé un étrange rendez-vous. L’alcoolique en face de lui était
un prêtre. Il a dû recourir à tout le doigté et à une toute la sagesse dont il
était capable car il n’avait jamais même imaginé devoir relever un tel défi.
Lui, qui avait repoussé le Dieu de cet homme, devait maintenant trouver les
mots qui lui permettraient d’établir une communication. Après quelques
balbutiements maladroits, il a subitement pu parler facilement à ce frère
alcoolique. Ils ont développé une bonne amitié et ce fut un jour de grande joie
lorsqu’il est devenu le parrain du prêtre. Ils ont beaucoup appris l’un de l’autre.
Où peut-être que pour chacun d’eux, la connaissance avait toujours été là et n’attendait
que la personne capable de la faire remonter à la surface.
lundi 7 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - pp. 96-97
Cette pensée l’a fait réfléchir
et, dans les profondeurs embrumées de son cerveau, une faible lueur d’espoir a
jailli. Oui, il les acceptait comme sa puissance supérieure ; il pouvait
remettre sa vie entre leurs mains. Les quatre se sont regardés. C’était un
début, mais ce ne serait pas facile.
Le cheminement fut en effet long
et laborieux. Mais lentement les « toiles d’araignée » ont commencé à
disparaître. À mesure que le patient lisait la documentation des AA, il avait
de plus en plus hâte de recevoir la visite de ses quatre premiers amis et des
autres membres du groupe qui venaient aussi le voir. Son rétablissement
physique a pris beaucoup plus de temps que sa guérison mentale. Ce fut donc un
grand jour lorsqu’il a pu enfin se vêtir et dire adieu à l’hôpital, aux
médecins et aux infirmières qui lui avaient redonné la santé physique. Quelle
différence, se disait-il tout en s’habillant, entre ce départ et l’autre qu’il
avait failli prendre vers l’établissement psychiatrique de l’État. Sa
confiance, sa foi en quatre hommes avait rendu sa guérison possible. Mais,
au-delà de cette porte qu’il franchissait, pourrait-il demeurer abstinent ? De
toute façon, il commencerait par l’être aujourd’hui.
dimanche 6 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire - pp. 95-96
LE CHEMINEMENT D’UN ATHÉE
Quatre membres d’un groupe des AA
ont été appelés à un hôpital, en dernier recours et par acquis de conscience,
pour rendre visite à un homme dont la condition mentale et physique était
presque sans espoir. On allait l’interner comme alcoolique incurable dans un
établissement psychiatrique d’État, et ce serait sûrement sa dernière demeure.
Les AA ? Pourquoi pas ? Rien ne pourrait être pire que le sort qui l’attendait.
Il allait les écouter, mais à une condition : il ne voulait pas entendre
parler de « bondieuserie ». Il était un athée avoué et là-dessus, sa
position était claire ; il n’avait aucune intention de changer, quelles que
soient les conséquences.
Les quatre hommes lui ont parlé ;
il les a écouté et à la fin, il s’est montré intéressé. Il y avait encore une
difficulté majeure : Dieu. Si cette notion faisait partie du programme,
les AA n’étaient pas pour lui. Les quatre hommes ont réfléchi et soudain, l’un
d’eux a parlé, doucement d’abord, se demandant quel effet aurait son approche.
Il a mis le patient en face de son état, de son impuissance, de sa maladie.
Pendant qu’il parlait, il devenait de plus en plus certain qu’il était sur la
bonne voie. Il a souligné que lui-même et les trois autres membres présents
étaient devenus abstinents et parvenaient à le demeurer. Ils travaillaient, ils
étaient heureux. Ils étaient certainement plus forts que lui, ce que le malade
ne contesta pas. Ne pourraient-ils donc pas être considérés comme une sorte de
puissance supérieure, capable de l’aider à retrouver la raison ?
samedi 5 avril 2014
Littérature - Nous en sommes venus à croire- p. 93
UNE PUISSANCE SUPÉRIEURE – 8
Notre conception d’une puissance supérieure ou de Dieu – tel que nous Le concevons – laisse à chacun une liberté pratiquement illimitée de croyance et d’actons spirituelles.
Bill W.
vendredi 4 avril 2014
Littérature – Nous en sommes venus à croire p. 95
Malgré mes
erreurs, mon Ami est toujours là, prêt à m’aider en tout temps, le jour comme
la nuit. Il m’écoute sans m’interrompre,
peu importe l’incohérence de mes propos.
Il m’arrive parfois en lui parlant de trouver la solution à mon
problème. En d’autres circonstances, le
simple fait de verbaliser me permet d’en voir le peu de gravité. J’ai l’impression que si mon Ami me prend par
la main et me guide doucement, je L’écouterai.
Si je ne L’écoute pas, je sens qu’Il a du chagrin, mais Il ne se fâche
jamais.
Mon Ami est
toujours avec moi, au travail ou à la maison.
Il est mon compagnon de tous les instants, où que j’aille. Il est ma Puissance Supérieure, telle que je
La conçois. Il est le Dieu que je
connais.
Colorado
Springs, Colorado
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